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ARRÊTE AVEC TES MENSONGES, roman, récit de Philippe BESSON, 2017, 194 pages
05/06/2017 20:11
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BESSON Philippe
ARRÊTE AVEC TES MENSONGES, roman, Julliard, 2017, 194 pages
Un roman confession, un récit. L'auteur se met à nu et nous raconte son histoire d'amour avec un jeune homme de son âge lorsqu'il était en terminale C et Thomas en terminale D.
Roman touchant révélant les difficultés auxquelles les amants de 17 et 18 ans ont à faire face pour vivre leur amour sans bousculer les normes de la société et les cadres de la famille.Telle est ma perception.
Un roman d'une grande délicatesse, franchise et intégrité dans un style d'écriture éloquent et pathétique.Une écriture d'une grande sensibilité.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Un jour, je peux dire quand exactement , je connais la date, avec précision, un jour je me trouve dans le hall d'un hôtel, dans une ville de province, un hall qui fait office de bar également...j'invente des vies à ces gens qui s'en vont, qui s'en viennent..."
"...je me souviens, cela inquiétait ma mère, elle disait:arrête avec tes mensonges, elle disait mensonges à la place d'histoires, ça m'est resté, donc des années après je continue."
"Car je veux surtout pas qu'on se demande pour quelle raison je m'intéresserais à lui."
"...les enfants raffolent des jeux secrets, de la clandestinité qui renvoie les adultes à l'écart."
"Mais l'impassibilité, par essence, porte en soi notre défaite."
"Il sait qu'il plaît.Les gens qui plaisent le savent. C'est comme une certitude tranquille."
"Moi, je persiste dans le mutisme, convaincu qu'il lui revient de parler en premier puisqu'il est à l'initiative de cette étrange invitation."
"J'accepte sa domination, ses règles du jeu. Il dit: je connais un endroit."
"Il me faudra neuf jours avant que THOMAS ne m'approche à nouveau.Le chiffre m'est resté."
"..celle d'être découvert, c'est une peur de lui-même, une peur de ce qu'il est."
"Tout le temps que durera notre relation, il se méfiera de la douceur."
"...l'amour; difficile à définir, à cerner, à établir. Il en existe tant de degrés, tant de variations. La vérité, la vérité toute nue, c'est que j'étais amoureux."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.
Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper."
Les éditeurs
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Une lectrice:
"Bordeaux, 2007. Dans le hall d'un hôtel, dans une ville de province, Philippe Besson discute avec une journaliste à propos de son dernier roman qui vient de sortir. Alors qu'il répond à ses questions, il aperçoit un jeune homme, se préparant à sortir de l'hôtel. Aussitôt, il croit reconnaître quelqu'un même s'il sait, au fond de lui, que c'est littéralement impossible que ce soit lui. Il ne peut s'empêcher de crier son prénom, Thomas. Mû par sa conviction, il se précipite vers le jeune homme... qui se retourne... |
Barbezieux, 1984. Adolescent de 17 ans, Philippe est un jeune homme un peu gauche, timide. Élève exemplaire en terminale C, on dit de lui qu'il ira loin. Comme son frère. Cela lui attire autant de sympathie que d'antipathie. Dans la cour de récréation, il remarque un jeune homme. Élancé, distant, les cheveux en bataille, le regard sombre. Il sait son nom : Thomas Andrieu. Il ne veut pas qu'on sache qu'il s'intéresse à lui d'autant que la rumeur court à son sujet qu'il préfère les garçons. Alors, il l'observe à la dérobée, s'arrange pour le croiser. Un désir à sens unique avant que cela ne devienne une passion réciproque...
