Les artisans du huitième jour par Hubert REEVES, 2000. 80 pages et notes
16/02/2019 16:44
REEVES Hubert
LES ARTISANS DU HUITIÈME JOUR, 2000, 80 pages et notes
Un livre qui nous permet de se rassurer ou de prévenir ce qui s'en vient pour la plante Terre.Nous sommes ici dans le plausible et non dans la certitude...condamnés par une industrialisation massive toujours aussi active.
« Dieu n'est plus ce qu'il était. On le rencontre au niveau des interrogations et non plus au niveau des certitudes. Il prend sa place dans le voyage intérieur de chacun de nous. »
« On a voulu chasser « l'obscurantisme » et les « superstitions » utilisées par les institutions pour exploiter les populations ignorantes. »
« Le monde de la science est, étranger à ceux des valeurs. La science est amorale, en quelque sorte. »
« Maintenant on se tourne vers les scientifiques, les enjoignant de jouer le rôle de « donneurs de vérité ».
« La science informe, la morale décide. »
« L'univers a été extrêmement différent dans le passé. Il a été extrêmement chaud, dense et lumineux. Il a été totalement chaotique, dénué d'organisation »
« Même si tout le monde s'accorde sur un point, ce point n'est pas nécessairement vrai.Il arrive que le monde se trompe. »
« Il faut jouer correctement le jeu de la science, c'est à dire séparer le faits des interprétations. Il faut chercher ce qui EST, indépendamment de ce qu'il aimerait qu'il SOIT. »
« La température cosmique dépassait le milliard de degrés. »
« La théorie du BIGBANG nous décrit les premiers âges de l'univers cosmique comme une période de magma indifférenciée. »
« La nature est inventive, elle vit dans l'obsession permanente de créer toujours du nouveau.Elle joue les apprentis-sorciers. De surcroît elle se montre apparemment indifférente au sort de ses enfants.À vous de vous débrouiller. » »
« Le XX1e siècle sera VERT, sinon il n'y aura peut-être plus personne pour célébrer l'avènement du XX11e siècle. La Terre est infestée « d'êtres humains. »
« Nous sommes ici dans le plausible et non dans la certitude... par une industrialisation massive. »
Pour en savoir davantage :
Résumé :
" Je ne puis penser sans émotion au moment où Mozart, ayant tout juste terminé l'écriture du Don Giovanni, dépose sa plume et regroupe ses feuillets. C'est un temps fort de la vie de l'humanité et, par extension, de la réalité tout entière. Tous les créateurs, musiciens, peintres, poètes, ont ajouté de la beauté au monde. Ils ont enrichi notre vie en nous donnant accès à des moments de bonheur ineffable. Et, en généralisant, je pense que tout être humain, dans sa sphère d'activité, petite ou grande, peut être un artisan du huitième jour. "Les éditeurs
Un lecteur : »Toute contestation est salutaire; la tentation est toujours grande de s'installer et de se conforter dans une idéologie. Même si tout le monde s'accorde sur un point, ce point n'est pas nécessairement vrai. Il arrive en effet que tout le monde se trompe. On en connaît plusieurs exemples. «
JE SUIS LÀ, roman de Clélie AVIT, 2015, 235 pages, 4*, Prix 2015
05/03/2019 11:20
AVIT Clélie
JE SUIS LÀ, 2015, 235 pages,4*, Prix
Un roman qui a suscité chez moi beaucoup d’émotions, de compassion, d’espoir tant le personnage d’ELSA nous tient à cœur, nous donne confiance en la vie. ELSA est une adepte, une maniaque d’escalade de montagne haut niveau. À cause d’un mauvais ajustement de son équipement elle a un accident fatal et est plongée dans le coma. Nous vivons, attendons, espérons jour après jour son réveil.
Une écriture délicate, profonde, adroite qui nous tient en haleine de façon magistrale. Un grand roman et une écriture compétente.
