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ENCABANÉE, roman de Gabrielle Filteau-Chiba,89 pages, 2018, Québec
20/04/2020 00:07
Gabrielle Filteau-Chiba
ENCABANÉE, roman, 89 pages, 2018, Québec
Roman sincère, touchant, l'auteure se dévoile telle qu'elle pense , telle
qu'elle est. Elle quitte la ville pour se retrouver, assume au jour le jour sa
situation de vie à la campagne, son nouveau mode de vie improvisé mais
volontaire.Elle se veut libre et écologique.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé
Anouk a quitté son appartement confortable de Montréal pour un refuge forestier
délabré au Kamouraska. Encabanée loin de tout dans le plus rude des hivers, elle
livre son récit sous forme de carnet de bord, avec en prime listes et dessins.
Cherchant à apprivoiser son mode de vie frugal et à chasser sa peur, elle couche
sur papier la métamorphose qui s’opère en elle: la peur du noir et des coyotes
fait place à l’émerveillement; le dégoût du système, à l’espoir; les difficultés
du quotidien, au perfectionnement des techniques de déneigement, de chauffage du
poêle, de cohabitation avec les bêtes qui règnent dans la forêt boréale…
AFFICHER
On en parle
Tout laisser pour mieux recommencer. Loin de la ville. De la pollution. De la
consommation à outrance. Un pari un peu fou (&hellip😉 Un roman sobre, engagé et
poétique.
– Les libraires
Encabanée n'est pas à proprement parler une histoire de survie. Le ton est
lyrique, la poésie, omniprésente et le propos, militant.
– La Presse
Sur fond de froid glacial, la langueur des jours de solitude – de l’eau qui
s’accumule dans les tasses près de la fenêtre au grincement des arbres – est
dépeinte à merveille entre les pages de ce court récit. Qui sait, peut-être que
vous serez habités par une fièvre d’évasion semblable à la fin de cette
invitation à la contemplation!
– Bible urbaine
CITATIONS:
"Je reste ici à manger du riz près du feu, à chauffer la pièce du mieux que je
peux et à appréhender le moment où je devrai braver le froid pour remplir la
boîte à bois."
!La mémoire se cultive comme une terre. Il faut y mettre le feu parfois."
"Y planter un champ de roses imaginaires , à la place."Anne Hébert
"Comment fait-on pour éviter l'usure, le cynisme, l'apathie quand le peuple plie
et s'agenouille devant l'autorité consentant comme un cornouiller qui ne capte
plus de rêves?"
"Oublier qu'être féministe, c'est aussi ne pas avoir envie d'égaler qui que se
soit."
"Pour moi, l'acte le plus féministe que je puisse commettre, c'est suivre mon
instinct de femelle."
"J'aimerais éprouver ce sentiment d'enracinement quand on travaille le sol d'un
jardin et le vivre comme un effort de guerre pour protéger la Terre."
"Enfin, plus un signe ni un son venant de la civilisation."
"Simplicité, autonomie, respect de la nature. Le temps de méditer sur ce qui
compte vraiment,"
"On ne perd que lorsqu'on abandonne."
"Accepter que le pétrole des sables bitumineux passe sur notre territoire, se
taire devant un tel risque environnemental, c'est être complices de notre propre
destruction "
"Qu'il serait beau, ce monde, si on le laissait tranquille."
"NOUS SOMMES LES FORCES QUI PROTÈGENT L'ENVIRONNEMENT."
"TU NE CÉDERAS PAS AUX AUTORITÉS DU SYSTÈME. N'ABANDONNE JAMAIS. HONORE LA
TERRE. SOIS PACIFIQUE. VOIS LE BEAU."
"Enfin, j'avais découvert le sens à ma vie de féministe rurale: me dévouer à la
protection de la nature, corps et âme. Le printemps fertile n'était pas si loin.
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LA BÊTE INTÉGRALE, trois romans de David Goudreault,2018, 708 pages, Québec
26/04/2020 18:44
David GOUDREAULT
LA BÊTE INTÉGRALE, 2018, 708 pages, Québec, en trois romans.
