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****CHATTAM Maxime---LE REQUIEM DES ABYSSES
06/10/2011 14:41
CHATTAM Maxime
LE REQUIEM DES ABYSSES, roman, Albin Michel, 454 pages
Roman du genre thriller très réussi avec le style remarquable de Chattam qui nous tient en haleine par des détails, des éléments de science et de criminologie très pertinents.J’ai beaucoup apprécié la progression des drames et l’intensité des éléments de preuve apportés par l’auteur Guy de Timée qui s’implique corps et âme dans ses enquêtes. J’ai trouvé excessif certaines descriptions de scène de carnage surtout sur des familles entières. On retrouve Chattam en grand contrôle de ce roman avec son style intense de dramaturge exceptionnel. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Pour oublier le criminel qui a terrorisé Paris lors de l’Exposition universelle de 1900 et se remettre de leurs aventures, l’écrivain Guy de Timée et Faustine, la belle catin, se sont réfugiés au château d’Elseneur dans le Vexin. Mais là, dans une ferme isolée, une famille est assassinée selon une mise en scène macabre, alors que l’ombre d’une créature étrange rode dans les champs environnants… Guy, dans sa soif de comprendre le Mal, de le définir dans ses romans, replonge dans ses vieux démons, endossant à nouveau ce rôle de criminologue, qui le conduit peu à peu, comme un profiler avant la lettre, à dresser le portrait du monstre. Pendant ce temps, à Paris, les momies se réveillent, les médiums périssent étrangement et les rumeurs les plus folles se répandent dans les cercles occultes… »source : www.livre.fnac.com
"Le Requiem Des Abysses" est la suite directe de "Léviatemps". Comme l'auteur l'a dit sur son blog perso, et comme il le dit en avant-propos, ne lisez pas ce livre si vous n'avez pas lu "Léviatemps", car vous n'aurez que la moitié du plaisir de la lecture (ça, c'est moi qui le rajoute).
C'en est vraiment la suite directe, ça se passe en 1900, on y retrouve Guy De Timée, écrivain amateur de crimes (pour un roman noir qu'il peine à écrire) et Faustine, prostituée énigmatique dont Guy est épris. Tous deux, après les évènements tragiques et violents du premier tome, se sont retirés dans un château du Vexin, Elseneur, château appartenant à Maximilien Hencks, chasseur professionnel et relation de Guy (le nom du château, et du gardien du château - Yorick - font évidemment penser à une fameuse pièce de Shakespeare), non loin de Magny-en-Vexin et La Roche-Guyon.
Un jour, une famille entière est massacrée, horriblement, selon une sorte de rituel fou et sanguinaire. Guy, interloqué par ce crime atroce, décide d'enquêter, au grand dam de Faustine, qui aspire à un peu de répit, de repos, de calme. Rapidement, Guy estime que le tueur, qu'il appelle Croquemitaine d'après des indices trouvés sur la scène du crime, n'est pas banal. Parallèlement, à Paris, entre momies disparaissant des musées et spirites se faisant étrangement tuer, il se passe aussi d'étranges choses, de bien sinistres choses. Pour Guy et Faustine (mais surtout Guy), rescapés de la folie d'Hubris, qu'ils ont tué, l'enfer n'est pas fini...
