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ZOULEIKHA OUVRE LES YEUX, roman de Gouzel IAKHINA,2017, 456 pages, ****
19/11/2017 17:08
IAKHINA Gouzel
ZOULEIKHA OUVRE LES YEUX, 2017, 454 pages,
L'aventure de ZOULEIKHA se passe en 1930 au TATARSTAN, en RUSSIE. Elle est d'origine Tatar et parle à peine le Russe qui est langue du dominant à l'époque de STALINE.
On entre de plein pied dans une autre époque, une autre culture, un autre monde. Nous allons revivre l'évolution d'une société naissante, la SIBÉRIE, L'HISTOIRE ANCIENNE DE LA SIBÉRIE SOVIÉTIQUE NORDIQUE.
SIMROUK, dans la taïga, est une colonie de travail pour les indésirables au régime soviétique.
Dès le début du roman nous adoptons le personnage effacé de Zouleikha qui est soumise à son mari, à sa belle-mère, au mode de vie russe. Zouleikha est une survivante. Elle sert tout le monde mais elle apprend à tout faire, la survie fait partie de sa vie en tant que personne effacée. Elle obéit aux règles.
Un grand roman, un auteur à découvrir pour son écriture et le contenu de ce roman.
« Un roman qui va droit au cœur. »
« Une grande langue russe, accueillante aux misères de l'homme et faisant germer son espoir... »
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresenetete.vip-blog.com
« ZOULEIKHA ouvre les yeux . Il fait noir comme au fond de la cave à provisions. Derrière le rideau fin, les oies soupirent dans leur sommeil. »
« La Goule, la vieille mère de cent ans.Tu dors dans le traîneau, tu dors à la maison. Maman a raison : tu n'es qu'une paresseuse. Zouleikha se lève d'un bond. »
« Les habits de la Goule, posés soigneusement dans un ordre très strict, prennent tout le banc—d'un et mur à l'autre. »
« La GOULE. Si quelqu'un s'était permis ça avec moi, je l'aurais tué. À Zouleikha. Toi tu ne vis pas. C'est pour ça que je n'ai pas pitié de toi. »
« Quand elle accomplit le devoir conjugal, Zouleikha se compare à une baratte. »
« Du régime d'escorte des anciens Koulaks, criminels et autres éléments antisoviétiques vers la Sibérie...et vous citoyens du passé, dans une nouvelle vie. »
« .. une vie difficile, pleine de privations et d'épreuves, mais aussi de travail honnête pour le bien de notre patrie bien-aimée. Vous partez pour vous libérer du carcan de l'ancien monde. »
« En trois mois, les pertes se montent à plus de cinquante personnes.Ils seraient arrivés plus vite à pied.
En six mois de voyage seulement, les pertes s'élèvent à 398 unités. Sans compter les évadés, bien entendu. »
« ZOULEIKHA . De manière générale, elle était fatiguée de vivre. »
« ...les parasites sont des ulcères dans le groupe social. »
Pour en savoir davantage :
Résumé :
« Nous sommes au Tatarstan, au cœur de la Russie, dans les années 30. A quinze ans, Zouleikha a été mariée à un homme bien plus âgé qu'elle. Ils ont eu quatre filles mais toutes sont mortes en bas âge. Pour son mari et sa belle-mère presque centenaire, très autoritaire, Zouleikha n'est bonne qu'à travailler. Un nouveau malheur arrive : pendant la dékoulakisation menée par Staline, le mari se fait assassiner et sa famille est expropriée. Zouleikha est déportée en Sibérie, qu'elle atteindra après un voyage en train de plusieurs mois. En chemin, elle découvre qu'elle est enceinte. Avec ses compagnons d'exil, paysans et intellectuels, chrétiens, musulmans ou athées, elle participe à l'établissement d'une colonie sur la rivière Angara, loin de toute civilisation : c'est là qu'elle donnera naissance à son fils et trouvera l'amour. Mais son éducation et ses valeurs musulmans l'empêcheront longtemps de reconnaître cet amour, et de commencer une nouvelle vie. » LES ÉDITEURS
Un lecteur :
« Nous sommes au Tatarstan, en 1930, dans un bled, où une jeune femme mariée,est domestique et bête de somme au service d'un mari beaucoup plus âgé......et de la belle-mère. Dés les premières pages on tombe sous le charme de Zoulheikha, Yeux verts, ce petit bout de femme soumise sans aucun autre choix, peu éduquée mais si sensible, si délicate, qui mise à part sa religion musulmane est profondément attachée aux croyances païennes héritées de sa mère.("Ce n'est pas facile de contenter un esprit.....L'esprit de l'étable aime le pain et les biscuits, l'esprit du portail, la coquille d'oeuf écrasée. L'esprit de la lisière, lui, aime les douceurs. Zouleikha tient cela de sa mère."). de minutieuses descriptions de la préparation de la bania ( le bain dont la salle est en dehors de l'isba ), de la belle-mère qu'on prépare au bain et du rituel de bain achèvent le charme de cette introduction à un livre qui nous promet une aventure longue et douloureuse, suite à un rêve prémonitoire, dans une Russie en pleine ébullition, où sévit la dékoulakisation ( terrible !) menée par Staline.
