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NU DANS LE JARDIN D'ÉDEN, de Harry CREWS, 2013, 235 pages
09/02/2017 17:48
CREWS Harry
NU DANS LE JARDIN D'EDEN, Sonatine, 2013, 235 pages
Un récit, un conte contemporain pour adultes se déroulant en Amérique.Une écriture ferme mais douce.
Un conte qui nous fait connaître des êtres hors norme: un homme obèse, un jeune homme nain qui rêve d'être écuyer, une jeune femme en recherche d'amour mais obstinément vierge.
Un livre distingué, marquant, un auteur à découvrir dans un style d'écriture spontané, ignoré de ses lecteurs de polar.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
"Le rêve de perfection ne mourait pas facilement."
"Le monde tue ce qui est parfait."
FATMAN.285 kilos. L'homme n'était sûrement pas destiné à durer autant."
"Son coeur chantait d'un bonheur qu'il n'avait plus ressenti depuis des années. L'usine était en vie."
FRECKS. Coureur. "Je voudrais être amateur professionnel ou professionnel amateur. Le genre qui court aux Jeux Olympiques."
"Dans un bungalow perché sur le versant dénudé de la Montagne de Phosphate, JESTER s'était endormi sur sa selle. Entre les jambes de sa mulâtre, il rêvait du derby du Kentucky."
"JESTER, 1m.22"
FATMAN...éveillé toute la nuit dans une stupeur alcoolique. Il avait bu 48 canettes de Métrécal, 2200 cl, 10 800 calories dans une seule nuit."
DOLLY."Elle était la chose qui n'était jamais satisfaite dans l'âme des hommes, la bête dans la jungle de chaque mâle. Tous les hommes voulaient la posséder, mais aucun ne voulait la garder."
DOLLY. "Elle était équipée pour la guerre mais n'avait pas même livré une seule bataille.Son hymen--son atout bien enfouie--épaisissait."
"...là où personne n'était vierge parce que personne n'avait de raison de le rester."
"Il y avait l'amour. Et ça c'était ce qu'il y avait de plus différent."
Pour en savoir davantage:
"Résumé :
Garden Hills a connu des jours heureux. À l’époque où Jack O’Boylan, un magnat de l’industrie, a fait construire le village au fond d’une mine de phosphate qu’il a découverte et exploitée. Travail assuré, salaire, sécurité. Puis, les hommes de Jack ont quitté la place. Le créateur a abandonné sa création, la mine a fermé, les habitants ont déserté le village.
Seules une douzaine de familles ont résisté, constituant une véritable cour des miracles qui vit aujourd’hui encore dans l’espoir du retour de Jack O’Boylan. Le village pourrait néanmoins renaître seul de ses cendres grâce à Fat Man, qui a hérité de son père, propriétaire des terrains avant la construction de la mine, une véritable fortune. Mais personne n’attend plus rien de lui : Fat Man est un obèse qui passe son temps reclus dans sa maison à ingérer d’énormes quantités de nourriture en ignorant le monde extérieur.
Reste Dolly, une ancienne reine de beauté, dont le souhait le plus ardent est de convertir Garden Hills à la modernité, c’est-à-dire au tourisme et à la débauche. Rapports de force, manigances amoureuses et sexuelles, trahisons et machinations : Dolly ne lésinera sur rien pour abattre les vieilles idoles et mener son projet à bien.
Quelque part entre Samuel Beckett et Jim Thompson, Harry Crews nous offre avec l’histoire de ces marginaux perdus dans une ville fantôme une interprétation saisissante de la Chute originelle. On trouve dans ce roman, le deuxième de l’écrivain, publié aux États-Unis en 1969 et jusqu’ici inédit en France, la noirceur, l’humour et la compassion qui ont fait le succès de Body, Car ou encore La Foire aux serpents."LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE:
"De Garden Hills, il ne reste rien ou presque.
Un beau jour, l'usine a fermé, les habitants sont partis.
Seuls quelques paumés à la poursuite de leurs chimères, sont toujours là, accrochés à leur territoire avec la rage de vaincre la noirceur de leur quotidien.
Ils espèrent le retour de Jack O'Boylan, , persuadés que celui grâce à qui le bout du bout du monde est devenu la plus grande mine de phosphate du pays ne peut les avoir abandonnés.
