HILL Lawrence
AMINATA, roman, Pleine lune, 2011, 550 pages, ****
Un roman à base historique sur l'abolition de l'esclavage en Angleterre qui a été le plus grand pays esclavagiste du monde au XV111e siècle. L'histoire commence à BAYO, GUINÉE, AFRIQUE en 1745. AMINATA est une enfant de onze ans.
Un roman touchant sur la condition humaine, celle des esclaves qui étaient enlevés de leur pays d'Afrique et distribués, vendus aux grands exploiteurs des richesses du monde en AMÉRIQUE DU NORD.
Un roman courageux, à couper le souffle dans un style d'écriture tout simplement brillant.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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1802.Angleterre"On dirait que la mort ne veut pas de moi.En toute logique, je n'aurais pas dû vivre si longtemps. Pourtant, je suis encore capable de flairer l'odeur du danger quand il flotte dans l'air..."
"Il y a bien sûr la cause abolitionniste, qui occupe mon temps et me fatigue énormément."
"... accrochez-vous à votre liberté par tous les moyens."
"Toutes les fois que j'ai navigué sur des océans, j'ai éprouvé le sentiment de voguer au-dessus de tous ces disparus sans sépulture."
BAYO.1745."L'un des ravisseurs leva alors un étrange bâton , long et rectangulaire.Il se pinça les lèvres et pointa le bâton en direction de papa, à cinq pas de lui. Papa s'arrêta net et leva la main. Une explosion sortit du bâton et projeta papa sur le dos."
"Nous n'avions ni foulard ni pièce d'étoffe pour couvrir nos parties intimes.Nous n'avions même pas de sandales. Nous étions aussi nus que des chèvres, et notre nudité nous définissait comme prisonniers où que nous allions."
"On nous aligna pour former un convoi de prisonniers attachés par le cou en groupe de deux ou trois et on nous fit avancer."
"Quand les prisonniers s'écroulaient, ils étaient détachés du convoi et leurs cadavres laissés à se décomposer."
"J'imaginais ma propre mère en train de me dire:Regarde autour de toi, Regarde autour de toi et n'aie pas peur. Regarde et souviens-toi.Tiens-toi loin des problèmes. Évite le danger." .
"Le bateau est devenu une extension de nos corps en train de pourrir."
Londres 1803. "Le plus que nous pouvons demander, c'est de faire cesser la traite."
MINA. 12 ANS."Les poils rêches de sa poitrine me piquaient les seins. Sa barbe de plusieurs jours m'égratignait le visage.-Maître, faites pas ça, je vous en prie."
AMINATA est MINA."Je sentais que je donnais quelque chose de spécial aux Noirs qui cherchaient refuge en NOUVELLE-ÉCOSSE et qu'en retour ils me donnaient quelque chose de spécial. Ils me disaient que je n'étais pas seule."
"Les ÉTATS-UNIS. Il n'y avait rien d'uni dans ce pays qui proclamait l'égalité de tous les hommes tout en gardant mon peuple enchaîné."
"Quand il s'agit de comprendre les autres, nous ne nous fatiguons pas trop les méninges."
"Je me tenais dès lors devant le roi George 111."... le visage rond au teint rougeâtre et les yeux vitreux de l'homme qui dirigeait le plus grand pays esclavagiste du monde."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Lawrence Hill a transformé une page négligée de l’histoire en un roman brillant et attachant, qui transporte le lecteur d’un village africain à une plantation du sud des États-Unis, d’un refuge sordide en Nouvelle-Écosse à la côte de la Sierra Leone, dans l’odyssée du retour en Afrique de 1 200 anciens esclaves.
AMINATA dépeint l’un des personnages féminins les plus forts de la littérature récente, une femme qui se fraie un chemin dans un monde hostile à la couleur de sa peau et à son sexe.
Lorsque Aminata Diallo entreprend d’écrire l’histoire de sa vie à Londres, en Angleterre, à l’aube du dix-neuvième siècle, elle possède tout un bagage d’expériences.
Enlevée de son village en Afrique de l’Ouest à l’âge de onze ans et forcée de marcher jusqu’à la mer pendant des mois dans un convoi d’esclaves, Aminata est ensuite amenée à travailler dans une plantation d’indigo sur une île au large de la Caroline du Sud.
Elle survit grâce à ses compétences de sage-femme acquises auprès de sa mère et grâce à sa force de caractère héritée de ses parents.
Mais Aminata reste piégée, échappant de justesse à la violence qui coûte la vie à de nombreuses personnes de son entourage.
Elle aura la chance d’inscrire son nom dans le Registre des Noirs, authentique registre de l’armée britannique qui permit à 3 000 loyalistes noirs d’embarquer à Manhattan sur des bateaux à destination de la Nouvelle-Écosse et de Québec après la guerre d’Indépendance américaine. "
Les éditeurs
Un lecteur:
"Aminata est une jeune fille africaine de 11 ans, enlevée à ses parents, à son peuple, à son pays dans le cadre de la traite des esclaves et du commerce triangulaire. Ce livre retrace son aventure et le combat qu'elle a dû mener pour s'affranchir. A travers ses yeux, nous assistons à l'horreur de l'esclavage et des préjugés. Son parcours d'enfant, puis de jeune femme, d'épouse, de mère, de vieille femme est poignant. Les étapes de sa vie s'enchaînent et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle a souffert, mais s'est relevée à chaque fois. L'expression "renaître de ses cendres" prend tout son sens avec elle.
D'abord considérée Africaine, puis Noire, puis Néo-Ecossaise, et enfin étrangère en son propre pays, Aminata devient citoyenne du monde par ses nombreuses migrations. Son rôle de "djéli", c'est-à-dire "témoin", lui tient à coeur, et à chaque humiliation, chaque blessure, elle trouve la force de survivre pour cela : pour témoigner, rendre compte de ce qu'elle a vu, vécu. La force et la sagesse de cette femme sont remarquables.
Cette période d'avilissement des personnes noires, si lointaine dans mon esprit est devenue soudainement plus concrète, plus réelle. La recherche d'un monde plus juste, d'un monde où l'Homme, peu importe la couleur de sa peau, est considéré en tant que tel est le but ultime d'Aminata et devrait être celui de chacun. Vous l'aurez compris, j'ai été bouleversée par ce livre, par la soif de liberté de la protagoniste et je ne peux qu'en recommander la lecture prestement."
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