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L'HEURE DE S'ENIVRER, L'univers a-t-il un sens?, de Hubert REEVES, 1986, 234 pages, appendices, notes, ****
10/03/2018 18:27
REEVES Hubert
L'HEURE DE S'ENIVRER, L' univers a-t-il un sens? 1986, 234 pages, appendices, notes, ****
Pulsion de mort. « L'humanité prépare fébrilement son propre suicide. «
L'univers. Notre système solaire.Notre galaxie, sa naissance a 15 milliards d'années.
« La pulsion de vie est aussi une gestation de l'intelligence. Une pulsion de mort. Ces deux pulsions contradictoires, loin d'être étrangère l'une à l'autre, nous paraîtrons indissolublement mêlées. »
« L'éveil de la jubilation est, je crois, l'antidote le plus efficace contre l'absurde à tous les degrés. »
« L'humanité fait tout ce qu'elle peut (et plus encore) pour amener, le plus vite possible, son autodestruction. »
« De toutes les divinités, la bombe atomique est sans doute le plus despotique, la plus cruellement exigeante. »
« Un kilo d'uranium dégage plus de chaleur que mille tonnes de dynamite. Une tonne d,uranium fera disparaître de la carte la plus grande des villes de la planète. »
« La technologie est envahissante. Elle entraîne sa propre expansion territoriale. »
« Dans la nature tout se déglingue, et l'être humain ne fait qu'accélérer ces processus destructeurs. »
« Des centaines de millions de galaxies ont déjà été détectées. Dispersées sur des milliards d'années-lumières. L'univers est sans limites. »
« La science nous enseigne que tout ce qui existe--pierre, étoile, grenouille ou être humain—est fait de la même matière, des mêmes particules élémentaires. Seul diffère l'état d'organisation de ces particules les unes par rapport aux autres. »
« Si nous avons un rôle à jouer dans l'univers, c'est bien celui « d'aider » la nature à accoucher d'elle-même. »
« L'être le plus menaçant est aussi celui qui puisse réussir l'accouchement. »
« Les atomes durent. Ils sont invulnérables. Les organismes vivants, à l'inverse, sont menacés perpétuellement. À plus long terme, ils sont condamnés. La mort est une réalité cruelle du monde des vivants.»
« IL IMPORTE » DE PENSER GLOBALEMENET ET D'AGIR LOCALEMENT. »
« L'énergie nucléaire ne remplit aucune des promesses qui la rendait au début tellement séduisante. Elle n'est ni illimitées, ni propre, ni quasi gratuite. Les réserves d'uranium sont très limitées, même au niveau des trop dangereux surrégénérateurs. »
« Il y a 60 ans, le plutonium était totalement absent de notre TERRE. Aujourd'hui, grâce à l'opération des réacteurs, il y en a des milliers de tonnes. Dix kilos suffisent à faire une bombe atomique. »
« SEULE L'ÉNERGIE SOLAIRE PEUT SATISFAIRE les exigences de l'humanité pendant des milliards d'années. »
« Ce qui importe, écrivait NIETZSCHE, CE N'EST PAS TELLEMEENT CE QUI EST VRAI, C'EST CE QUI AIDE À VIVRE. CE CHACUN INCLUS TOUS LES ÊTRES HUMAINS. »
« DORMEZ EN PAIX, NOUS PENSONS POUR VOUS. »
« L'armement nucléaire semble, partout, échapper au contrôle démocratique. »
« Grâce au labeur des artistes, la réalité acquiert de nouvelles dimensions, l'univers gagne en splendeur et en richesse. »
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé :
« L'heure de s'enivrer. L'univers a-t-il un sens?"Ainsi, toutes ces combinaisons infiniment fertiles de la matière, cette activité nucléaire des étoiles, ce bourdonnement électromagnétique des nébuleuses interstellaires, cette fièvre biochimique exubérante de l'océan primitif, tout cela n'aurait d'autre sens que de préparer l'holocauste nucléaire? La conscience n'émergerait-elle - en quinze milliards d'années - que pour s'éliminer en quelques minutes?Nous (notre génération) sommes les témoins et les acteurs de cette période de l'histoire où ce problème entre dans sa phase décisive. Si nous avons un rôle à jouer dans l'univers, c'est d'aider la nature à accoucher d'elle-même. L'être le plus menaçant est aussi le seul qui puisse faire réussir l'accouchement.L'intelligence n'est pas nécessairement un cadeau empoisonné. L'absurde est encore évitable. L'éveil de la jubilation est, peut-être, l'antidote le plus efficace." H.R.
