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Marlène, roman de Philippe DJIAN, 2017, 211 pages
01/10/2017 18:06
DJIAN Philippe
MARLÈNE, roman, 2017, 211 pages
Un roman sous-tension : deux amis qui ont fait la guerre ensemble, amis pour la vie peut importe les événements, reviennent dans leur ville retrouver leur vie d'avant. DAN est un homme célibataire. RICHARD retrouve sa femme NATH, sa fille MONA. Peu de temps après arrive dans le décor MARLÈNE, la sœur prodigue de NATH, femme célibataire en mal d'amour et d'homme car elle est enceinte.
Le genre de roman qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Des histoires du passé de chacun d'entre eux qui reviennent bouleverser leur vie présente.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
« Fille.Ce n'était pas la meilleure chose à faire.Il risquait même d'envenimer la situation qui déjà n'était pas pas fameuse. Mais comme elle refusait de lui ouvrir, de l'écouter, il enfonça la porte d'un coup d'épaule. »
« NATH. Faut aimer la vie de province, faut s'attendre à s'ennuyer un peu. »
« RICHARD. ...la compassion n'était pas son fort. Il en avait très peu en réserve, à ne distiller qu'au compte-gouttes. »
« MARLÈNE, cette demi-dingue ...qui piquait du nez à la moindre occasion et attirait les merdes comme un aimant attire le fer, c'était gâcher. »
« Accueillir les gars qui rentraient d'un séjour en enfer était un devoir, une tradition, un grand moment d'émotions, d'embrassades et de larmes qui réunissait les familles... »
« MONA. Sois un peu intelligente. La première chose qu'on apprenait, c'était se savoir ramper. Laisse passer les trucs au-dessus de ta tête, suis mon conseil. »
« RICHARD. Je préfère une vie dangereuse à une vie de merde, je vais pas te le répéter. On ne pouvait refaire RICHARD»
« DAN. Il était habitué. D'une certaine manière, il pensait qu,il était déjà mort. Ceux qui avaient séjourné en enfer n'en revenaient jamais. Toujours seuls, toujours plombés, à moitié fous. »
« DAN.NATH, Elle savait qu'il donnerait un bras pour elle. Que pour RICHARD, il en donnerait deux. »
« Il y a un âge où on est tellement concentré sur soi qu'on ne voit plus les autres. »
« Les petites querelles, les petites brouilles, les bouderies n'étaient plus d'actualité.À présent, on ne rigolait plus. On se faisait du mal pour de bon. »
« S'élancer à découvert était parfois la seule option permettant de rester en vie. »
« Plus on a à perdre, plus on est fort. »
Pour en savoir davantage :Résumé :
Dan et Richard, deux vétérans de l’Afghanistan et amis d’enfance, vivent dans la même ville depuis leur retour des zones de combat. Encore gravement perturbés par ce qu’ils ont vécu, ils peinent à retrouver une vie normale.
Le cas de Dan est à peu près réglé – il s'oblige à une hygiène de vie très rigoureuse, travaille assidûment ; mais celui de Richard – bagarreur, récidiviste, infidèle – semble définitivement perdu.
L’arrivée de Marlène, la belle-sœur de Richard, va redistribuer les cartes. Jusqu’à la tragédie?
Condensé dans sa forme, nerveux, Marlène est un roman tout entier tendu par la brusque fuite en avant de ses héros. Les éditeurs
Une lectrice :
« Voici un roman tendu, décoiffant, surprenant, éblouissant avec ses audaces stylistiques!
Dès le début les chapitres très courts donnent le ton et l'écriture minimaliste obligent le lecteur à beaucoup de concentration pour saisir le sens.
__Deux hommes, Dan et Richard, revenus d'Afghanistan, d'Irak ou du Yémen , profondément marqués par la guerre, gravement abîmés , hantés par des cauchemars tentent tant bien que mal de retrouver " une vie normale" .....
