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GARDER L'ESPOIR, AUTRES HISTOIRES, AUTRES POSSIBLES, essai de Rebecca SOLNIT Actes Sud, 2006, 147 pages, ****
18/09/2017 23:21
SOLNIT Rebecca
GARDER L'ESPOIR, AUTRES HISTOIRES, AUTRES POSSIBLES,
essai, Actes Sud, 2006, 147 pages, ****
Un essai qui nous renseigne sur la stagnation et l'exploitation des petites économies face aux multinationales et surtout de la mondialisation qui est la seule gagnante face aux petits pays sous-développées, au pouvoir et à l'économie restreinte. Un livre qui nous démontre que le réchauffement planétaire tue davantage que le terrorisme.Chaque pays devrait veiller à ses propres intérêts.Ce qui nous unit, c'est l'imagination, la créativité, le lendemain. Croire en nous-mêmes était possible et opportun et nécessaire.
Un essai qui nous renseigne, nous éclaire, nous dicte de nous prendre en main comme pays autonome économiquement. Un véritable cours sur les enjeux de l'économie mondiale et américaine dominante.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« L'avenir est sombre, ce qui, somme toute, est la meilleure des choses pour un avenir.
Virginia WOOLF »
« Pensez localement, agissez globalement. »
« .. de votre capacité collective à déjouer les prévisions. À transformer la violence annoncée en une paix émouvante. »
« Le 12 octobre 1992. Le 500e anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb...où cette date marque non pas une découverte mais bien une INVASION. »
« Le seul point commun est que, dans tous ces cas, le changement commence toujours par une idée, un espoir.Espérer est un pari sur l'avenir, sur son désir et sur l'idée que l'incertitude..vaut mieux que l'assurance dans la tristesse. »
« Sans l'espoir pour appeler à l'action, l'action est impossible. »
« Tout peut arriver, et dépend pour beaucoup de ce que nous faisons ou ne faisons pas. »
« ...tournant le dos à l'autorité ou à l'injustice plutôt que de les affronter. Faire autrement ou le refus d'agir. »
« .. c'est que les acteurs économiques de la mondialisation trouvent le moyen d'être tout à la fois anti..écologique, antidémocratiques, et anti-bien d'autres choses encore. La résistance, comme le capitalisme, ignorera les frontières. »
« ..mais nous autres pourrions apprendre à mieux regarder les effets de nos actes sur l'environnement et la planète. »
Pour en savoir davantage :
« Qui aurait pu imaginer, il y a vingt ans, que le mur de Berlin tomberait ? Et que Nelson Mandela deviendrait le président d'une Afrique du Sud transformée en profondeur ? Qui aurait deviné que les Indiens du Mexique se révolteraient et que les débats sur l'écologie seraient suivis, un peu partout dans le monde, de réels progrès ? L'écrivain et activiste politique Rebecca Solnit plaide, dans cette analyse des grands mouvements contestataires récents (de 1989 à nos jours) pour un changement radical de notre point de vue : Et si l'espoir était de mise ? Servi par un style alerte, étincelant d'énergie et d'imagination, cet essai nous invite à considérer le monde à travers le supplément de liberté, de démocratie et de citoyenneté qu'il a acquis ces derniers temps « Les éditeurs
https://www.senscritique.com/livre/Garder_l_espoir
Rebecca Solnit est une écrivaine de San Francisco, auteure de 13 livres sur l'art, le paysage, la vie publique et collective, l'écologie, l'espoir, l'errance, la rêverie et la mémoire.
Elle a milité et écrit contre le changement climatique, pour les droits sur leurs terres des natifs usaméricains (les "Indiens"), contre le nucléaire et la guerre et pour les droits humains.
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WALDEN OU LA VIE DANS LES BOIS, récit de Henry David THOREAU, 1854, 1967, 539 pages, ****
27/10/2017 18:06
THOREAU Henry David
WALDEN OU LA VIE DANS LES BOIS, récit, 1854-1967, 539 pages
L'auteur nous fait un récit détaillé des deux années qu'il a passé volontairement en forêt à titre d'expérience et d'enrichissement personnel de ses connaissances de la nature. Pour THOREAU l'élément le plus important pour l'homme est la pensée, la réflexion.À l'aide de ses connaissances et de la pensée il réussit à survivre en se construisant une petite maison, une cheminée, à jardiner, à cueillir les plantes de la forêt, à identifier les plantes, les insectes, tous les animaux de son environnement.