Qui est qui ? Aujourd'hui bourreau, demain victime (président de soviet finit sa vie en exilé / il peignait des affiches révolutionnaires, et il se retrouve en Sibérie...), ou le contraire (!), un système sans lois, sans repères, à la merci d'un seul homme qui s'appuie sur des dogmes incohérents, une idéologie factice. Passage d'un état d'injustice à un autre encore pire....qui va entraîner la misère et la mort de milliers de personnes.
Un texte trés fort, superbement écrit et traduit, et comme le dit l'écrivaine Lioudmila Oulitskaïa, " qui nous va droit au coeur". Elle nous fait sentir la nature, le froid, le silence, la désolation, la honte, la misère, le désire, l'amour ( qu'elle dénomme "le miel", magnifique !)........au tréfonds de notre être. La richesse des images ( l'écrivaine a fait une école de cinéma ), des descriptions et la poésie et la beauté qui s'en dégagent renforcent la puissance du texte tout en adoucissant le côté dramatique des événements.
Encore une fois vous serez révolté par la misère, l'injustice, la violence et la tyrannie qu'exercent les hommes sur leurs semblables dés que l'occasion s'y présente, utilisant n'importe quelle faux alibis; et aussi émerveillé par tout ce que l'homme est capable de faire dans les pires situations de dénuement et de désespoir. Mais ce livre est avant tout une magnifique histoire, celle d'un personnage unique, inspiré de la grand-mère de l'écrivaine, "une poule mouillée" qui deviendra une femme forte au contrôle de son destin, destin d'une miraculée dans les tréfonds de la taïga.
J'ai adoré Zouleikha, et son histoire de femme, "élément antisoviétique", au sein de la terrible Histoire de la Russie de Staline ( " le sage homme moustachue" de la photo ) m'a bouleversée.
Définitivement un coup de coeur ! »
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".........Zouleikha ouvre les yeux. Dans la brume rosée de l'aube.....une grande mouette à la poitrine blanche, posée sur le bastingage, la regarde fixement de ses yeux brillants aux reflets d'ambre."
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AZAMI, roman de Aki SHIMAZAKI, 2014, 130 pages, ****
11/01/2018 12:43
SHIMAZAKI Aki
AZAMI, roman, 2014, 129 pages, ****
Un beau roman d'un tendre amour japonais. La lecture est douce et apaisante. Rien n'est compliqué, tout est simple. Les personnages nous décrivent bien la vie à la Japonaise avec une influence marquée de la culture américaine.
AZAMI est le nom de la fleur du chardon. AZAMI, c'est l'indépendance, ne me touche pas, mais aussi la Vengeance.La bardane signifie : ne me tourmente pas, c'est aussi une chanson.
« Je m'appelle AZAMI. Je suis la fleur qui berce la nuit.Pleure, pleure dans mes bras. L'aube est encore loin. «
AZAMI et bardane sont deux fleurs semblables.