__Trois femmes, trois personnalités tourmentées, traînent leurs fêlures ;
: Nath, la femme de Richard s'est laissée aller à des ébats sans passion auprès d'un amant très collant .
: Mona, leur fille , une ado de dix- huit ans, en crise, hypersensible, révoltée, ne supporte plus ses parents et se réfugie chez Dan .
: Enfin Marlène, la soeur de Nath déboule chez elle, bordélique et aguicheuse, sans boulot , un peu névrosée, sème autour d'elle de la tension, de la tendresse, du drame.......
Gaffeuse , elle attire et suscite les catastrophes!
Maléfique , elle ?
N'en disons pas plus .......
Cette fois encore , le romancier se glisse habilement dans les méandres de la socièté actuelle et les décrit avec acuité .
Il trempe sa plume dans une encre très noire , cisèle un personnage féminin accrocheur et puissant .il connaît bien les femmes !
Amitiés viriles, sexe, alcool, conflits , ruses féminines, la tension monte inéluctable, on entre dans l'univers habituel de cet auteur .
L'écriture rèche, simple, addictive, sèche , acérée révéle une histoire obsédante qu'on ne quitte plus, par delà la fin frappante et inimaginable , une excellente fuite en avant que l'on sentait confusément , brutale , une tragédie ?
Parfaite maîtrise de l'écriture , nervosité, suspense, tension, noirceur , l'auteur continue de nous surprendre au fil de ses oeuvres ! « www.babelio..com
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LA TRESSE, roman de Laetitia COLOMBANI, 2017, 221 pages
14/10/2017 17:51
COLOMBANI Laetitia
LA TRESSE, roman, 2017, 221 pages
"SMITA s'éveille avec un sentiment étrange, une urgence douce, un papillon
inédit dans le ventre. Aujourd'hui est une journée dont elle se souviendra toute
sa vie. Aujourd'hui sa fille va entrer à l'école. Comme SMITA, Ils sont des
millions à vivre en dehors des villages, de la société, à la périphérie de
l'humanité."
"Ce panier, c'est son calvaire. Une malédiction. Une punition...il faut payer,
expier.".
" ... des latrines que les femmes DALITS viennent vider chaque jour à mains
nues. Des femmes comme SMITA."
"On fait face à une réalité humaine aux limites de l'animal qui est craint et
soumis. Les INTOUCHABLES sont les jouets et les victimes des autres individus,
des hors castes."
"GIULIA. Giulia ! Scendi ! Subito! Giulia ouvre les yeux péniblement. La voix
de sa mère retentit d'en bas. Une mère sicilienne, il faut obéir."
"C'est un père aimant, bien qu'exigeant et autoritaire, qui a élevé ses filles
dans le respect de la discipline, et leur a transmis le goût du travail bien
fait."
"SARAH. À la seconde où elle ouvre les yeux, son cerveau s'allume comme le
processus d'un ordinateur."
"Aujourd'hui tout est planifié, organisé, anticipé. Plus d'improvisation, le
rôle est appris, joué, répété chaque jour, chaque semaine, chaque mois, toute
l'année."
" ... les hommes aiment les femmes qui ne leur font pas d'ombre."
"SMITA. L'école est faite pour instruire, non pour asservir. Tout se paye ici."
"Les hommes ne sont pas égaux devant le sommeil. Les hommes ne sont égaux devant
rien."
"Il n'y a pas de respect pour les femmes, encore moins si elles sont
Intouchables.Ces êtres qu'on ne peut pas toucher, pas même regarder, on les
viole pourtant sans vergogne."
"Le viol est une arme puissante, une arme de destruction massive./
"Deux millions, victimes de la barbarie des hommes, tuées dans l'indifférence
générale. Le monde entier s'en fiche."
"GIULIA. KAMAL est sikh. Giulia aime cette foi sans péché originel, sans paradis
et sans enfer."
"SARAH! Le cancer lui aura tout pris: son métier, son apparence, sa féminité.
