SEIGLE Jean-Luc
JE VOUS ÉCRIS DANS LE NOIR, 2015. GRAND PRIX DES LECTRICES
EXCUSEZ-MOI POUR LA POUSSIÈRE, LE TESTAMENT JOYEUX DE DOROTHY PARKER, 2016,
EN VIELILISSANT LES HOMMES PLEURENT, 2012, GRAN PRIX
FEMME À LA MOBYLETTE, roman, 2017, 238 pages
Un roman touchant, délicat dans lequel nous percevons la sensibilité de l'auteur face à la situation précaire de REINE, une femme seule, abandonnée qui élève ses trois enfants sans aide, sans auto pour se rendre à son travail. En faisant le ménage de sa cour arrière, elle fait la découverte d'une mobylette. Sa vie va enfin changer car elle va pouvoir se déplacer et accepter le travail de thanatopractrice qu'on lui a déjà proposé.
Avoir un travail va changer sa vie mais ne change pas vraiment la personne qu'elle est. Elle vit dans une autre réalité qui est celle de la réalisation artistique pour laquelle est vraiment douée. Mais la réalité de la vie au quotidien la rattrape brusquement, particulièrement celle de ses responsabilités de mère.
Un roman au style d'écriture aéré, poétique. Un auteur à découvrir pour son écriture et son approche sociale.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter
« Tout finit dans l'absence e le silence absolu du monde. »Elle sait que si elle ne quitte plus cette fenêtre elle ne saura jamais si elle a mis fin à la vie de ses enfants ou pas. »
« Son corps ne sait plus que s'engourdir dans le malheur. »
« Ses récitations qui lui servent de tuteurs pour éviter de s'effondrer ont des effets immédiats. »
« Ne plus croire au malheur. Faire bonne impression.S'arranger pour être belle. Belle pour le travail. Pas trop sobre et pas trop extravagante. »
« Quand les pauvres n'en peuvent plus, ils prennent des balais qu'ils chevauchent et montent au ciel pour échapper à l'injustice sur terre. »
« ...on ne tue plus à bout portant les pauvres qui se rebellent...on les tue en les abandonnant, en les affamant, en les oubliant. »
« IGOR est des trois le plus impressionné à l'idée que sa mère serve de passeur entre des vivants qui ne le sont plus et Dieu que personne ne voit. »
« Elle a l'air plus heureuse que les autres jours.Ça se voit. Plus ferme aussi. C'est un signe. Cet état flottant dans lequel l'amour a projeté sa mère. »
« REINE est bien plus qu'une employée, elle est une artiste. Il suffirait de la laisser faire et de croire en elle. »
« C'est dans la vie que les résurrections ont lieu. »
« REINE. Elle n'a jamais rien voulu d'autre dans sa vie que d'être emportée le plus loin possible tout en restant sur place. »
« Il faudrait que les pauvres se contentent de la joie d'être en vie. »
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RÉSUMÉ ÉDITEUR :
« Abandonnés par tous, Reine et ses trois enfants n’arrivent plus à faire face. Sa vie finit par ressembler à son jardin qui n’est plus qu’une décharge. Tant de richesses en elle voudraient s’exprimer et pourtant son horizon paraît se boucher chaque jour davantage. Seul un miracle pourrait la sauver... Il se présente sous la forme d’une mobylette bleue. Cet engin des années 1960 lui apportera-t-il le bonheur qu’elle cherche dans tous les recoins de ce monde et, surtout, à quel prix ? Jean-Luc Seigle dresse le portrait d’une femme au bord du gouffre qui va se battre jusqu’au bout. Ce faisant, c’est une partie de la France d’aujourd’hui qu’il dépeint, celle des laissés-pour-compte que la société en crise martyrise et oublie. «
UNE LECTRICE :
« Dans Femme à la mobylette, Jean-Luc Seigle nous montre une nouvelle fois sa sensibilité et son attrait pour les femmes qui semblent abandonnées par tous.
En effet, j'avais connu l'auteur grâce à son précédent roman, Je vous écris dans le noir, qui réhabilitait un peu avant Philippe Jaenada, cette Pauline Dubuisson à la destinée incroyable.
Cette année, si Reine, l'héroïne de Femme à la mobylette, le nouveau roman de Seigle est totalement fictionnelle, elle n'en est pas moins également malmenée par la société et les vents contraires .
Mère de trois enfants, abandonnée de tous et notamment de son mari Olivier , cette femme essaie de s'en sortir tant bien que mal, malgré les difficultés financières et la difficulté d'élever ses enfants.
Lorsqu'elle découvre une vieille mobylette bleue des années 60 sous les détritus de son jardin bien encombré, l'espoir renaît : une nouvelle vie est possible. Qui dit engin dit travail et peut-être aussi l'amour
C'est cet espoir et cette possibilité d'un avenir moins sombre et moins plombant qui intéresse surtout Jean Luc Seigle dans ce feel good book, qui cherche à nous raconter combien le sourire peut revenir sur le visage d'une femme.
Une femme qui était au bout du rouleau et comment une simple mobylette peur lui faire rendre un peu de cette dignité qu'elle avait perdu, cette Reine, qui n'avait, malheureusement, à cause des aléas de la vie, plus grand chose de royale.
Posant un regard juste et sensible sur les laissés-pour-compte de la société, Jean luc Seigle tente- et y parvient la plupart du temps, malgré quelques personnages secondaires réduits au rang de silhouette- de nous faire partager sa vision aussi réaliste que résolument optimiste.
Vu la société actuelle, on a tout à fait envie de le suivre et d'enfourcher avec son attachante héroïne la mobylette qu'il nous présente comme catalyseur de sa nouvelle vie. «
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