Philippe Besson se met à nu dans ce roman. Sans fioritures. Il livre, avec émotion et délicatesse, son histoire d'amour avec Thomas Andrieu qu'il a connu à 17 ans. Une histoire d'amour presque impossible dans cette France des années 80, d'autant que Thomas, lui, n'accepte pas son homosexualité (qu'il ne nommera jamais, d'ailleurs), d'autant que le sida fait des ravages, d'autant qu'aux yeux de Thomas, cette histoire ne peut pas durer. Une rencontre, aussi intense que brève, qui marquera à jamais Philippe Besson. En filigrane, ses romans porteront la trace de cette histoire qui traversera, en silence, son oeuvre. Des thèmes récurrents tels que l'abandon, la difficulté d'être soi, la perte ou encore le manque en seront le fruit. Notamment dans Se résoudre aux adieux, Un garçon d'Italieou encore Son frère (dont le héros s'appelle Thomas Andrieu). Des sentiments enfouis pour cet homme qui ressurgissent dans ses romans qu'il pensait fictionnels. Mais, Thomas était là, dans son esprit, tapi. L'auteur, cette fois-ci, obéit à sa mère et n'aura rien inventé. Un roman bouleversant, intense, douloureux et mélancolique. D'une grande sensibilité, l'écriture, poignante, embrasse ce récit remarquable."
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AUX PORTES DE L'ÉTERNITÉ, roman de Ken FOLLET, 2014, 1209 pages, ****
08/07/2017 13:37
FOLLET Ken
AUX PORTES DE L'ÉTERNITÉ, 2014, 1209 pages, ****
Un grand roman, un pavé , trois fois le plaisir de lire un livre de quatre-cents pages.
Un roman à base historique qui refait l'histoire des deux plus grandes puissantes au monde:
LA RUSSIE et les ÉTATS-UNIS, depuis les années 1960 à nos jours. Un roman remarquable dans un style d'écriture flamboyant.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Mur 1961. "Par un lundi pluvieux 1961, REBECCA HOFFMANN reçut une convocation de la police secrète. La journée avait commencé comme toutes les autres."
"Nos tribunaux sont au service des juges, des avocats, de la police, du gouvernement--de tout le monde-- sauf des victimes."
"REBECCA.Son mariage n'était qu'un simulacre. elle n'arrivait pas à assimiler cette information. HANS était l'acteur principal. Il lui avait volé deux ans de son existence. il était informateur et lieutenant de BERLIN-EST."
"GEORGES espérait qu'ils se décideraient à présent à critiquer la réaction frileuse du Président face aux violences ségrégationnistes."
"BOB KENNEDY a décidé d'embaucher un jeune avocat noir pour donner à son équipe le point de vue de la communauté noire sur les DROITS CIVIQUES."
"L'hostilité des ÉTATS-UNIS les poussait dans les bras des Soviétiques ; et à chaque pas de CASTRO en direction de l'U.R.S.S. les risques d'une invasion américaine s'aggravaient. Ce dont les Cubains avaient besoin c'était qu'on les laisse tranquilles."
"Que le droit jaillisse comme les eaux et la justice comme un torrent intarissable. Prophète Amos."
"Dans cette ville, les juges et le conseil municipal sont à la botte des entreprises, d'un gouverneur raciste."
"De toute évidence, la POLICE de BIRMINGHAM avait cherché à assassiner les deux frères KING en même temps. Des BLANCS. Les flics ont fait le coup.Nous somme non-violents mais pas eux."
"VIETCONG. Les soldats américains violent. Ils étaient au-delà de la folie; des démons maléfiques, déments."
"Mais le régime soviétique est intrinsèquement conservateur et beaucoup plus réfractaire au changement du capitalisme."
"IL Y A BEAUCOUP DE GENS MALHONNÊTES EN POLITIQUE."
"QUAND UNE PERSONNE TRAHIT SA PAROLE, C'EST SON ÂME QUI EST INFIRME."
"Aux yeux du pouvoir polonais, la seule chose pire que la démocratie serait la faillite."
"... une fois la fureur apaisée, que la vengeance était autodestructrice."