L'auteur explique en multiples détails tout ce qu'il lui faut, découvre, entreprend, cultive, mange, récolte à l'état sauvage.voit comme animal, plante et phénomène naturel.Il est philosophe, un TRANSCENDENTALISTE, un botaniste,biologiste, un ouvrier, un pêcheur, un cultivateur.
Un homme qui suffit à tous ses besoins : de la construction de sa maison à sa nourriture quotidienne.
C'est un homme autonome d'une culture élargie, universitaire.
Son écriture est précise, moderne, scientifique pour les identifications des éléments naturels de la forêt.
THOREAU est un observateur acharné, déterminé, constant qui découvre la vie de la nature en tant que biologiste et géologue. Un homme exceptionnel surtout pour son époque. Ce livre a été écrit en 1854, ce qui est phénoménal.
« Comme ils sont aveugles, ceux qui ignorent la sérénité. Un vrai ami de l'homme, presque le seul ami du progrès humain. »
« Il lui fallait coûte que coûte rester libre » »La rébellion de THOREAU signifiait solitude et liberté. »
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
En plein XIXe siècle, dans le pays qui est en passe de devenir le plus industrialisé du monde, l'écrivain Henry David Thoreau tourne le dos à la civilisation et s'installe seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, dans une cabane qu'il a construite lui-même, au bord de l'étang de Walden, Massachusetts. Il ne doit plus sa vie qu'au travail de ses mains. C'est là qu'il commence à écrire Walden, grand classique de la littérature américaine, hymne épicurien, souvent loufoque, à la nature, aux saisons, aux plantes et aux bêtes, toutes choses et tous êtres qui ne sont, selon les propres dires de Thoreau, que « l'envers de ce qui est au-dedans de nous ».
Un lecteur :
En 1845, Henry David Thoreau prit la décision d'abandonner non seulement la plupart de ses biens matériels, mais aussi toutes ses certitudes et assurances morales pour se retirer dans les bois autour de l'étang de Walden. Il rêve de construire une habitation qui soit comme le wigwam des indiens : un édifice rapidement construit et aussitôt démontable, qui s'adapte à une existence de semi-nomadisme ne dépendant que de la volonté de ses habitants ; un édifice empruntant tout ce qu'il peut aux offrandes de la nature et de la sympathie humaine et dépendant le moins possible de ces facilités modernes qui épargnent du temps et du savoir en requérant de l'argent, et donc du travail.
Henry David Thoreau renverse la conception d'émancipation généralement liée au travail : et s'il était la cause de la pauvreté ? Lorsqu'il professait à l'université, Henry David Thoreau avait dû se contraindre à investir dans une présentation de soi soignée, à prendre régulièrement un transport pour se rendre sur son lieu de travail ou, s'il cheminait à pieds, et de toute façon en s'éreintant à l'enseignement, à dépenser son énergie vitale. le coût cumulé de la tenue, des bains, des transports ou de la nourriture nécessaires en plus grande quantité était-il vraiment moindre que le salaire octroyé en conséquent ? S'il l'était, la différence ne semblait toutefois pas assez significative pour compenser la perte de temps et de liberté dévorés par le travail. Ce qu'il a compris, Henry David Thoreau essayera de l'expliquer au paysan Baker, un de ses proches voisins :
« Je tentai de l'aider de mon expérience, lui disant qu'il était l'un de mes plus proches voisins, et que moi aussi qui venais ici pêcher et avais l'air d'un fainéant, gagnais ma vie tout comme lui ; que j'habitais une maison bien close, claire et propre, qui coûtait à peine plus que le loyer annuel auquel revient d'ordinaire une ruine comme la sienne ; et comment, s'il le voulait, il pourrait en un mois ou deux se bâtir un palais à lui ; que je ne consommais thé, café, beurre, lait, ni viande fraîche, et qu'ainsi je n'avais pas à travailler pour me les procurer ; d'un autre côté, que ne travaillant pas dur, je n'avais pas à manger dur, et qu'il ne m'en coûtait qu'une bagatelle pour me nourrir ; mais que lui, commençant par le thé, le café, le beurre, le lait et le boeuf, il avait à travailler dur pour les payer, et que lorsqu'il avait travaillé dur, il avait encore à manger dur pour réparer la dépense de son système ; qu'ainsi c'était bonnet blanc, blanc bonnet — ou, pour mieux dire, pas bonnet blanc, blanc bonnet du tout — attendu qu'il était de mauvaise humeur, et que par-dessus le marché il gaspillait sa vie […]. »
Henry David Thoreau pose les bases d'un nouveau système de valeurs : l'argent représente non pas de nouvelles potentialités de vie, mais le coût de la vie requise en échange du temps perdu pour l'acquérir. Cette conception draine un rejet de la communauté en amont et en aval. Refuser de travailler, c'est refuser de croire aux valeurs en vigueur, qu'il s'agisse de celles de nos ancêtres comme de celles de nos contemporains.