"GIULIA. Tout ce qu'elle veut, c'est sauver l'atelier de son père, et mettre sa
famille à l'abri."
"SARAH COHEN.Avocate. Pour eux elle se battra, C'est ce qu'elle sait faire de
mieux. Tel sera son combat."
"Celui qui sauve une vie sauve le monde entier. Aujourd'hui, le monde entier la
sauve, et SARAH voudrait lui dire merci. Elle est là pour longtemps encore."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa
condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un
accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand
elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier,
Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se
battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de
solidarité." LES ÉDITEURS.
UNE LECTRICE:
"Dans ce roman, nous faisons connaisssance avec trois femmes :
-Smita, une jeune Dalit (intouchable) d'Inde. Elle doit vider les excréments des
latrines sèches, là est son métier. Elle ne veut pas que sa fillette de 6 ans
subisse le même sort. Avec son mari, ils réunissent leurs économies et
l'inscrivent à l'école. Pas simple. Smita décide de prendre son destin en mains.
- Giulia vit en Sicile. Elle dirige avec son père, une petite entreprise où on
fabrique des perruques avec les cheveux des Siciliennes. Hélas, les affaires, ne
marchent plus. Elle rencontre Kamal, un indien Sikh qui va lui apporter une
solution à ce problème.
- Sarah Cohen est une avocate installée à Montréal. Son ambition est sans bornes
au point de mettre sa vie personnelle de côté. Elle paraît inhumaine jusqu'au
jour où elle apprend qu'elle a un cancer déjà bien avancé. Elle va alors
regarder la vie d'une autre façon.
Les vies des trois femmes vont connaître un point commun sans qu'elles se
connaissent.
L'écriture de Laetitia Colombani est très belle.
Le contenu est habilement structuré. Les chapitres sont consacrés successivement
aux trois femmes ( trois brins pour une tresse ) et se terminent chaque fois sur
un point de suspense. Heureusement, on ne met pas trop longtemps à retrouver les
personnages car les chapitres sont clairs et courts.
Au début du récit et après six ou 7 chapitres, on peut lire un texte poétique
écrit par une ouvrière de l'atelier de Giulia, certainement la plus vieille
d'entre elles, la Nona, au sujet de la confection d'une perruque. Ces courts
textes me semblent très importants pour effectuer le lien. En effet, le point
commun entre les trois femmes est bien la chevelure.
C'est un roman magnifique découvert grâce à la grande librairie et aux
appréciations de mes ami(e)s LECTRICES"
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LES GARÇONS DE L'ÉTÉ, roman de Rebecca LIIGHIERI , 2017, 439 pages, ****
19/10/2017 23:32
LIGHIERI Rebecca
publie aussi sous le nom d'Emmanuelle Bayamack-Tam
LES GARÇONS DE L'ÉTÉ, roman, 2017, 439 pages, ****
Un roman, la vie d'une famille de petits bourgeois de BIARRITZ , deux fils talentueux, sportifs et beaux, une fillette un peu à l'oubliette. Tout pour être heureux mais...parfois la vie nous rattrape et tout devient possible, changements imprévisibles, accidents de parcours, jalousie, regard mauvais.
Un roman d'une grande qualité d'écriture et une imagination sociale imprédictible. Une auteure de talent qui nous comble et nous fait réfléchir aux aléas de la vie moderne.
