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UN PARADIS TROMPEUR,roman de Henning MANKELL,2011, 394 pages
04/04/2020 21:50
MANKELL Henning
UN PARADIS TROMPEUR,roman, 2011, 394 pages
Un roman qui nous fait vivre les déboires du racisme, de ses médisances, de ses
détractations dans une période de colonialisme européenne dans une écriture
mordante.
Gilles LAGROIS, Auclair,Québec
www.livresentete.vip-blog.com
Résumé :
Le froid et la misère ont marqué l'enfance de Hanna Renström dans un hameau au
nord de la Suède.
En avril 1904, à l'âge de dix-huit ans, elle s'embarque sur un vapeur en
partance pour l'Australie dans l'espoir d'une vie meilleure. Pourtant aucune de
ses attentes – ou de ses craintes – ne la prépare à son destin. Deux fois mariée
brièvement, deux fois veuve, elle se retrouve à la tête d'une grosse fortune et
d'un bordel au Mozambique, dans l'Afrique orientale portugaise. Elle se sent
seule en tant que femme au sein d'une société coloniale régie par la suprématie
machiste des Blancs, seule de par la couleur de sa peau parmi les prostituées
noires, seule face à la ségrégation, au racisme, à la haine, et à la peur de
l'autre qui habite les Blancs comme les Noirs, et qui définit tout rapport
humain. Ce paradis loin de son village natal n'est-il qu'un monde de ténèbres ?
Un lecteur:
Avril 1904, Hannah vient d'avoir dix-huit ans, elle réside dans un hameau de la
Suède du Nord avec sa mère et ses frères et soeurs. C'est une vie très rude, sa
mère, veuve, doit faire appel à toute son énergie pour élever et nourrir ses
quatre enfants. Elin, la mère de Hannah annonce à celle-ci qu'elle devra partir,
que dès que Jonathan Forsman s'arrêtera avec son traîneau, il emmènera Hannah,
elle aura une vie meilleure. Jonathan Forsman est un gros marchand de bois, il
en exporte jusqu'en Australie. Il se charge d'Hannah dont la vie aventureuse ne
fait que commencer.
Henning Mankell traite un sujet qui lui est cher, le racisme et la vie des Noirs
exploités au Mozambique, il nous livre un merveilleux récit, une aventure hors
du commun basée sur un fonds de vérité. Dans les archives de Maputo, capitale du
Mozambique, un écrivain et ami de l'Afrique a pu lire un curieux document qui
révèle qu'à la fin du dix-neuvième siècle et peut-être au début du vingtième,
une Suédoise était arrivée au Mozambique. Je ne vous révèle pas le pourquoi elle
est répertoriée dans les Archives de Maputo, ce serait dévoiler une partie de
son histoire, je vous invite plutôt à lire ce très bon roman de Henning Mankell
www.babeluio.com
CITATIONS:
"Les noires.Elles vous regardent quand nous avons le dos tourné. Elles craignent
nos yeux comme nous craignons les leurs."
"Celui qui vole à autrui sa liberté ne peut jamais s'attendre à être proche de
lui."
"Je ne crois pas à l'enfer,mais j'en ai peur.S'il existe,il est sur cette
terre.Dieu est Blanc."
"Je suis dans un monde où les Blancs brûlent toutes fleurs à tromper les Noirs
et à se tromper eux-mêmes.Ils se figurent que les gens qui vivent ici ne se
débrouilleraient pas sans eux.Et que les Noirs valent moins qu'eux parce qu'ils
croient que les pierres et les arbres ont une âme. Les Blancs n'aiment pas la
vie. Ils aiment le temps qui leur manque toujours. Mais avant tout,ce sont les
mensonges qui nous tuent."
"Une existence où il n'y avait qu'hypocrésie et mépris répugnant pour les
autochtones."
"Si j'ai appris quelque chose,c'est d'oser faire ce que je veux sans me laisser
entraver par le regard des autres."
"Au milieu de cette inconcevable pauvreté,je vois des îlots de richesse.Une joie
qui ne devrait pas être là,une chaleur qui devrait à peine pouvoir survivre.À
l'inverse je vois chez les Blancs de la pauvreté au milieu de leurs aisances.
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