« Ça fait vingt semaines que je suis seule, seulement six que je m’en rends compte. Et pourtant, j’ai l’impression que ça fait une éternité. Ça passerait peut-être plus vite si je dormais plus souvent. Enfin, si mon esprit se déconnectait. Mais je n’aime pas dormir. »
À la suite d’un accident d’escalade en montagne, Elsa est plongée dans le coma. Tandis que l’espoir de son réveil s’amenuise de jour en jour, que ses proches et les médecins commencent à baisser les bras, un jeune homme, Thibault, pénètre par erreur dans sa chambre. Traumatisé par le sort de son frère, qui a renversé deux jeunes filles en voiture, Thibault décide de se confier à Elsa et noue une relation avec elle, malgré son mutisme. Est-il à ce point désespéré de lui-même ? Ou a-t-il décelé chez elle ce que plus personne ne voit ? Les éditeurs
Un lecteur :
« Elsa est dans le coma depuis plusieurs mois, suite à un accident d'alpinisme. Pour les médecins, ses chances d'en sortir s'amenuisent de jours en jours. Même ses proches semblent baisser les bras. Personne n'a conscience qu'elle entend tout ce qui se passe autour d'elle. Thibault accompagne sa mère dans le même hôpital, mais refuse de rendre visite et de pardonner à son frère hospitalisé, qui a survécu à un accident dans lequel il a tué 2 adolescentes pour avoir pris le volant en état d'ébriété. Un jour, Thibault se réfugie par erreur dans la chambre d'Elsa. Il ne cessera d'y retourner.
Un roman à deux voix : elle, lui, rédigé dans un style très simple, presqu'enfantin. Mais c'est une lecture agréable, qui se lit d'une traite, sans réfléchir, et ce, malgré les thèmes abordés : le coma, la culpabilité, le pardon, le suicide, l'amour inconditionnel d'une mère, l'acharnement thérapeutique, la perte d'un proche, et omniprésent: l'espoir. le récit aurait certainement gagné en profondeur si ces thèmes avaient été au delà de l'effleurement. Ils ne semblent être qu'un décor pour jouer sur l'émotion, fil conducteur du livre.
Pour autant, ce n'est pas un livre triste. Juste émouvant. Car il est difficile de ne pas être touché par la solitude d'Elsa, par sa vision du monde en touches de sonorité. Elle cristallise tous ses espoirs & toutes ses attentes sur lui. Pas très crédible par contre, qu'il puisse tomber amoureux d'une personne, qu'il ne connait pas, avec qui il ne peut rien partager, ni échanger, même pas un regard. Qu'il trouve dans cet échange unilatéral du réconfort, qu'il éprouve de la reconnaissance, qu'elle lui permette de faire son introspection et de se libérer de sa colère, etc, soit. Mais de là à tomber amoureux, il y a un grand pas.
Malgré tout, je me suis attachée à ces 2 personnages, qui, perdus au sommet de leurs montagnes respectives, sont convaincus qu'ils parviendront à se rejoindre.
Bref, un livre détente, optimiste, et simple à lire. » www.babelio.com
CITATIONS :
« Ils me croient tous perdue. Je m’imagine beaucoup de choses. A vrai dire. Je n’ai que ça à faire. »
« Il y a quand même un avantage avec ma sœur. C’est quand elle me décrit ce qu’il y a autour de moi. Ça prend juste cinq minutes. »
« Mon père. Il n’a jamais compris pourquoi j’aimais autant la montagne. Il me disait souvent que j’y laisserais ma peau. Je veux juste sortir du coma. Je veux avoir froid, faim et peur pour de vrai. »
« C’est fou ce qu’on peut comprendre sur notre corps quand on est dans le coma. Je me regarde me lever à trois heures du matin dans le dortoir du refuge et réveiller mes compagnons de cordée. Je me regarde fermer ma veste coupe-vent, enfiler mes gants, régler ma lampe frontale et passer mes crampons. »
« Ensuite, j’ai compris que je ne pouvais qu’entendre. »
« THIBAULT. Ma vie se résume à ça depuis un certain temps. Identifier ce que j’aime et ce que je n’aime pas. C’est pas facile. »
« JULIEN. THIBAULT. T’as toujours pas digéré que ton frère ait renversé ces deux filles.
