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****MURONG XUECUN---OUBLIER CHENGDU
31/10/2011 14:32
XUECUN Murong
OUBLIER CHENGDU, Éd. De l’Olivier, 2006, 381 pages
Roman réaliste sur la Chine moderne. Le thème central est le travail, l’argent et la réussite personnelle. Chen Zhong est directeur commercial, joueur de mah-jong, est amoureux de sa femme mais dragueur invétéré. Pour accéder à la réussite il doit utiliser des moyens non moralement acceptables : la corruption, l’intimidation, le chantage, les influences efficaces de son ami Wang Lin, commissaire de police corrompu. Le sexe joue un rôle important dans le monde des affaires et de la réussite personnelle. Chen Zhong devient un salaud car il veut gravir l’échelle sociale et obtenir la direction générale de son entreprise mais il n’est pas seul à jouer ce jeu, la concurrence est féroce, ça joue dur dans le monde des affaires car on peut y laisser sa réputation, ses gains et même risquer sa vie. La Chine rejoint les règles du jeu de l’Occident pour accéder à la richesse, la reconnaissance d’un monde sans foi ni loi. Un bon roman écrit dans un style efficace, direct, intense. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Murong Xuecun fait partie des chefs de file d'une nouvelle littérature chinoise dont on peut résumer ainsi les deux caractéristiques majeures : ses thématiques sont résolument urbaines, contemporaines et sociales, et ses auteurs ont une façon bien spécifique d'accéder à la notoriété, celle du web, la plus simple et efficace sans doute dans un pays qui pratique encore la censure. La cyber-littérature en Chine a de l'avenir. Oublier Chengdu, publié en 2002 sur l'un des sites littéraires les plus importants du pays, a immédiatement connu un succès impressionnant et engendré nombre de discussions sur le nihilisme des grandes villes, la désincarnation des foules ou les ambitions monétaires vides de sens des nouveaux travailleurs chinois.
Oublier Chengdu raconte tout ça à la fois. Avec le développement du pays, son entrée dans le cercle des pays développés et la croissance subite de ses cités, la Chine se découvre de nouveaux horizons. Et s'adapte. Chez Chen Zong, 28 ans, directeur commercial d'une boîte modeste et personnage principal du roman, la promotion sociale, comme chez beaucoup, passe par l'argent. Pour en gagner toujours plus, tout est bon : trahisons, magouilles et autres compromis avec soi-même. Ce qui n'arrange pas les choses dans son cas, c'est sa femme : une tendre épouse qu'il aime mais dont il ne se contente pas et qu'il trompe dès que l'occasion s'en présente. Argent et femmes sont les seules ambitions de Chen Zong. Rien à côté pour contrebalancer ces envies dévorantes : pas d'idéaux, pas d'avenir. La modernité expose ses limites. Le réveil risque d'être brutal. Devenu veule, opportuniste, égoïste et prêt à tout pour se satisfaire, Chen Zong va finalement se trouver confronté à ses pires cauchemars. L'auteur, Murong Xuecun n'est pas un optimiste. Il se décrit comme un pessimiste sans ambitions. On peut sans doute chercher chez son personnage ses propres facettes de bon vivant. Il se présente aussi comme un touche à tout, dilettante qui écrit avant tout pour s'amuser, sans s'attendre à entrer dans la famille des belles lettres chinoises. Il n'empêche qu'il restitue parfaitement le climat étouffant qu'il veut décrire, mêlant dans une même ville des gens de tous horizons, sans histoire, sans passé, sans repères ni perspectives. La perte de sens fait le vide de leurs existences. Murong Xuecun témoigne en romançant les évolutions de la société à laquelle il appartient. Son succès est sans doute la meilleure preuve, s'il en fallait une, de la vérité de son texte. Internet, le meilleur vecteur de la pub littéraire aujourd'hui ? En tous cas, un bon moyen pour faire émerger ces nouvelles plumes qui viennent chatouiller là où la Chine s'égare. Julie Coutu, source : www.chronicart.com