Gilles LAGROIS, Auclair
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« Ce matin j'ai interviewé M.L. Pour le présenter aux lecteurs : il tiendra dorénavant une rubrique de conseils de vie dans notre revue. »
« Mais honnêtement, je suis las de ces « services sexuels aux fûzoku-ten tels que des pink-salon et des video-box, Ils me donnent de plus en plus un sentimment de vide. Nous sommes encore trop jeunes pour être sexless. »
« ATSUKO vient d'avoir trente-quatre ans , et moi, j'en aurai bientôt trente-six. MITSUO »
« MITSUKO. Ta beauté et ton apparence mystérieuse. Tu es toujours attirante. Le contraste entre son visage maquillé et démaquillé me trou1ble. »
« Son image sensuelle revient constamment dans ma tête. »
« La curiosité tue le chat. »
« La vie parfaite parfaite n'existe nulle part. Sois content de ce que tu as. D'abord de ton nom reçu à la naissance. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Mitsuo Kawano est étonné quand il croise par hasard un ancien copain d'école devenu président d'une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l'invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne camarade de classe, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse. Mitsuo est un homme satisfait, un père de famille attentionné, et il a un bon métier. Certes, son mariage est désormais sexless, mais il se contente de soulager ses besoins dans les salons érotiques. Revoir Mitsuko, son premier amour, le poussera à revisiter ses années de jeunesse et ses rêves d'alors.
Avec ce premier roman d'un nouveau cycle, Aki Shimazaki place sans pitié ses personnages au carrefour de leur vie, là où des choix importants s'imposent, là aussi où se multiplient les inconnus et les possibles. »
UNE LECTRICE :
« Je retiens d'« Azami » une grande délicatesse, car il s‘agit de l'un de ces ouvrages empreints de sensibilité, qui racontent une histoire à petits traits, sans grands effets mais qui produisent pourtant de jolies émotions, alors qu'ils sont tout en retenue (le propre de la majorité de la littérature japonaise en somme, je le reconnais).
Dans « Azami », Mitsuo Kawano, le narrateur, croise Gorô Kida, un ancien camarade d'école primaire, qui l'invite à boire dans un bar à entraîneuses select. Il a la surprise d'y reconnaître Mitsuko, une autre camarade de primaire, qui fut son premier amour.
Dès lors, cet homme marié, qui n'est pas malheureux en couple bien qu'il n'ait plus de rapports intimes avec sa femme, qui satisfait ses pulsions dans des « pink salons » mais qui n'avait pourtant jamais désiré prendre une maîtresse, n'a plus qu'une seule obsession : entrer en contact avec Mitsuko.
En effet, outre les évidents points communs qu'ils partagent, celle-ci semble concentrer par son existence tous les désirs et les rêves de jeunesse de Mitsuo qu'il n'a pas réalisés, sa vie ayant évolué différemment de ce qu'il imaginait enfant. Sa vie professionnelle, rédacteur pour un magasine culturel, lui plaît, mais il aspire, sans réussir à se lancer, à fonder une revue d'histoire locale.
Il parviendra à revoir Mitsuko, et naîtra rapidement entre eux deux une relation adultère, rendue possible par les fréquentes absences de la femme de Mitsuo, qui souhaite développer une entreprise d'agriculture biologique à la campagne, dans la maison qu'elle a héritée de ses parents.
Jusqu'au jour où cette relation sera sue de son entreprise et de sa femme, l'obligeant à faire un choix douloureux…
C'est le premier ouvrage que je lis de cet auteur, qui a déjà deux pentalogies à son actif. « Azami » est le premier d'une nouvelle série, ce qui se sent car l'histoire ne se termine pas abruptement. Je guetterai la suite car je suis curieuse de savoir si ce que j'imagine va se réaliser !