Point positif de ce roman : il est nettement, mais alors nettement meilleur que "Léviatemps", c'est même le meilleur Chattam depuis "La Promesse Des Ténèbres", voir depuis "Les Arcanes Du Chaos". Le suspense est à son comble, les personnages, attachants, existent, on prend plaisir à retrouver Guy et Faustine (un lien entre eux et le couple Joshua/Juliette de "L'Âme Du Mal" existe, saurez-vous le trouver ? - un autre lien avec ce roman existe, via le nom du médecin, Faulsôme, qui fait penser à celui de la légiste, Folstom). Niveau glauque, on est servi, les crimes sont atroces, les descriptions aussi, l'ambiance est au rendez-vous. » source : www.critiqueslibres.com
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CONNOLLY Jphn----L'EMPREINTES DES AMANTS ***
21/10/2011 21:57
CONNOLLY John
L’EMPREINTE DES AMANTS, presses de la cité, 2009, 345 pages
Bon roman du genre-thriller si vous aimez le genre ésotérique, les morts vivants, superstitions, enquête très bien menée. Des meurtres spontanés dont on découvre de fil en aiguile les raisons et les liens…Si le genre vous plaît, on trempe dans son jus jusqu’à la fin. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« L'enquête la plus personnelle de Charlie " Bird" Parker, au coeur de ses origines. Charlie Parker n'a que quinze ans lorsque son père, policier, se donne la mort après avoir abattu un couple d'adolescents dans une voiture. Cette tragédie, jamais expliquée, n'a cessé de hanter Bird Ayant perdu sa licence de détective privé, il décide d'employer son temps libre à faire la lumière sur son histoire familiale, et se rend dans l'Etat de New York, sur les lieux de son adolescence, afin d'interroger les anciens collègues de son père. En fouillant dans son passé, Charlie va réveiller certains fantômes qui sont tout sauf bien intentionnés... « source : www.decitre.fr
« Je découvre Parker avec le dernier en date et je suis clairement encouragé à lire les précédents tant l'intrigue est intéressante et ce Parker charismatique. Alors même si le paranormal n'est pas trop ma came (et y a une place non négligeable) et que le style plutôt classique ne m'a pas totalement emballé, le tout donne une lecture accrocheuse qui donne un bon goût de reviens-y. » un lecteur…www.critiqueslibres.com
Du paranormal chez Charlie Parker « Un nouveau roman original de la part de Connolly. Charlie "Bird" Parker a perdu sa licence de privé. Il travaille dans un bar et pendant son temps libre enquête sur le suicide de son père, survenu après avoir tué un couple de jeune gens. C'est là que le paranormal survient. Après son précédent roman - Les anges de la nuit - où on découvre la "jeunesse" de son ami Louis, c'est au tour de Parker de découvrir d’où il vient vraiment, et là, grosse surprise..... A vous de le découvrir à votre tour....... Je recommande sa lecture, ainsi que tout les autres romans avec Parker, et si possible lisez-les dans l'ordre de parution. On retrouve beaucoup de personnages dans ses romans, et notamment le Collectionneur........ » www.critiqueslibres.com Free_s4
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****GIACOMETTI&RAVENNE---LUX TENEBRAE
26/10/2011 15:20
GIACOMETTI RAVENNE
LUX TENEBRAE, thriller, Fleuve noir, 2010, 411 pages
Bon roman du genre thriller-ésotérique-maçonnique. L’action de ce roman se déroule sur deux temps : au présent, de nos jours et en l’an 1368 avant J.C., du temps des Pharaons, de l’Égypte ancienne sous le règne de AKHENATON. Si vous aimez l’histoire de l’Égypte ancienne, l’action fébrile des romans- policier avec grands frissons, la science religieuse et les croyances des francs-maçons, vous allez vous régaler car le commissaire franc-maçon Antoine Marcas mène une enquête rocambolesque sur le sujet de la réincarnation selon le mode d’emploi égyptien, remplie de péripéties invraisemblables, extraordinaires. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« La mort, commissaire. La mort n'est qu'une porte. Ce qu'il y a derrière, voilà le mystère ultime. C'est la seule question qui obsède l'homme depuis l'aube de l'humanité. Et cette porte, vous allez l'ouvrir, Marcas...
Été 2010. Le commissaire et franc-maçon Antoine Marcas est déclaré mort, après avoir succombé à une blessure par balle. Mais l'histoire ne fait que commencer. Car par-delà sa propre mort, Marcas va mener la quête la plus incroyable qui lui ait été donné de vivre depuis son initiation maçonnique. Une expérience absolue qui a vu le jour il y a plus de trois mille ans...
De l'Égypte d'Akhénaton aux Expériences de Mort Imminente en passant par l'origine cachée de la franc-maçonnerie, découvrez le nouveau Giacometti et Ravenne : un thriller initiatique au coeur des ténèbres. » source :www.fleuvenoir.fr La mort de Marcas
« Le bouquin lui-même est entouré d'une bandelette avec la mention Et si la mort n'existait plus ?Comme d'habitude, les auteurs - membres de la Ligue de l'Imaginaire - nous font voyager dans le temps puisque les faits sur lesquels enquête Marcas aujourd'hui ont pour origine des évènements qui se sont produits dans la vallée du Nil en 1368 avant Jésus-Christ, particulièrement dans l'entourage du pharaon Akhénaton, celui qui imposera la culte du disque solaire Aton. La méthode est éprouvée et ces sauts temporels vous donnent envie de tourner les pages (les Américains qualifient ce type de livre de turnpager).