Pour en savoir davantage:
Aux portes de l'éternité retrace leurs destinées toujours enchevêtrées à l'ère des immenses troubles sociaux, politiques et économiques des années 1960 à 1990 : lutte pour les droits civiques, guerre du Vietnam, construction du mur de Berlin, crise des missiles de Cuba, guerre froide... Rebecca Hoffman, professeur en Allemagne de l'Est, découvre que la Stasi l'espionne depuis des années et prend une décision qui aura de graves conséquences sur la vie de tous les membres de sa famille... George Jakes, enfant d'un couple interracial, renonce à une carrière d'avocat d'affaires pour rejoindre le ministère de la Justice que dirige Robert F. Kennedy, participant ainsi aux principaux événements de la lutte pour les droits civiques, tout en livrant une bataille beaucoup plus personnelle... Cameron Dewar, petit-fils de sénateur, n'hésite pas s'engager dans un travail d'espionnage officiel et officieux, au profit d'une cause qu'il croit juste, pour découvrir que le monde est un lieu infiniment plus dangereux qu'il ne l'avait cru... Dimka Dvorkine, jeune collaborateur de Nikita Khrouchtchev, se trouve pour le meilleur comme pour le pire aux premières loges de la course qui conduit les États-Unis et l'Union soviétique au bord de la guerre nucléaire, tandis que sa soeur Tania se taille une place qui la conduira de Moscou à Cuba, puis à Prague et à Varsovie. Aux portes de l'éternité clôt magistralement cette ample fresque des Temps modernes, où des personnages attachants affrontent toutes les tragédies du XXe siècle avec une pugnacité sans pareille
Un lecteur:
"Avec son écriture limpide habituelle, Ken Follett, dans le tome III, prolonge ses cinq sagas familiales de Moscou, Berlin, Londres, et Washington. Nous sommes maintenant plongés dans la guerre froide (1961-1989 ), bornée par la construction, puis la destruction 28 ans plus tard, du mur de Berlin. Mais les sujets de fond sont aussi Cuba et la baie des Cochons, la cause des Noirs aux USA, Kennedy et Khrouchtchev, le Rock and Roll....
Ken Follett est un de mes écrivains favoris.Tout est très bien documenté, mais toujours sous tension : sans mentir, j'ai été tenu en haleine de la page 1 à la page 1210 ! !
Des événements historiques mettent les grandes puissances sous tension. Comme dans les « Fortune de France », de Robert Merle, des personnages fictifs, « héros » de nos cinq familles, gravitent dans le cercle des puissants (Kennedy, Khrouchtchev, Martin Luther King, Nixon, Gorbatchev, Lech Walesa, etc...), et assistent à leurs doutes, angoisses, et décisions.
Nous sommes « aux portes de l'éternité « , de l'anéantissement total quand Kennedy, ayant pris connaissance de l'envoi secret de missiles à Cuba, hésite à déployer son arsenal nucléaire sur l'URSS ! Je pense personnellement que nous avons eu chaud : imaginons Nixon, Reagan, Bush .... ou Trump aux commandes à cette période !
Le côté romanesque de nos héros n'est pas oublié, des conflits amoureux les saisissent ! Les familles Petchov-Jackes aux USA, Williams en Grande Bretagne, Franck en Allemagne, et Petchov-Dvorkine en URSS ( tous enfants et petit-enfants des héros des tomes 1 et 2 ), nous invitent à rentrer dans la Grande Histoire par la petite porte. Ce sont de fidèles observateurs d'une vie dépeinte comme si nous y étions. La famille Franck, en Allemagne, est bien sûr, déchirée par la construction du Mur.
Le livre tire le lecteur par la main vers la construction du Mur en 1961, et nous lâche à sa destruction, en 1989. Il l'accompagne également dans le ségrégationnisme anti-noirs des années 60.
Du point de vue éthique, c'est une critique du communisme et de l'intolérance :
"De Berlin à Vladivostok, l'Empire Soviétique était un marécage dans lequel les populations se débattaient et sombraient souvent, sans jamais progresser."