THIBAULT. Je voudrais ne plus jamais revoir mon frère et tu penses quand même que j’ai un coeuer? »
ELSA. » Pourtant ma mémoire n’est absolument pas affectée par mon état végétatif, mais j’avais peur quand même »
ELSA. »Mon père, qui ne sait pas que mon médecin ment, ne poursuit pas la gifle verbale qu’il aurait voulu lui donner et se contente de rassurer ma mère. »
« THIBAULT. …tout en me demandant ce qu’il y a de si extraordinaire à voir un homme porter un bébé. Je pourrais ajouter « extraterrestre » derrière « papa skieur ». »
« ELSA. À force de m’accrocher à Thibault, je suis en train de me l’approprier. »
« Je veux tourner la tête et ouvrir les yeux. Au milieu de cette répétition mentale, j’ai soudain un intrus. Chaleur. Douceur. Contact. Chaleur localisée. Où. Où ça? Déjà partie. »
« Car ma victoire de la semaine, c’est d’être à nouveau capable de percevoir mes émotions. »
« Mon cerveau est capable de recevoir des informations, J’aimerais à présent qu’il les envoie. »
JE SUIS LÀ, roman de Clélie AVIT, 2015, 235 pages, 4*, Prix 2015
05/03/2019 11:20
AVIT Clélie
JE SUIS LÀ, 2015, 235 pages,4*, Prix
Un roman qui a suscité chez moi beaucoup d’émotions, de compassion, d’espoir tant le personnage d’ELSA nous tient à cœur, nous donne confiance en la vie. ELSA est une adepte, une maniaque d’escalade de montagne haut niveau. À cause d’un mauvais ajustement de son équipement elle a un accident fatal et est plongée dans le coma. Nous vivons, attendons, espérons jour après jour son réveil.
Une écriture délicate, profonde, adroite qui nous tient en haleine de façon magistrale. Un grand roman et une écriture compétente.
« Ça fait vingt semaines que je suis seule, seulement six que je m’en rends compte. Et pourtant, j’ai l’impression que ça fait une éternité. Ça passerait peut-être plus vite si je dormais plus souvent. Enfin, si mon esprit se déconnectait. Mais je n’aime pas dormir. »
À la suite d’un accident d’escalade en montagne, Elsa est plongée dans le coma. Tandis que l’espoir de son réveil s’amenuise de jour en jour, que ses proches et les médecins commencent à baisser les bras, un jeune homme, Thibault, pénètre par erreur dans sa chambre. Traumatisé par le sort de son frère, qui a renversé deux jeunes filles en voiture, Thibault décide de se confier à Elsa et noue une relation avec elle, malgré son mutisme. Est-il à ce point désespéré de lui-même ? Ou a-t-il décelé chez elle ce que plus personne ne voit ? Les éditeurs
Un lecteur :
« Elsa est dans le coma depuis plusieurs mois, suite à un accident d'alpinisme. Pour les médecins, ses chances d'en sortir s'amenuisent de jours en jours. Même ses proches semblent baisser les bras. Personne n'a conscience qu'elle entend tout ce qui se passe autour d'elle. Thibault accompagne sa mère dans le même hôpital, mais refuse de rendre visite et de pardonner à son frère hospitalisé, qui a survécu à un accident dans lequel il a tué 2 adolescentes pour avoir pris le volant en état d'ébriété. Un jour, Thibault se réfugie par erreur dans la chambre d'Elsa. Il ne cessera d'y retourner.
Un roman à deux voix : elle, lui, rédigé dans un style très simple, presqu'enfantin. Mais c'est une lecture agréable, qui se lit d'une traite, sans réfléchir, et ce, malgré les thèmes abordés : le coma, la culpabilité, le pardon, le suicide, l'amour inconditionnel d'une mère, l'acharnement thérapeutique, la perte d'un proche, et omniprésent: l'espoir. le récit aurait certainement gagné en profondeur si ces thèmes avaient été au delà de l'effleurement. Ils ne semblent être qu'un décor pour jouer sur l'émotion, fil conducteur du livre.
Pour autant, ce n'est pas un livre triste. Juste émouvant. Car il est difficile de ne pas être touché par la solitude d'Elsa, par sa vision du monde en touches de sonorité. Elle cristallise tous ses espoirs & toutes ses attentes sur lui. Pas très crédible par contre, qu'il puisse tomber amoureux d'une personne, qu'il ne connait pas, avec qui il ne peut rien partager, ni échanger, même pas un regard. Qu'il trouve dans cet échange unilatéral du réconfort, qu'il éprouve de la reconnaissance, qu'elle lui permette de faire son introspection et de se libérer de sa colère, etc, soit. Mais de là à tomber amoureux, il y a un grand pas.
Malgré tout, je me suis attachée à ces 2 personnages, qui, perdus au sommet de leurs montagnes respectives, sont convaincus qu'ils parviendront à se rejoindre.