En attendant, je vous conseille la lecture d'« Azami » pour le moment de douceur qu'il apporte (bien que bref, le roman ne faisant que 130 pages). « www.babelio.com
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L'ENFANT ÉLU, de Galsan TSCHINAG , 2004, 312 pages, ****
09/03/2018 13:37
TSCHINAG Galsan
L'ENFANT ÉLU, 2004, 312 pages, ****
Récit historique du milieu du XV111siècle, dans le Haut-Altaï. La république de l'Altaï (en russe : РеÑпуÌблика ÐлтаÌй, Respoublika Altaï) est un sujet de la fédération de Russie (une république).
La république de l'Altaï est un territoire montagneux aux paysages pittoresques, une sorte de « Tibet russe » situé au centre de l'Eurasie à la jonction de différents États, écosystèmes et cultures. La capitale de la république est Gorno-Altaïsk, elle se trouve à environ 100 km au sud de Biïsk sur le Transsibérien.C’est l’ancien Haut-Altaï.
À cette époque le Haut-Altaï était sous la domination de l' EMPIRE DU MILIEU, la CHINE et était ce qu'on nomme des nos jours , la MONGOLIE.
Ce récit relate le destin du peuple de TOUVAS dans une écriture poétique et sage de la vie chamanique de ce peuple. Il nous raconte la lutte d'un peuple pour sa survie, ses traditions, ses croyances et surtout sa culture ancestrale et spirituelle.On y retrouve l'enseignement chinois de CONFICIUS.
Le peuple TOVAS est un peuple oppressé de part et d'autre par la RUSSIE et la CHINE, dit l' EMPIRE DU MILIEU au pouvoir suprême qui impose leurs rites religieux, leur langue, exerce le pouvoir sur le territoire et exerce le contrôle sur la population.
C'est l'histoire du petit peuple de TOUVAS qui refuse de se soumettre à l' EMPIRE DU MILIEU quitte à en payer le prix. Un peuple qui dut apprendre à se prendre en main et à se défendre tout en étant ignorant de l'art de la guerre et des armes de combat.
Un récit historique digne de la résistance humaine et de sa détermination à sa survie culturelle.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter.
« Nous autres, êtres humains, ne devons jamais oublier que nous avons les mêmes cœurs craintifs et les mêmes larmes salées, quelle que soit notre origine. »
«Son père. Si tu te crois pauvre, commence par déménager. »
« En vérité, nous sommes des guerriers au service de notre pauvre petit bout de terre, qui luttons contre de grandes puissances étrangères. »
« Ceux-ci n'agissent qu'en vertu de la loi qui gouverne notre monde : SEULE LA FORCE DÉCIDE. »
« Du grain de sable à la pierre, L'ALTAÏ et ses montagnes, ses steppes, ses forêts, ses lacs et ses rivières, figés sous le bouclier hivernal que formaient la glace et la neige. »
« Les habitants du corps conquis : l'esprit et l'âme, la chaleur et la lumière. »
« Elle s'occupait de l'enfant, ou plutôt : il s'était emparé d'elle. »
« Le courage de l'être humain se mesure d'abord à sa conception de la vérité. »
/Tout le monde sert, Tu sers le chef, le chef set la tribu et je sers le Ciel bleu. »
« Seulement, ceux qui étaient en mesure de lire ces choses et bien d'autres encore ne s'appelaient plus des savants mais des oracles. »
« Lire et écrire.L'étranger.Il transformait un son en une image—oui grande était sa puissance.Et cet homme sans pareil, courageux et généreux...se donnait le nom de lama, et même de lama itinérant. »
« Nous devons trouver un chemin qui mène au savoir. Mais il nous faut en tu cas des maîtres de la lecture,de l'écriture et de la langue. »
« Regarder, écouter et se taire.voilà la meilleure et la seule chose à faire. »
« C'est pour nous qui sommes les élus du Ciel un devoir sacré de que d'apporter la lumière où règne l'obscurité, la richesse ou règne la pauvreté. »
RÉSUMÉ, ÉDITEUR
« Au milieu du XVIIIe siècle, dans le Haut-Altaï, Hynndynn est recueilli à sa naissance par une famille nomade. Des étrangers de passage, des Mandchous, se faisant passer pour des envoyés du Ciel, prédisent que cet enfant aura un destin particulier. Sept ans plus tard, Hynndynn disparaît…
Elevé en Chine, destiné à être l’instrument de l’annexion des territoires mongols, le jeune homme revient, est reconnu et accueilli chez lui comme l’enfant élu par le destin. Le jeune Prince ayant retrouvé ses origines et faisant preuve d’une remarquable habileté politique va devenir le chef de la résistance à l’invasion chinoise. Il fédère les tribus, crée un contre-pouvoir religieux à l’invasion bouddhiste, connaît un grand amour et séduit tous les lecteurs.