Le personnage principal est sympathique bien qu'aux allures de salaud, de vicieux, d'égoïste et d'arrogant avec de beaux principes de vie qui le servent bien. Il utilise souvent l'expression " c'est documenté" pour appuyer ses affirmations, ses propos. Même les proverbes sont modifiés pour appuyer ses dires, ses vérités.Le roman est cru comme du steak tartare mais quelle écriture renversante. Il ose dire des choses qui nous semblent vraies mais trop audacieuses, il dit tout haut ce que nous pensons tout bas socialement. Le personnage principal n'est pas sympathique, au contraire il est du genre retors mais il en existe, il n'est pas unique dans notre société éclatée, inégale, impondérable.
Un roman qui nécessite du lecteur de l'ouverture sur la vie, du vécu, de la tolérance humaine, de la compréhension sociale, de l'acceptation des différentes façons de vivre intensément sa vie selon nos propres règles. Ma foi, ma religion, mon bonheur, mon mode de vie, mes valeurs, mes priorités, c'est moi, point final. Un roman remarquable, une écriture audacieuse, une réalité qui nous dépasse mais qui est indubitable.
J'ai aimé ce roman pour ses qualités littéraires et sociales.Un roman remarqué et remarquable, réaliste qui m'a ébranlé.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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www.babelio.com Résumé :Avec la parution de la trilogie de La Bête, David Goudreault a ébranlé le paysage littéraire québécois. Repoussant les limites de l'humour grinçant, il a offert un regard à la fois dur et tendre sur les oubliés de la résilience, grâce à un protagoniste qui, en dépit de sa violence, est touchant de naïveté.
Les lecteurs trouveront dans cet ouvrage les textes intégraux de La Bête à sa mère, La Bête et sa cage et Abattre la bête, accompagnés respectivement de préfaces inédites de Kim Thúy, Manu Militari et Fred Pellerin, ainsi que d'un mot de l'auteur.
UNE LECTRICE
"Il y a des livres comme ça que je regrette d'avoir lus car il me faut ensuite accepter que je n'aurai plus jamais la chance de les découvrir. Un pur bijou d'originalité, de l'humour intelligent, la vie d'un personnage comme personne d'autre, un peu ou beaucoup brisé par la vie, fonçant tête baissée dans la société, ses préjugés et ses mal aimés, un livre et un homme vivant coûte que coûte, qu'on ne peut qu'aimer et ensuite jamais oublier."
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CITATIONS:
"Quand maman sortait la tête de ses enfers, c'était une femme merveilleuse."
"La nudité de ma mère, le couteau à steak et le sang dans le bain dressaient un drôle de tableau. Ça faisait désordre."
"Tout s'arrête à moi. Je ne sais pas d'où je viens et je n'ai rien à léguer. Une branche brisée au pied d'un arbre mort. On ne peut pas trouver plus libre. Il m'arrive encore se scruter les miroirs à à la recherche de ses traits."
"Évidemment je mentais, mais tout le monde ment. Tout le temps. C'est un engrenage. J'étais un malentendu.On me laissait tranquille quand je disais, c'est sacré, la lecture. Je lisais même des dictionnaires. Je suis visuel."
"Les animaux et les enfants abandonnés ont intérêt à être mignons."
"La folie, c'est un peu comme l'homosexualité, tu la refuses ou tu la laisses s'installer."
"Personne n'est condamné à être autre chose que ce qu'il désire. Tout n'est qu'une question de volonté, aurait dit Socrate, un philosophe."
"On est fort des erreurs des autres." "C'est à la spontanéité qu'on reconnaît les génies."
"C'est compliqué de faire le deuil d'une personne vivante." "¨Ca prend tout un village pour négliger un enfant."
"Les gens qui ne sourient pas sont forcément honnêtes. Un sourire, c'est juste un hameçon."
"LE LIVRE DEMEURE L'ÉVASION LA PLUS EFFICACE,"
"Le moyen de plus sûr d'être ignoré, c'est d'être ignoré, c'est d'avoir besoin des autres."
"Un PUNK, l'espèce plus anonyme du fond de la vie sociale."
"Un dépendant, c'est un animal piégé. La toxicomanie, c'est une passion exigeante. Personne ne fait rien pour tien pour personne."
"Difficile de vivre quand on est en surcharge de sensibilité ou de lucidité: avec les eux en même temps, c'est pratiquement impossible."
"On ne peut jamais passer par-dessus ce qui gruge par en dedans."
"De toute façon, je ne suis pas sexiste ni raciste, moi, je méprise tout le monde égal."