J'ai remarqué que, dans ce tome III, l'auteur rend hommage à LA Femme Moderne, qui refuse de sacrifier sa carrière pour un homme, que ce soit Evie, Beep, Tania ou Maria.
Enfin, on sent le plaisir du Rock'n Roll chez Ken Follett, qui bâtit un groupe fictif avec certains de ses héros....
Il a, dans la réalité, constitué un blues band.
Au final, philosophe, K. Follett met en exergue un poème de Shakespeare commençant par :
"La gloire du temps est d'apaiser des Princes les querelles..."
Nous en avons vraiment besoin ! www.babelio.com
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LE GARÇON, roman de Marcus MALTE, 2016, 534 pages
19/08/2017 00:27
MALTE Markus
LE GARÇON, Zulma, 2016, 534 pages, ****
Roman qui part du style d'un conte et puis nous ramène à la réalité historique dans un style d'écriture éblouissant. Le texte est enrichi de faits, de passages de l'histoire de l'humanité de façon assez fréquente, le lien est omniprésent.L'auteur suit les traces de notre civilisation dans ses découvertes, ses personnages marquants de pays en évolution.
Des personnages hors du commun, inédits, particuliers se rajoutent à la vie du garçon, sans nom: un garçon pur, une âme pure. On le nomme MAZEPPA.
Le lecteur va y trouver son compte dans les quelques trente pages licensieuses, érotiques d'un haut niveau d'écriture.
On entre dans un monde à part entière.
Le garçon mène une vie simple de contestataire. Il refuse les inégalités sociales et religieuses.
Le livre commence comme une fable et se termine en un roman plus réaliste.
Chacun des personnages doit faire ses propres choix de vie.Les ami-es et les parents demeurent de bons contacts et consultants mais chacun est responsable de sa vie, de ses choix, de sa destinée.
La meilleure façon de vivre est de mettre les choses au clair pour chacun.Vivre et laisser vivre.
Certains sont lumineux, d'autres ternes et ordinaires. Chacun a droit à sa personnalité, son développement personnel, sa vie unique.
Le bonheur est à la portée de tous si on sait voir, bien regarder autre chose que son nombril.
Chacun est responsable de ses choix de vie.
Un grand roman et un auteur de marque à découvrir.
Un génie de l'énumération de file, longue, parfois des pages de précision, d'histoire élaborée, documentée.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Même l'invisible et l'immatériel ont un nom, mais lui n'en a pas. Du moins n'est-il inscrit nulle part, sur aucun régistre ni aucun acte officiel que ce soit."
"Le jour n'est pas encore levé et ce que l'on aperçoit tout d'abord au loin sur la lande est une étrange silhouette à deux têtes et haut membres dont la moitié semble inerte...on est bien obligé de lâcher les monstres. Les vrais. Légendes et mythes remontent...On frisonne. Ainsi donc ils sont deux.
C'est l'enfant portant la mère."
"...ça crève les yeux, vos dieux sont des valets comme les autres, ni plus ni moins."
"Parce ce qui fait le valet ce n'est pas son maître, ce qui fait le valet c'est son désir de devenir maître. Cela et rien d'autre."
"Il n'a pas de père et ne s'en cherche pas."
"L'air que tu respires est une combinaison.Tu es une combinaison."
"L'assemblée. L'homme-renard, la femme-mante, l'homme-dindon, l'homme-chevreuil, la femme- papillon, l'homme-taupe, l'enfant-ver,la femme-musaraigne, la femme-vipère, l'homme-bouc, l'enfant-crapaud éviscéré. L'enfant, sans nom."
