|
REFLETS DANS UN OEIL D'HOMME, essai de HUSTON Nancy , 2012, 298 pages
27/03/2020 22:19
HUSTON Nancy
REFLETS DANS UN OEIL D'HOMME, essai, 2012, 298 pages
Belle comme une image.
Un essai qui nous renseigne, nous trouble, nous révèle que la beauté féminine
est une agression, une sorte de violence, de provocation . La femme est coupable
d'être belle.
Des faits troublants sont dévoilés sur les différences entre les enfants nés
fille ou garçon. La valeur de la vie d'un enfant non désiré est nulle,
dégradante, allant parfois jusqu'à la négligence et la mort.Jouir est actuel et
important, la beauté féminine omniprésente mais la valeur d'un enfant est
souvent sous-estimée.La beauté est rentable, la vie d'un enfant dérange la vie
des adultes dont les carrières passent souvent en premier.Où sont les familles
nombreuses ou même à trois enfants? Rares, inconnues, rarement une priorité.
L'homme jouit, la femme consent, les naissances remises à plus tard.
Fécondation ou beauté de la femme? Le choix est souvent mis aux oubliettes pour
assouvir les carrières des parents. Maternité refusée.Les naissances deviennent
un problème capitaliste d'un couple, d'une société,même en Chine et en Amérique
Ce livre nous renseigne, à nous de vouloir comprendre, à changer nos
comportements homme-femme, femme-homme.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresente-vip-blog.com
Résumé :
"Nous incarnons bien moins que nous ne le pensons, dans notre arrogance
naturelle et candide, la femme libre ou libérée. Nous montrons du doigt les
femmes qui se couvrent les cheveux ; nous, on préfère se bander les yeux.
Un dogme ressassé à l'envi dans la France contemporaine : toutes les différences
entre les sexes sont socialement construites. Pourtant les humains sont
programmés pour se reproduire comme tous les autres mammifères, drague et
coquetterie étaient originelle-ment liées à la perpétuation de l'espèce.
Partant de ce constat simple mais devenu anathème, Nancy Huston explore les
tensions contradictoires introduites dans la sexualité en Occident par deux
phénomènes modernes : la photographie et le féminisme.
Dans ce livre sensible et vibrant d'actualité, puissant et brillamment
dérangeant, sur un ton personnel, drôle et pourtant informé, évoquant sans
détours sa propre expérience comme celle des hommes qui l'entourent, Nancy
Huston parvient à nous démontrer l'étrangeté de notre propre société, qui nie
tranquillement la différence des sexes tout en l'exacerbant à travers les
industries de la beauté et de la pornographie." LES ÉDITEURS
CITATION: créatures tenues pour responsables du désir qu'elles suscitent.
Virginie Despentes
UNE LECTRICE:
04 juillet 2012
"La femme occidentale d'aujourd'hui est-elle libre ? On entend ici et là qu'il y
a désormais guère de différences entre l'homme et la femme – tellement
d'évolutions, révolutions ces dernières décennies, contraception, avortement,
travail... – ne serait-ce pas qu'un leurre ? Ne se voile-t-on pas les choses ?
La réalité n'est-t-elle pas quelque peu déformée... des reflets dans un oeil
d'homme ?
Dans cet essai, l'auteure se fie à sa propre expérience, à celles d'ami(e)s, d'
écrivains (une jolie évocation d'Anaïs Nin), de peintres, de sculpteurs, de
photographes. Défilant sous nos yeux, les âges successifs de la femme : l'enfant
qui vient au monde, le premier regard du père sur sa fille lourd de conséquence
pour la suite de son existence, l'adolescente qui cherche à plaire, ses premiers
pas dans la vie d'adulte , et toujours les regards des hommes sur elle, l'ami,
l'amant, le mari... et puis les traits de cette femme qui se tire, l'angoisse de
vieillir, de ne plus plaire ?
Tel un miroir grossissant, Nancy Huston dissèque la femme contemporaine.
L'importance de l'enfance où tout semble se jouer, l'image qu'elle se doit de
renvoyer aujourd'hui à l'époque des photos, de la société de consommation, de la
publicité, des produits de beauté qui inondent le marché, de la chirurgie
esthétique et de la course à la jeunesse éternelle. Séduction et rivalité
n'emprisonnent-elle pas les femmes dans une image, effigie inaccessible ? Quête
de perfection...