Toute la force de ce roman réside dans l'éventail de personnages qui nous est proposé.
Comme dans toute communauté, il y a le notable, Fat Man, dont le père était autrefois le propriétaire des terres sur lesquelles a été creusée la mine, il s'est vu offrir par le magnat en partance, les titres de propriété sur l'exploitation.
A la tête d'une petite fortune léguée par son père, il vit à l'écart, dans une grande demeure. Personnage atypique de 285 kg pour 1,65m il passe ses journées à ingurgiter d'énormes quantités de boissons et de nourriture.
Il est assisté dans sa vie quotidienne par Jester, qui a perdu dans un accident son cheval en même temps que ses rêves de jockey.
Et puis il y a Dolly, superbe créature, ancienne reine de beauté de retour de New-York, elle a bien envie de redonner vie au site en le transformant en lieu de plaisir pour les touristes.
Par-dessus tout ce petit monde, il y a l'ombre de Jack O'Boyal, celui par qui tout a commencé, une sorte d'Arlésienne, on en parle tout le temps mais il n'apparait jamais.
« Nu dans le jardin d'Eden » est un roman noir qui se savoure avec bonheur, qui ne laisse aucune place à l'ennui.
Un bon moment de lecture." www.babelio.com
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LE ROUGE VIF DE LA RHUBARBE, roman de Audur Ava ÒLAFSDOTTIR, 2016, 255 pages
10/02/2017 17:25
OLAFSDOTIR Audur Ava
LE ROUGE VIF DE LA RHUBARBE, roman, 2016, 155 pages
Roman du genre tendre, lent aux personnages attachants. Une écriture poétique,touchante, sensible. Une lecture paisible d'une écriture réconfortante, spontanée aux mots parfois magiques. Une vie simple sans embûches d'une jeune fille née infirme, aux jambes invalides.Un roman qui se lit comme des confidences.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Du rivage, on ne voit plus la maison rose saumon et nul n'imagine où elle se trouve..."
"AGUSTINA veut justement profiter de l'occasion pour causer un peu avec le Tout-Puissant à travers les gros nuages. Seule à Seul."
"VERMUNDUR a son atelier au sous-sol. Il répare tout ce qui tombe en panne pour les épouses des marins partis au loin..."
"La rhubarbe de 60 cm en août. Une hauteur suffisante pour dissimuler deux corps nus étendus de tout leur long."
"C'est sage d'économiser les mots. Beaucoup gagneraient à fermer leurs oreilles aux bavardages pour mieux se servir de leurs yeux."
"Ta mère. C'en était un, à sa façon, d'oiseau migrateur,C'était une âme errante."
"Une montagne peut en cacher une autre."
"Le seul vrai voyage consiste à surmonter ses propres obstacles, à atteindre la cime de sa propre montagne."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"La petite Ágústína, à son habitude, est descendue seule sur la plage à l’aide de ses béquilles et la force de ses bras pour méditer sur l’inconstance de la vie. Il y a longtemps que sa mère, universitaire émérite partie explorer les espèces migratoires aux antipodes, l’a confiée à la bonne Nína, experte en confitures de rhubarbe, boudins au sang de mouton et autres délices. Avec pour père de substitution épisodique Vermandur le bricoleur au grand cœur, celui-là même qui va accoucher en catastrophe la mère célibataire d’Ágústína sur la banquette arrière de sa vieille automobile.
Happée par son monde intérieur, Ágústína fait bonne figure, se mêle volontiers aux activités puériles ou têtues des adultes, subit avec une dignité de chat la promiscuité désobligeante des collégiens, chante d’une voix de séraphin dans un orchestre amateur et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux d’un garçon de son âge. Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l’ascension de la Montagne, l’élévation qui lui donnera assez de cœur au ventre pour accepter sa destinée…"
Un lecteur:
"Conçue dans un champs de rhubarbe, venue au monde sur le siège arrière d'une Moskvitch, Ágústína n'a pas les jambes suffisamment forte pour la soutenir. Pourtant, elle rêve de gravir la montagne qui domine son petit village islandais. 844 mètres qui sembleraient inaccessibles à toute autre que cette adolescente encouragée par l'amour inconditionnelle de Nina qui l'élève comme sa fille depuis que sa mère est partie observer les oiseaux quelque part en Afrique.