"MILES a toujours paru différent de tous les autres: il semblait posséder une force magnétique, animale, qui modifiait l'ambiance dès qu'il entrait dans une pièce. Était-ce le pouvoir de ses silences...la nature mystérieuse et fermée de sa personnalité""
"MAZEPPA. il s'appelle MAZEPPA mais on l'appelle autrement. On l'appelle FÉLIX. On l'appelle soldat. On l'appelle fantassin. On l'appelle matricule."
"Temps du bonheur et temps du malheur ne sont ni d'égale mesure ni d'égale valeur."
"Au petit bonheur des uns, au grand malheur des autres."
"BRAKEK.Le coeur. Il parle du coeur. Il dit que c'est ici qu'elle repose, la beauté. À l'intérieur. C'est ici qu'elle palpite et irradie.Ils croyaient à ces choses.Aux présages et aux sortilèges."
"Il grogne, elle halète, elle gémit, il râle, et tous ces sons se fondent dans le vacarme qui les environne. Elle réclame. Il donne. Il accélère. Elle exige.Elle ordonne. Il martèle.Il pilonne. Elle rayonne.
Il irradie. Ils sont le déluge. Ils sont la nature même."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin, d’instinct.
Alors commence l’épreuve du monde : la rencontre avec les hommes – les habitants d’un hameau perdu, Brabek, l’ogre des Carpates, lutteur de foire philosophe, Emma, mélomane et si vive, à la fois soeur, amante et mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’abominable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience, émaillé d’expériences tantôt tragiques, tantôt cocasses, et ponctué comme par interférences des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est l’immense roman de la condition humaine."
Un lecteur:
"Marcus Malte est régulièrement catégorisé auteur de romans noirs. Il est pourtant bien davantage que cela et ce nouveau roman en est une preuve éclatante.
Dire que le garçon est un bijou littéraire est presque insuffisant, tant il est difficile de trouver les mots pour décrire l'immensité de ses qualités. Cette lecture m'aura laissé sans voix, ce qui est un comble lorsque l'on sait que le personnage central est mutique. Un garçon qui se complait dans le silence au point de se raconter à travers les paroles des autres.
Un héros du quotidien qu'on découvre à l'âge de 14 ans, alors qu'il n'est en contact, depuis sa naissance, qu'avec sa seule génitrice ; un jeune homme vierge de toute humanité ou presque. Une page presque blanche qui va commencer à s'écrire au gré des rencontres et d'un monde auquel il n'est pas préparé. Itinéraire d'un enfant pas toujours gâté.
Le garçon est une véritable fresque de 550 pages qui dépeint toute la première partie du XXème siècle ; monde en plein bouleversement.
Bouleversé le lecteur l'est régulièrement, à suivre ce garçon anonyme, observateur autant qu'acteur. Car cet homme qui se construit par mimétisme, va rencontrer ce qui se fait de meilleur et de pire.
C'est un tour de force qu'accomplit Marcus Malte à nous faire vivre ainsi la vie, les expériences et les émotions d'un personnage à travers ses yeux de conteur et ceux des autres protagonistes. le garçon est comme une éponge qui absorbe tant d'apprentissages, et comme un miroir qui nous renvoie l'image des gens qu'il croise et des évènements qui le promènent à travers tout le début du siècle dernier.
Je n'hésite pas à qualifier ce livre de roman initiatique ultime. Parce qu'il nous fait vivre l'amour au plus près. Parce qu'il nous fait supporter le pire également lorsque Marcus s'en va en guerre (de 14-18). Une narration protéiforme, qui évolue à l'image du personnage principal, emplie d'émotions, de tendresse, de bruits et de fureur.
Marcus Malte est un conteur doublé d'un écrivain exceptionnel. Sa qualité d'écriture est hors-norme depuis ses débuts. Avec ce roman, il passe une nouvelle étape dans sa carrière. Il y aura un avant et un après cette histoire ; leçons de vie proposées par un auteur qui ne nous fait pas la leçon pour autant.
Que sa plume nous narre des rencontres, nous plonge dans les horreurs de la guerre, nous susurre des passages érotiques ou nous amuse à travers des morceaux de texte un brin décalé, elle est si belle et si fouillée qu'on en reste bouche-bée.