Mais puisqu'il était question d'Egypte va-t-on voir le commissaire Marcas démêler l'écheveau des "Rites égyptiens" (il y a là matière à enquête!) ? Pas du tout puisque l'enquête démarre sur une affaire de trafic d'antiquités qui va basculer lorsque Marcas sera abattu et déclaré décédé. Mais cette mort est-elle une fin? Marcas ne va-t-il pas revenir à la vie? Avec quels souvenirs de ce passage dans l'au-delà, de cette expérience de mort imminente (near death experience) ?
Et la Franc-Maçonnerie dans tout cela ? En début de livre notre commissaire s'en va assister à une Tenue et fait part de l'ambiance des agapes. Certains s'y retrouveront lorsqu'il évoquera l'existence de frères casse-burnes. Plus fondamentalement, les auteurs opèrent des rapprochements entre ces voyages dans la mort et les voyages initiatiques. Et ils vont jusqu'à formuler une hypothèse (romanesque certes, mais bien tournée) quant à l'origine de la Franc-Maçonnerie.
Est-ce un grand cru marcassien ? Les fans déçus par le trop court et inachevé In Nomine devraient ici trouver leur salaire. Notons quand même qu'In Nomine n'a pas été tout à fait inutile puisqu'il a contribué à établir le portrait du frère obèse et à traçer les lignes de son Rucher, un service de collecte d'informations créé par des Francs-Maçons (il s'agit bien d'une invention littéraire). A propos du frère obèse, on relèvera que les auteurs lui font lire un mensuel spécialisé dont la couverture racoleuse à souhait porte la mention Où se cachent les journalistes francs-maçons?
Un bouquin à amener en vacances ou à s'offrir en cadeau solsticial, en hommage à Aton.source :www.hiram.be
« Pour le commissaire franc-maçon Antoine Marcas, ce n'était qu'une petite perquisition sans danger dans une association soupçonnée de trafic d'antiquités égyptiennes, alors pourquoi ne pas profiter de son séjour pour rendre une visite à ses frères, dans une loge d'Avignon? Mais le jour venu, tout foire et Marcas se retrouve avec une balle dans la tête. Arrivé de l'autre côté du miroir, il va rencontrer une femme d'une beauté émouvante qui se plaint de ne pouvoir trouver le repos éternel puisqu'elle a été assassinée.
Mais, comme souvent dans les œuvres de Giacometti et Ravenne, l'action nous plonge dans l'histoire, et ici c'est à l'époque du pharaon Aménophis IV et aux origines du monothéisme que le roman nous transporte.
Comme à l'accoutumée chez ces auteurs, on assiste à un contrepoint serré entre le passé et le présent, et l'expérience aux frontières de la mort du pharaon qui le conduira à réformer la religion égyptienne se révèle extrêmement proche de celle de Marcas. Sans le savoir, Akhenaton sera, conduit par les circonstances, à l'origine de la fraternité maçonnique.