UN LECTEUR :
« « L'heure de s'enivrer » : un essai en quatre parties : « Pulsion de mort », « Pulsion de vie », « Péché originel » et "Une note d'espoir », divisés en treize chapitres parmi lesquels «L'intelligence est-elle un cadeau empoisonné ? » ou «La fertilité des déséquilibres »… accompagnés de quatres appendices …
Pour ceux, peu familiers des « sciences » et plus particulièrement de la physique au sens large, et qui avaient pris et qui avaient pris pied dans « la noble matière » par l'intermédiaire de la prose vulgarisatrice d'Hubert Reeves avec « Patience dans l'azur », « L'heure de s'enivrer » pourra paraître un tantinet ardu. La complexité féconde de la nature, les différents niveaux d'entropie…
Heureusement, et fort de sa capacité à expliquer le complexe avec des mots simples, Hubert Reeves a indiqué par un système d'astérisques, les chapitres « pour aller plus loin », réservés aux « initiés » ; les autres étant très accessibles et suffisants à une compréhension globale du propos.
Un ouvrage parfois difficile, où l'auteur utilise sa grande culture scientifique pour « déborder » dans les domaines de la politique et de philosophie, à l'image des antiques…
On pourrait lui reprocher - ça s'est vu - une certaine naïveté dans ces domaines où il semble beaucoup moins pointu qu'en sciences. Pour ma part, j'y ai vu une certaine fraîcheur… Peut-on parler de légèreté - hors dans la forme - quand la question posée n'est autre, et elle n'est pas nouvelle, que : « l'univers a-t-il un sens » ?
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L'ÉTERNITÉ DANS UNE HEURE, La poésie des nombres,de Daniel TAMMET, 2013, 296 pages
13/03/2018 13:31
TAMMET Daniel
L'ÉTERNITÉ DANS UNE HEURE, La poésie des nombres, 2013, 296 pages
Un livre pour qui est passionné de mathématiques, de culture, de recherche sur tous les sujets qui touchent l'histoire de l'humanité, les jeux de l'esprit, surtout la personne qui aime approfondir un sujet précis qui a un lien avec la communication et les langues.
Un auteur remarquable, un esprit démesuré, des connaissances à tout vent.
Pour tous ceux qui aiment les mots, peu importe les domaines.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé : LES ÉDITEURS
« Auteur reconnu et cerveau d’exception, Daniel Tammet a le don de raconter les mathématiques, de les rendre concrètes et vivantes, à travers sa propre vie, notre quotidien, la poésie ou la grande histoire.
Les mathématiques sont une science, certes, mais une science de l’imagination qui nous permet de répondre aux questions universelles que pose la littérature : le temps, la vie, la mort, l’amour.
Des flocons de neige à Pi en passant par les moutons d’Islande ou Shakespeare, on se demande pourquoi à l’école, on ne nous a pas appris les mathématiques de cette façon.
Daniel Tammet a été élu par un panel d’experts l’un des «100 génies vivants» en 2007.
Autiste Asperger, doué de synesthésie, il voit les nombres comme des formes et des couleurs et parle plusieurs langues.
Son autobiographie, Je suis né un jour bleu, est devenue un classique, traduit dans 24 langues. Son deuxième livre, Embrasser le ciel immense, fut aussi un best-seller (vendu à plus de 80 000 exemplaires en France). Il a été élu membre de la Société royale des arts en Grande-Bretagne en 2012. Il vit à Paris. »
UN LECTEUR :
« Qui est capable dans un même livre de comparer la façon de compter des islandais et celle des chinois, de s'extasier sur la beauté des flocons de neige, d'analyser diverses stratégies du jeu d'échecs, de philosopher sur l'univers et d'éventuelles civilisations différentes de la nôtre ? Daniel Tammet.
Qui est capable de parler à la fois de mathématiques et de poésie, de rhétorique et de logique ? Daniel Tammet.
Qui est capable de citer Horace, Pythagore et Shakespeare avec un naturel confondant ? Daniel Tammet.