Oui, Marcus Malte est un immense écrivain. Ce roman, qui nous touche par la candeur de son héros tout autant que par la beauté et le carnage des émotions qu'il vit, restera une lecture inoubliable. le genre de livre qui marque un lecteur profondément, intensément, durablement. Juste indispensable."
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DANS LA FORÊT, roman de Jean HEGLAND, 1996, 2017, 301 pages
27/08/2017 14:55
HEGLAND Jean
DANS LA FORÊT, roman, 1996, 2017, 301 pages
Un roman remarquable pour le réalisme de notre époque contemporaine et de notre mode de vie capitaliste, de consommateurs d'énergie irresponsables.Notre réalité peut basculer: pas d'électricité, pas de téléphone, pas d'internet,pas d'essence, les magasins sont fermés. Tout est fermé. Pas de pompe à eau.
La solution: rester ou partir pour une autre région ou un autre pays.
NELL et EVA décident de rester chez eux, à la campagne, près d'une forêt pleine de ses richesses à découvrir.Un monde irréel, une vie irréelle sans énergie. NELL, la narratrice a dix-sept ans.
Un roman qui nous fait découvrir une réalité, une possibilité, un avertissement mais également des possibilités insondées, oubliées. Ce roman me fait penser à la vie de mes grands-parents qui sont nés à la fin du 19è siècle, de mes parents nés en 1918.
Un roman non pas alarmiste mais confiant, optimiste car la nature est encore à notre portée, seules les connaissances et les habitudes nous manquent. Nous devons changer notre mode de vie de consommateurs irresponabltes et frivoles.
Une auteure de talent à découvrir pour son écriture explicite, claire.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
"C'est étrange, d'écrire ces premiers mots, comme si je me penchais par-dessus le silence moisi d'un puits, et que je voyais mon visage apparaître à la surface de l'eau..."
"Joyeux Noël semi-païen, légèrement littéraire et très commercial, annonçait toujours notre père le matin de Noël..."
"L'air frais et vivifiant et la forêt nettoyaient nos sens et nos palais...notre père déclarait immanquablement: Voilà le vrai cadeau de Noël, nom de Dieu--la paix, le silence et l'air pur. Pas de voisins à moins de six kilomètres, pas de ville à moins de cinquante...nous vivons au bout de la route."
"Ce Noël-ci, il n'y a rien de tout cela. Nous ne sommes pas chrétiens, nous sommes capitalistes...avec un taux d'utilisation des ressources vingt fois supérieur à celui de n'importe qui d'autre sur cette pauvre terre. Et Noël est notre occasion en or d'augmenter la cadence."
"EVA...et ne s'inquiète jamais de ce qui est perdu."
"... qu'après des décennies d'avertissement et de prédictions les choses commençaient vraiment à manquer."
"Ici au moins nous étions protégés des obsessions, de la cupidité eet des microbes des autres."
"Si le corps d'un gamin sait ce qu'il lui faut pour grandir et être en bonne santé, pourquoi son esprit ne le saurait-il pas?"
"...cette fois en me mettant face à la pire des vérités: il n'y aura pas de secours. Je suis lasse de ma soeur triste. Les civilisations périclitent, les sociétés s'effrondent et de petites poches de gens demeurent, rescapés et réfugiés, luttant pour trouver à manger..."
"Je veux apprendre à manger des vers."
"Je crois que je pourrais tuer un sanglier. Je crois que je vais essayer."
" ...pourquoi qui que se soit voudrait marcher sur l'eau..alors qu'on peut danser sur la terre."
".. chacune de nous nostalgique de la famille qu'elle a perdue, chacune de nous apprenant à vivre seule dans la forêt."
"Bientôt nous traverserons tous les trois la clairière et entrerons dans la forêt pour de bon."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’éléctricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.
