HUSTVEDT Siri
TOUT CE QUE J'AIMAIS, roman, Actes Sud, 2003, 454 pages
Roman sur l'humain, deux hommes,deux femmes , deux garçons enfants, deux ruptures de couple, un garçon caractériel MARK. Même enfant, MARK, n'est pas toujours clair. il manipule, il ment, il dit se tromper mais c'est évident qu'il le fait délibérément.MARK devient un jeune homme manipulateur, menteur, amoral. il cède facilement à ses pulsions: carence affective et délinquance La compromission, l'hypocrisie et la lâcheté font partie de son quotidien. Tous sont ses victimes par amour.
La vie nous entraîne dans son flot capricieux, choisit son cours pour nous. Une description de la vie telle qu'elle est avec ses changements de travail, de couple, de ville, d'amis, d'événements spontanés parfois dérangeants.
Un livre émouvant, poignant qui parfois nous semble nous échapper par ses virements de situation imprévisibles car humains.
Une auteure à découvrir pour son écriture et sa psychologie pénétrante des personnages.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
"À droite de la toile, je lus la petite carte dactylographiée: William Wechsler, Autoportrait. Je pensai d'abord que l'artiste plaisantait, et puis je changeai d'avis."
"Je me suis souvent demandé par la suite pourquoi l'image d'une meurtrissure sur un corps de femme m'avait paru érotique.. La peau est tendre ...mais la façon dont l'artiste l'a peint le fait ressortir."
"ERICA STEIN. L'érotisme provient de ce que je peux imaginer que je suis en train de me regarder, moi. Il faut être les deux à la fois, sinon il ne se passe rien. L'un des fantasmes entre le spectateur-peintre et l'objet féminin devait être la fécondation."
ERICA."Tu sais, LÉO, plus tu es intelligent, plus tu es sexy."
"Les expériences érotiques de VIOLET représentaient plus que des anecdotes fascinantes. C'étaient d'enviables aventures d'audace et de liberté."
"Les gens amoureux paraissent souvent ridicules aux regards d'autrui."
MARK."Il était intelligent mais mauvais élève,ce qui suggérait une attitude de rebellion passive.
Il avait menti à ses parents. Il était attiré par le contenu violent de l'art de TEDDY GILES."
"La comédie de MARK s'était distinguée des mensonges ordinaires en ce qu'elle nécessitait l'entretien attentif d'une fiction complète."
"Mark savait qu'il m'avait volé de l'argent, et il savait que c'était mal agir mais je suis convaincu aussi qu'il ne ressentait ni remords ni honte."
"MARK était entraîné à faire ce qu'il avait déjà fait: mentir, voler, disparaître, réapparaître et, finalement, après récriminations, colère et larmes, se réconcilier avec sa belle-mère."
"La délinquance de MARK ...que notre chagrin était provoqué par des manipulations de la plus basse espèce.Toujours dupés par le même méchant scénario."
Pour en savoir davantage:
Une histoire d'amitié sur un fond artistique des années 70. Ce n'est pas un hasard si Siri Hustvedt dédie son livre à Paul Auster. On y retrouve dans un décor new-yorkais les mêmes turbulences étranges, le même thème du double, les mêmes intentions gouvernées par le sens de l'amitié. Ici, en l'occurrence, ce sont deux couples qui vivent sur les mêmes rythmes dans les milieux artistiques, emménagent les uns à côté des autres, attendent leur premier enfant ensemble, vivent et traversent de semblables tragédies. Des histoires parallèles qui ne manquent pas de failles ni d'angoisses ni de douleur, de la perte d'un enfant à la toxicomanie d'un autre, de la séparation à la déchirure.
Déployant le portrait d'une génération vouée à la réussite, modèle parmi les modèles mais craquant de toutes parts, Siri Hustvedt ajoute clins d'œil et mises en abîme : aux descriptions de tableaux succèdent des essais sur la boulimie et les désordres de la nutrition, des remarques sur l'hystérie, des relents de Charcot qui sont autant d'échos sur l'étrangeté de l'existence.
La conclusion optimiste n'est aussi pas la moindre référence heureuse à Paul Auster, dont l'œuvre s'illumine toujours par un triomphe de l'humanité. Céline Darner
Un lecteur:
"Deux couples, Léo (le narrateur) et Erica d'un côté, Bill et Violet de l'autre vivent une amitié sans nuages, mais plusieurs évènements dramatiques viennent bouleverser leurs existences.
Siri Hustvedt nous offre une plongée dans le New York artistique et intellectuel dans les années soixante dix.
L'amitié, le désir, le deuil, le mensonge, la maladie, l'addiction mais aussi l'art contemporain et ces dérives. Il faut accepter de se perdre dans cette histoire tant l'écriture est dense, exigeante. D‘une grande sensibilité aussi.
Mais « Tout ce que j'aimais » est aussi un roman extrêmement pessimiste. Siri Hustvedt offre une réflexion sur le temps qui passe inévitablement douloureux. Elle le fait avec un talent et une finesse psychologique remarquables. Une belle découverte même si son livre m'a donné le blues. Préparez vos mouchoirs." www.babelio.com