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BRÉSIL, TERRE D'AMITIÉ, de Georges BERNANOS, lettres, 1938, 2009, 213 pages, ****
28/12/2017 21:00
BERNANOS Georges
BRÉSIL, TERRE D'AMITIIÉ, récit, lettres, 1938, 2009, 213 pages
Quel plaisir de redécouvrir l'écriture franche de BERNANOS! Nous pénétrons dans
la réalité de vie de BERNANOS. Ce qu'il pense des événements avant-guerre
38-45, ses convictions, ses croyances. Il a surtout foi en lui et en Dieu. Il
étale son monde de valeurs personnelles dans un langage simple au lieu du jargon
économique ou philosophique à la mode. Il nous porte à réfléchir sur nos
conditions de vie et de penser dans un langage poétique. Il nous donne de leçons
de vie et des matières à réflexion profonde sur les événements politiques et
économiques autant du Brésil que de la France. Il a une vision réaliste de la
France et du Brésil.
Un auteur à redécouvrir pour la qualité de son écriture, sa maturité sociale et
sa vision politique.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
« Georges BERNANOS est arrivé au Brésil avec sa femme et six enfants le 4 août
1938. Il n'avait pas quitté son pays pour fuir le désastre , mais pour rester
libre et pouvoir continuer à dire et écrire la vérité. »
« Ce ne sont pas vos intellectuels qui m'ont fait comprendre vos paysans, ce
sont vos paysans qui m'ont fait comprendre vos intellectuels, voilà la vérité »
écrit-il dans la préface de LETTRE AUX ANGLAIS. »
Le Brésil de BERNANOS est un royaume intérieur. Votre peuple grandit comme un
arbre, ou se compose comme un poème. »
« Il était mieux qu'une voix : une conscience. Je ne me sens plus ici un
exilé. »
« Je n'y ai pas cuvé ma honte, j'y ai retrouvé ma fierté, et c'est ce peuple que
me l'a rendue. »
« Une déception de l'âme est autre chose qu'une déception d'amour, »
« Je ne me sers pas des idées, ce sont les idées que j'essaie de servir : ou
plutôt elles sse servent de moi. »
« Accepte le destin que tu mérites. »
« Le monde moderne est un monde humilié, un monde déçu, c'est ce qui le rend
furieux. »
« Si ce monde pouvait être sauvé, il le serait par ses poètes. »
« Ce qui importe à mon âge, c'est de ne plus reculer. »
« Ce n'est pas dans la mémoire des hommes qu'un écrivain français aspire à
survivre, c'est dans leur conscience. »
« La mission sacrée de mon peuple..c'est de mettre l' Intelligence au service de
la Vie. »
« Ce n'est pas la servitude qui fait les esclaves, c'est l'acceptation de la
servitude. »
« Tous les dictateurs ont invoqué la justice sociale, l'égalité et on a étranglé
la liberté. Il ne peut y avoir d'égalité absolue sous un maître absolu. »
« La formation d'un grand peuple est un miracle de fidélité. »
« La civilisation des machines s'efforce de créer un type inférieur d'homme
blanc, robuste, actif,pratique, optimiste, un type universel, rigoureusement
interchangeable, adaptable à n'importe quelle besogne, fait exclusivement pour
construire et acheter des machines, sur un rythme sans cesse accéléré... »
Résumé :
« En 1938, désespéré par les compromissions de l'Église et par la lâcheté des
démocraties, Georges Bernanos quitte l'Europe avec sa femme et ses six enfants
pour recréer une a nouvelle France " en Amérique latine.
Au Brésil, l'écrivain passe sept longues années en exil, à Rio de Janeiro,
Itaipava, Juiz de Fora, Vassouras, Pirapora et Barbacena.
Contrairement à Stefan Zweig, venu lui rendre visite dans sa ferme quelques
jours avant son suicide, le romancier français n'a pas laissé de livre pour
célébrer ce pays qu'il a tant aimé.
Toutefois, au fil des pages consacrées à cette terre d'espérance et d'amitié
dans " Lettre aux Anglais ", " Les Enfants humiliés ", " Le Chemin de la
Croix-des Ames ", sa correspondance trop peu connue et quelques articles publiés
après son retour en France, on découvre que Bernanos s'est fait du Brésil une
image toute à lui, au coeur des soubresauts de la Seconde Guerre mondiale.
Et l'on comprend que c'est un homme profondément changé qui a dit adieu au
Cristo Redemptor du Corcovado, le 2 juin 1945. » Les éditeurs
Un lecteur :
« Paru en 2009, ce livre poche regroupe des textes de Bernanos extraits de
"Lettre aux Anglais", "Les Enfants humiliés", "Le chemin de la Croix-des-Âmes",
et "Français si vous saviez…", ainsi que des extraits de correspondance. Ils
traitent tous des liens et de l'expérience de Bernanos avec le Brésil, où il
vécu entre 1938 et 1945. Plus que d'un tableau du pays, à la manière de Stefan
Zweig, les textes de Bernanos témoignent surtout des tourments, des inquiétudes
et des joies de l'auteur confronté à une nouvelle vie, une nouvelle situation,
un nouvel exil. Fuyant une Europe qui s'apprête à courir à la catastrophe après
les accords de Munich, il s'installe au Brésil, pour y vivre en paysan avec sa
famille. L'austérité d'une terre dure et pauvre, difficilement apprivoisable à
l'inverse des terroirs de France, convient bien à cet homme pascalien, qui n'a
de cesse de tirer à boulet rouge contre le modernisme et ses thuriféraires.
On se plaît à entendre la voix d'un écrivain n'ayant pas peur des
contradictions, à la fois monarchiste et révolutionnaire, catholique et
libre-penseur, nostalgique d'une France paysanne mais opposé aux traditions
pétainistes, on se plaît à entendre un esprit clairvoyant et profondément
humain. «
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