Bref, un livre détente, optimiste, et simple à lire. » www.babelio.com
CITATIONS :
« Ils me croient tous perdue. Je m’imagine beaucoup de choses. A vrai dire. Je n’ai que ça à faire. »
« Il y a quand même un avantage avec ma sœur. C’est quand elle me décrit ce qu’il y a autour de moi. Ça prend juste cinq minutes. »
« Mon père. Il n’a jamais compris pourquoi j’aimais autant la montagne. Il me disait souvent que j’y laisserais ma peau. Je veux juste sortir du coma. Je veux avoir froid, faim et peur pour de vrai. »
« C’est fou ce qu’on peut comprendre sur notre corps quand on est dans le coma. Je me regarde me lever à trois heures du matin dans le dortoir du refuge et réveiller mes compagnons de cordée. Je me regarde fermer ma veste coupe-vent, enfiler mes gants, régler ma lampe frontale et passer mes crampons. »
« Ensuite, j’ai compris que je ne pouvais qu’entendre. »
« THIBAULT. Ma vie se résume à ça depuis un certain temps. Identifier ce que j’aime et ce que je n’aime pas. C’est pas facile. »
« JULIEN. THIBAULT. T’as toujours pas digéré que ton frère ait renversé ces deux filles.
THIBAULT. Je voudrais ne plus jamais revoir mon frère et tu penses quand même que j’ai un coeuer? »
ELSA. » Pourtant ma mémoire n’est absolument pas affectée par mon état végétatif, mais j’avais peur quand même »
ELSA. »Mon père, qui ne sait pas que mon médecin ment, ne poursuit pas la gifle verbale qu’il aurait voulu lui donner et se contente de rassurer ma mère. »
« THIBAULT. …tout en me demandant ce qu’il y a de si extraordinaire à voir un homme porter un bébé. Je pourrais ajouter « extraterrestre » derrière « papa skieur ». »
« ELSA. À force de m’accrocher à Thibault, je suis en train de me l’approprier. »
« Je veux tourner la tête et ouvrir les yeux. Au milieu de cette répétition mentale, j’ai soudain un intrus. Chaleur. Douceur. Contact. Chaleur localisée. Où. Où ça? Déjà partie. »
« Car ma victoire de la semaine, c’est d’être à nouveau capable de percevoir mes émotions. »
« Mon cerveau est capable de recevoir des informations, J’aimerais à présent qu’il les envoie. »
Résumé :C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.
D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing.
Prix du roman FNAC .Les éditeurs
UNE LECTRICE:
« A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents, et celle des cadavres. »
Il suffit de cette phrase , la première, pour être happé . Tout est là : le récit d'une fillette, une vie ordinaire, et puis l'irruption de la mort. Brutale, alors qu'on ne s'y attend pas. Pas question de vous révéler d'emblée la nature et l'origine de ces cadavres, juste qu'ils seront un fil rouge notable dans la suite du récit. Deuxième choc quelques pages plus loin, lorsque l'on apprend la puissance délétère de la crème Chantilly !
La violence est là, à chaque page, mais loin de toute complaisance, car narrée par une observatrice presque distanciée, qui analyse avec son point de vue d'enfant les faits tels qu'elle les affronte, en quête de stratégie visant à se préserver et à réaliser ses rêves. Des rêves d'envergure : devenirMarie Curie!
Récit d'une enfance volée, d'une famille impossible , de celles avec qui peuvent vous détruire ou vous armer. C'est le combat d'une gamine qui veut redonner à son frère le goût de vivre, qui refuse de devenir comme sa mère une enveloppe vide et qui veut modifier le cours de son passé.
Un vrai coup de coeur pour ce roman en passe d'être multiprimé. le roman dont tout le monde parle en cette rentrée littéraire. Et c'est mérité . Non seulement on est accroché dès les premières phrases mais l'intérêt ne diminue pas au fil de la lecture." www.babelio.com
Citations:
'Notre maison, c'était une des maisons dehors, dans un coin.Chez nous, ça ne sentait pas mauvais, mais il y avait les cadavres d'animaux."On avait aussi un jardin plus grand que les autres.Dans la pelouse, il y avait une piscine gonflable. Des biquettes, il y en avait trois."
"Biquette était pleine et, avec Gilles, on était surexcités par l'imminence de la mise bas."