Un survol du monde aérien du surf, des meilleures vagues au monde, de la compétition entre sportifs spécialistes de la hauteur des vagues à dominer.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« THADÉE. J'ai embrassé l'aube d'été. Mieux, je l'ai épousée, je n'ai fait qu'un avec elle, je n'ai fait qu'un avec le ciel virant du rose au bleu... »
« Je n'ai fait qu'un avec la houle, avec l'écume, avec l'eau qui clapotait autour de ma planche. »
« JÉRÔME.Il rentrait mon fils aîné.Six mois plutôt que prévu, il mettait fin à son année sabatique, ses douze mois de sea, sun and surf à la Réunion. »
« JÉRÔME. Père. MAUD, sa maîtresse. »Rien me me dégoûte avec elle par ce qu'elle m'entraîne dans on tourbillon, »
« L'adultère m'avait introduit dans un cercle vertueux de désir, de plaisir et de gratitude. »
« Avec l'amputation de mon fils aîné, quelque chose s'est déglingué. »
« ...c'est vrai que THAD a un surf très aérien et très spectaculaire. Ce qu'il aime par-dessus tout, c'est décoller de la vague, multiplier les manœuvres et les rotations. »
« THALDÉE. ZACHÉE,J'ai toujours su qu'il avait besoin de prendre toute la place et toute la lumière, qu'il était vital d'être reconnu comme le meilleur partout, »
« THALDÉE... ce frère déscolarisé, désocialisé, dispensé de suivre les règles auxquelles nos parents nous ont fermement assujettis toute notre vie durant : se doucher chaque jour, manger à heures fixes, employer utilement son temps. »
« ZACHÉE. Je n'ai pu m'épanouir dans les rapports de force. Les bons n'ont aucun mérite à être
vu que la bonté coule d'eux comme d'une source. »
Pour en savoir davantage :
Résumé :
« Forts de leurs études brillantes, de leur famille convenable et convenue, de leur beauté radieuse et de leur maîtrise du surf, Thadée et Zachée ont cru que l’été serait sans fin. Que la vie se passerait à chevaucher les vagues, entre jaillissements d’embruns et poudroiements de lumière. Mais en mutilant sauvagement Thadée un requin-bouledogue le prive de l’existence heureuse auquel il semblait voué : il est devenu un infirme. La bonne santé des uns, la sollicitude des autres le poussent à bout. Et le révèlent à lui-même jaloux, envieux et même : psychopathe. Ainsi va-t-il commencer par assassiner son frère Zachée dont il ne supporte plus les exploits de surfeur. La mort de Zachée, camouflée en accident, va être le coup de grâce pour cette famille conventionnelle que l’accident puis l’attitude de Thadée avaient passablement ébranlée et qui dès lors plonge dans la folie. Rébecca Lighieri, qui écrit aussi sous le nom d’Emmanuelle Bayamack-Tam, restitue avec une grande vraisemblance l’atmosphère du surf et des surfeurs. Mais à cette atmosphère elle ajoute la tension d’un thriller parfaitement mené, terrorisant à souhait et sanglant comme il faut. Elle prend un plaisir communicatif à s’acharner sur les mensonges, les conventions sociales, les simagrées qu’elle démonte avec une joyeuse cruauté à quoi s’ajoute une efficacité narrative et dramatique qui montrent que son talent se joue des genres et des registres. »
Une lectrice :
« Petit bonheur de lectrice : encore une belle découverte et ce thriller m' a offert un très bon moment de lecture .
L'auteur entraîne le lecteur sur les côtes du Pays Basque et à La Réunion, paradis des surfeurs.
Deux frères ,passionnés de surf vont peu à peu contribuer à ébranler un édifice familial fondé sur les apparences.
Ils appartiennent à une famille de la petite bourgeoisie provinciale dont la mère surtout, vise rien moins que la perfection pour sa progéniture !
On se doute dès le début que l'auteur va se délecter en nous livrant une peinture au vitriol de cette famille !
Maintes fois exploitée en littérature et au cinéma, la critique de moeurs de la bourgeoisie semble toujours un thème porteur et ce roman ,un de plus , en est la preuve.
Alors, hyperréalisme ? sans doute...
Caricature ? ...pas sûr !
Pourtant ,parfois le trait est bien grossi pour laisser place à la dérision , au sarcasme ou à une forme d'humour noir.
Un texte savamment pimenté !
C'est une tranche de vie entachée par des drames qui va permettre une belle étude de caractères : celle d'un pervers surtout .
Mais elle permet aussi de jeter un regard appuyé sur un loisir devenu un mode de vie .