« Nulle façon de penser ou d'agir, si ancienne soit-elle, ne saurait être acceptée sans preuve. Ce que chacun répète en écho ou passe sous silence comme vrai aujourd'hui, peut demain se révéler mensonge, simple fumée de l'opinion, que d'aucuns avaient prise pour le nuage appelé à répandre sur les champs une pluie fertilisante. Ce que les vieilles gens disent que vous ne pouvez faire, vous vous apercevez, en l'essayant, que vous le pouvez fort bien. Aux vieilles gens les vieux gestes, aux nouveaux venus les gestes nouveaux. Les vieilles gens ne savaient peut-être pas suffisamment, jadis, aller chercher du combustible pour faire marcher le feu ; les nouveaux venus mettent un peu de bois sec sous un pot, et les voilà emportés autour du globe avec la vitesse des oiseaux, de façon à tuer les vieilles gens, comme on dit. »
Quiconque voudrait essayer de vivre sans aucune source de revenu se rendrait en même temps indépendant de ce mimétisme qui veut nous faire croire qu'un homme ne peut pas se suffire à lui-même. Mais ce n'est pas encore le plus outrageant. En refusant de se mettre à contribution de la communauté par le travail, l'individu autosuffisant menace les constitutions mêmes de la société et rejette ce que Rousseau appelle le « contrat social ». Cette attitude éminemment égoïste stipule que le don de son âme et de son temps ne vaut pas la considération de la communauté, qui n'est qu'un résidu mal organisé de préjugés, d'illusions et de craintes. On ne gagne rien à se donner pour cet amas de poules picoreuses alors que la vie attend, à proximité, recouverte par les bois étranges.
Dans le dénuement ascétique qu'il recherche, Henry David Thoreau se dépouille de tous les costumes trop lourds nécessaires à la vie en société. Il faut être fou pour piétiner ces vestiges de l'humanité –il faut être fou ou il faut avoir été profondément déçu par ses récompenses puériles. La démarche est celle d'un mystique qui fonctionne à l'énergie de l'espoir, habitant des lieux physiques ou spirituels qui continuent à creuser en lui le manque jusqu'à ce qu'il trouve le lieu de son bien-être absolu. Pour cela, il faut se détacher de la vie profane qui se traîne sur les routes pouilleuses de la civilisation. Qu'est-ce que la culture, sinon un sucre lancé en pitance à un pauvre chien affamé pour satisfaire provisoirement son besoin de vivre ? Quelques hommes ont peut-être su mener une existence à la hauteur de ce qu'ils méritaient, et ceux-ci ont transmis leur expérience authentique aux générations suivantes par le biais de leurs écrits, mais l'erreur consiste à nous faire croire que nous pouvons nous contenter de l'expérience abstraite de ces récits. Il nous faudrait plutôt les vivre à nouveau ! et les transcender ensuite, en leur conférant le grain de sel supplémentaire de notre âme. le rejet de la facticité engendrée par la vie en société nécessite peut-être de connaître une solitude accrue mais elle permet de saisir pratiquement le sentiment cosmique de son appartenance à l'univers. La vie peut alors et seulement exploser.
« Ce qu'il me fallait, c'était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en Spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, la réduire à sa plus simple expression, et, si elle se découvrait mesquine, eh bien, alors ! en tirer l'entière, authentique mesquinerie, puis divulguer sa mesquinerie au monde ; ou si elle était sublime, le savoir par expérience, et pouvoir en rendre un compte fidèle dans ma suivante excursion. »
Lorsqu'il avait fini de vaquer à ses quelques occupations quotidiennes –ramasser des haricots, se promener, parfois pêcher ou recevoir un ami-, Henry David Thoreau se plongeait dans des états de contemplation proches de la méditation. Riche de connaître l'interconnexion des choses, il peut observer toute chose dans l'immédiat et dans l'absolu et retrouver ici ce qui existe là-bas. Une vie devient la vie et si les autres savaient, ils n'auraient pas besoin de vivre avec leurs illusions de progrès, de luxe ou d'abondance.
