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GROS-CÂLINS, de Romain GARY, 1974, 214 pages
26/05/2019 20:45
GARY Romain, alias Émile Ajar
GROS-CÂLINS, 1974, 214 pages
Un roman qui touche à la psychologie sociale et à la philosophie.
M.COUSIN est un comique et un coquin très convainquant . Il réclame le droit à
la différence, à l'introversion.
C'est un introverti qui veut s'humaniser, ne plus vivre seul dans la solitude de
son deux pièces avec comme compagnon unique son python.
Il est réservé, renfermé, replié sur lui-même et sur sa solitude. C'est un
timide, un lent à créer des liens surtout avec les femmes.
Tout ce qu'il exige, c'est quelqu'un à aimer. Il aime en secret une compagne de
travail noire.
Un très bon moment de lecture tout en douceur comme M. Cousin, notre compagnon
de lecture.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter
Résumé :
"Je sais parfaitement que la plupart des jeunes femmes aujourd'hui refuseraient
de vivre en appartement avec un python de deux mètres vingt qui n'aime rien tant
que de s'enrouler affectueusement autour de vous, des pieds à la tête. Mais il
se trouve que Mlle Dreyfus est une Noire de la Guyane française, comme son nom
l'indique. J'ai lu tout ce qu'on peut lire sur la Guyane quand on est amoureux
et j'ai appris qu'il y a cinquante-deux familles noires qui ont adopté ce nom, à
cause de la gloire nationale et dur racisme aux armées en 1905. Comme ça,
personne n'ose les toucher."Les éditeurs
UN LECTEUR`
"Gros-câlin...et gros choc pour cette première rencontre avec Romain Gary ! Ce
n'était pourtant pas forcément l'oeuvre la plus accessible et représentative du
style de l'écrivain...Mais j'ai mis 5 étoiles, même si on n'est jamais sûr
d'avoir tout compris. Saluons l'Artiste, avec panache et générosité.
L'intrigue est pourtant simple, M. Cousin qui vit à Paris et a un travail
ennuyeux dans la statistique, s'est pris de passion pour les pythons. L'homme
est pour le moins bizarre, et vit avec Gros-Câlin, son reptile chéri de 2,20 m
dans son appartement. Toujours célibataire, son autre passion est sa collègue de
travail, Irénée, une femme noire guyannaise avec qui il rêve de se marier.
Mais pourra-t-il la conquérir ? Ne se fait-il pas des films ? Y'a-t-il la place
pour ces 2 amours ? Que faire d'un python dans une vie de parisien "normal"
?...et justement, cela tourne-t-il si rond que ça dans la tête de notre
(anti)-héros ?
Disons-le, le style est extraordinaire, complètement unique. Des expressions,
des formules très spécifiques reviennent comme un leitmotiv, elles tissent une
petite musique originale. Loin d'être agaçantes, j'ai trouvé qu'elles
traduisaient formidablement les obsessions du narrateur Cousin, et l'ambiance de
schizophrénie permanente qui s'aggravera inexorablement pour cet homme-python
(on ne sait plus très bien qui est qui, c'est l'osmose...) si seul...
J'ai eu pratiquement de bout en bout le sourire aux lèvres, et me suis surpris à
éclater de rire à de nombreuses reprises : situations cocasses, dialogues
surréalistes, et un art du contre-pied incroyable....une affirmation avancée à
contre-sens de la logique commune trouve finalement une étonnante cohérence dans
la tournure de pensée du héros. L'auteur s'en donne à coeur joie, c'est un
festival, il transgresse, fait péter les limites et contre toute attente, fait
ainsi honneur à la langue française.
Ce style ne nous fait pas oublier dans un second degré, un second temps, le
grand désespoir, la solitude urbaine et peut-être l'absurdité de la vie qui
étend sa toile au fil des pages.
Vivement d'autres lectures de Romain Gary, et heureusement son oeuvre est
réputée riche en quantité, en qualité, et en diversité !"
www.babelio.com
CITATIONS:
"Je rentre chez moi et je retrouve sur mon lit, roulée en boule, une créature
qui dépend de moi entièrement et pour qui je représente tout, qui ne peut se
passer de moi."
"Je me méfie de ceux qui cherchent tout le temps à vous culpabiliser."
"On ne sait pas assez que la faiblesse est une force extraordinaire et qu'il est
très difficile de lui résister."
"L'imagination au pouvoir."
"Car même si je ne vivais pas avec un python, rien ne prouve que je trouverais
quelqu'un à aimer qui soit disposé."
"Le monde souffre d'un excès d'amour qu'il n'arrive pas à écouler ce qui le rend
hargneux et compétitif."
"La grande passion fait toujours peur aux humbles."
"Il m'arrive souvent de me sentir de trop, comme toux ceux qui se sentent pas
assez."
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