"J'ai sorti Gilles de mon lit pour qu'il vienne voir. Le temps qu'on descende, deux petits sabots étaient déjà sortis. Puis un museau. Muscade a poussé, bêlé, poussé, ça avait l'air douloureux."
"Je crois que mon père n'aimait pas son travail. il était comptable u parc d'attractions qui avait mis le zoo en faillite. Les gros mangent les petits."
"Ma mère ne travaillait pas. Elle s'occupait de ses chèvres, de son jardin, de Coco et de nous. Elle s'en fichait d'avoir de l'argent à elle. Tant que sa carte de crédit passait. Ma mère n'a jamais semblé gênée par le vide. Ni par l'absence d'amour."
!à la maison, nous n'avons jamais parlé de la mort du vieux glacier. Gilles est resté silencieux pendant trois jours. à table, il ne mangeait plus rien. il me suivait commun robot docile, mais il ne vivait plus de l'intérieur."
"Nous sommes entrés dans la chambre, j'ai senti le regard de la hyène dans mon dos. Gilles s'est laissé tomber sur les genoux. il a caressé le pelage mort et a passé ses bras autour de son cou.Puis il s'est mis à sangloter, son corps de moineau secoué par des torrents de terreur. J'ai compris que la machine repartait."
"Mon père venait de rentrer d'une partie de chasse dans l'Himalaya. je savais qu'il allait y avoir une colère. Je guettais l'arrivés du cataclysme."
"Ma mère couinait de douleur.!
" Sans faire de bruit parce qu'il n'aimait pas ça mon père, le bruit."
"Moi je me suis passionnée pour les cours de science."
"Mais je savais. Que Gilles, huit ans, était devenu un serial killer. Le Jack l''Éventreur des chats de Démo."
"J'aimais la nature et sa parfaite indifférence. Les animaux sont plus gentils que les humains."
"Mon père. il ne savait pas qui était sa fille. Mais à treize ans, je restais à sa merci. il allait donc falloir le tromper, jusqu'à ce je sois en âge de vivre loin de lui.
"Mon père avait été licencié. Il a passé sa rage sur ma mère. Ses colères sont devenus quotidiennes. Ma mère en gardait des traces en permanence . elle devenait rouge, puis bleue, puis noire, puis jaune."
"J'avais réussi à me construire un paysage intérieur solide et fertile."
DIEUDONNÉ Adéline
LA VRAIE VIE,2018, 262 pages, un premier roman
Un roman sous la forme de fable. De la magie de l'enfance dans la nature: les enfants sont des loupiots.
Une histoire de famille marginale voire dysfonctionnelle.Un conte moderne dont les héros sont des enfants.
Une écriture fraîche, colorée, profonde. Une mère effacée, douce. Ce roman est une bouffée d'air frais.
La narratrice a onze ans, son petit frère Gilles a sept ans.
Un père carnassier, chasseur et mangeur de viande rouge. Un frustré, un salaud, un violent.
Un roman qui décrit bien une réalité de la vie sans masque. Une vie de fille et de jeune femme.
Que d'émotions douces, d'autres de retenues, de souffrance.Un roman de douleurs intérieures
qui deviennent des douleurs sociales nocives. Un roman sur la misère par manque d'amour familial.
Un grand premier roman touchant, d'un réalisme bouleversant.
Résumé :C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.
D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing.
Prix du roman FNAC .Les éditeurs
UNE LECTRICE:
« A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents, et celle des cadavres. »
Il suffit de cette phrase , la première, pour être happé . Tout est là : le récit d'une fillette, une vie ordinaire, et puis l'irruption de la mort. Brutale, alors qu'on ne s'y attend pas. Pas question de vous révéler d'emblée la nature et l'origine de ces cadavres, juste qu'ils seront un fil rouge notable dans la suite du récit. Deuxième choc quelques pages plus loin, lorsque l'on apprend la puissance délétère de la crème Chantilly !
La violence est là, à chaque page, mais loin de toute complaisance, car narrée par une observatrice presque distanciée, qui analyse avec son point de vue d'enfant les faits tels qu'elle les affronte, en quête de stratégie visant à se préserver et à réaliser ses rêves. Des rêves d'envergure : devenirMarie Curie!
Récit d'une enfance volée, d'une famille impossible , de celles avec qui peuvent vous détruire ou vous armer. C'est le combat d'une gamine qui veut redonner à son frère le goût de vivre, qui refuse de devenir comme sa mère une enveloppe vide et qui veut modifier le cours de son passé.