En effet, le lecteur est immergé dans le monde du surf et, parfois il faut le dire, englouti sous une déferlante de termes techniques. Mais, même si on ne regarde les planches que du rivage, l'intérêt reste tenu en éveil . On peut donc parler d'une narration de qualité .
C'est aussi un sujet de réflexion sur le rapport entre la société de loisir et l'environnement et sur la responsabilité de tous.
Et, ce roman dénonce à sa façon l'utilisation à outrance des milieux naturels au mépris de son écosystème .
Un roman qui donne envie de mieux connaître l'oeuvre de Rebecca Lighieri qui publie aussi sous le nom de Emmanuelle Bayamack-Tam. « www.babelio.com
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WALDEN OU LA VIE DANS LES BOIS, récit de Henry David THOREAU, 1854, 1967, 539 pages, ****
27/10/2017 18:06
THOREAU Henry David
WALDEN OU LA VIE DANS LES BOIS, récit, 1854-1967, 539 pages
L'auteur nous fait un récit détaillé des deux années qu'il a passé volontairement en forêt à titre d'expérience et d'enrichissement personnel de ses connaissances de la nature. Pour THOREAU l'élément le plus important pour l'homme est la pensée, la réflexion.À l'aide de ses connaissances et de la pensée il réussit à survivre en se construisant une petite maison, une cheminée, à jardiner, à cueillir les plantes de la forêt, à identifier les plantes, les insectes, tous les animaux de son environnement.
L'auteur explique en multiples détails tout ce qu'il lui faut, découvre, entreprend, cultive, mange, récolte à l'état sauvage.voit comme animal, plante et phénomène naturel.Il est philosophe, un TRANSCENDENTALISTE, un botaniste,biologiste, un ouvrier, un pêcheur, un cultivateur.
Un homme qui suffit à tous ses besoins : de la construction de sa maison à sa nourriture quotidienne.
C'est un homme autonome d'une culture élargie, universitaire.
Son écriture est précise, moderne, scientifique pour les identifications des éléments naturels de la forêt.
THOREAU est un observateur acharné, déterminé, constant qui découvre la vie de la nature en tant que biologiste et géologue. Un homme exceptionnel surtout pour son époque. Ce livre a été écrit en 1854, ce qui est phénoménal.
« Comme ils sont aveugles, ceux qui ignorent la sérénité. Un vrai ami de l'homme, presque le seul ami du progrès humain. »
« Il lui fallait coûte que coûte rester libre » »La rébellion de THOREAU signifiait solitude et liberté. »
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
En plein XIXe siècle, dans le pays qui est en passe de devenir le plus industrialisé du monde, l'écrivain Henry David Thoreau tourne le dos à la civilisation et s'installe seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, dans une cabane qu'il a construite lui-même, au bord de l'étang de Walden, Massachusetts. Il ne doit plus sa vie qu'au travail de ses mains. C'est là qu'il commence à écrire Walden, grand classique de la littérature américaine, hymne épicurien, souvent loufoque, à la nature, aux saisons, aux plantes et aux bêtes, toutes choses et tous êtres qui ne sont, selon les propres dires de Thoreau, que « l'envers de ce qui est au-dedans de nous ».
Un lecteur :
En 1845, Henry David Thoreau prit la décision d'abandonner non seulement la plupart de ses biens matériels, mais aussi toutes ses certitudes et assurances morales pour se retirer dans les bois autour de l'étang de Walden. Il rêve de construire une habitation qui soit comme le wigwam des indiens : un édifice rapidement construit et aussitôt démontable, qui s'adapte à une existence de semi-nomadisme ne dépendant que de la volonté de ses habitants ; un édifice empruntant tout ce qu'il peut aux offrandes de la nature et de la sympathie humaine et dépendant le moins possible de ces facilités modernes qui épargnent du temps et du savoir en requérant de l'argent, et donc du travail.