Bien sûr, ce livre n'est qu'un polar et n'a pas d'autre prétention que de nous divertir. Aux antipodes de certains auteurs qui prétendent nous livrer des secrets "avérés", Giacometti et Ravenne se sont amusés à imaginer l'histoire, et comme disent les Italiens, si ce n'est pas vrai, c'est bien inventé! » Source :www.critiqueslibres.com
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****CHAINAS Antoine---VERSUS
19/11/2011 17:48
CHAINAS ANTOINE
VERSUS, Gallimard, 2008, 538 pages
« Ce monumental polar risque de faire date, de marquer une époque, et surtout de pousser d’un cran supplémentaire la littérature policière dans la plus totale noirceur. Avec, au coeur d’un monstrueux labyrinthe jonché de crimes pédophiles, la figure obscène d’un flic perdu, misogyne, raciste, intolérant, haineux. En un peu plus de 500 pages convulsives, Antoine Chainas signe un roman noir extrême, parfois même révoltant, et pourtant gorgé d’humanité. Une totale réussite. »
source : www.fnac.com
Pour en savoir davantage; • « A l’heure où sort le journal de Jean-Patrick Manchette, fondateur du néo-polar, l’heure est au bilan des courants du roman noir français. Et c’est ce moment qu’a choisi la série noire pour balancer sa petite bombe romanesque avec Versus d’Antoine Chainas, auteur de son deuxième roman dans la célèbre collection ébène. Nazutti n’est pas ce que l’on peut rappeler un policier droit dans ses bottes et le doigt sur la couture. • Le doigt, il se l’est plutôt coincé dans l’entre porte du crime et depuis il n’a de cesse de réclamer réparation mais jamais pardon. Major à la brigade des mineurs, il côtoie la lie des pédophiles, pervers et tueurs d’enfants, ce qui n’a de cesse d’attiser sa haine originelle pour ces individus. Il a recours à des moyens et pratiques borderline. Ces pérégrinations dans le monde de la déviance sexuelle ont épuisé plus d’un coéquipier. Andreotti est ce nouveau fusible. Idéaliste du code pénal et de la procédure policière, cet aveuglement de bleu lui a couté quelques années de placard après avoir accusé la police municipale d’avoir tué un SDF. • Dès le 1er jour de sa reprise, le voici jeté dans la fosse aux lions. Un tueur de pédophiles sème les cadavres et voici resurgir pour Nazutti des affaires classées, une mère dont la fille a été tuée et 20 ans après et harcelée par courrier et le Lounge, un lupanar pratiquant tous les jeux SM que la bonne moeur n’oserait même pas imaginer dans les pires cauchemars. Voilà le décor planté et bien planté par Antoine Chainas dans ce magnifique roman sombre, dérangeant. L’auteur ne manque pas de réussir la psychologie de ses personnages, même s’il part d’une base déjà connue : le flic limite, désabusé, revenu de tout et le jeune bleu plein de bons sentiments. Mais il serait réducteur de s’arrêter là.
• Antoine Chainas trouve sa singularité, son style dans le souci de décrypter les traits marqués de ses personnages, dans la description technico-maniaque des déviances les plus extrêmes. IL baigne et fait baigner dans l’immondice de l’âme. Il surprend, dérange, voire insupporte avec une emprise on ne peut plus forte sur son lecteur qui se s’étonne à aimer lire de telles pages. Sans être une révolution dans le polar, le deuxième roman d’Antoine Chainas a l’effet d’un bon direct que l’on prend en pleine face et face auquel on ne peut rien faire contre. » • J’ai lu par Jean-Marc Laherrère
« Cela faisait très longtemps que je n’avais pas pris une telle claque. Nazutti est incandescent. Une boule de haine et de violence. Tous ceux qui l’approchent se brûlent. Personnages comme lecteur (et l’auteur ?). Ceci n’est pas un jugement de valeur. Je ne prétends pas que cela rend la livre meilleur ou pire que d’autres. C’est une constatation. Force est de reconnaître qu’il faut un talent immense pour arriver à un tel résultat. Le lecteur peut soit fuir un tel livre comme la peste, soit resté scotché, fasciné, happé. Et hanté. Car on ne peut plus oublier Nazutti. Avec lui on plonge au plus sombre, au plus crade de l’âme humaine. Avec lui on explore l’envers d’une ville touristique de la côte méditerranéenne. Il est à la fois le repoussoir, le concentré de toutes les haines et généralités imbéciles, et une sorte de force, d’intégrité dure comme le silex qui fascine. Autour de ce personnage inoubliable se tresse une intrigue beaucoup plus élaborée et serrée que dans le premier roman de Chainas ; et le portrait sans concession d’une société sans âme ni valeurs, uniquement basée sur l’apparence, la futilité, la consommation effrénée et le fric. Avec ce second roman, Antoine Chainas s’affirme comme une des voix les plus puissantes et les plus originales du polar français. A défaut d’être une des plus aimables ! » Source : www.bibliosurf.com Voir en ligne : http://actu-du-noir.over-blog.com/
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JEAN-CHRISTOPHE GRANG?---LE PASSAGER
30/04/2012 20:00
JEAN-CHRISTOPHE GRANGÉ
LE PASSAGER, Albin Michel, 2011, 749 pages
Un bon roman du genre grands frissons et thriller de J.C. GRANGÉ. Un roman bien mené avec une histoire complexe et un drame indéfini qui amalgame science, pshycologie, mythologie, SDF, recherche policière et psychiâtrie.