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LA TRISTESSE DES ANGES, roman de Jòn Kalman STEFÀNSSON 2011, 377 pages, Islande,
30/04/2020 22:59
Jòn Kalman STEFÀNSSON
LA TRISTESSE DES ANGES, 2011, 377 pages, Islande
Un roman d'une écriture magistrale empreinte d'humanité, de philosophie,
d'innovation. Un roman aux allures d'un conte islandais inspirant,ferme,
immuable.
Chaque personnage est digne d'une statue de bronze par son authenticité, son
caractère nordique. Un grand roman d'une écriture irréfutable. assurée.
Un roman descriptif d'une époque de vie unique dans un pays nordique. Un roman
mémorable.
Nos yeux sont telles des gouttes de pluie. Certains mots forment des gangues au
creux du temps, et à l'intérieur se trouve peut-être le souvenir de toi. La mort
n'est d'aucune consolation. Le voyage: Si le diable a crée en ce monde autre
chose que l'argent, c'est la neige qui s'abat sur les montagnes.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé :
"Maintenant, il ferait bon dormir jusqu'à ce que les rêves deviennent un ciel,
un ciel calme et sans vent où quelques plumes d'ange virevoltent doucement, où
il n'y a rien que la félicité de celui qui vit dans l'ignorance de soi,"
Lorsque Jens le Postier arrive au village, il est accueilli par Helga et le
gamin qui le détachent de sa monture avec laquelle il ne forme plus qu'un énorme
glaçon. Sa prochaine tournée doit le mener vers les dangereux fjords du Nord. Il
ne pourra pas les affronter sans l'assistance d'un habitué des sorties en mer.
Le gamin, lui, découvre la poésie et prend peu à peu conscience de ses désirs.
Il ira «là où l'Islande prend fin pour laisser place à l'éternel hiver», y
accompagner Jens dans son périple. Malgré leurs différences, ils n'ont d'autre
choix que de se raccrocher l'un à l'autre, face à l'impitoyable nature.
Au milieu des tempêtes enneigées islandaises, Jón Kalman Stefánsson fait naître
une stupéfiante chaleur érotique. Mariant douceur et extrême, il restitue cette
intense lumière qui « nous nourrit autant qu'elle nous torture ».
La tristesse des anges fait suite au roman Entre ciel et terre.LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE:
"Voilà trois semaines que le Gamin est installé dans le confort douillet de la
maison de Kolbeinn et Helga. Il aide à la buvette, va faire les courses et le,
soir, il fait la lecture pour le vieux capitaine aveugle. Mais il n'en a pas
encore fini avec le froid et la neige. Jens, le postier, doit livrer le courrier
dans les fjords du Nord, ''là où l'Islande prend fin pour laisser place à
l'éternel hiver''. Une partie de la route se fait par voie de mer et Jens n'a
pas le pied marin. Il lui faut un compagnon qui sache mener une barque et ce
sera la mission du gamin. le géant taiseux et le freluquet amoureux des mots
partent donc aux confins du pays, dans la solitude des grands espaces blancs...
Roman du froid et de la neige, cette ''tristesse des anges'' qui brouille le
paysage, dissimule les crevasses mortelles, transit les hommes jusqu'à la
moelle, peut tuer aussi sûrement qu'une arme, ce deuxième tome de la trilogie de
Jon Kalman Stefanson est tout aussi poétique que le premier. On y retrouve le
Gamin, toujours en deuil de son ami Bàrður, toujours réticent à profiter de sa
nouvelle vie quand tous ses proches ne sont plus de ce monde. Pourtant, la
chaleur, la poésie, les livres, l'éveil des sens grâce à la belle Ragnheiður,
font désormais partie de son quotidien si différent de la rude vie de pêcheur
qu'il a laissée derrière lui.
Quand il doit à nouveau se frotter à l'hostilité des éléments, il le fait en
pleine conscience, certain de pouvoir traverser le pire grâce au pouvoir des
mots qui emplissent sa tête et son âme. le chemin est semé d'embûches et le
Gamin s'interroge sur le sens de la vie dans cette contrée si peu faite pour
l'homme. Pourtant, dans cet éternel hiver qui laisse si peu de place à la
lumière, une lueur d'espoir persiste. Des hommes et des femmes y vivent, y
élèvent des enfants, y rêvent de printemps. Porté par les poèmes qu'il se récite
sans fin, stimulé par la chaleur humaine qui existe sous la glace, le Gamin suit
sa route pour relier les humains par des lettres, des journaux, des traces du
monde.