Galsan Tschinag écrit un roman plein de vie et de finesse, avec des personnages attachants qui nous font pénétrer dans des psychologies et des analyses du monde déroutantes et justes. Il nous raconte aussi la lutte d’un peuple pour ses traditions et sa survie. »
UNE LECTRICE;
La vie de transhumance d'un peuple de Mongolie, racontée par un petit garçon. Le regard de l'enfant plein de poésie, d'émerveillement, mais aussi de questionnement face aux adultes qui l'entoure, à la dureté de la vie de labeur des peuples qui disparaissent petit à petit avec le "progrès".
Un regard chargé d'amour immodéré pour sa grand-mère, magnifique !
Regards d'un enfant d'une sensibilité à fleur de peau.
Puis , ce cri d'amour, de colère, d'incompréhension, d'injustice face aux chagrins qui déferlent sur sa jeune vie .
Des mots tellement justes pour décrire la fin de l'innocence, la fin de cet état de grâce qu'est l'enfance «
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L'ÎLE DU POINT NÉMO, roman de Jean-Marie Blas DE ROBLÈS, 2014, 457 pages, ****
24/03/2018 15:11
BLAS DE ROBLES Jean-Marie
L'ÎLE DU POINT NÉMO, roman, 2014, 457 pages, ****
Un grand roman d'aventure. Le roman d'une aventure sans fin qui nous entraîne dans les grands pays de ce monde, en compagnie de grands auteurs, de personnages connus, d'une culture fulgurante.
« À cet égard comme à tant d'autres, l' ÎLE DU POINT NÉMO, est un chef d'oeuvre. Les éditeurs
Un auteur d'une imagination très fertile, abondante. Tout est surdimensionné comme sorti d'un rêve pêle-mêle, de réalités d'un passé littéraire lointain, connu. Un monde rempli de surprises tant humaines que géographiques. Un long moment de plaisir, un dessert de mots que l'on déguste.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter
« Il n'empêche que votre île existe, même invisible »
« Il n'y a que des rêveurs ou des fous pour emprunter une route si excentrée et ceux-là seront toujours les bienvenus. »
Les Puissances n'ont besoin d'aucune justification, elles règnent et s'empressent de le rappeler à ceux qui montrent la moindre tendance à l'oublier. »
« Il vaut mieux mourir en essayant de changer le monde, plutôt que de vieillir en le regardant agoniser. »
« John Shylock HOLMES, bien qu'il portât le nom de l'illustre détective, il n'avait hérité de cette lignée qu'un humour douteux et un sens aigu de l'expertise … il faut en convenir, une allure un tant soit peu grotesque, »
« GRIMOD, il les dépassait tous de deux têtes. Un beau gaillard. »
« La belle, la douce CHARLOTTE DUFRÈNE. »
« Un peuple ne possède pas plus un autre peuple qu'un homme ne possède un autre homme. Aucune nation n'a le droit de poser son ongle sur une autre, pas plus l'Espagne sur Cuba que l'Angleterre sur Gibraltar.»
/Le paysage aussi était une chose mentale./
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Découvrez une usine de cigares dans le Périgord noir, embarquez à bord du Transsibérien, grimpez dans un dirigeable, poursuivez votre périple en sous-marin à la recherche du diamant volé de Lady MacRae. Et croisez au fil des pages un dandy opiomane, l'ignoble monsieur Wang, une épouse nymphomane et frustrée, l'insaisissable Enjambeur Nô. Quelle folle imagination a pu faire naître un tel roman ? »
«C'est étrange la manière dont l'imagination fonctionne, et comme elle s'apparente au rêve.»
