ÒLAFSDOTTIR Audur Ava
ÖR, roman, 2017, 235 pages, ****
Un roman, une gâterie pour un lecteur qui aime se régaler d'un style d'écriture attirant. Le mot islandais ör signifie cicatrices.
Le héros de Ör, Jonas Ebeneser, en a sept, chiffre assez proche de la moyenne. Ör dit que nous avons regardé dans les yeux, affronté la bête sauvage, et survécu.
Un roman dont j’ai apprécié le style, le rythme, le sujet et le personnage principal qui est un homme solitaire qui pense sérieusement à quitter cette vie où il ne se passe plus rien d'exaltant depuis la fin de la guerre.
Il vit seul, est séparé de sa femme et sa vieille mère ne fait que répéter de mémoire ce qu'elle a déjà vécu avant la fin de la guerre..
Un personnage dont nous suivons le raisonnement, qui se cherche une raison de vivre et qui n'en trouve aucune. Mais il suffit parfois de partir pour que ce soient les événements qui prennent possession de ta vie par des rencontres où tu acceptes de jouer un rôle à ta mesure surtout que tu es libre et que tu as tout ton temps. La mort peut attendre.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
« Je sais bien que j'ai l'air ridicule tout nu, mais je me déshabille quand même. »
« En guise d'explication, je lui dirais que je suis perdu. Est-ce qu 'il dirait : Je vois ce que tu veux dire, je ne sais pas qui je suis. »
« Ça y est je suis parti. À la rencontre de moi-même. De mon dernier jour. Je dis adieu à tout.
Les crocus sont en fleur. Je ne laisse rien derrière moi. Je passe de la lumière perpétuelle aux ténèbres. »
« Au lieu de mettre fin à ton existence, tu n'as qu'à cesser d'être toi et de devenir un autre. »
« JONAS...que j'ai fait tout ce chemin pour me supprimer. »
« Je ne croie plus en Dieu et je crains qu'il ne croie plus en moi. »
« Le désir est plus fort que la douleur. »
« N'est-ton pas sans cesse en devenir ? En rénovation permanente. »
« Le coupable, c'est celui qui sait et ne fait rien. »
« La guerre est finie. Les coupables s'en tirent toujours. Ce sont les innocents qui souffrent. »
Pour en savoir davantage :
RÉSUMÉ EDITEUR
« Se décrivant lui-même comme un « homme de quarante-neuf ans, divorcé, hétérosexuel, sans envergure, qui n’a pas tenu dans ses bras de corps féminin nu – en tout cas pas délibérément – depuis huit ans et cinq mois », Jónas Ebeneser n’a qu’une passion : restaurer, retaper, réparer. Mais le bricoleur est en crise et la crise est profonde. Et guère de réconfort à attendre des trois Guðrún de sa vie – son ex-femme, sa fille, spécialiste de l’écosystème des océans, un joli accident de jeunesse, et sa propre mère, ancienne prof de maths à l’esprit égaré, collectionneuse des données chiffrées de toutes les guerres du monde… Doit-il se faire tatouer une aile de rapace sur la poitrine ou carrément emprunter le fusil de chasse de son voisin pour en finir à la date de son choix ? Autant se mettre en route pour un voyage sans retour à destination d’un pays abîmé par la guerre, avec sa caisse à outils pour tout bagage et sa perceuse en bandoulière.
Ör est le roman poétique et profond, drôle, délicat, d’un homme qui s’en va – en quête de réparation. »
UN LECTEUR :
« Jonas Ebeneser, la cinquantaine presque sonnée, abandonné par sa femme, sa fille adulte envolée, sa mère à l'esprit égaré en maison de retraite, l'entreprise vendue, sans amis, à part un voisin spécial, veut tirer sa révérence à la Vie. le problème, c'est qu'il ne sait pas comment s'y prendre, et veut épargner à sa fille l'épreuve de le trouver mort. Il décide donc de partir dans un des pays les plus dangereux du monde, où il pourrait le réaliser plus facilement, si non, plus naturellement......quelle triste histoire, n'est-ce-pas ? Eh bien non, détrompez-vous, c'est profond et très drôle, difficile de lâcher une fois les premières lignes attaquées.
Il adore bricoler et réparer toute sorte de défaillance matérielle; mais arrivera-t-il à rafistoler sa propre vie? Je vous laisse découvrir.....en tout cas il emporte avec lui sa petite caisse d'outils au cas où....pour ce long voyage à sens unique (?)........
À travers le portrait de ce personnage loufoque, Olafsdottir nous fait un état des lieux de notre monde actuel, “faune”, flore confondues; et en changeant les repères, bluffe aussi bien Jonas que nous. C'est malin comme idée, et trés réussie. le fond riche en imagination et la forme simple, composée de petits paragraphes dont la plupart des titres sont des citations, ponctuée de vers de S.Steinner, Hunter Thompson, Leonard Cohen, F.G. Lorca......magnifiques. Si vous aimez la poésie, la littérature nordique et l'humour particulier de cette partie du globe, ce livre est pour vous ! A la fin de l'histoire, une note sublime de l'écrivaine islandaise vous attend, ne la lisez surtout pas en anticipation !
Un coup de coeur !
Ça y est je suis parti.
A la rencontre de moi-même.
De mon dernier jour.
Je dis adieu à tout.
Les crocus sont en fleur.
Je ne laisse rien derrière moi.
Je passe de la lumière perpétuelle aux ténèbres. « ww.babelio.com