« Je regardai par la fenêtre, et voyez ! où hier c'était la glace froide et grise, là s'étendait l'étang transparent, déjà calme et rempli d'espoir comme en un soir d'été, reflétant d'un soir d'été le ciel en son sein, quoiqu'il n'en fût pas de visible là-haut, comme s'il était d'intelligence avec quelque horizon lointain. J'entendis tout là-bas un merle, le premier que j'eusse entendu depuis des milliers d'années, me sembla-t-il, et dont je n'oublierai l'accent d'ici d'autres milliers d'années, — le même chant suave et puissant qu'au temps jadis. »
Henry David Thoreau a vécu deux ans, deux mois et deux jours dans les bois qui entourent Walden. Il semble n'avoir pas eu besoin de défaire son prototype de wigwam européen pour s'installer ailleurs dans les bois. L'expérience de contemplation semble lui avoir finalement permis de comprendre que le nomadisme est un mouvement similaire à celui qui happe ses contemporains en quête de progrès, et que l'homme spirituellement accompli ne trouve plus le besoin intrinsèque de se confronter à ce qui semble être l'étranger. Il peut éventuellement vouloir se déplacer, voir d'autres contrées, rencontrer d'autres personnes, mais s'il a vraiment compris le sens de l'unité, il ne le fera pas en réponse à un pressant besoin intérieur mais comme manière poétique d'éprouver l'harmonie du monde. Mais ceci, Henry David Thoreau le savait, tout le monde n'est pas prêt à vouloir le comprendre. Il faut alors retourner auprès de l'humanité et accomplir ce retour transcendé que le Zarathoustra de Nietzsche effectue lui aussi : "Ainsi parlait Zarathoustraet il quitta sa caverne, ardent et fort comme le soleil du matin qui surgit des sombres montagnes. »
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DELFE Gérard, LE DIEU COYOTE, RÉCITS INDIENS D'AMÉRIQUE DU NORD, 1979, 191 pages, ****
28/10/2017 21:51
DELFE Gérard
LE DIEU COYOTE, RÉCITS INDIENS D'AMÉRIQUE DU NORD, 1979, 191 pages, ****
Récits d'histoires,de contes, de belles légendes parfois amusantes particulièrement celle de TZAPAT et son apparition de la femme: ainsi est née la femme, d'une coquille et du sable chaud.
Un récit qui nous révèle un personnage, un animal, un homme, un dieu qui nous porte à la réflexion: l'Indien, aujourd'hui, essaie de retrouver son âme. Il lui appartient de le faire.
"Coyote se présente également comme un être lubrique et il y a en lui un petit parfum de satyre: ce chacal sent le bouc! Mais c'est l'animal d'avant le christianisme dont le priapisme est naturel! Coyote est BOUFFON, si l'on y tient mais bouffon sacré, capable d'exercer certains pouvoirs magiques, d'être homme ou animal sans solution de continuité, ce qui témoigne de sa valeur exemplaire.
De rusé, il devient trompeur, alors que ce trompeur n'est pas nécessairement malfaisant.
" LE MOT A UN POUVOIR EN SOI.IL AGIT SUR LE MONDE DIRECTEMENT."
"Du même coup, le récit indien a tendance à ne pas conclure.Le personnage de coyote existe encore...son rire dévastateur montre son pouvoir, une vision de se critiquer elle-même, de reconnaître ses faiblesses. Cette dérision-là s'inscrit dans une recherche particulière de la sagesse, dans une vison du monde, pas encore soumise à notre temps historique.
Notre monde qui cherche, également, à détruire l'INDIEN en nous."
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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POUR EN SAVOIR DAVANTAGE:
"Le Dieu Coyote. Dans les années 70. un Français qui n’est même pas ethnologue séjourne dans une réserve indienne du Wyoming et s’initie, auprès de ce qu’il reste de vieux sages parmi cette communauté massacrée par le ’ progrès ’, à l’art du conte. Comme il ne veut pas se poser en savant mobilisé par sa seule collecte, il propose à ses interlocuteurs de leur raconter, le soir autour du feu, une histoire de chez lui : le Roman de Renart. Et tous alentour de s’émerveiller en constatant l’incroyable parenté d’esprit qui unit le rusé goupil de la fable et le coyote ricanant des hautes prairies dont les aventures, depuis les temps immémoriaux, apprennent aux hommes l’art de jouer de bons tours à plus fort qu’eux - et de rire sous le ciel des infortunes que nul n’élude.