Prix Libr'à Nous
Prix du meilleur roman des lecteurs de POINTS - Sélection 2017
UNE LECTRICE :
Ici, il est question :
d'une bataille entre Alexandre le Grand et Darius,
d'un dandy opiomane,
d'une gouvernante bien sous tous rapports, mais qu'il ne faut pas chercher,
d'un certain John Shylock Holmes,
d'un majordome noir au front balafré,
de trois pieds coupés chaussés de baskets,
d'un nombre restreint d'unijambistes,
du diamant volé de Lady MacRae,
de B@bil Books, l'entreprise de Monsieur Wang,
d'une jeune fille endormie depuis plus de dix ans,
de fiacres et de tablettes tactiles,
d'un mari qui bande mou, au grand désespoir de son épouse un brin nymphomane,
de la lecture à voix haute dans les fabriques de cigares,
d'un homme enfermé dans un sous-sol, avec son épouse endormie, des livres et des journaux,
d'une femme qui a jadis peut-être été un homme,
d'un jeune hacker qui milite pour la liberté des livres et des histoires,
des amours platoniques entre le susdit et sa jolie compagne de travail,
d'un voyage à bord de l'Orient-Express,
d'un voyage en dirigeable,
d'un voyage en bateau,
d'un voyage en sous-marin, commodément appelé Nautilus,
d'un criminel surnommé l'Enjambeur Nô,
d'un pigeon de concours nommé Free Legs Diamond,
de plusieurs monstres marins, dont un certain Cthulhu,
d'une île qui dérive
et de bien d'autres curiosités, personnages et péripéties. On ne va pas tout vous raconter !
Si cela n'était pas encore tout à fait évident, ce roman est impossible à résumer tant les événements s'enchaînent sans cesse autour de personnages et au sein de récits divers. le lecteur est invité à suivre trois histoires qui se répondent à différents niveaux et l'on se demande bien quel récit nourrit l'autre. « Tout livre est l'anagramme d'un autre. Peut-être même de plusieurs. Il n'appartient qu'au lexique d'être celui de tous les autres. » (p. 453) Allons plus loin et rappelons l'osmose essentielle entre réalité et fiction : « Il n'y a pas de réalité qui ne s'enracine dans une fiction préalable. » (p. 409)
L'île du point Némo, ce n'est qu'une expression de la réalité passée à la moulinette de l'imagination. Un mot sur ce fameux point Némo qui va susciter tant d'interrogations, de recherches et de frissons (Oui, ça en rappelle un autre…) : « C'est le joli nom donné par les scientifiques au pôle maritime d'inaccessibilité, l'endroit de l'océan de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. » (p. 262) Voilà une définition qui colle assez bien avec la création : quel auteur n'a jamais rêvé de produire un texte à nul autre pareil, un texte qui explorerait un pan narratif encore vierge de toute écriture ?
Le récit principal (appelons-le ainsi par commodité) offre une congruence étonnante et réussie entre une atmosphère victorienne et une technologie estampillée 21e siècle, du steampunk à son meilleur ! Au fil du roman, on visite un cabinet de curiosité qui n'en finit pas de faire s'écarquiller les yeux qui ont été ceux d'une enfant émerveillée (Oui, c'est moi, évidemment.) par les romans de Jules Verne, de Sir Conan Doyle ou de Ian Fleming. Car le ton est donné : ce roman est à la fois d'aventure et d'espionnage, mais également policier et d'amour (un peu). C'est aussi une fable écologique et un conte philosophique.