C'est que Daniel Tammet n'est vraiment pas un homme ordinaire, loin s'en faut. Atteint du syndrome d'Asperger, il est doué de capacités totalement hors normes dans des domaines variés allant des mathématiques aux langues étrangères.
Il a formidablement raconté qui il était dans son livre autobiographique Je suis né un jour bleu.
Dans ce nouvel ouvrage, il nous livre ses réflexions, ses analyses sur des sujets très divers qui ont pour point commun de faire intervenir des nombres. Car Daniel Tammet est fasciné depuis tout petit par les chiffres, le calcul et le raisonnement mathématique. Il nous invite à l'accompagner dans ses pensées, et si l'on veut bien se laisser emporter, le voyage vaut vraiment le coup.
Le lecteur ne doit pas attendre quelque chose de convenu : ici, de l'originalité, rien que de l'originalité. L'auteur nous prévient dans sa préface : "J'emmène le lecteur à l'autre bout de la planète et je lui fais remonter le temps, avec des textes inspirés par la neige du Québec, les moutons d'Islande ou les débats de la Grèce antique qui ont permis le développement de l'imagination occidentale."
Chapitre après chapitre, Daniel Tammet passe d'un sujet à l'autre pour nous faire découvrir un nouvel univers. À l'intérieur d'un chapitre, il saute tel un cabri d'une idée à l'autre, par exemple du jeu d'échecs à l'apprentissage du langage.
Daniel Tammet est doté d'un esprit bouillonnant. Son cerveau fait jaillir idée sur idée, sans interruption. Et ce que je trouve fascinant quand on le lit, c'est que l'ensemble, sous un désordre apparent, est extrêmement cohérent, et qu'il réussit à nous faire partager son enthousiasme sans cesse renouvelé pour chaque nouvelle pensée.
Si vous ouvrez ce livre, vous y trouverez des calculs et des raisonnements, puisque ce sont les principaux constituants de l'univers de l'auteur.
Vous y trouverez de la poésie, car Daniel Tammet est une personne ultra sensible, dont les sens sont toujours en éveil. le chapitre "L'homme de neige" est un pur régal. L'auteur nous confie son admiration pour la structure géométrique des flocons de neige et pour leur beauté. Il s'extasie comme un gamin devant un sapin de Noël, c'est terriblement rafraîchissant.
Vous y trouverez également de l'humour. Dans le chapitre "Les statistiques et l'individu", Daniel Tammet nous raconte l'histoire de ce malheureux notaire qui a acheté une maison en viager à une vieille dame de 90 ans. le monsieur bien informé avait consulté, avant son achat, des statistiques qui lui avaient révélé que l'espérance de vie moyenne d'une nonagénaire était de trois ans. Quelle aubaine, la maison allait lui coûter une bouchée de pain. le hic, c'est que cette gentille retraitée s'appelait Jeanne Calment ! (Pour ceux qui ne sauraient pas qui elle est, regardez-donc sur internet... vous allez vite comprendre...)
Vous y trouverez bien d'autres choses encore, car ce livre est d'un incroyable richesse.
Daniel Tammet est un érudit, débordant d'enthousiasme et d'envie de partager ses connaissances et ses interrogations. Il emmène sans arrêt son lecteur là où il ne s'y attend pas. Rien de prévisible, que des surprises.
Une lecture qui secoue. J'en sors tout ébouriffée... bon sang, que c'est agréable ! «
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DIRE NON NE SUFFIT PLUS, de Naomi KLEIN, 2017, 300 pages
18/03/2018 17:51
KLEIN Naomi
DIRE NON NE SUFFIT PLUS, 2017, 300 pages, ****
Si la politique vous attire, si vous voulez connaître les opinions d'une spécialiste dans le domaine de la politique ce livre vous comblera. Nous survolons la politique américaine et de bien d'autres pays qui ont marqué notre époque mouvementée. Ce livre est un cours magistral sur la politique mondiale et sur les conséquences des gestes posés par les gouvernements de ces pays.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé :
Loin d’être une « aberration de l’histoire », l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche n’est que la suite logique d’un long processus au cours duquel se sont imposées, aux Etats-Unis comme sur la scène mondiale, les valeurs d’un capitalisme débridé aujourd’hui incarnées par un président appliquant sans vergogne un programme délétère. En confiant le gouvernement des Etats-Unis aux entreprises, en niant le changement climatique pour favoriser l’exploitation frénétique des énergies fossiles, en affichant un bellicisme virulent et une propension à user de tous les aspects de la stratégie du choc, Donald Trump fait courir à la planète des risques majeurs que Naomi Klein, forte de plus de vingt ans d’investigation sur le terrain, dénonce ici tout en engageant les citoyens du monde à tracer une feuille de route pour faire reculer les populismes et nationalismes de tous bords, et gratifier le monde d’un avenir durable.