Coyote, comme Renart, constate Gérard Delfe, enseigne aux opprimés à répliquer à la violence par la ruse : cette flèche qui, adroitement décochée, vous permet de mettre votre ennemi par terre sans avoir à faire couler le sang... et en gardant les rieurs de votre côté. ’ Revenu en France, il transcrira (et publiera en 1979) les récits qu’il avait reçus de ses amis Sioux Lakota ; mais à sa façon : c’est-à-dire en tâchant de rendre à chaque conteur sa voix propre. Soit un livre qui, tout en caressant amoureusement l’ethnographie, s’inscrit résolument dans la littérature. Les aficionados du monde indien d’Amérique du Nord. qui déploraient qu’un texte de cette singularité soit resté si longtemps absent des librairies, tranchent sans barguigner : un classique.,..récits Indiens d'Amérique du Nord, 1979, 191 pages, ****
http://www.editionsphebus.fr/le-dieu-coyote-gerard-delfe
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INNOCENCE, roman, récit de Eva IONESCO, 2017, 425 pages, ****
26/01/2018 11:57
IONESCO Eva
INNOCENCE, roman, 2017, 425 pages, ***
Roman et récit car le personnage principal porte également le prénom de l'auteure, EVA, dont c'est le premier roman.
Un retour à l'enfance, à la recherche de souvenirs et de traces de son passage. Une narration d'événements passés à partir de quatre ans par l'auteure car EVA le personnage est trop jeune pour tant de détails précis. Un roman, un monde de femme objet : une enfant qui se maquille dès l'âge de six ans.
Une mère égoïste, manipulatrice car tout est en fonction de ses besoins à elle. Elle est photographe et prend des photos nues de sa fille dès l' âge de quatre ans afin de payer son mode de vie et ses factures.
EVA, l'enfant narratrice, est devenue adulte et auteure. Sa mère IRÈNE, sa mère est sa sœur de quatorze ans qui a couché avec son père, elle est tombée enceinte de son père. Elle a été abandonné pendant cinq ans à cause de la honte et la peur du scandale.
Un roman bouleversant car il est impensable pour nous qu'une mère puisse exploiter ainsi la sexualité de sa petite fille de l'âge de six ans à dix ans afin de pourvoir à son rythme de vie. Un roman dont c'est ardu, pénible de poursuive la lecture. Mais un grand roman tout de même, MAIS UNE EXPÉRIENCE VERTIGINEUSE, DÉMESURÉE.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« La jeunesse de payait, moi je devais payer de ma personne pour la faire vivre. »
« Je ne me souviens pas de grand-chose de ma toute petite enfance ... »
« Dans leurs silences respectifs, je ressens la tristesse de mon père et la jouissance de ma mère. »
« IRÈNE n'a même pas fermé son corsage, elle est sortie dans la rue presque seins nus... elle éprouvait un plaisir malsain à faire du scandale. »
« ...écoute-moi bien, tu n'as pas besoin de ton père. »
« ..et j'ai posé le soir pour ma mère. Grimée, habillée et nue. »
« Il a regardé ma mère..elle était seins nus sous une robe de crêpe mitée. »
« Elle était toujours plus calme et rassérénée, une fois la séance achevée,
rassasiée par mes pauses aguicheuses et hyper sexuées d'enfant grimée et par mes trouvailles de singesse savante. »
« EVA, treize ans. Je prenais de l'héroïne en cachette...nous avons braqué le dealer. »
« --Les vêtements BIBA c'est pour les photos d'abord.--T'es dégueulasse. »
« M.Georges, un collectionneur belge...il voulait des images : Alice toute nue à la poupée. » EVA a six ans. «
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Elle s’appelle Eva, elle est adorable avec ses boucles blondes et ses bras potelés. Une enfant des années 70. Ses parents se séparent très vite. Dès lors, sa mère l’enferme dans un quotidien pervers et éloigne le père par tous les moyens en le traitant de « nazi ». Photographe, elle prend Eva comme modèle érotique dès l’âge de quatre ans, l’oblige à des postures toujours plus suggestives, vend son image à la presse magazine.