Un vrai coup de coeur pour ce roman en passe d'être multiprimé. le roman dont tout le monde parle en cette rentrée littéraire. Et c'est mérité . Non seulement on est accroché dès les premières phrases mais l'intérêt ne diminue pas au fil de la lecture." www.babelio.com
Citations:
'Notre maison, c'était une des maisons dehors, dans un coin.Chez nous, ça ne sentait pas mauvais, mais il y avait les cadavres d'animaux."On avait aussi un jardin plus grand que les autres.Dans la pelouse, il y avait une piscine gonflable. Des biquettes, il y en avait trois."
"Biquette était pleine et, avec Gilles, on était surexcités par l'imminence de la mise bas."
"J'ai sorti Gilles de mon lit pour qu'il vienne voir. Le temps qu'on descende, deux petits sabots étaient déjà sortis. Puis un museau. Muscade a poussé, bêlé, poussé, ça avait l'air douloureux."
"Je crois que mon père n'aimait pas son travail. il était comptable u parc d'attractions qui avait mis le zoo en faillite. Les gros mangent les petits."
"Ma mère ne travaillait pas. Elle s'occupait de ses chèvres, de son jardin, de Coco et de nous. Elle s'en fichait d'avoir de l'argent à elle. Tant que sa carte de crédit passait. Ma mère n'a jamais semblé gênée par le vide. Ni par l'absence d'amour."
!à la maison, nous n'avons jamais parlé de la mort du vieux glacier. Gilles est resté silencieux pendant trois jours. à table, il ne mangeait plus rien. il me suivait commun robot docile, mais il ne vivait plus de l'intérieur."
"Nous sommes entrés dans la chambre, j'ai senti le regard de la hyène dans mon dos. Gilles s'est laissé tomber sur les genoux. il a caressé le pelage mort et a passé ses bras autour de son cou.Puis il s'est mis à sangloter, son corps de moineau secoué par des torrents de terreur. J'ai compris que la machine repartait."
"Mon père venait de rentrer d'une partie de chasse dans l'Himalaya. je savais qu'il allait y avoir une colère. Je guettais l'arrivés du cataclysme."
"Ma mère couinait de douleur.!
" Sans faire de bruit parce qu'il n'aimait pas ça mon père, le bruit."
"Moi je me suis passionnée pour les cours de science."
"Mais je savais. Que Gilles, huit ans, était devenu un serial killer. Le Jack l''Éventreur des chats de Démo."
"J'aimais la nature et sa parfaite indifférence. Les animaux sont plus gentils que les humains."
"Mon père. il ne savait pas qui était sa fille. Mais à treize ans, je restais à sa merci. il allait donc falloir le tromper, jusqu'à ce je sois en âge de vivre loin de lui.
"Mon père avait été licencié. Il a passé sa rage sur ma mère. Ses colères sont devenus quotidiennes. Ma mère en gardait des traces en permanence . elle devenait rouge, puis bleue, puis noire, puis jaune."
"J'avais réussi à me construire un paysage intérieur solide et fertile."
DIEUDONNÉ Adéline
LA VRAIE VIE,2018, 262 pages, un premier roman
Un roman sous la forme de fable. De la magie de l'enfance dans la nature: les enfants sont des loupiots.
Une histoire de famille marginale voire dysfonctionnelle.Un conte moderne dont les héros sont des enfants.
Une écriture fraîche, colorée, profonde. Une mère effacée, douce. Ce roman est une bouffée d'air frais.
La narratrice a onze ans, son petit frère Gilles a sept ans.
Un père carnassier, chasseur et mangeur de viande rouge. Un frustré, un salaud, un violent.
Un roman qui décrit bien une réalité de la vie sans masque. Une vie de fille et de jeune femme.
Que d'émotions douces, d'autres de retenues, de souffrance.Un roman de douleurs intérieures
qui deviennent des douleurs sociales nocives. Un roman sur la misère par manque d'amour familial.
Un grand premier roman touchant, d'un réalisme bouleversant.
Résumé :C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.
D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing.