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Des lecteurs :
« Dire non ne suffit plus , nous sommes d'accord , il faut agir , chacun avec ses armes et celles de Naomi Klein sont le courage de dénoncer , son talent d'analyse et son réalisme . Ce livre décortique les ressorts du discours libéral , les ententes financières des "élites " US et la technique de Trump pour divertir les médias pendant que ses équipes se remplissent les poches sur le dos du peuple .
Si ce genre de pratiques délétères n'étaient que celles de Trump ce serait déjà grave , mais il y a des répliques ailleurs : Erdogan , Poutine et autres convaincus du néolibéralisme tels que Macron , Rajoy , Orban et consorts
Que chacun donc se serve de ses talents personnels pour réduire voire supprimer ce système pervers qu'est le capitalisme qui inévitablement mutera en une dictature financière et policière . D'autres l'ont déjà dit , souvent taxés d'utopistes , mais un monde meilleur et plus juste est possible . »
LeJournaldeQuebec 13 novembre 2017
Ce guide de résistance est aussi un cri d’espoir et un appel à l’action. Par sa grossièreté, par son impunité, par son saccage des acquis, Trump est en train de fédérer tous les opposants qui, hier encore, se disputaient entre eux et n’arrivaient pas à s’entendre pour lui barrer la route.
Le livre de Naomi Klein sur Trump : " Dire non ne suffit plus " est orné de citations de quelques personnalités intellectuelles :
-- Noam Chomsky le dit " Urgent , utile et nécessaire "
-- Yanis Varoufakis le décrit comme " un manuel d'émancipation au moyen de la seule arme contre la misanthropie orchestrée : la désobéissance constructive "
-- Michael Stipe demande : " Qui mieux que Naomi Klein pour donner un sens à cette folie , et nous aider à trouver une issue ? "
Le 8 novembre 2016 , Donald Trump est devenu le quarante-cinquième président des états-unis . " Tenter d'analyser comment nous en sommes arrivés à ce moment politique surréel ; comment concrètement , ce monde pourrait empirer ; et comment , si nous gardons la tête froide , nous pourrions simplement inverser le scénario et déboucher sur un avenir radicalement meilleur : telle est mon ambition .
Naomi Klein
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L'ÎLE DU POINT NÉMO, roman de Jean-Marie Blas DE ROBLÈS, 2014, 457 pages, ****
24/03/2018 15:11
BLAS DE ROBLES Jean-Marie
L'ÎLE DU POINT NÉMO, roman, 2014, 457 pages, ****
Un grand roman d'aventure. Le roman d'une aventure sans fin qui nous entraîne dans les grands pays de ce monde, en compagnie de grands auteurs, de personnages connus, d'une culture fulgurante.
« À cet égard comme à tant d'autres, l' ÎLE DU POINT NÉMO, est un chef d'oeuvre. Les éditeurs
Un auteur d'une imagination très fertile, abondante. Tout est surdimensionné comme sorti d'un rêve pêle-mêle, de réalités d'un passé littéraire lointain, connu. Un monde rempli de surprises tant humaines que géographiques. Un long moment de plaisir, un dessert de mots que l'on déguste.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Il n'empêche que votre île existe, même invisible »
« Il n'y a que des rêveurs ou des fous pour emprunter une route si excentrée et ceux-là seront toujours les bienvenus. »
Les Puissances n'ont besoin d'aucune justification, elles règnent et s'empressent de le rappeler à ceux qui montrent la moindre tendance à l'oublier. »
« Il vaut mieux mourir en essayant de changer le monde, plutôt que de vieillir en le regardant agoniser. »
« John Shylock HOLMES, bien qu'il portât le nom de l'illustre détective, il n'avait hérité de cette lignée qu'un humour douteux et un sens aigu de l'expertise … il faut en convenir, une allure un tant soit peu grotesque, »
« GRIMOD, il les dépassait tous de deux têtes. Un beau gaillard. »
« La belle, la douce CHARLOTTE DUFRÈNE. »
« Un peuple ne possède pas plus un autre peuple qu'un homme ne possède un autre homme. Aucune nation n'a le droit de poser son ongle sur une autre, pas plus l'Espagne sur Cuba que l'Angleterre sur Gibraltar.»