« Chen Zhong, vingt-huit ans, marié, cadre supérieur. Il dépense des sommes folles au jeu de mah-jong, séduit à tour de bras, rêve de devenir directeur général, profite de dessous-de-table. Il est un de ces enfants-rois, cynique, égoïste, insouciant, fruit du capitalisme chinois. Mais sa vie va basculer : sa femme, son entreprise, ses amis vont lui demander des comptes. Il va petit-à-petit perdre pied et finira par perdre la vie, au fond d’une ruelle sombre, comme un chien. Chengdu sert de toile de fond : par petites touches, l’auteur évoque les changements, négatifs, qui l’ont affecté. C’est un roman très sombre, même si le héros est attachant : malgré sa prise de conscience tardive, je n’ai pu m’empêcher d’espérer qu’il allait s’en sortir. Il représente bien une certaine réalité chinoise : la course effrénée à l’argent a détruit les relations entre individus, la jeune génération ne semble qu’avoir pour seul repère la réussite à tout prix. Elle m’évoque un fait divers récent (Marianne du 6 août 2011) : un jeune étudiant d’un conservatoire chinois a renversé par inattention une jeune paysanne avec son véhicule. Voyant qu’elle relevait son numéro d’immatriculation, il est descendu de voiture et l’a tuée. Il n’a pas exprimé le moindre remord et a été soutenu par nombre de ces camarades. Cette histoire pourrait se dérouler dans n’importe quel pays occidental, mais elle est d’autant plus violente ici que les changements de comportements en Chine sont récents, très rapides (après 1980) et multiples : enfants uniques, ouverture au capitalisme, industrialisation, développement des grandes agglomérations… La société chinoise ne semble pas savoir quelle place donner à ces jeunes gens. Et ça fait froid dans le dos… »source : www.passion-bouquins.com L’auteur :Murong Xuecun, est un écrivain chinois né en 1974.
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****STOCKETT Kathryn---LA COULEUR DES SENTIMENTS
24/11/2011 19:26
STOCKETT Kathryn
LA COULEUR DES SENTIMENTS, Éd Jacqueline Chambon, Actes Sud, 2010, 525 pages
Quel roman ! Un roman flamboyant, flambeau bien haut….un sujet délicat mais incontournable, la ségrégation raciale aux États-Unis. Ce qui m’a surpris c’est que l’action se situe entre 1962-1964 ce qui nous renvoie à l’époque de John Kennedy et Martin Luther King. Les Blancs explotaient ouvertement les domestiques et bonnes noires sinon les humilier, les faire sentir inférieurs et quantité négligable dans ce monde de blancs exploteurs et abuseurs. Un excellent roman écrit dans un style souple, descriptif, profond. Chaque personnage a sa couleur propre, sa vie propre. Un roman à découvrir, à lire sans faute si l’humain vous touche. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
« N’était-ce-pas le sujet du livre ? Amener les femmes à comprendre. Nous sommes simplement deux personnes. Il n’y a pas tant de choses qui nous séparent. Pas autant que je l’aurais cru. « Il n’est pas de sujet plus risqué pour un écrivain du Sud que l’affection qui unit une personne noire et une blanche dans le monde inégalitaire de la ségrégation. Car la malhonnêteté sur laquelle est fondue une société rend toute émotion suspecte, rend impossible de savoir si ce qui s’est échangé entre deux personnes était un sentiment loyal, de la pitié ou du pragmatisme. » page 525
Pour en savoir davantage :
Présentation de l’éditeur « Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui ‘la élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La couleur des sentiments a conquis l’Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture. »
La couleur des sentiments de Kathryn Stockett, aux éditions Jacqueline Chambon Traduit par Pierre Girard
« Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’ai adoré ! Ce sera sans doute une de mes plus belles et plus touchantes lectures de l’année 2010. J’ai tellement aimé que je ne sais pas par où commencer. Mais il faut tout de même que je me lance alors, allons-y ! Très vite, nous sommes plongés dans l’ambiance des années 60 aux Etats-Unis, en pleine ségrégation. Les « deux mondes » dans lesquels évoluent les personnages m’ont paru très réalistes et très vite, la description des faits, des actions, des paroles des blancs envers les noirs m’a choquée. Comme souvent, on sait que ça existe mais on n’y prête pas attention, ce n’est pas chez nous que cela se passe. Mais malgré ce contexte très sérieux et très lourd, j’ai trouvé ce roman écrit avec beaucoup d’humour. Le récit est bourré d’humanité et d’émotion. Emotion