Audur Ava ÒLAFSDOTTIR
L'EXCEPTION, 2014, 285 pages,
"Une infinie douceur, un zeste de malice et de féerie"
Un roman touchant, une réalité qui nous semble bouleversante mais qui avec amour échappe humainement au drame. Une écriture raffinée toute en finesse, clémence et modération.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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CITATIONS:
"Tu es l'exception de ma vie. Je me sentais bien avec toi mais je savais que ça ne pourrait pas surer éternellement."
"TU SERAS TOUJOURS LA FEMME DE MA VIE."
"C'est la capacité d'étonnement qui fait de nous des êtres vivants."
"Celui qui part n'est jamais le même que celui qui revient."
"L'imagination est la seule réalité qui soit. L'homme est un fabulateur."
"Les êtres destinés à s'aimer se reconnaissent tout de suite."
"Un mari qui sort du placard au bout de onze ans de mariage est d'une insignifiance au moins égale à ma douleur."
"La souffrance alliée au désir était précisément à la base de toute créativité L'homme tourmenté est en quête de beauté.
"Résumé :Dans le vacarme ordinaire d’un réveillon à Reykjavík, entre feux d’artifice et bouchons de champagne, Maria n’entend rien de ce que Floki, son mari, lui annonce. Grave décision longtemps mûrie : il la quitte pour un autre. Car la personne qu’il aime n’est autre que son collègue à l’Institut de recherche mathématique où ils mènent tous deux des investigations sur la théorie du chaos. Jusqu’à cette heure précise, Maria était encore une jeune femme rayonnante, flanquée d’adorables jumeaux, dans l’impeccable félicité de sa petite famille.
Passé la stupeur et le désarroi commence pour la narratrice l’enchaînement quasi inéluctable des états psychologiques liés à la séparation. Mais dans la nuit de l’hiver polaire, Perla est là, charitable voisine d’à peine un mètre vingt, co-auteur de romans policiers et conseillère conjugale. Comme les lutins des sagas, Perla surgit à tout moment de son appartement de l’entresol pour secourir fort à propos la belle géante délaissée, dont les mésaventures répondent étrangement au traité sur le bonheur matrimonial qu’elle est en train d’écrire…
Après l’immense succès de Rosa candida et de l’Embellie, merveilleux viatiques que l’on garde si durablement en mémoire et au cœur, Auður Ava Ólafsdóttir nous revient avec l’Exception, poursuivant son étude des mœurs de la société islandaise à travers un personnage bousculé par le sort qui prend sur lui, avec esprit et humour, toutes les méchantes drôleries de l’inconstance humaine. Vrai bain de jouvence littéraire, son œuvre ressemble à la vie."
UN LECTEUR:
"Que peut-il arriver devant un feu de cheminée chez un couple d'amoureux un peu avant minuit un 31 décembre ? Rien de dramatique si le sapin de Noël ne grille pas. On mange, on boit, on attend les douze coups pour s'embrasser et se souhaiter mutuellement le meilleur pour l'année à venir...
María tombe de très haut quand Flóki, son mari depuis onze ans, lui annonce à ce moment-là qu'il part le soir même pour aller vivre avec son collègue et associé, la laissant seule avec leurs jumeaux de deux ans et demi. Ils s'entendaient bien, Flóki était tendre et doux avec elle, María n'a rien vu venir... Les jours suivants, elle continue à mettre un pied devant l'autre et à s'occuper de ses enfants, elle ne s'énerve pas quand Flóki débarque à l'improviste pour récupérer des affaires, sans sonner, ouvrant avec sa clef, lui répondant froidement que non, il ne reviendra pas.
Elle souffre sans lui faire de reproches, ne cesse d'espérer le retour de celui qu'elle appelle encore “son mari” (ni “ce connard”, ni “ce salaud”, par exemple). Elle s'interroge, échange beaucoup avec sa voisine, trouve un soutien précieux chez cette petite femme haute en couleur (naine, psy, conseillère conjugale et nègre littéraire de romans policiers) : est-ce différent lorsque votre compagnon vous quitte pour un autre homme ? La question n'est plus tout à fait la même : il n'est pas parti pour me fuir, mais parce qu'il change d'orientation sexuelle – ou, en l'occurrence, il choisit de vivre pleinement et ouvertement son homosexualité, ne se satisfaisant plus d'aventures clandestines “dans le dos” de son épouse.
On tourne avec María autour de ces questions. Elle ressasse aussi les souvenirs de sa vie de couple, certains prennent une autre signification maintenant qu'elle “sait”. Il ne se passe pas grand chose dans cette intrigue, j'ai craint de m'y ennuyer.
Et non. Même plaisir de lecture qu'avec 'L'embellie', grâce à la délicieuse plume de l'auteur, sa sensibilité, son talent pour décrire des petits riens pris sur le vif (des postures, des gestes ou des mots d'enfants anodins, par exemple), parler avec finesse de sujets qui touchent, donner vie à des personnages attachants, et même nous faire sourire alors que le sujet ne semble pas s'y prêter. Il y a des points communs entre les trois romans de l'auteur : l'Islande bien sûr et "l'âme des insulaires" (que l'auteur revendique), la parentalité, le couple, le voyage comme parcours initiatique lorsqu'une vie est à reconstruire...
Beau et émouvant." www.babelio.com