L'île du point Némo, c'est surtout un glorieux palimpseste, celui d'un auteur qui a beaucoup lu et dont l'esprit fourmille de personnages et de situations romanesques. « Que reste-t-il dans nos mémoires, sinon un résumé flou et poussiéreux, de ces livres qui ont bousculé notre existence ? » (p. 46) En secouant le tout, en le saupoudrant d'un brin de folie et en l'arrosant d'une grande rasade de second degré, on obtient un texte qui, s'il est foutraque, polymorphe et labyrinthique, n'est jamais insaisissable ou incompréhensible. Parce que ce qui compte, finalement, c'est le plaisir qu'éprouve tout lecteur quand on lui raconte une bonne histoire. Et celle-ci est bonne, foutrement bonne ! «
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UNE VIE COMME LES AUTRES, roman de Hanya YANAGIHARA, 2018, 812 pages, ****
05/04/2018 14:49
YANAGIHARA Yanya
UNE VIE COMME LES AUTRES, roman, 2018, 812 pages, 5*
Une vie comme les autres, la vie de quatre amis unis et indissociables : la vie de chacun avec ses différences, ses points communs, ses forces,ses faiblesses, ses tourments et accidents de parcours. . Chaque expérience de la vie laisse des marques presque immortelles. Être humain, c'est unique dans tous les cas y, compris sa vie privée, exclusive.
Sur la pochette couverture du livre, on voit le visage crispé d'un homme qui souffre vraiment, dans son être profond, dans ses chairs meurtries. Un homme marqué par sa vie.
Un roman puissant sur l'amitié indéfectible de quatre hommes en contrôle de leur vie et d'une amitié coulée dans le béton.
Un roman de huit cents pages qui en vaut deux pour la qualité de son écriture et de son sujet poignant, un drame humain qui est parfois amitié, parfois amour.
Nous ne pouvons vivre sans l'un et sans l'autre.À chacun de faire ses choix et même de vivre les deux en toute harmonie. L'homme ne peut vivre sans amour.
Un roman de compréhension, d'amitié, d'humanité. Un roman remarquable, touchant mais également un drame profond et psychologique, voire de santé mentale dans le personnage meurtri de JUDE.
Gilles LAGROIS, Auclair
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« Tous. MALCOM avec ses maisons, WILLEM avec ses petites amies, JB avec ses peintures, lui JUDE avec ses lames de rasoir. »
« Une relation ne te procure jamais tout. Le reste tu dois le chercher ailleurs. C'est ça, la vraie vie. Tu choisis trois de ces qualités. Peut-être quatre si tu es chanceux. »
« JUDE.WILLEM. La personne qu'il aimait était malade et le serait toujours...mais qu'il aille moins mal. »
« Alors cela signifiait que la détermination de continuer à vivre n'était pas une question de choix, mais plutôt un trait de l'évolution? La nécessité de vivre pour les autres. Il le leur devait. Il avait enfin fini par découvrir la satisfaction, la joie, même. »
« Ne pas avoir de relations sexuelles : c'était l'un des meilleurs aspects de l'âge adulte. »
JUDE. 11 ans. » Quelque chose dans la chute, la nouveauté de la douleur avaient été réparateurs.C'est une souffrance honnête, sans honte, sans faute ou immondice, une sensation qu'il n'avait pas éprouvée depuis des années..il s'imaginait qu,il se libérait de tous les morceaux de saleté...tous les souvenirs des années passes..il se punissait pour ses actes...il se sentait mieux. Les clients n'aiment pa que tu sois couverts de bleus. »
« L'ambition et l'athéisme : »L'ambition est ma seule religion », lui avait déclaré JB. Il n'y avait qu'ici que l'on se sentait obligé d'être animé d,une rage de réussite, et rien de moins; il n'y avait qu'ici que l'on devait s'excuser de croire en autre chose que soi-même. »
« L'identité raciale de MALCOM , une préoccupation embarrassante et dépassée. À son âge, seules les prouesses sexuelles, la réussite et l'argent constituaient les aspects véritablement constitutifs de l'identité d'une personne. »
« Les gens voulaient en savoir tant, réclamant tant de réponses. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Epopée romanesque d'une incroyable intensité, chronique poignante de l'amitié masculine contemporaine, Une vie comme les autres interroge de manière saisissante nos dispositions à l'empathie et l'endurance de chacun à la souffrance, la sienne propre comme celle d'autrui. On y suit sur quelques dizaines d'années quatre amis de fac venus conquérir New York. Willem, l'acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l'artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu'il peut être cruel, Malcolm, l'architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais, et surtout Jude, le plus mystérieux d'entre eux.