provoquée par notre trio de choc : Aibileen, Minny et Skeeter. Deux bonnes noires et une blanche. Il y a une alternance des narrateurs, très bien indiquée qui, à mon sens, rend le récit plus complet car nous avons plusieurs points de vue et les personnages n’en sont que plus attachants. Ce sont d’ailleurs des personnages qui vous collent à la peau. Ils ont fait partie intégrante de ma vie durant les quelques jours de ma lecture. Ils m’ont habitée, j’étais toujours pressée de me retrouver le nez dans mon livre pour poursuivre les aventures de ces femmes plus courageuses les unes que les autres. Bref, ce livre est un énorme coup de cœur. Je pense qu’il va faire le tour de ma famille, tant je suis persuadée qu’il plaira à mes proches. Je ne peux qu’en conseiller la lecture et je vous assure, vous sortirez grandi de ce récit bouleversant ! » Chronique réalisée par Livresque….source : www.chroniquesdelarentréelittéraire.com
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****FERGUS Jim---MARIE-BLANCHE
08/12/2011 16:20
FERGUS Jim
MARIE-BLANCHE, le Cherche midi, 2011, 606 pages
Beau roman biographie de la mère de l’auteur; MARIE-BLANCHE FERGUS. Histoire poignante et troublante de trois femmes au destin meurtri par les abus d’un oncle pervers, amoral.La grand-mère a été abusée par Gabriel, le frère de son mari qui par la suite à abusé l’enfant qu’était Renée, la mère de Marie-Blanche. L’autorité indiscutable de l’homme riche et noble de la société française du X1Xe siècle fait des victimes peu importe l’âge. Seule les apparences doivent être sauvés, les abus honteux sont cachés, protégés par tous pour sauver l’honneur de la famille de la dynastie bourgeoise. On est et devient ce qu’on a vécu même si on a été forcé et trompé.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
« Couchez avec toutes les femmes que vous voudrez, je m’en fiche. Je m’aperçois que, si vous m’avez gardée ici, c’est parce que vous aviez besoin d’une maîtresse pour remplacer Alinda…et qui soit à votre taille! « « À vivrre dans cette famille, on la perd vite, son innocence. Il suffit de vous regarder faire -- vous, ma mère, mon père, tous. C’est vous qui m’avez pervertie. Vous abîmez ce que vous touchez. Vous détruisez tout le monde autour de vous. Vous n’avez jamais aimé ma mère, moi non plus. Vous n’aimez personne, en fait, personne d’autre que vous. » « Ne me touchez pas! Vous êtes trop vieux pour moi! Un vieux, un sale vieux! Vous finissez par m’écoeurer, mon … mon oncle! Un vieil homme répugnant, voilà ce que vous êtes! » page 322 « L’argent, l’argent, pensa Renée – c’est lui qui gouverne notre famille, fonde les mariages, les brise ou les cimente—et nous nous conformons à ses ordres sans hésiter. » Page 369 « - Vous êtes devenue glaciale, brutale, dit-elle d’une voix grave et triste. Et cynique avant l’heure. Peut-être avez-vous raison de penser qu’il vous a abîmée. Et rendue insensible à l’amour. » page 387 « La vie mondaine, dans cette ville, me rappelle le chenil où papa aller acheter ses chiens de « pure race ». Quelques-unes des familles les plus en vue de Chicago servent de matrice, acceptant à l’occasion d’être associées à un étalon ou à une bonne femelle, provenant d’une branche voisine de Saint Louis ou de Cincinnati. » page 402 « Votre mère sait d’expérience—elle l’a appris à ses dépens—que si elle vous ouvre sa porte, vous en profiterez pour recommencer à boire. « Vous boiriez aussi, si c’était la vôtre. » page 411 « Bien des gens ne réalisent pas leurs rêves, madame. Bien des gens empruntent des chemins très différents de ce qu’ils avaient prévus. » page 412 « Si je suis folle, dans ce cas vous êtes aveugle. Il faudrait qu’une fois dans votre vie, vous sachiez ce qu’est de ne pas avoir à manger. Vous auriez sans doute un peu plus de compassion pour les pauvres. » « Qui permet à la bourgeoisie d’abrutir les masses populaires. Vous vous voilez bêtement la face. Avez-vous déjà oublié les paysans de Bretagne? » Page 499
Pour en savoir davantage :
Résumé de l’éditeur : « Une inoubliable fresque familiale à travers un siècle et trois continents : l'auteur de Mille femmes blanches confirme son exceptionnel talent de conteur et nous offre un chef-d'oeuvre.