Emportée dans un monde de fêtes, de déguisements et d’expériences limite, entre féerie et cauchemar, la petite fille ne cesse d’espérer et de réclamer l’absent qui seul pourrait la sauver de son calvaire. Mais sa mère, elle-même fruit d’un inceste, maintient l’enfant-objet sous emprise et attendra deux ans avant de lui annoncer la disparition de son père. Enfin, à l’adolescence, le scandale explose.
Comment survivre parmi les mensonges, aux prises avec une telle mère, dans une société qui tolère le pire ? Une seule voie, pour Eva devenue adulte mais restée une petite fille en manque d’amour : mener l’enquête sur son père, tenter de reconstruire ce qui a été détruit. Une expérience vertigineuse. »LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE :
« Enfant, Eva jouait à la princesse, elle mettait des costumes, des couronnes pailletées, elle bouclait ses cheveux avec des papillotes. Mais, contrairement aux autres petites filles, elle ne faisait pas ça par jeu. Eva posait, elle posait pour sa mère, nue le plus souvent, aguicheuse malgré son jeune âge. Irène Ionesco, femme torturée, artiste incomprise, enfant de l'adultère, s'est servie de sa fille pour assouvir ses fantasmes indécents, à travers l'objectif de son Nikon F. Jalouse de la beauté de sa fille, elle n'en saisit pas moins le potentiel, en faisant publier des photos d'elle nue dans les magazines à scandale. Eva n'est qu'un objet, une monnaie d'échange, un moyen de gagner de l'argent et d'exprimer le talent caché de sa mère. Eva n'a que six ans, dix ans et sa mère l'entraîne avec elle dans les boîtes de nuit, à la merci d'hommes lubriques, elle traîne dans les milieux artistiques où la décence n'est pas lieu de cité, elle vit dans une chambre de bonne avec sa Mamie, quand Irène se pâme dans son appartement. Au milieu de ce tumulte quotidien, Eva rêve à son père, Nicholas, qu'Irène l'empêche de voir. C'est un espion, elle le sait, il doit avoir une vie palpitante. Elle attend qu'il vienne la chercher, la soustraire à son bourreau de mère, … mais il ne viens pas.
Le style est dur, tranchant, sans pitié : c'est une grande enfant qui nous parle, qui nous raconte. Privée de sa jeunesse, Eva Ionesco tente de s'en saisir à travers les phrases. Quand elle se perd dans un élan d'innocenceau gré d'un paragraphe, elle revient bien vite à sa terrible réalité avec une phrase écorchée vivre, témoignant de la vérité crue. Les scènes qu'elle décrivent semblent incompatibles avec l'image de petite fille mignonne qu'on se fait d'elle, qu'elle nous décrit parfois. Les discours rapportés sont d'une rare méchanceté, ses pensées réécrites, absolument sordides. Comment a-t-elle survécu à une telle enfance? Elle ne nous raconte pas ce qu'il s'est passé après ses dix ans, elle passe directement aux recherches sur son père, quand elle a été en âge de les entreprendre. Et pourtant, au détour des pages, on comprend que la drogue a été son refuge pendant un temps, que Simon (Liberati) l'a aidée, ensuite.
Comment une mère peut-elle traiter ainsi sa fille, être à ce point ignorante des limites de ce qu'on peut infliger à un enfant? Comment peut-elle ne pas différencier sa propre sexualité de celle de son enfant – encore inexistante à l'époque? Au delà du témoignage qu'Eva Ionesco fait sur sa vie, au delà de sa quête pour retrouver son père – finalement secondaire passé un certain point dans le récit, c'est une histoire d'hérédité, c'est l'illustration d'un contexte familial instable depuis plusieurs générations qui rejaillit sur la fillette aux boucles blondes. Est-ce que sa mère aurait été comme ça si elle n'avait pas été le fruit défendu d'une nuit entre sa soeur et mère, Margareth, et son père? Nul ne le saura jamais, mais Eva rappelle souvent cette information au cours de son récit. Est-ce qu'elle cherche à comprendre? Est-ce qu'elle cherche une logique dans ce qui lui est arrivé? Ou peut-être est-ce juste une information parmi d'autres et c'est moi qui comprend de travers.