Des figures mythiques parsèment leur beauté à travers les pages comme Marilyn
Monroe, addicte à la photographie et au regard que l'homme pose sur elle (pour
combler le manque de son père), Jean Seberg qui à contrario subira sa vie durant
la violence des hommes qui ne voit en elle qu'un objet de désir. L'une cherche à
capter l'attention de l'homme par besoin viscéral d'être aimée, l'autre tente en
vain de le convaincre à regarder au-delà de la beauté. Les deux femmes se
suicideront de désespoir.
Plus loin, l'auteure analyse avec justesse la prostitution (et le manque de
liberté des femmes encore, pas de symétrie homme-femme) à travers des
témoignages et les écrits de Nelly Arcan, philosophe et prostitué canadienne –
qui mettra fin à ses jours, elle aussi –.
Si on doit bien admettre que Nancy Huston soulève des points intéressants et
offre une argumentation sensible et fine, elle fait également bon nombre de
raccourcis et use de clichés. La femme est objet, l'homme sujet... Ce dernier
est un prédateur qui biologiquement a des pulsions incontrôlables. La femme
d'aujourd'hui s'éloigne de la maternité – refusée, écartée, interrompue,
empêchée, massacrée selon ses mots. Des généralités se .
Une lecture dont on sort décontenancé, traînant une espèce d'amertume et encore
plus d'interrogations qu'au commencement du livre... Toutes les batailles que
les femmes ont mené seraient donc vaines, ce ne serait que biologique, les
hommes seraient ainsi et voilà, il n'y aurait pas d'évolution possible ? Une
sorte de condamnation perpétuelle à subir le regard de l'homme, à être
prisonnière d'images factices ? Avec cette lancinante angoisse de voir sa peau
se flétrir, enlevant à la femme toute arme de séduction. Personnellement, je ne
crois pas que les choses soient si manichéennes, si figées."
www.babelio.com
CITATIONS:
"Des yeux masculins regardent un corps féminin: immense paradigme de notre
espèce. L'homme regarde, la femme est regardée.L'homme peint, sculpte et dessine
le corps fécond; la femme est ce corps."
"LA VIE HUMAINE, C'EST DU THÉÂTRE."
"L'égalité des sexes, que nous refusons de concevoir autrement comme l'identité
des sexes.2
"Les femmes se font belles. NELLY ARCAN.
"Elles se livrent concurrence dans ce domaine, s'acharnant sur leur corps, le
corrigeant.le charcutant sur leur corps pour être la plus jeune la plus mince et
la plus jolie.PUTAIN de Nelly Arcan
"Il existe aussi chez les femmes le désir d'être "matée"."
"Les femmes sont plus passives dans le discours féministe que dans la réalité."
"NOUS MONTRONS DU DOIGT LES FEMMES QUI SE COUVRENT LES CHEVEUX: NOUS, ON PRÉFÈRE
SE BANDER LES YEUX."
"La femme, Son "infériorité sociale" n'est pas une donnée biologiquement
fondée."
"Si les hommes ont dominé les femmes dans toutes les sociétés humaines au long
de l'Histoire, c'est parce qu'elles portent des enfants.Cela les rendaient
vulnérables: elles avaient besoin de la protection des hommes."
"Nous sommes descendus des arbres voici quatre millions d'années."
"La façon non symétrique, ceux-ci deviennent "regardeurs", et celles-là
"regardées."
"Vous devinez peu à peu que les femmes, pour exister, doivent séduire les
hommes."
"Depuis que l'écriture existe, les lectrices ont appris tout comme les lecteurs
à voir le monde à travers DES YEUX MASCULINS."
"Chez les hommes la sexualité conduit parfois à l'intimité, alors que, chez les
femmes, l'intimité conduit parfois à la sexualité."
"La beauté féminine est une agression, une sorte de violence, de provocation.
Coupable d'être belle."
"Les hommes se sentent menés par le bout, non pas du nez, mais du pénis et
soudain sans prévenir deviennent mauvais."
"C'est comme une jungle d'hommes au regard vicieux." ANAÏS NIN
"LA BEAUTÉ FÉMININE SUSCITE L'AGRESSION."
"Exilée ou expatriée, une femme est obligée de s'adapter à un nouveau regard sur
son corps."
"Les femmes n'ont clairement pas tendance à multiplier indéfiniment le nombre de
leurs partenaires sexuels."
"Les femmes, alors que nous n'avons d'orgasme que si nous sommes amoureuses."
"Chez les hommes, c'est une indifférence légère: "Je vends mon cul et alors?"
| |