/Le paysage aussi était une chose mentale./
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Découvrez une usine de cigares dans le Périgord noir, embarquez à bord du Transsibérien, grimpez dans un dirigeable, poursuivez votre périple en sous-marin à la recherche du diamant volé de Lady MacRae. Et croisez au fil des pages un dandy opiomane, l'ignoble monsieur Wang, une épouse nymphomane et frustrée, l'insaisissable Enjambeur Nô. Quelle folle imagination a pu faire naître un tel roman ? »
«C'est étrange la manière dont l'imagination fonctionne, et comme elle s'apparente au rêve.»
Prix Libr'à Nous
Prix du meilleur roman des lecteurs de POINTS - Sélection 2017
UNE LECTRICE :
Ici, il est question :
d'une bataille entre Alexandre le Grand et Darius,
d'un dandy opiomane,
d'une gouvernante bien sous tous rapports, mais qu'il ne faut pas chercher,
d'un certain John Shylock Holmes,
d'un majordome noir au front balafré,
de trois pieds coupés chaussés de baskets,
d'un nombre restreint d'unijambistes,
du diamant volé de Lady MacRae,
de B@bil Books, l'entreprise de Monsieur Wang,
d'une jeune fille endormie depuis plus de dix ans,
de fiacres et de tablettes tactiles,
d'un mari qui bande mou, au grand désespoir de son épouse un brin nymphomane,
de la lecture à voix haute dans les fabriques de cigares,
d'un homme enfermé dans un sous-sol, avec son épouse endormie, des livres et des journaux,
d'une femme qui a jadis peut-être été un homme,
d'un jeune hacker qui milite pour la liberté des livres et des histoires,
des amours platoniques entre le susdit et sa jolie compagne de travail,
d'un voyage à bord de l'Orient-Express,
d'un voyage en dirigeable,
d'un voyage en bateau,
d'un voyage en sous-marin, commodément appelé Nautilus,
d'un criminel surnommé l'Enjambeur Nô,
d'un pigeon de concours nommé Free Legs Diamond,
de plusieurs monstres marins, dont un certain Cthulhu,
d'une île qui dérive
et de bien d'autres curiosités, personnages et péripéties. On ne va pas tout vous raconter !
Si cela n'était pas encore tout à fait évident, ce roman est impossible à résumer tant les événements s'enchaînent sans cesse autour de personnages et au sein de récits divers. le lecteur est invité à suivre trois histoires qui se répondent à différents niveaux et l'on se demande bien quel récit nourrit l'autre. « Tout livre est l'anagramme d'un autre. Peut-être même de plusieurs. Il n'appartient qu'au lexique d'être celui de tous les autres. » (p. 453) Allons plus loin et rappelons l'osmose essentielle entre réalité et fiction : « Il n'y a pas de réalité qui ne s'enracine dans une fiction préalable. » (p. 409)
L'île du point Némo, ce n'est qu'une expression de la réalité passée à la moulinette de l'imagination. Un mot sur ce fameux point Némo qui va susciter tant d'interrogations, de recherches et de frissons (Oui, ça en rappelle un autre…) : « C'est le joli nom donné par les scientifiques au pôle maritime d'inaccessibilité, l'endroit de l'océan de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. » (p. 262) Voilà une définition qui colle assez bien avec la création : quel auteur n'a jamais rêvé de produire un texte à nul autre pareil, un texte qui explorerait un pan narratif encore vierge de toute écriture ?
Le récit principal (appelons-le ainsi par commodité) offre une congruence étonnante et réussie entre une atmosphère victorienne et une technologie estampillée 21e siècle, du steampunk à son meilleur ! Au fil du roman, on visite un cabinet de curiosité qui n'en finit pas de faire s'écarquiller les yeux qui ont été ceux d'une enfant émerveillée (Oui, c'est moi, évidemment.) par les romans de Jules Verne, de Sir Conan Doyle ou de Ian Fleming. Car le ton est donné : ce roman est à la fois d'aventure et d'espionnage, mais également policier et d'amour (un peu). C'est aussi une fable écologique et un conte philosophique.