Hommage aux mots, à la littérature et aux traditions littéraires islandaises, La
tristesse des anges glace le sang autant qu'elle réjouit le coeur. Il y a de la
poésie, de la beauté, de la neige, du froid et aussi tellement d'humanité dans
ces pages que l'on peine à quitter ces terres islandaises, surtout que le doute
persiste sur le sort du Gamin et de Jens que la tempête malmène plus que de
raison. de la grande littérature !"
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CITATIONS:
"Ils progressent grâce à cet entêtement aussi admirable que vain,
caractéristique de ceux qui vivent à la limite de monde habitable."
"Les chevaux pensent à nombre de choses, ils sont en cela ceux qui, dans le
règne animal, se rapprochent le plus des philosophes."
"Ici, le temps contrôle tout, il façonne notre vie comme le potier le fait d'une
motte d'argile."
"La poésie ne nous rend pas humbles ou timides. mais sincères, c'est là son
essence et son importance."
"L'alcool a le pouvoir de changer notre conception quant aux choses
essentielles."
"Il est dit quelque part que ce chant est capable d'éveiller en vous le
désespoir ou le divin."
"La lutte pour la vie fait mauvais ménage avec la rêverie, la poésie et la morue
sont irréconciliables, et nul ne saurait se nourrir de ses rêves. Ainsi vivons
nous."
"Certains s'imaginent qu'un comportement rude et brutal les grandit aux yeux des
autres."
"Si, si, il ne faut pas sous-estimer les gens, il n'existe que peu de choses
qu'ils soient incapables de détruire."
"Le malheur de l'homme provient plus souvent de son for intérieur qu'on ne le
soupçonne."
"Celui qui possède un crayon et du papier a le pouvoir de transformer le monde."
"Certains mots sont des balles et certaines personnes des fusils."
"Celui qui vit dans le doute n'arrive jamais à rien, il ne devient rien."
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LE COEUR DE L'HOMME, tome 3, 2013, 455 pages, Islande,roman de Jòn Kalman STEFÀNSSON
04/05/2020 19:23
Jòn Kalman STEFÀNSSON
LE COEUR DE L'HOMME, tome 3, 2013, 455 pages, Islande
"Conjuguant le romanesque du récit d'aventures à la poésie du roman introspectif,
porté par une narration où chaque mot évoque avec justesse les grandes questions
existentielles--le passage du temps, l'éveil au désir, l'espoir d'une vie
meilleure--aussi bien que la réalité de l'ISLANDE de la fin du XIXe siècle,
LE COEUR DE L'HOMME nous offre une lecture tout simplement bouleversante." Les éditeurs
Chapitres:
Ce sont là les histoires que nous devons conter.
Un antique traité de médecine arable affirme que le coeur de l'homme se divise en deux parties, la première se nomme bonheur, et la seconde, désespoir. En laquelle nous faut-il croire?
La fibre céleste de l'homme?
La vie elle-même n'est-elle pas ce grandiose instrument dissonant que le Seigneur a négligé d'accorder?
Cette plaie béante au sein de l'existence.
Ce maudit monde est habitable aussi longtemps que tu l'aimes
Notre plus grande tristesse est de n'exister plus
Où cesse la mort, ailleurs qu'en un baiser?
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé :
« Où s'achèvent les rêves, où commence le réel ? Les rêves proviennent de
l’intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun
de nous porte en lui, sans doute déformés, mais y a-t-il quoi que ce soit qui ne
l’est pas, y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je t’aime
aujourd’hui, demain, je te hais – celui qui ne change pas ment au monde. »
Jens le postier et le gamin ont failli ne pas sortir vivants de cette tempête de
neige, quelque part dans le nord-ouest de l’Islande. Ils ont été recueillis
après leur chute par le médecin du village. Nous sommes au mois d’avril, la
glace fondue succède à la neige et au blizzard. Après avoir repris des forces,
il leur faudra repartir, retrouver une autre communauté villageoise, celle de la
vie d'avant ...
Après Entre ciel et terre et La tristesse des anges, Jón Kalman Stefansson clôt
avec ce volume une trilogie bouleversante qui a pour toile de fond l'Islande de
la fin du XIXe siècle.
UN LECTEUR:
"Après un hiver qui n’en finissait pas, le printemps pointe timidement le bout de son nez. Timidement, car ici, en Islande, il n’est que le prolongement de l’hiver avec une légère amélioration. Mais cela suffit à la nature pour s’éveiller, aux hommes pour sortir de leurs tanières.