Roman bien construit mettant à l’œuvre nos neurones qui sont sollicités tout au long de ce roman.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Mathias Freire a une maladie étrange. Il fait des « fugues psychiques ». Sous l’effet du stress, il tourne au coin d’une rue et perd la mémoire. Quand il la retrouve, il est un autre. A son insu, il s’est forgé un nouveau moi, un nouveau passé, un nouveau destin…
Quand il saisit sa situation, il est psychiatre à Bordeaux. Pour savoir qui il est vraiment, il n’a qu’une solution : remonter, l’une après l’autre, ses identités précédentes jusqu’à découvrir son moi d’origine. Clochard à Marseille, peintre fou à Nice, faussaire à Paris… Au fil de ses personnages, il va décrypter l’hallucinante vérité.
On plonge en apnée dans ce labyrinthe cauchemardesque où l’auteur continue inlassablement d’ausculter les origines du Mal. Tendue, très documentée, cette traque de l’identité navigue entre psychanalyse et manipulation scientifique à un rythme infernal.
Jamais Grangé n’a été moins sanglant, jamais il n’a été plus angoissant. Probablement son meilleur roman. »www.fnac.com
Un suspect aux multiples identités
Le passager, Jean-Christophe Grangé,
Par Blaise De Chabalier
Recommander1
Dans Le passager de Jean-Christophe Grangé, un inquiétant héros se glisse, inconsciemment, dans la peau de différents personnages.

« Deux ans après la parution de La Forêt des Mânes, Jean-Christophe Grangé n'a rien perdu de son savoir-faire. Avec Le Passager, l'auteur des Rivières pourpres prouve une nouvelle fois qu'il est bien le chef de file des auteurs français de thrillers. En rédigeant son nouvel ouvrage, un pavé de 750 pages, ce qui est une longueur inédite pour lui, le maître s'est lancé un défi. L'intrigue, qui met en scène un suspect aux multiples identités, est aussi complexe que les circonvolutions d'un cerveau humain. Et elle se développe au fil des chapitres comme une gigantesque toile d'araignée, comme un puzzle qui paraît longtemps impossible à reconstituer.
Tout part de la découverte d'un jeune marginal assassiné dont le corps est retrouvé gare Saint-Jean à Bordeaux, avec le crâne recouvert d'une tête de taureau… S'agit-il d'un crime perpétré par un déséquilibré passionné par la mythologie grecque en général et les aventures du Minotaure en particulier ? Ce n'est en tout cas pas l'individu retrouvé errant dans la gare la nuit du meurtre qui pourra le dire. Cet homme est en effet amnésique, incapable même de décliner son identité. Reste que la clé à molette qu'il a en main quand il est interpellé par la police, avant d'être conduit dans un hôpital psychiatrique, et les traces de sang retrouvées sur lui le désignent comme le coupable idéal.
À partir de là, Grangé ne va plus cesser de semer le doute chez le lecteur, de brouiller les pistes à l'aide de balles sifflantes et meurtrières, de bagarres sanglantes orchestrées comme des danses macabres et de coups de théâtre aussi tranchants que la lame d'un couteau. Coupable, l'amnésique? D'autant moins qu'il se fait vite descendre par deux tueurs en costume cravate, façon espions, alors que le docteur Freire venait de prendre en solo, au grand dam du capitaine de police Anaïs Chatelet, la décision de le libérer de son unité de soins… La réalité devient alors un cauchemar pour Freire. Ce sont en effet ses propres empreintes digitales qui sont découvertes sur les lieux du crime de la gare Saint-Jean. Serait-il lui aussi un amnésique? Serait-il un assassin qui s'ignore?