Le rouge vif de la rhubarbe ou quand Audur Ava Olafsdottir débutait en écriture... Un premier roman donc mais qui porte en lui toutes les qualités propres à cette auteure : la simplicité des situations, la poésie et la douceur, des personnages un peu décalés et la splendide nature islandaise.
Ágústína, sirène ou ange selon les circonstances, courageuse, rêveuse, lunaire, la bonne Nina, mère de substitution, experte en confiture de rhubarbe, en boudin, en couture, Vermundur, le bricoleur serviable, Salomon, le nouveau venu qui très vite devient un ami de coeur...autant de personnages attachants dans ce village entre mer et montagne, aux plages de sable noir. Les saisons passent, des premiers rayons de soleil aux tempêtes de neige, de la cueillette de la rhubarbe à la fabrication du boudin, rythmées par les lettres d'une mère absente qui court après les oiseaux au sud de la planète...
Une petite pépite que ce premier roman qui invite au rêve et au voyage sur cette terre islandaise douce et violente à la fois. Des couleurs, des sensations, une poésie à découvrir." www.babelio.com
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LE MUSÉE DU SILENCE, roman de Yôko OGAWA, 2003, 317 pages
26/03/2017 17:00
OGAWA Yôko
LE MUSÉE DU SILENCE, ****, Actes sud, 2003, 317 pages
Une auteure qui nous apprécions pour la qualité de son écriture. Une écriture calme, descriptive,lente,sobre presque silencieuse. Dans ce roman on y retrouve un monde de silence, de tolérance, de vie paisible. Ce roman comporte seulement quelques personnages principaux qui nous deviennent rapidement familiers sans connaître leur nom, sans oublier les prédicateurs du silence muets.
Un roman à savourer, une auteure à côtoyer pour la qualité de son écriture.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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MA CLIENTE. LA VIEILLE DAME."Ce n'est pas mon genre de faire ce qui peut l'être par d'autres que moi. Mener les choses rondement, et faire ce que les autres ne font pas...
Ce que je vise, c'est un musée d'une importance dont les blancs-becs comme vous n'ont aucune idée, qui soit indispensable et qu'on ne trouvera nulle part dans le monde.
Ce que je vise, c'est un musée qui transcende l'existence humaine."
LE JARDINIER." Ce serait absurde de penser qu'on pourrait lui plaire."
"Une propriété trop grande, une jeune fille trop jeune, une vieille femme trop vieille."
"Notre musée sera le lieu de repos d'un monde ancien. Un musée d'objets volés, cause de mortalité. Dorénavant votre travail sera de collectionner les objets hérités des défunts."
"Son opinion , c'est que " l'observation commence à partir du moment où l'homme prend conscience de la mauvaise qualité de la précision de son regard".
"C'est le moment où nous nous retrouvions tous les trois, elle, les objets et moi, en relation dans une atmosphère de sympathie."
"Beaucoup de gens meurent l'hiver, ils laissent beaucoup d'objets."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Un jeune muséographe vient d'entrer en fonction dans un manoir aux confins du monde. Sous la direction d'une vieille femme plutôt étrange, il devra recenser, agencer, mettre en scène une véritable collection d'objets, de reliques du quotidien, de vestiges d'une intimité disparue et pourtant soutirée depuis des années aux défunts du village voisin. Car ces objets ont un seul point commun : ils furent tous volés quelques heures après la mort de leur propriétaire...
Empreintes du temps qui passe, variations autour de la mémoire, accumulations, obsessions : la mission de cet homme est complexe car le musée du Silence devra être à la hauteur des souvenirs de la vieille dame."LES ÉDITEURS.
Une lectrice:
" L'histoire est celle d'un jeune muséographe engagé par une vieille dame étrange pour la création d'un musée sur sa propriété, un vieux manoir et ses dépendances. Habite avec la vieille dame, une jeune fille qu'elle appelle sa fille, nommée la jeune fille dans le roman. Sur cette propriété située près d'un petit village, vivent également dans une des annexes, un couple formé par le jardinier et la femme de ménage. le père, le grand-père, l'arrière grand-père, les aïeux du vieux jardinier étaient déjà jardiniers au domaine du manoir. le jeune muséographe travaille à la création du musée avec la jeune fille sous la férule de la vieille femme. C'est une vie en huis clos, les objets qui seront exposés sont parfois bizarres, ils ont été volés aux défunts du village. le voisinage est tout aussi étrange car dans la montagne existe un monastère habité par des prédicateurs qui ont fait voeu de Silence.