Le bonheur devrait être dans le cœur des hommes.
Mais, même en été on peut connaître des tempêtes. La neige a fondu, mais elle laisse une terre boueuse où l’on patauge.
Le gamin est à l’abri dans la maison des femmes qui l’ont recueilli. On l’appelle « le gamin », il ne porte apparemment pas de nom. Qui est-il vraiment et quel est son but dans la vie ? Un messager ?
Il écrit des lettres pour changer le monde, pour changer un destin. Ceux qui les reçoivent osent changer de cap, car ses mots sont si limpides et si puissants, qu’ils leur apportent la lumière, une étincelle d’espoir, une possibilité de bonheur.
Il vit comme une étoile qui scintille et, dans cette maison, entourée de personnages exceptionnels, étranges pour leur communauté, il apaise les souffrances.
Comment vivre dans ce pays, lorsqu’on est différent, qu’on n’a que les mots comme outils, l’émerveillement et la connaissance comme but, alors que pour être un homme, tout le monde le sait ici, il faut être viril, costaud, oublier la tendresse, ne pas s’attarder sur les faiblesses, les douleurs, les deuils. Un pays où les hommes sont écrasés de labeur par quelques hommes puissants, que l’argent et le pouvoir ont rendu démoniaques. Un pays où les femmes sont soumises et s’accommodent de leurs vies en oubliant leurs rêves.
Que valent la poésie et la musique dans ce monde où les rêves peuvent être assassins, où la délicatesse et la fragilité n’ont pas leur place?
Et pourtant, le gamin court, il vole. Il ne laissera pas le malheur le poursuivre, il laissera ses rêves le guider, ne se laissera pas façonner par la communauté, piégé par la coutume et les préjugés.
Une histoire bouleversante, avec des phrases grandioses, des mots qui nous dépassent, qui nous transpercent. Des mots, des notes de musique face à la cruauté, la cupidité, la violence, l’égoïsme et les préjugés, pour que l’homme n’oublie pas le bonheur de vivre, de respirer, de regarder, de s’émouvoir. Pour ne pas vivre comme un idiot en oubliant d’être soi, en oubliant ses rêves, en imitant son voisin.
« Le pire est de ne pas savoir vivre, de connaître toutes les notes, mais de ne pas saisir la mélodie. »"
CITATIONS:
"Où est la vie, si ce n'est dans un baiser?"
"Nous naissons seuls, nous mourons seuls et il est épuisant de vivre également seuls."
"Chaque homme abrite des mondes cachés et certains de ce mondes n'affleurent jamais à la surface."
"Il est impossible de vaincre l'hiver, on ne peut qu'y survivre, ou vivre avec lui."
"Les rêves sont la lumière qui éclaire l'homme, la clarté qui le nimbe."
"Il ne sert à rien de parler des choses, il faut les faire."
"Non, il est mort parce qu'ici le poisson compte plus que la vie."
"La lecture élargit l'horizon de la vie, la vie devient plus grande, elle devient autre chose."
"L'homme est moins enclin à la haine, ou à la peur, lorsqu'il comprend l'autre."
"La haine et les préjugés sont les fruits de la peur et de la méconnaissance."
"Notre vie est façonnée par notre volonté. Et si on veut, on peut."
"Rien n'est difficile lorsqu'on est libre."
Non je suis simplement une femme dans un univers d'hommes."
"C'est le coeur qui ordonne. Et celui qui n'écoute pas son coeur devient une ombre grise."
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UN SANG D'AQUARELLE,roman, 1987,277 pages, de Françoise SAGAN
06/05/2020 19:45
Françoise SAGAN
UN SANG D'AQUARELLE, 1987, 277 pages
Un roman écrit dans les années 1939-45, un roman magistral avec le talent d'écriture incontestable de François Sagan. Un talent que je redécouvre car j'admets ne pas avoir beaucoup lu de romans de Sagan. sauf ses premiers grands succès.
Dans ce roman flotte une ambiance de vie mondaine, de personnages riches et célèbres, de la haute société et haut d'esprit. Cependant nous y retrouvons de l'humour, du sarcasme, de la tolérance, de la compassion, de l'ouverture sur la sexualité.