Une double enquête
Tout le talent de l'auteur est de nous proposer une double enquête. Celle menée par le nouveau suspect numéro un et celle du capitaine Chatelet. Freire découvre rapidement, comme une claque en pleine figure, qu'il est victime de «fugues psychiques». Il apparaît comme une sorte d'imposteur génial et malade qui, inconsciemment, se glisse dans la peau de différents personnages. Ainsi, au fil des derniers mois, avant de jouer au psychiatre responsable, il fut Victor Janusz le SDF, après avoir été Narcisse le peintre fou, qui lui-même avait été précédé par Arnaud Chaplain dit Nono, spécialiste en fabrication de faux papiers d'identité… Caché derrière chacune de ces facettes, Freire a-t-il commis des meurtres? Celui de Bordeaux et d'autres encore, tous placés sous le signe de la mythologie?
De façon très originale, Grangé nous conte les aventures palpitantes de chacun de ces personnages d'emprunt. Freire rebrousse le chemin de son destin chaotique, intègre de nouveau chacune de ses personnalités passagères afin de tenter de découvrir qui il est vraiment. Parviendra-t-il à comprendre pourquoi il souffre de ces «fugues psychiques»? Avec l'aide d'Anaïs Chatelet, femme flic de choc, brillante et désespérée, borderline à souhait, comme les aime Grangé, le suspect, ce passager dans son propre corps, élucidera des mystères, dont certains sont des secrets d'État, de nature à l'ébranler et peut-être même à l'anéantir. Alors bien sûr, Freire est pris dans un engrenage totalement rocambolesque, mais Grangé a le chic, en construisant avec une minutie d'horloger son intrigue au long cours, de rendre crédible ce que son imagination débordante invente de façon totalement débridée. Bravo l'artiste
www.lefigaro.fr
Par une lectrice :
« Sitôt sorti, sitôt acheté, sitôt lu, ce nouveau livre de Jean-Christophe Grangé ! Un bon pavé de plus de 700 pages que j'ai lu rapidement pour la simple et bonne raison que j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher.
Faire un résumé de ce roman serait déjà trop en dire. Ce qu'il faut savoir, c'est que l'on entre dans le récit avec le meurtre d'un homme auquel on a ajouté une tête de taureau post-mortem. Sur les lieux, un homme visiblement choqué est retrouvé : il ne se souvient de rien et se voit confié au psychiatre Mathias Freire.
Une belle entrée en matière qui nous apprend deux choses : ce livre sera davantage porté sur le psychologique que sur le gore habituel de certains thrillers. Cela donne une lecture très intéressante car elle aborde un sujet de psychiatrie fascinant, dont je ne peux pas parler ici sans dévoiler le mystère ! A vous de le découvrir.
Quoiqu'il en soit, la force des thrillers se trouvent dans les personnages créés par l'écrivain. En ayant lu toute l'oeuvre de Grangé, on sait qu'il s'agit pour lui d'un sujet de travail très important que l'élaboration de ses protagonistes. Ici, ils sont deux : Mathias Freire et Anaïs Chatelet.
- Mathias Freire est psychiatre à Bordeaux. Visiblement la quarantaine. Il est seul et a subit un traumatisme qui le bloque dans ses relations sentimentales.
- Anaïs Chatelet est flic. Elle aussi est seule, torturée, en total déni de sa féminité qui ne l'intéresse plus. Elle a vingt-huit ans et a une histoire familiale qui la gangrène littéralement. S'en sortir par le boulot, coûte que coûte.
Ils ont deux personnalités finalement assez semblables, ce qui fait qu'en tant que lectrice, je les ai rapidement associés.
Pour poser le cadre de son histoire, Jean-Christophe Grangé utilise bien une centaine de pages. Cela peut paraître interminable mais dans la lecture cela ne s'est pas ressenti pour moi. Disons que c'était nécessaire. Dans ce début, on découvre tout ce qu'il y a à savoir sur les personnages. Ensuite, le premier sursaut intervient et ce pour plus de 600 pages. Un rythme toujours haletant, incisif, brut qui se traduit immanquablement par des phrases courtes. Beaucoup de phrases interrogatives aussi : on suit les personnages dans leur(s) quête(s).
J'ai été vraiment contente de cette lecture, j'y ai trouvé un thème vraiment intéressant et novateur. Le lecteur est tenu en haleine tout au long du récit. La toute fin est un peu tirée par les cheveux. Grangé aurait pu faire plus simple et du coup peut-être plus crédible. Ce ne sera pas un coup de coeur pour cela. Mais quel livre encore une fois ! «
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