1995, région des Grands Lacs. Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, 96 ans. Fille d'aristocrates français désargentés, mariée trois fois, celle-ci a connu un destin hors du commun, qui l'a menée de son petit village natal de la région de Senlis jusqu'aux États-Unis, en passant par les sables de l'Égypte. D'un caractère entier, froide et tyrannique, elle a brisé la vie de sa famille, en particulier celle de sa propre fille, Marie-Blanche, la mère de Jim. Pour essayer de la comprendre, et peut-être de lui pardonner, celui-ci va tenter de retracer son parcours.
En parallèle, à travers le journal intime de sa mère, l'écrivain nous fait entrer dans l'intimité de celle-ci. Internée en 1966 dans un asile de Lausanne, Marie-Blanche se souvient de sa vie, commencée comme un conte de fées mais qui prit peu à peu des allures de tragédie.
Jim Fergus s'inspire ici de son histoire personnelle pour nous offrir une saga familiale bouleversante. À la façon de Dalva, de Jim Harrison, il inscrit l'intime dans l'Histoire et nous présente d'inoubliables portraits de femmes dans la tourmente. On retrouve surtout dans cette fresque qui s'étend sur un siècle et trois continents toute la puissance romanesque de l'auteur de Mille femmes blanches associée à une force d'émotion rare. « par l’éditeur
« Marie Blanche nous conte l'histoire non d'une (comme le titre l'indiquait) mais de deux femmes au destin hors du commun : Rénée, née en 1899, elle est la fille d'un comte français et se montrera toute sa vie d'une détermination sans faille pour obtenir ce qu'elle veut et Marie-Blanche, sa fille, personnage troublé qui peinera à trouver sa voix dans le monde. Ces deux récits nous entraînent sur trois continents : l'Afrique (avec l'Egypte), l'Europe (la France et l'Angleterre) et enfin l'Amérique (avec les Etats-Unis). Le récit s'articule donc autour de deux personnages : Renée et Marie-Blanche, et alterne leur différentes voix dans la narration des différents chapitres. Si le récit de Renée est chronologique, celui de Marie Blanche l'est beaucoup moins (encore une façon pour l'auteur de nous montrer le parcours chaotique et illogique de ce personnage) avec des retours en arrière qui arrivent souvent au détour des pages et qui nous apportent beaucoup d'indications sur les deux personnages.
Dans ce roman on voyage certes; on découvre beaucoup de paysages, de villes différentes et c'est vrai que c'est très agréable, mais ce qui m'a le plus plu dans Marie-Blanche, ce sont plutôt les rapports humains et le destin de ces deux femmes qui sont liées l'une à l'autre et qui sont incapables de se comprendre. De plus savoir que ce roman, certes romancé, est l'histoire de la mère et de la grand-mère de l'auteur m'a particulièrement émue et lui donne une dimension toute particulière. Pour tout dire, je suis arrivée à la fin de ma lecture avec les larmes aux yeux et une grosse boule d'angoisse coincée dans la gorge.