Toujours est-il que je retiendrais de cet ouvrage son style si particulier, ses chutes de paragraphes assassines, très belle illustration du décalage entre la vie des autres et la réalité de sa propre vie. Un côté ironique aussi, une cuirasse de second degré. le style rend définitivement justice à ce témoignage, cet exorciste «
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CHAQUE MOT EST UN OISEAU À QUI L'ON APPREND À CHANTER, de Daniel TAMMET, 2017, 265 pages, ***
26/02/2018 14:28
TAMMET Daniel
CHAQUE MOT EST UN OISEAU À QUI L'ON APPREND À CHANTER, essai, 2017, 265 pages
L'auteur est un jeune autiste de haut niveau qui a consacré sa vie et son œuvre à la communication orale.
Un de ses principes de base de la langue parlée est : « Nous sommes ce que nous disons. » » Ce principe tient compte de notre milieu social, de notre culture personnelle et de notre pays d'origine.
La langue se suffit à elle-même et non à la politique, aux intérêts des uns et des autres sinon à de nouvelles habitudes et influences extérieures.
JONAS HALLGRIMSSON. « Ce poète faisait preuve d'une remarquable aptitude à inventer de nouveaux mots à partir de termes existants, des ajouts à la langue car les langues évoluent sans cesse. »
Un livre éloquent sur l'évolution du langage, des langues parlées sur tous les continents même aux extrémités de la terre et presque inconnues.
La situation des langues parlées dans le monde, sur les cinq continents. C'est souvent les plus forts, les plus riches, les plus nombreux qui l'emportent ou seulement la langue la plus pratique ou la plus rentable dans le monde.
Un livre remarquable si les langues parlées dans le monde piquent votre curiosité et intérêt.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Bien que l'anglais soit la langue de mes parents, celle dans laquelle j'ai grandi et étudié, je n'ai jamais eu le sentiment de lui appartenir. »
« Le même mot peut être compris de dix manières différentes en une seule fois. »
« La grammaire et la mémoire découlent du jeu avec les mots...qu'on éprouve les diverses significations qu'ils dégagent. Les manuels ne sont pas à la hauteur. »
« Langage parlé. Le raccourci idéologique qui associe pauvreté matérielle et pauvreté d'esprit perdure. »
« Si un mot fonctionne, utilisez-le. »
« C'est là, à PUEBLA...que j'ai rencontré un indigène qui parlait la foudre. »
« Les NAWAS , descendants des AZTÈQUES, la langue NAHUALT...MONTÉZUMA »
« FRANCISCO.Quand notre bouche tombe amoureuse d'un son, nous le prenons et nous l'utilisons. »
« Les intellectuels africains devraient raisonner et débattre en langues africaines. L'anglais n'est pas une langue africaine...mais celle du colonisateur. »
« L'anglais représentait un passeport pour le monde entier...comme le français pour nous. »
« Sa liberté de parler sans complexe, celui de l'authenticité... »
« Le meilleur islandais du pays »--le jugement du narrateur n'est pas d'ordre esthétique, seulement abstrait. Il n,a pas entendu une phrase de ce dialecte « le plus pur » et ça n,a pas d'importance. C'est de cet islandais idéalisé que le narrateur, l'auteur et de nombreux lecteurs se sentent fiers. Pas de l'islandais du quotidien, dont ils doutent. D'une manière ou d'une autre, les deux langues coexistent. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé éditeur :
« Il était une fois, dans une banlieue de Londres, un enfant autiste dont la langue maternelle était les nombres… Daniel Tammet se souvient de ce langage numérique qu’il comprenait mieux que celui de sa famille.
Aujourd’hui, ce polyglotte capable d’apprendre l’islandais en une semaine nous propose un voyage dans l’univers des langues et de ceux qui les parlent, les inventent ou les étudient.
Il nous entraîne à la rencontre des Nahuas, ces descendants des Aztèques qui forgent des mots à partir des bruits de la nature. Il raconte les péripéties de l’inventeur de l’espéranto et dialogue avec ceux dont c’est la langue maternelle. Il nous montre comment apprendre une langue étrangère de manière intuitive ou pourquoi l’apparition du téléphone a modifié notre façon de nous parler.
De l’art de la traduction de la Bible à la poésie de la langue des signes, ces pages révèlent l’étonnant éventail des talents linguistiques et littéraires de l’auteur. »
UN LECTEUR :
Ce sympathique auteur parle de sujets variés selon les chapitres ,sujets concernant le langage (langue des signes, esperanto ,oulipo...)et des différentes personnalités rencontrées au cours de ses recherches.
Pour tous ceux qui aiment les mots, un livre à déguster !
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