Sagan a un talent d'écriture cinématographique, psycho-sociale qui fait de ce roman une analyse sociale d'une époque importante de la deuxième guerre mondiale. Un SANG D'AQUARELLE est-il un cauchemar ou un pied de nez de Sagan? Visiblement l'auteure s'amuse et soudain on a la gorge serrée. Le lecteur se laisse emporter avec ravissement par cette voix qui semble improviser au fur à et mesure.
Quel bonheur! Quelle belle découverte que ce roman de SAGAN, plein d'humour, d'histoire, d'humanité et de sarcasme.Ce roman m'a fait sourire et plus encore car elle touche l'histoire, la légèreté sexuelle, le paraître social, la richesse de la bourgeoisie française, de vraies facettes à la française.Constantin est alcoolique, bisexuel, hyperactif, révolutionnaire, marginal, anti star et immature.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé :
"Paris, 1942. Constantin von Meck, metteur en scène allemand qui a fait l'essentiel de sa carrière à Hollywood, tourne un film pour la U.F.A. Il ironise sur ses compatriotes, s'insurge contre les brutalités policières, tente de sauver deux techniciens juifs, est révolté par une scène de torture, mais il ne remet fondamentalement en cause ni l'Allemagne nazie, ni la collaboration, ni sa propre attitude. Il aime la vie et les femmes - surtout la sienne, la belle Wanda. Il aime les hommes, les personnages extravagants et le rire. Séduisant, bruyant, drôle lui-même, il avoue pourtant avoir du « sang d'aquarelle ». Il lui faudra la révélation de l'horreur devant laquelle, d'abord, il recule pour affronter finalement son destin, au terme d'une existence placée sous le double signe de la comédie et de la tragédie."
UN LECTEUR:
"Je vous conseille vivement de lire ce formidable roman de Françoise Sagan. Cette écrivaine que j'affectionne tout particulièrement.
Un sang d'aquarelle se situe dans le contexte de la seconde guerre mondiale.
Françoise Sagan adopte une écriture intime , introspective , tout en finesse.
On peut dire que ce roman est tragique sur le fond et comique par la forme .
En effet , tragique de par le contexte de guerre et la culpabilité oppressante du personnage de Constantin . Comique , par l'esprit ainsi que la répartie et la fabuleuse ironie des personnages de Wanda et Constantin.
Françoise Sagan allie parfaitement la tonalité aigre douce , du grave greffé au léger. La légèreté est incarnée par la pétulante Boubou Bragance qui dédramatise constamment la guerre , par ses mondanités futiles. Des élans humoristiques sont présents : ( exemple : la scène de la baignoire qui est un passage assez drôle ) , ainsi que le faux salut nazi pour savoir s'il pleut . Enfin , le titre un sang d'aquarelle , représente poétiquement ( aquarelle ) et gravement ( sang) , la notion de collaboration dont Constantin est victime malgré lui . Ce titre poétique et grave démontre la culpabilité dont souffre le cinéaste Constantin :
" Wanda , gémit-il , Wanda tu as raison de ne pas vouloir de moi , je suis un crétin ; je n'ai pas de sang dans les veines , ou j'ai du sang délayé , dilué d'eau : j'ai un sang d'aquarelle. "
Désillusion pour ce réalisateur qui avait sa caméra en guise d'oeillères ( forme de mise en abyme) , et qui ne voyait pas les atrocités de la guerre .
Ce roman m'a bouleversée ! Il vous bouleversera vous aussi et vous marquera à vie .
CITATIONS:
"Constantin Von Meck était soupçonné d'un goût excessif pour les alcools, les drogues, les femmes et même les hommes. Semblait l'insouciance sur terre."
"Constantin. Maud. "L'Amérique est un pays d'argent, ma petite Maud. Et on punit les hommes qui l'oublient."
"Comme toutes ces femmes riches; il fallait toujours rendre aux gens fastueux des cadeaux qui ressemblent aux leurs. Ce public de crétins était tellement habitué à rire de la bêtise de leurs propres moeurs qu'il était incapable de s'intéresser à l'âme d'un autre peuple, autrement intéressant."
"La méchanceté leur tient lieu de moeurs."
"Les hommes, vois-tu finalement croient les femmes, plus fascinées par l'argent et le pouvoir que par la beauté masculine. c'est-à-dire qu'ils en font des putains."
"J'ai toujours su que le snobisme .tait une passion violente."
"Je suis un crétin, je n'ai pas de sang dans les veines, ou j'ai du sang délayé, dilué d'eau: j'ai un sang d'aquarelle."
"Je suis responsable de mes silences."
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