Les deux histoires m'ont touché. De plus, même si je ne me suis pas vraiment identifiée aux différents personnages, ils sont très bien travaillés et très captivants. On est tout de suite happé par ces deux femmes et on ne peut s'empêcher de tourner les pages pour savoir ce qu'il va leur arriver. Renée m'a fascinée, être aussi déterminée, forte et intraitable au point de rejeter sa famille quand elle n'est pas à la hauteur de ses espérances m'a vraiment choqué. Marie Blanche m'a émue. Je n'ai pas compris la plupart de ses choix mais son personnage, faible et voué à l'échec presque depuis la naissance ne peut qu'inspirer non pas de la pitié mais beaucoup de compassion. En ce qui concerne les personnages secondaires, tous m'ont plu même si certains sont absolument détestables (je pense notamment à l'oncle de Renée). Ils ont tous leur personnalité propre et leur rôle à jouer dans le récit. Certains m'ont beaucoup ému (notamment le père de Renée) et je pense qu'ils ont vraiment aidé à rendre le récit plus vivant, plus captivant et surtout à rendre les deux personnages principaux plus attachants.
Enfin coup de coeur absolu pour la plume de Jim Fergus que je découvrais avec ce roman. L'auteur a un style léger, travaillé et tellement agréable à lire. Les mots coulaient tout seul dans ma tête et me berçaient complétement. C'est une grande nouveauté pour moi, je ne crois pas avoir jamais été aussi touché par un style auparavant. En tout cas j'ai véritablement apprécié toute la finesse et la délicatesse du récit et j'ai maintenant hâte de découvrir d'autres romans de cet auteur.
Jim Fergus nous offre un roman bouleversant, dur et marquant porté par une plume magnifique. Marie Blanche est une pure merveille et je vous le recommande chaudement. » source : www. l-odyssee-litteraire-d-evy.over-blog.com
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ERNESTAM Maria---LES OREILLES DE BUSTER
05/03/2012 14:21
ERNESTAM Maria
LES OREILLES DE BUSTER, ÉD. GAÏA, 2011, 411 PAGES
Il y a longtemps que je n’avais pas lu un livre aussi intéressant, bien fait, bien écrit, touchant. Le personnage principal est une enfant mal-aimée qui s’assume et qui refuse d’être la victime de sa mère et même se propose un jour de la tuer.
On partage la vie intime d’une femme qui choisit d’être heureuse malgré les événements bouleversants de sa vie personnelle, des personnes de son entourage.
On est complice et confident à la fois car Eva écrit un journal qui nous fait connaître son passé de souffrance et nous relate les événements de son présent.Personnage très clairvoyant et branché sur sa réalité. Elle sait ce qu’elle veut, ce qu’elle ressent, ce qu’elle recherche et choisit de vivre. Elle est consciente de sa réalité et maître d’elle-même.
Ce livre est un bijou, un plaisir, une ouverture sur l’humain incroyable.
Un mélange de sensibilité poétique et dépravation perverse bien rationné.
Résumé :
« Eva cultive ses rosiers. À cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée quÂ’elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle sÂ’occupe. Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsquÂ’on lÂ’évoque dans lÂ’atmosphère feutrée dÂ’une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne lÂ’a jamais aimée.
Très tôt, Eva sÂ’était promis de se venger. Et elle lÂ’a fait, avoue-t-elle dÂ’emblée à son journal intime.
Un délicieux mélange de candeur et de perversion » www.babelio.com
· Par Deuzenn, le 21 février 2012
« Paru aux éditions Gaïa en 2011, Les oreilles de Buster a de quoi intriguer : une couverture rose et violette, une petite fille taillant une haie formant un cœur...
Cette petite fille, c'est Eva, âgée de huit ans, qui vit à Stokholm avec son père, aimant et faible, et sa mère, véritable tornade séductrice et égocentrique. Une mère qui ne la supporte pas et ne rate pas une seule occasion de l'humilier en public. Une mère dont elle cherche désespérément l'affection et la reconnaissance et chez qui elle ne trouve que mépris et mesquinerie.Et c'est ainsi qu'à l'âge de huit ans, Eva a pris la décision de tuer sa mère.
L'histoire est relatée par Eva elle-même, désormais âgée de cinquante-six ans, et ne se découvre que petit à petit, sous la forme d'un journal intime un peu tardif.