Au fil des années, il s'affirme comme le soleil noir de leur quatuor, celui autour duquel les relations s'approfondissent et se compliquent, cependant que leurs vies professionnelles et sociales prennent de l'ampleur.
Révélant ici son immense talent de styliste Hanya Yanagihara redonne, avec ce texte, un souffle inattendu au grand roman épique américain. » Les éditeurs
UN LECTEUR :
« Dans ce roman très sombre on suit le parcours de quatre amis sur plusieurs décennies. Chacun de ces garçons ayant fait de brillantes études, ils excellent dans leur domaine, qu'il soient artistes, avocat ou architecte, et évoluent dans le monde new-yorkais.
Le livre se construit autour du personnage énigmatique et solaire de Jude.
On sait qu'il souffre, on se doute de la nature de ses blessures, on voudrait comprendre.
L'auteure ne nous épargne en rien les détails lorsque l'enfance puis l'adolescence de Jude nous apparaissent sous la forme de bribes de souvenirs, dans toute leur noirceur.
Jude exerce une fascination, un émerveillement, un trouble, sur le groupe. Il l'exerce aussi sur le lecteur. Comme un magicien, habile dans l'art ne pas dévoiler toutes ses blessures, il s'immisce dans nos pensées, il y plante des images, des cauchemars, et si peu d'espoir. Il oscille entre la peur et la haine de soi, sans jamais oser espérer le bonheur.
Une histoire où tout est extrême — trop d'horreur, trop d'amitié, trop d'amour, trop de talents — . Des personnages bons (avec quelques failles pour .JB., mais si peu), d'autres horribles. Comme dans un conte de fées de noir vêtu jusqu'à la fin.
Cette histoire a cependant l'intérêt de nous embarquer au cœur des hommes, au plus profond de ce qu'ils sont capables d'accomplir, en bien comme en mal. Et aussi de se construire sur un schéma différent de ce qu'on attendrait de la vie de ces hommes au fil du temps. Ce sont toujours de grands garçons , des "Peter Pan", qui ont su sauvegarder leur belle histoire d'amitié, tout au long de leur vie. Ils s'épanouissent différemment de la norme.
Le cas de Jude est à part. C'est un adulte enfermé à jamais dans l'enfer de son passé. Et tout au long des pages, on le voit toujours comme un enfant blessé, qui ne sait pas recevoir, ni se voir tel qu'il est.
Un roman qui souffre de longueurs, de répétitions de scènes trop ciselées, trop précises. On a l'impression d'être dans un labyrinthe où toutes les portes ne mèneront de toute façon à aucune issue positive, quoiqu'il se passe. Un labyrinthe de l'enfer.
Au final que peut-on retenir de cet intense roman noir ?
Une histoire émouvante où l'essentiel de la narration traite des traumatismes de l'enfance. Leurs impacts sur la vie sont- ils réparables, quand ils sont si profonds ?
Il aborde aussi d'autres thèmes, sur la famille, la vieillesse, l'homosexualité, l'addiction.
D'autres questions aussi :
Jusqu'où l'homme peut-il aller dans sa cruauté, dans sa capacité à supporter la douleur et la solitude, à souffrir de l'abandon, à comprendre l'autre, à partager, à donner ?
Est-il encore humain quand il se montre parfois si cruel ?
C'est un roman sur la vie et les hommes, où chacun voudrait une vie comme les autres, humaine, avec ses instants de bonheur. Bonheur qu'on ne sait pas toujours expliquer.
C'est un roman perturbant, angoissant. Les faits paraissent exagérés car ils sont insupportables, mais la vie nous démontre parfois que l'homme est cruel, et que peut-être nous sommes trop naïfs. «
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