Henry David Thoreau renverse la conception d'émancipation généralement liée au travail : et s'il était la cause de la pauvreté ? Lorsqu'il professait à l'université, Henry David Thoreau avait dû se contraindre à investir dans une présentation de soi soignée, à prendre régulièrement un transport pour se rendre sur son lieu de travail ou, s'il cheminait à pieds, et de toute façon en s'éreintant à l'enseignement, à dépenser son énergie vitale. le coût cumulé de la tenue, des bains, des transports ou de la nourriture nécessaires en plus grande quantité était-il vraiment moindre que le salaire octroyé en conséquent ? S'il l'était, la différence ne semblait toutefois pas assez significative pour compenser la perte de temps et de liberté dévorés par le travail. Ce qu'il a compris, Henry David Thoreau essayera de l'expliquer au paysan Baker, un de ses proches voisins :
« Je tentai de l'aider de mon expérience, lui disant qu'il était l'un de mes plus proches voisins, et que moi aussi qui venais ici pêcher et avais l'air d'un fainéant, gagnais ma vie tout comme lui ; que j'habitais une maison bien close, claire et propre, qui coûtait à peine plus que le loyer annuel auquel revient d'ordinaire une ruine comme la sienne ; et comment, s'il le voulait, il pourrait en un mois ou deux se bâtir un palais à lui ; que je ne consommais thé, café, beurre, lait, ni viande fraîche, et qu'ainsi je n'avais pas à travailler pour me les procurer ; d'un autre côté, que ne travaillant pas dur, je n'avais pas à manger dur, et qu'il ne m'en coûtait qu'une bagatelle pour me nourrir ; mais que lui, commençant par le thé, le café, le beurre, le lait et le boeuf, il avait à travailler dur pour les payer, et que lorsqu'il avait travaillé dur, il avait encore à manger dur pour réparer la dépense de son système ; qu'ainsi c'était bonnet blanc, blanc bonnet — ou, pour mieux dire, pas bonnet blanc, blanc bonnet du tout — attendu qu'il était de mauvaise humeur, et que par-dessus le marché il gaspillait sa vie […]. »
Henry David Thoreau pose les bases d'un nouveau système de valeurs : l'argent représente non pas de nouvelles potentialités de vie, mais le coût de la vie requise en échange du temps perdu pour l'acquérir. Cette conception draine un rejet de la communauté en amont et en aval. Refuser de travailler, c'est refuser de croire aux valeurs en vigueur, qu'il s'agisse de celles de nos ancêtres comme de celles de nos contemporains.
« Nulle façon de penser ou d'agir, si ancienne soit-elle, ne saurait être acceptée sans preuve. Ce que chacun répète en écho ou passe sous silence comme vrai aujourd'hui, peut demain se révéler mensonge, simple fumée de l'opinion, que d'aucuns avaient prise pour le nuage appelé à répandre sur les champs une pluie fertilisante. Ce que les vieilles gens disent que vous ne pouvez faire, vous vous apercevez, en l'essayant, que vous le pouvez fort bien. Aux vieilles gens les vieux gestes, aux nouveaux venus les gestes nouveaux. Les vieilles gens ne savaient peut-être pas suffisamment, jadis, aller chercher du combustible pour faire marcher le feu ; les nouveaux venus mettent un peu de bois sec sous un pot, et les voilà emportés autour du globe avec la vitesse des oiseaux, de façon à tuer les vieilles gens, comme on dit. »
Quiconque voudrait essayer de vivre sans aucune source de revenu se rendrait en même temps indépendant de ce mimétisme qui veut nous faire croire qu'un homme ne peut pas se suffire à lui-même. Mais ce n'est pas encore le plus outrageant. En refusant de se mettre à contribution de la communauté par le travail, l'individu autosuffisant menace les constitutions mêmes de la société et rejette ce que Rousseau appelle le « contrat social ». Cette attitude éminemment égoïste stipule que le don de son âme et de son temps ne vaut pas la considération de la communauté, qui n'est qu'un résidu mal organisé de préjugés, d'illusions et de craintes. On ne gagne rien à se donner pour cet amas de poules picoreuses alors que la vie attend, à proximité, recouverte par les bois étranges.