Il y a quelque chose dans ce roman d'enfantin et de démoniaque. De façon froide et calculatrice, mais avec l'énergie du désespoir, Eva se prépare au crime avec raffinement mais sans jamais mettre le lecteur mal à l'aise. Une histoire de famille sombre mais libératrice, qui a reçu un très bon accueil de la part des libraires et qu'il faut découvrir sans tarder... ne serait-ce que pour savoir qui est Buster et à quoi servent ses oreilles! »
www.babelio.com
SUEDE -RENTREE LITTERAIRE
Editions Gaïa, 2011
Un roman qui ne fait pas beaucoup parler de lui dans la presse mais qui fait partie d'une sélection pour un prix des libraires ; il faut dire que j'ai été d'abord attirée par une couverture envoûtante, une jeune fille coupant ses jolis rosiers en forme de coeur. Cela m'a fait penser à un conte et j'ai vraiment retrouvé cette atmosphère dans le roman...mais un conte joliment pervers...
Jugez-en plutôt par la première phrase du récit :
"J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à éxécution. "
Une phrase coup de poing qui vous met tout de suite dans l'ambiance ! L'histoire nous ai racontée par l'auteur du crime, Eva, 56 ans, retraitée, passionnée de jardinage : elle cultive de magnifiques rosiers...Sa petite fille lui a offert pour son anniversaire un journal intime ; elle va donc en profiter pour avouer par écrit ses crimes passés. Car avant de mettre celui-ci à exécution, elle s'est quelque peu exercée...
Un mélange de poésie et de perversité savamment dosée...
Une atmosphère "conte au coin du feu" : nous sommes dans une petit village suédois, surplombant une falaise balayée par les vents et la brume. On se réunit entre amis pour se raconter ses histoires avec du café et des pains au lait. Eva cultive une magnifique roseraie...
Un cadre enchanteur pour nous livrer peu à peu les secrets d'une ancienne petite fille souffrant d'une mère égoïste et fantasque. D'étranges rituels viendront précéder ce meurtre.
Il aura été question de livrer ses secrets aux oreilles de Buster (l'énigme du titre), de rêver du roi de pique qui lui insuffle son côté noir, de cultiver des roses Peace. Et l'on parle aussi de baleines qui s'enfoncent dans l'abîme pour mleux renaître...
Laissez-vous emporter par les confidences nocturnes d'Eva, à la lumière de sa lampe de bureau, buvant un cognac. C'est délicieux...
Décidément, les blessures familiales sont un grand thème de cette rentrée littéraire 2011 ; il y a bien l'indispensable Freedom de Franzen (pas encore lu), Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan et Ce que l'on peut lire dansl'air de Dinaw Mengestu. sans oublier La confusion des peines de Laurence Tardieu.
Mais avec Les oreilles de Buster, il faut quitter le registe de l'autobiographie ou autofiction. On est bien dans le plus pur romanesque, celui des contes...Et on y croit ou pas...www.passiondeslivres.com
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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HACHEMI Chékéba
02/04/2012 23:55
HACHEMI Chékéba
L’INSOLENTE DE KABOUL, ÉD. Anne Carrière, 2011, 277 pages
Récit très touchant d’une auteure qui s’est impliquée politiquement dans la restauration de la démocratie dans son pays. Ce roman m’a permis de connaître l’histoire contemporaine de l’Afghanistan, de ses dirigeants, de son peuple, de ses moeurs et modes de vie, des conflits avec la Russie.Un grand roman qui nous décrit un peuple soufffrant et abusé par ses voisins et ses dirigeants.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Citations :
« …cela me ramène à une tare de mon pays : les rivalités ethniques, les clans, les tribus, les classes sociales étanches, le mépris communautaire. Ces faiblesses nous ont déjà tellement coûté, et elles restent un obstacle majeur à la construction de ce grand Afghanistan moderne pour lequel je me bats. » p.158
« …aucun spécialiste de l’Afganistan n’a jamais pu approcher mon pays par le prisme de la féminité. Parler de ces années de guerrre en donnant la parole aux mères, aux épouses, aux sœurs, aux filles…Aucun homme n’aurait pu en rêver. Aucun, mais nous ? Peu convenable, mais pas impossible! P. 160
« Le plus dur face à la corruption, ce n’est pas de résister à la tentation, c’est l’usure ressentie quand il vous semble que tout le système est gangrené, »
« Quand un homme politique construit sa maison, c’est qu’il a vendu un peu de son pays. S’il veut construire son pays, il lui faut vendre sa maison. » p. 240
« L’humanitaire ne sera jamais qu’un palliatif à l’absence de politique, je le sais pertinemmeent, mais un puits, c’est de l’eau à boire, et une victoire contre tant de maladies liées au manque d’hygiène. C’est concret. Cela aide des familles. Cela ne change rien à l’état d’un pays. » p. 254
Pour en savoir davantage :
« C’’est l’histoire d’une femme qui a traversé une montagne seule quand elle était enfant. Et en a soulevé mille depuis.