Considéré depuis sa sortie comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, DANS LA FORÊT, roman sensuel et puissant, met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle." Les éditeurs
Un lecteur:
"Enfin ! Enfin un roman réaliste et saisissant sur la fin de notre civilisation de consommation où l'essence, l'électricité viennent à manquer… Enfin un roman ne nous proposant pas une fin du monde suite à une invasion extra-terrestre, une infection, une attaque de mutants, une météorite (ou que sais-je encore) le tout dans une époque lointaine et futuriste où le personnage central aurait pour mission de sauver le monde. Bref, une fin du monde souvent décrite comme un aléa venant de l'extérieur où l'homme serait une victime et non un acteur. Non, rien de tout cela. Un roman simple, reprenant le vécu de Nell à travers son journal. Cela parle immédiatement au lecteur qui peut de suite s'identifier à cette jeune fille et sa soeur qui au départ restent dans l'expectative en espérant un retour à la « normale » puis qui prennent leur destin en main lorsqu'elles comprennent que ce qu'elles ont connu est du passé et qu'une nouvelle ère plus proche de la nature, moins dépendante de tout ce qui est matériel s'ouvre devant elles.
Un roman magnifique qui au départ peu dérouter par sa simplicité. Effectivement, les raisons du changement sont évoquées brièvement, aucune information n'est donnée au lecteur qui se retrouve plongé dans une sorte de huis clos au milieu d'une forêt avec deux jeunes filles loin de tout, attendant et vivotant. le lecteur a envie d'en savoir plus sur les raisons, les conséquences d'un point de vue terrestre mais les seules informations sont celles que donne Nell. Très rapidement, le lecteur comprend justement que dans une situation identique, le commun des mortels serait dans la même situation ; à savoir peu informé, dépendant des rumeurs, des on-dit qui courent et se préoccupant surtout de survivre en attendant des jours meilleurs.
Un roman réaliste puisque l'auteur ne se permet pas d'édulcorer la situation et le récit ne tombe à aucun moment dans le pathos. Les deux jeunes filles se retrouvent livrées à elle-même sans mère, puis sans père. La société qu'elles ont connue se désagrège à vue d'oeil, l'homme devient égocentrique, cherchant à survivre au détriment des autres, et ce par le vol, le viol. Voir les espérances futiles (entrée à Harvard, devenir danseuse) de Nell et Eva petit à petit disparaître au profit d'une prise de conscience de la réalité et de problèmes essentiels (faim, soin, danger) et les voir réagir en faisant appel à leur instinct primal (inné) et non à leurs acquis scolaires est passionnant. Leur découverte que la forêt n'est pas seulement un lieu mais une source de richesse et pourvoyeuse de besoin est magnifiquement décrite dans ce livre.
Un roman écrit il y a plus de vingt ans et qui pourtant reste d'actualité, abordant des problématiques réalistes comme la fin des énergies fossiles, une société basée et dépendante de l'électricité, des machines, des ordinateurs où l'homme n'a qu'une place de consommateur. La perte de cet acquis permet à l'homme de se retrouver avec lui-même mais également de redécouvrir la nature qui l'entoure. Cela redonne sa véritable place à l'homme qui a tendance à se croire supérieur, invulnérable et autonome. Comme l'auteur le dit si bien dans son récit au travers d'un échange entre les deux soeurs, notre civilisation « électricité » n'existe que depuis à peine deux cents ans alors que l'homme, lui était là bien avant et sans en avoir besoin.