L'île du point Némo, c'est surtout un glorieux palimpseste, celui d'un auteur qui a beaucoup lu et dont l'esprit fourmille de personnages et de situations romanesques. « Que reste-t-il dans nos mémoires, sinon un résumé flou et poussiéreux, de ces livres qui ont bousculé notre existence ? » (p. 46) En secouant le tout, en le saupoudrant d'un brin de folie et en l'arrosant d'une grande rasade de second degré, on obtient un texte qui, s'il est foutraque, polymorphe et labyrinthique, n'est jamais insaisissable ou incompréhensible. Parce que ce qui compte, finalement, c'est le plaisir qu'éprouve tout lecteur quand on lui raconte une bonne histoire. Et celle-ci est bonne, foutrement bonne ! «
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UNE VIE COMME LES AUTRES, roman de Hanya YANAGIHARA, 2018, 812 pages, ****
05/04/2018 14:49
YANAGIHARA Yanya
UNE VIE COMME LES AUTRES, roman, 2018, 812 pages, 5*
Une vie comme les autres, la vie de quatre amis unis et indissociables : la vie de chacun avec ses différences, ses points communs, ses forces,ses faiblesses, ses tourments et accidents de parcours. . Chaque expérience de la vie laisse des marques presque immortelles. Être humain, c'est unique dans tous les cas y, compris sa vie privée, exclusive.
Sur la pochette couverture du livre, on voit le visage crispé d'un homme qui souffre vraiment, dans son être profond, dans ses chairs meurtries. Un homme marqué par sa vie.
Un roman puissant sur l'amitié indéfectible de quatre hommes en contrôle de leur vie et d'une amitié coulée dans le béton.
Un roman de huit cents pages qui en vaut deux pour la qualité de son écriture et de son sujet poignant, un drame humain qui est parfois amitié, parfois amour.
Nous ne pouvons vivre sans l'un et sans l'autre.À chacun de faire ses choix et même de vivre les deux en toute harmonie. L'homme ne peut vivre sans amour.
Un roman de compréhension, d'amitié, d'humanité. Un roman remarquable, touchant mais également un drame profond et psychologique, voire de santé mentale dans le personnage meurtri de JUDE.
Gilles LAGROIS, Auclair
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« Tous. MALCOM avec ses maisons, WILLEM avec ses petites amies, JB avec ses peintures, lui JUDE avec ses lames de rasoir. »
« Une relation ne te procure jamais tout. Le reste tu dois le chercher ailleurs. C'est ça, la vraie vie. Tu choisis trois de ces qualités. Peut-être quatre si tu es chanceux. »
« JUDE.WILLEM. La personne qu'il aimait était malade et le serait toujours...mais qu'il aille moins mal. »
« Alors cela signifiait que la détermination de continuer à vivre n'était pas une question de choix, mais plutôt un trait de l'évolution? La nécessité de vivre pour les autres. Il le leur devait. Il avait enfin fini par découvrir la satisfaction, la joie, même. »
« Ne pas avoir de relations sexuelles : c'était l'un des meilleurs aspects de l'âge adulte. »
JUDE. 11 ans. » Quelque chose dans la chute, la nouveauté de la douleur avaient été réparateurs.C'est une souffrance honnête, sans honte, sans faute ou immondice, une sensation qu'il n'avait pas éprouvée depuis des années..il s'imaginait qu,il se libérait de tous les morceaux de saleté...tous les souvenirs des années passes..il se punissait pour ses actes...il se sentait mieux. Les clients n'aiment pa que tu sois couverts de bleus. »
« L'ambition et l'athéisme : »L'ambition est ma seule religion », lui avait déclaré JB. Il n'y avait qu'ici que l'on se sentait obligé d'être animé d,une rage de réussite, et rien de moins; il n'y avait qu'ici que l'on devait s'excuser de croire en autre chose que soi-même. »
« L'identité raciale de MALCOM , une préoccupation embarrassante et dépassée. À son âge, seules les prouesses sexuelles, la réussite et l'argent constituaient les aspects véritablement constitutifs de l'identité d'une personne. »
« Les gens voulaient en savoir tant, réclamant tant de réponses. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Epopée romanesque d'une incroyable intensité, chronique poignante de l'amitié masculine contemporaine, Une vie comme les autres interroge de manière saisissante nos dispositions à l'empathie et l'endurance de chacun à la souffrance, la sienne propre comme celle d'autrui. On y suit sur quelques dizaines d'années quatre amis de fac venus conquérir New York. Willem, l'acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l'artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu'il peut être cruel, Malcolm, l'architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais, et surtout Jude, le plus mystérieux d'entre eux.