Prix du roman FNAC .Les éditeurs
UNE LECTRICE:
« A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents, et celle des cadavres. »
Il suffit de cette phrase , la première, pour être happé . Tout est là : le récit d'une fillette, une vie ordinaire, et puis l'irruption de la mort. Brutale, alors qu'on ne s'y attend pas. Pas question de vous révéler d'emblée la nature et l'origine de ces cadavres, juste qu'ils seront un fil rouge notable dans la suite du récit. Deuxième choc quelques pages plus loin, lorsque l'on apprend la puissance délétère de la crème Chantilly !
La violence est là, à chaque page, mais loin de toute complaisance, car narrée par une observatrice presque distanciée, qui analyse avec son point de vue d'enfant les faits tels qu'elle les affronte, en quête de stratégie visant à se préserver et à réaliser ses rêves. Des rêves d'envergure : devenirMarie Curie!
Récit d'une enfance volée, d'une famille impossible , de celles avec qui peuvent vous détruire ou vous armer. C'est le combat d'une gamine qui veut redonner à son frère le goût de vivre, qui refuse de devenir comme sa mère une enveloppe vide et qui veut modifier le cours de son passé.
Un vrai coup de coeur pour ce roman en passe d'être multiprimé. le roman dont tout le monde parle en cette rentrée littéraire. Et c'est mérité . Non seulement on est accroché dès les premières phrases mais l'intérêt ne diminue pas au fil de la lecture." www.babelio.com
Citations:
'Notre maison, c'était une des maisons dehors, dans un coin.Chez nous, ça ne sentait pas mauvais, mais il y avait les cadavres d'animaux."On avait aussi un jardin plus grand que les autres.Dans la pelouse, il y avait une piscine gonflable. Des biquettes, il y en avait trois."
"Biquette était pleine et, avec Gilles, on était surexcités par l'imminence de la mise bas."
"J'ai sorti Gilles de mon lit pour qu'il vienne voir. Le temps qu'on descende, deux petits sabots étaient déjà sortis. Puis un museau. Muscade a poussé, bêlé, poussé, ça avait l'air douloureux."
"Je crois que mon père n'aimait pas son travail. il était comptable u parc d'attractions qui avait mis le zoo en faillite. Les gros mangent les petits."
"Ma mère ne travaillait pas. Elle s'occupait de ses chèvres, de son jardin, de Coco et de nous. Elle s'en fichait d'avoir de l'argent à elle. Tant que sa carte de crédit passait. Ma mère n'a jamais semblé gênée par le vide. Ni par l'absence d'amour."
!à la maison, nous n'avons jamais parlé de la mort du vieux glacier. Gilles est resté silencieux pendant trois jours. à table, il ne mangeait plus rien. il me suivait commun robot docile, mais il ne vivait plus de l'intérieur."
"Nous sommes entrés dans la chambre, j'ai senti le regard de la hyène dans mon dos. Gilles s'est laissé tomber sur les genoux. il a caressé le pelage mort et a passé ses bras autour de son cou.Puis il s'est mis à sangloter, son corps de moineau secoué par des torrents de terreur. J'ai compris que la machine repartait."
"Mon père venait de rentrer d'une partie de chasse dans l'Himalaya. je savais qu'il allait y avoir une colère. Je guettais l'arrivés du cataclysme."
"Ma mère couinait de douleur.!
" Sans faire de bruit parce qu'il n'aimait pas ça mon père, le bruit."
"Moi je me suis passionnée pour les cours de science."
"Mais je savais. Que Gilles, huit ans, était devenu un serial killer. Le Jack l''Éventreur des chats de Démo."
"J'aimais la nature et sa parfaite indifférence. Les animaux sont plus gentils que les humains."
"Mon père. il ne savait pas qui était sa fille. Mais à treize ans, je restais à sa merci. il allait donc falloir le tromper, jusqu'à ce je sois en âge de vivre loin de lui.
"Mon père avait été licencié. Il a passé sa rage sur ma mère. Ses colères sont devenus quotidiennes. Ma mère en gardait des traces en permanence . elle devenait rouge, puis bleue, puis noire, puis jaune."
"J'avais réussi à me construire un paysage intérieur solide et fertile."
