GALLAY Claudie
SEULE VENISE, roman, 2009, 252 pages
Un roman à l'ambiance d'intimité, de confidences dans lequel l'art prend une place de premier plan dans la visite intime de Venise. Il y a de l'art partout, églises, châteaux, boutiques, restaurants, canaux. Ce roman c'est aussi l'histoire d'un vieux prince Russe qui vit à Venise depuis longtemps par choix.Il raconte sa triste histoire d'amour manqué : dès l'âge de dix-huit ans son père lui impose qu'il épouse une femme noble se son rang. Un roman qui nous rend familier le vocabulaire vénitien très différent de l'Italien en usage.
Un roman d'une écriture raffinée, sensible presque intérieure par ses silences.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Je viens d'avoir quarante ans. Pourquoi faut-il que les dates aient tellement d'importance ? »
/L'Italie.Vintimille. Le train s'arrête dans des gares vides.C'est mon visage que je vois. Je le fixe. Je ne le reconnais plus. »
Venezia. Une île fantôme. Une île comme une tombe. Des façades perdues, noyées, comme absorbées. Venise, l'opaque. »
« Des ponts, il y en a, mais pas tant que ça. Surtout des palais. Des gondoles aussi mais à quai à cause du froid. »
« Le silence j'aime ça. C'est parler qui m'arrache. »
« Campo San Vio. L'eau devant nous est verte, presque noire. Vous savez qu'on survit pas d'un bain dans la lagune ? »
« C'est à cause de ça. Votre sourire. Et votre voix. J'ai aimé votre voix comme on aime un corps. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
Elle n'a pas choisi Venise. Cela s'est présenté comme ça. Elle a vidé son compte bancaire, réservé une chambre dans un palais du Castello. Noël approche, et la cité s'enfonce dans les brumes. Un vieux prince russe, rescapé des tourbillons de l'Histoire, une jeune danseuse, un libraire amoureux des mots...
Les rencontres se succèdent, les digues intérieures s'affaissent, et Venise se dévoile, secrète et troublante. Amants perdus et retrouvés errent de rios en venelles, tandis que lentement s'éloigne, dans le brouillard, la silhouette du peintre Zoran Music.
UNE LECTRICE :
« Comment dire ?
Comment vous dire l'atmosphère distillée par ce livre, étrange, froide, silencieuse.
Venise en hiver...
Les rues désertes. L'eau envahissante, suintante, qui s'étale.
L'île aux fous, l'île des morts, l'île des chats.
Les cafés sur les places, où on boit le chocolat chaud, puis plus tard, le cognac.
La pension tenue par Luigi, prévenant, espérant la venue de ceux qu'il aime.
Ses hôtes : le prince russe, très vieux, immobile, nostalgique, malheureux, digne.
La danseuse vive et tourmentée, et son amoureux. Heureux ?
La librairie, enfin. le seul vrai but de la narratrice, le seul point d'attache. Car Dino à la voix rauque et au regard pénétrant la trouble. Elle qui s'est réfugiée à Venise après une histoire d'amour tronquée.
Cette atmosphère, seule Venise peut la livrer. Et je l'ai aimée.
Mais la narratrice, cette femme trompée, m'a énervée. A quarante ans, elle ne croit plus à l'amour, elle le dénigre, et pourtant elle en veut encore. Sa manière d'être, de parler m'exaspère. Elle a l'air de ne comprendre rien à rien, de ne pas savoir se comporter, dans n'importe quelle circonstance.
Ou est-ce le style avec lequel cette histoire est racontée qui m'irrite ? Je ne sais pas, mais voilà que les petites touches, les silences, tout ça me laisse sur ma faim.
Seule Venise parle d'amours malheureuses, sauf une...mais je ne vous dirai pas laquelle. Elle est là, cachée dans les pages, et se révèle peu à peu. C'est cette histoire-là que j'ai aimée, uniquement celle-là.
Mais l'atmosphère de Venise en hiver, elle, je ne l'oublierai jamais. Elle m'a prise, m'a emportée, au point que j'en oubliais la Noël ici, maintenant. « www.babelio.com