Dans le dénuement ascétique qu'il recherche, Henry David Thoreau se dépouille de tous les costumes trop lourds nécessaires à la vie en société. Il faut être fou pour piétiner ces vestiges de l'humanité –il faut être fou ou il faut avoir été profondément déçu par ses récompenses puériles. La démarche est celle d'un mystique qui fonctionne à l'énergie de l'espoir, habitant des lieux physiques ou spirituels qui continuent à creuser en lui le manque jusqu'à ce qu'il trouve le lieu de son bien-être absolu. Pour cela, il faut se détacher de la vie profane qui se traîne sur les routes pouilleuses de la civilisation. Qu'est-ce que la culture, sinon un sucre lancé en pitance à un pauvre chien affamé pour satisfaire provisoirement son besoin de vivre ? Quelques hommes ont peut-être su mener une existence à la hauteur de ce qu'ils méritaient, et ceux-ci ont transmis leur expérience authentique aux générations suivantes par le biais de leurs écrits, mais l'erreur consiste à nous faire croire que nous pouvons nous contenter de l'expérience abstraite de ces récits. Il nous faudrait plutôt les vivre à nouveau ! et les transcender ensuite, en leur conférant le grain de sel supplémentaire de notre âme. le rejet de la facticité engendrée par la vie en société nécessite peut-être de connaître une solitude accrue mais elle permet de saisir pratiquement le sentiment cosmique de son appartenance à l'univers. La vie peut alors et seulement exploser.
« Ce qu'il me fallait, c'était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en Spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, la réduire à sa plus simple expression, et, si elle se découvrait mesquine, eh bien, alors ! en tirer l'entière, authentique mesquinerie, puis divulguer sa mesquinerie au monde ; ou si elle était sublime, le savoir par expérience, et pouvoir en rendre un compte fidèle dans ma suivante excursion. »
Lorsqu'il avait fini de vaquer à ses quelques occupations quotidiennes –ramasser des haricots, se promener, parfois pêcher ou recevoir un ami-, Henry David Thoreau se plongeait dans des états de contemplation proches de la méditation. Riche de connaître l'interconnexion des choses, il peut observer toute chose dans l'immédiat et dans l'absolu et retrouver ici ce qui existe là-bas. Une vie devient la vie et si les autres savaient, ils n'auraient pas besoin de vivre avec leurs illusions de progrès, de luxe ou d'abondance.
« Je regardai par la fenêtre, et voyez ! où hier c'était la glace froide et grise, là s'étendait l'étang transparent, déjà calme et rempli d'espoir comme en un soir d'été, reflétant d'un soir d'été le ciel en son sein, quoiqu'il n'en fût pas de visible là-haut, comme s'il était d'intelligence avec quelque horizon lointain. J'entendis tout là-bas un merle, le premier que j'eusse entendu depuis des milliers d'années, me sembla-t-il, et dont je n'oublierai l'accent d'ici d'autres milliers d'années, — le même chant suave et puissant qu'au temps jadis. »
Henry David Thoreau a vécu deux ans, deux mois et deux jours dans les bois qui entourent Walden. Il semble n'avoir pas eu besoin de défaire son prototype de wigwam européen pour s'installer ailleurs dans les bois. L'expérience de contemplation semble lui avoir finalement permis de comprendre que le nomadisme est un mouvement similaire à celui qui happe ses contemporains en quête de progrès, et que l'homme spirituellement accompli ne trouve plus le besoin intrinsèque de se confronter à ce qui semble être l'étranger. Il peut éventuellement vouloir se déplacer, voir d'autres contrées, rencontrer d'autres personnes, mais s'il a vraiment compris le sens de l'unité, il ne le fera pas en réponse à un pressant besoin intérieur mais comme manière poétique d'éprouver l'harmonie du monde. Mais ceci, Henry David Thoreau le savait, tout le monde n'est pas prêt à vouloir le comprendre. Il faut alors retourner auprès de l'humanité et accomplir ce retour transcendé que le Zarathoustra de Nietzsche effectue lui aussi : "Ainsi parlait Zarathoustraet il quitta sa caverne, ardent et fort comme le soleil du matin qui surgit des sombres montagnes. »
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DELFE Gérard, LE DIEU COYOTE, RÉCITS INDIENS D'AMÉRIQUE DU NORD, 1979, 191 pages, ****
28/10/2017 21:51
DELFE Gérard
LE DIEU COYOTE, RÉCITS INDIENS D'AMÉRIQUE DU NORD, 1979, 191 pages, ****
Récits d'histoires,de contes, de belles légendes parfois amusantes particulièrement celle de TZAPAT et son apparition de la femme: ainsi est née la femme, d'une coquille et du sable chaud.