FÉLIX ET LA SOURCE INVISIBLE, d' Éric-Emmanuel SCHMITT, 2019, 226 pages
16/04/2019 14:36
SCHMITT Éric-Emmanuel
FÉLIX ET LA SOURCE INVISIBLE, 2019, 226 pages Son écriture me touche car je partage cette vision de la vie collective, de la vie dans la nature et se son énergie vitale. Une vision réaliste de la vie de l'humanité qui vote des lois ineptes, élit des primates corrompus et saccagent la planète. Gilles LAGROIS, Auclair, Québec www.livresentete.vip-blog.com, à visiter
L'animisme. Le monde appartient à ceux qui ont décidé de ne rien posséder Résumé : Félix, 12 ans, est désespéré. Sa mère, la merveilleuse Fatou, qui tient à Belleville un petit bistrot chaleureux et coloré, est tombée dans une dépression sans remède. Elle qui incarnait le bonheur n'est plus qu'une ombre. Où est passée son âme vagabonde ? Se cache-t-elle en Afrique, près de son village natal ? Pour la sauver, Félix entreprend un voyage qui le conduira aux sources invisibles du monde.Dans l'esprit de Oscar et la dame rose et de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Eric-Emmanuel Schmitt interroge les mystères de l'animisme, la puissance des croyances et des rites issus d'une pensée spirituelle profondément poétique. Il offre aussi le chant d'amour d'un garçon pour sa mère.
Un lecteur: "Ce court ouvrage vient compléter le cycle de l'Invisible d'Eric-Emmanuel Schmitt. Cette fois, après le bouddhisme tibétain, le bouddhisme zen, le christianisme ou le judaïsme, l'auteur explore l'animisme. A trjuavers le destin d'un enfant de 12 ans dont la mère s'est subitement éteinte à la suite d'une contrariété, il nous emporte dans les arcanes des traditions africaines et des rites magiques attachés à cette terre. On trouve dans ce court roman des personnages attachants et l'inimitable sens du récit de cet auteur qui a l'art de bien raconter les histoires. Un moment agréable, même si ce livre n'est pas mon préféré dans le cycle de l'Invisible." www.babelio.com
LeFigaro 01 février 2019 Dans «Félix et la source invisible», Éric-Emmanuel Schmitt donne à voir une sacrée galerie de personnages. Un petit Parisien de Belleville aide sa mère, sénégalaise, à retrouver ses racines. Une grande fable animiste LIRE LA CRITIQUE SUR LE SITE : LEFIGARO LeJournaldeQuebec 22 janvier 2019 Après avoir abordé à sa façon le bouddhisme, le soufisme, le christianisme, le judaïsme, le bouddhisme zen, le confucianisme et la symphonie d’émotions liées à la musique, Eric-Emmanuel Schmitt nous offre ainsi un huitième volet, qui se penche cette fois sur l’animisme, une croyance surtout présente en Afrique grâce à laquelle animaux, objets et phénomènes naturels peuvent être dotés d’une âme.
Citations: "Mais aimer ne revient pas à comprendre." "Qu'elle m'ait conçu avec le Saint-Esprit m'arrangeait bien. Félicien Saint-Esprit mon géniteur, Antillais, capitaine de bateau commercial." "Madame Simone était une pute et un homme. Un homme et une pute qui s'appelait Jules. Il avait hérité le corps d'un garçon quoiqu'il se sentit fille dans l'âme, Madame Simone effrayait! Faire la pute alors qu'elle détestait le sexe. Faire la pute quand elle se rêvait expert-comptable." "Noirs en Afrique Noire, nous perdions nos privilèges; je préférais être noir à Paris." "Le cosmos ignore la paix: toujours des forces s'affrontent, un équilibre ne dure jamais." "Regarde au-delà du visible. Regarde l'invisible. Cherche l'esprit qui fait tout apparaître derrière l'apparition. Et nourris-toi de la force du monde qui le sous-tend. La source invisible demeure partout, toujours où que tu te trouves, et tu peux la capter." "Il faut user de méthode pour remettre de l'irrationnel dans le rationnel." "Les arbres, les suppiants, car ils tendent leurs branches au ciel pour demander de l'eau et enfoncent leurs racines en terrre pour mendierr de la nourriture. Ils ne mènent pas une vie facile, les suppliants, cette pollution qui filtre le soleil." "Les mauvaises odeurs n'existent pas. Ce qui est mauvais, c'est de n'avoir plus d'odeurs." "L'apparence n'est pas l'apparence de rien, plutôt l'apparence d'un univers dérobé." "L'Afrique, c'est l'imagination su Terre. L'Europe, c'est la raison sur Terre." "Le monde appartient à ceux qui ont décidé de ne rien posséder."