Comme le démontre l'histoire, des civilisations se sont créées et ont été détruites… pour permettre à l'homme à chaque fois de rebondir. Ce livre n'est pas seulement un roman « apocalyptique » mais un beau message d'espoir concernant l'homme et un retour à l'humilité de celui-ci. Un livre qui ne laissera pas indifférent dans tous les cas." www.babelio.com
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SUR LES CHEMINS NOIRS, récit de Sylvain TESSON, 2016, 141 pages
16/09/2017 23:09
TESSON Sylvain
SUR LES CHEMINS NOIRS, 2026, 142 pages
Le récit d'un voyage à pied, un circuit aller et retour en France, né d'une chute qui laissera des traces surtout sur le visage crochu de Tesson devenu un freak à la suite de cette chute. L'année a été rude. Ce voyage à pied durera deux mois. Une longue marche dans laquelle il fera l'agréable rencontre de deux amis marcheurs. Une marche dont la cadence est d'environ quarante kilomètres par jour: Le Mercantour, le parc national, des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence.
Le récit est imprégné de la philosophie de l'auteur. Un récit riche en réflexion sur l'environnement, l'écologie, notre surconsommation, notre manque d'exercice physique, la connaissance et la jouissance physique de notre pays.
Un récit dont nous sortons enrichis .Un auteur inconditionnel pour son écriture raffinée, sa philosophie, son expérience de vie.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Cent milliards d'êtres humains sont nés sur cette terre depuis que les Homos sapiens sont devenus ce que nous sommes."
"Si je m'en sors, je traverse la FRANCE à pied. J'avais rêvé aux bivouacs, je m'étais imaginé fendre les herbes d'un pas de chemineau.
"Bref à vivre comme un de ces chiens: ils goûtent la paix, la langue pendante, donnant l'impression qu'ils avalent le ciel, la forêt ou la mer et même le soir qui tombe."
"Je fis les premiers pas en pensant que si je réussissais cette traversée de France, ce serait une rémission. Je plaçais mon salut dans le mouvement.
"CESSEZ VOTRE GUERRE INTÉGRALE CONTRE LA NATURE."
"Les choses avaient tout de même mal tourné. Les hommes s'étaient multiplié, ils avaient investi le monde, cimenté la terre, occupé les vallées, peuplé les plateaux."
" Étions-nous nombreux à jalouser les bêtes?" Non seulement le loup n'attaquait pas l'homme mais il tenait à l'éviter."
"La nature aime à se cacher dit Héraclite. "La carte promettait l'évasion."
"Il n'y a plus beaucoup de liberté dans le monde, c'est entendu, mais il y a encore de l'espace."
"Non contents de tracer un réseau de traverse, les chemins noirs pouvaient aussi définir les cheminements mentaux que nous emprunterions pour nous soustraire à l'époque. Mépriser le monde...NON! Il suffirait de rien avoir de commun avec lui...se détourner. Mieux encore, disparaître. Dissimule ta vie, disait ÉPICURE... une devise pour les chemins noirs. Nous étions dégoûtés du clignotement des villes."
"C'était un carton d'invitation à ficher le camp. Vivre me semblait le synonyme de " s'échapper"... les hommes qui fuient. Fuir, c'est commander... de n'avoir aucune prise sur vous."
"Hommes de la lumière, peau cuite de soleil, cuir durci par le vent, dormir sous le ciel. Hommes de l'ombre, à l'abri de leur toit et leurs mauvais rêves."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.
Sylvain Tesson
Un lecteur:
Après les ravages causés par sa chute, plutôt que marcher sur un tapis roulant dans un Centre de rééducation, il a choisi la marche, un exercice qui lui est familier.
Après avoir baroudé dans les pays étrangers, sa remise en forme, sa renaissance, il la réalise sur les chemins de France, les chemins noirs, sentiers parfois devenus inexistants. Son voyage salvateur débute le
24 août à la frontière italienne et s'achève le 8 novembre à l'extrémité du Cotentin. S'il a démarré seul, quelques parcours se font en compagnie de son ami Cédric Gras et d'une de ses soeurs ; le voyage s'achève avec ses deux amis, Goisque et Humann. Les chemins noirs, plus qu'un récit de voyage, est une ode au courage et à l'amitié. Sylvain Tesson, un grand écrivain que j'admire. À lire !
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