Chekeba Hachemi est née en 1974 à Kaboul dans une famille bourgeoise et influente. Elle a onze frères et sœurs. Son père était gouverneur, un homme proche du peuple, qui est mort quand elle avait deux ans, mais qui a toujours incarné son modèle.
À l’âge de onze ans, alors que sa mère décide que leur tour est venu de fuir l’occupation soviétique, Chekeba se trouve séparée d’elle et va traverser la passe de Khaibar avec un passeur menaçant. Onze jours de terreur, dans les montagnes, qui lui ouvriront les yeux sur la réalité de la violence de l’occupation russe.
En 1999, Chekeba décide qu’il est temps de rencontrer ce Massoud pour lequel l’association qu’elle a créée, trois ans plus tôt, récolte des fonds en vue d’ouvrir des écoles dans le Panshir. Elle redécouvre son pays plongé dans la guerre et devient proche du célèbre commandant, qui voit en elle une aide précieuse pour sensibiliser la communauté internationale à la lutte contre les talibans.
En septembre 2001, Massoud est assassiné, les tours tombent, les talibans sont défaits ; Chekeba entre dans Kaboul libéré et devient la première femme diplomate afghane en poste à Bruxelles.
En 2005, elle est nommée conseillère auprès du vice-président à Kaboul. Puis, en 2007, ministre-conseiller à Paris.
En 2009, après avoir dénoncé la corruption, et lassée de constater qu’aucun changement ne répond à son appel, elle décide de donner sa démission »
www.livre.fnac.com.
Le point de vue de Patryck Froissart
Titre: L'insolente de Kaboul
Auteur: Chékéba Hachémi
Editeur: Anne Carrière 2011
ISBN: 978-2-8433-7570-5
278 pages
« Récit autobiographique d'une Afghane devenue française qui se bat depuis toujours pour son pays en général et pour l'amélioration de la condition des femmes en particulier.
L'histoire commence lorsque Chébéka, tout juste âgée de huit ans, quitte clandestinement Kaboul vers le Pakistan, d'abord avec sa mère puis seule, avec un passeur et un groupuscule de kaboulis fuyant l'occupation soviétique.
Dès le départ le lecteur est pris dans les péripéties d'une vie qui ne va plus cesser, particulièrement dès que la jeune fille devient femme, de se dérouler à un rythme haletant, dans une succession de voyages entre la France et l'Afghanistan, dans une série étourdissante d'actes militants, dans un réseau impressionnant que Chébéka tisse patiemment, infatigablement, et qui la met en relation intime avec les plus célèbres commandants afghans (dont Massoud) et des personnalités politiques françaises, afghanes, belges, européennes de premier plan.
Le style est alerte, sans fioritures: le romanesque, la poésie n'ont pas leur place ici. Le réalisme est de mise, parfois terrible, souvent sordide, fréquemment exaltant. La rapidité narrative reflète l'allure trépidante de Chébéka dans la course en avant qu'elle mène pour essayer d'inverser, de contrarier, ou d'accélérer le cours de l'histoire d'un pays où tout va, elle finit par le constater un tant soit peu désabusée, de mal en pis.
Même si son combat, quotidien, épuisant se heurte jour après jour à des obstacles toujours renouvelés, même s'il semble aboutir à un triste échec, Chébéka Hachémi, indéfectiblement attachée par l'ombilic à son pays d'origine, viscéralement proche de ses compatriotes humiliées et persécutées, reste, à l'heure où paraît ce livre, engagée dans une action individuelle et collective qui force l'admiration.
Lecture incontournable!
Patryck Froissart
Saint-Paul, le 12 janvier 2011, www.critiqueslibres.com
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