Un récit qui nous révèle un personnage, un animal, un homme, un dieu qui nous porte à la réflexion: l'Indien, aujourd'hui, essaie de retrouver son âme. Il lui appartient de le faire.
"Coyote se présente également comme un être lubrique et il y a en lui un petit parfum de satyre: ce chacal sent le bouc! Mais c'est l'animal d'avant le christianisme dont le priapisme est naturel! Coyote est BOUFFON, si l'on y tient mais bouffon sacré, capable d'exercer certains pouvoirs magiques, d'être homme ou animal sans solution de continuité, ce qui témoigne de sa valeur exemplaire.
De rusé, il devient trompeur, alors que ce trompeur n'est pas nécessairement malfaisant.
" LE MOT A UN POUVOIR EN SOI.IL AGIT SUR LE MONDE DIRECTEMENT."
"Du même coup, le récit indien a tendance à ne pas conclure.Le personnage de coyote existe encore...son rire dévastateur montre son pouvoir, une vision de se critiquer elle-même, de reconnaître ses faiblesses. Cette dérision-là s'inscrit dans une recherche particulière de la sagesse, dans une vison du monde, pas encore soumise à notre temps historique.
Notre monde qui cherche, également, à détruire l'INDIEN en nous."
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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POUR EN SAVOIR DAVANTAGE:
"Le Dieu Coyote. Dans les années 70. un Français qui n’est même pas ethnologue séjourne dans une réserve indienne du Wyoming et s’initie, auprès de ce qu’il reste de vieux sages parmi cette communauté massacrée par le ’ progrès ’, à l’art du conte. Comme il ne veut pas se poser en savant mobilisé par sa seule collecte, il propose à ses interlocuteurs de leur raconter, le soir autour du feu, une histoire de chez lui : le Roman de Renart. Et tous alentour de s’émerveiller en constatant l’incroyable parenté d’esprit qui unit le rusé goupil de la fable et le coyote ricanant des hautes prairies dont les aventures, depuis les temps immémoriaux, apprennent aux hommes l’art de jouer de bons tours à plus fort qu’eux - et de rire sous le ciel des infortunes que nul n’élude.
Coyote, comme Renart, constate Gérard Delfe, enseigne aux opprimés à répliquer à la violence par la ruse : cette flèche qui, adroitement décochée, vous permet de mettre votre ennemi par terre sans avoir à faire couler le sang... et en gardant les rieurs de votre côté. ’ Revenu en France, il transcrira (et publiera en 1979) les récits qu’il avait reçus de ses amis Sioux Lakota ; mais à sa façon : c’est-à-dire en tâchant de rendre à chaque conteur sa voix propre. Soit un livre qui, tout en caressant amoureusement l’ethnographie, s’inscrit résolument dans la littérature. Les aficionados du monde indien d’Amérique du Nord. qui déploraient qu’un texte de cette singularité soit resté si longtemps absent des librairies, tranchent sans barguigner : un classique.,..récits Indiens d'Amérique du Nord, 1979, 191 pages, ****
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