Au fil des années, il s'affirme comme le soleil noir de leur quatuor, celui autour duquel les relations s'approfondissent et se compliquent, cependant que leurs vies professionnelles et sociales prennent de l'ampleur.
Révélant ici son immense talent de styliste Hanya Yanagihara redonne, avec ce texte, un souffle inattendu au grand roman épique américain. » Les éditeurs
UN LECTEUR :
« Dans ce roman très sombre on suit le parcours de quatre amis sur plusieurs décennies. Chacun de ces garçons ayant fait de brillantes études, ils excellent dans leur domaine, qu'il soient artistes, avocat ou architecte, et évoluent dans le monde new-yorkais.
Le livre se construit autour du personnage énigmatique et solaire de Jude.
On sait qu'il souffre, on se doute de la nature de ses blessures, on voudrait comprendre.
L'auteure ne nous épargne en rien les détails lorsque l'enfance puis l'adolescence de Jude nous apparaissent sous la forme de bribes de souvenirs, dans toute leur noirceur.
Jude exerce une fascination, un émerveillement, un trouble, sur le groupe. Il l'exerce aussi sur le lecteur. Comme un magicien, habile dans l'art ne pas dévoiler toutes ses blessures, il s'immisce dans nos pensées, il y plante des images, des cauchemars, et si peu d'espoir. Il oscille entre la peur et la haine de soi, sans jamais oser espérer le bonheur.
Une histoire où tout est extrême — trop d'horreur, trop d'amitié, trop d'amour, trop de talents — . Des personnages bons (avec quelques failles pour .JB., mais si peu), d'autres horribles. Comme dans un conte de fées de noir vêtu jusqu'à la fin.
Cette histoire a cependant l'intérêt de nous embarquer au cœur des hommes, au plus profond de ce qu'ils sont capables d'accomplir, en bien comme en mal. Et aussi de se construire sur un schéma différent de ce qu'on attendrait de la vie de ces hommes au fil du temps. Ce sont toujours de grands garçons , des "Peter Pan", qui ont su sauvegarder leur belle histoire d'amitié, tout au long de leur vie. Ils s'épanouissent différemment de la norme.
Le cas de Jude est à part. C'est un adulte enfermé à jamais dans l'enfer de son passé. Et tout au long des pages, on le voit toujours comme un enfant blessé, qui ne sait pas recevoir, ni se voir tel qu'il est.
Un roman qui souffre de longueurs, de répétitions de scènes trop ciselées, trop précises. On a l'impression d'être dans un labyrinthe où toutes les portes ne mèneront de toute façon à aucune issue positive, quoiqu'il se passe. Un labyrinthe de l'enfer.
Au final que peut-on retenir de cet intense roman noir ?
Une histoire émouvante où l'essentiel de la narration traite des traumatismes de l'enfance. Leurs impacts sur la vie sont- ils réparables, quand ils sont si profonds ?
Il aborde aussi d'autres thèmes, sur la famille, la vieillesse, l'homosexualité, l'addiction.
D'autres questions aussi :
Jusqu'où l'homme peut-il aller dans sa cruauté, dans sa capacité à supporter la douleur et la solitude, à souffrir de l'abandon, à comprendre l'autre, à partager, à donner ?
Est-il encore humain quand il se montre parfois si cruel ?
C'est un roman sur la vie et les hommes, où chacun voudrait une vie comme les autres, humaine, avec ses instants de bonheur. Bonheur qu'on ne sait pas toujours expliquer.
C'est un roman perturbant, angoissant. Les faits paraissent exagérés car ils sont insupportables, mais la vie nous démontre parfois que l'homme est cruel, et que peut-être nous sommes trop naïfs. «
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