Comme dans les romans de Kafka et dans le roman « l'enquêteur » de Philippe Claudel, Yoko Ogawa ne donne aucun nom à ses personnages, c'est par leur fonction qu'elle les cite.
J'aime l'écriture de Yoko Ogawa, les émotions et la poésie qu'elle apporte à ses sujets.À lire!"
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PETITS OISEAUX, roman de Yôko OGAWA, 2014, 268 pages
08/04/2017 21:23
OGAWA Yôko
PETITS OISEAUX, 2014, 268 pages, JAPON
Un roman avec peu d'hommes mais beaucoup d'oiseaux surtout des oiseaux à lunettes,genre fauvette européenne.L'histoire se passe au JAPON.
Un roman paisible, calme, tout en douceur. Pas de drame, pas de violence sinon une mort humaine naturelle.
L'homme aux petits oiseaux est sûrement marginal mais satisfait de sa vie et heureux.Il ne ressent nul besoin de s'éclater, seulement le besoin de savoir, de connaître surtout au sujet des oiseaux. Il vivait avec son frère aîné qui ne parlait pas le langage des autres, il parlait le pawpaw avec son frère et les oiseaux.
Un roman digne du talent de Yôko OGAWA.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Lorsque mourut le monsieur aux petits oiseaux, sa dépouille et ses affaires furent contrairement à l'usage promptement débarrassées. Il vivait seul et son corps avait été découvert plusieurs jours après son décès."
"L'oiseau continua longtemps à chanter. Comme s'il croyait pouvoir ainsi ressusciter le défunt.L'aîné."
"Dans sa manière à travailler, il y avait une rigueur qui dépassait le cadre du bénévolat et l'apparentait à une ascèse."
"Le nom de "monsieur aux petits oiseaux"lui avait été donné par les enfants de maternelle."
"C'était trop triste que le cadet fût le seul à pouvoir accueillir les mots de l'aîné. L'aîné avait treize ans, lui six."
FRÈRE AÎNÉ. "La langue la plus proche finalement n'était-elle pas ...ce langage oublié de tous que représentait le gazouillis des oiseaux."
"Ils vivaient en protégeant leur nid à tous les deux."
"On savait tout de suite quand votre frère arrivait, Parce que les oiseaux chantaient différemment. Plus que d'habitude. de toute leur énergie. Sans épargner leur souffle."
"Son frère n'avait-il pas fait l'amère expérience d'être moqué?"
"L'aîné. En tout cas, il avait peur des enfants.Seuls les oiseaux connaissaient l'itinéraire. Seuls les oiseaux savaient déchiffrer les signes."
"Bien sûr, l'oiseau à lunettes comprenait ces mots en pawpaw. Quand il les entendait, il se rengorgeait."
"La beauté de ce chant le laissait pétrifié de peur. Mais l'oiseau,lui, ne craignait rien."
"C'est un chanteur à faire perdre la tête!"
Pour en savoir davantage:
"Il est le seul à pouvoir apprendre la langue pawpaw afin de communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur qui ne parle que le langage des oiseaux, n’emploie que ces mots flûtés oubliés depuis longtemps par les humains.
Après la mort de leurs parents, les deux hommes demeurent ensemble dans la maison familiale. D’une gentillesse extrême, l’aîné, qui ne travaille pas, se poste chaque jour tout contre le grillage de la volière de l’école maternelle. Peu à peu, la directrice remarque son calme rassurant pour les oiseaux, sa façon subtile de les interpeler, et lui confie l’entretien de la cage.
Quant au cadet, régisseur de l’ancienne résidence secondaire d’un riche propriétaire du pays, le jardin de roses, les boiseries des salons, la transparence des baies vitrées sont à la mesure de son attachement pour les lieux de mémoire. Parfois, les deux frères décident de “partir en voyage”. Valises en main, ils font halte devant la volière. Ravis de palabrer avec les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron, ils oublient dans l’instant tout projet de départ. Un jour pourtant le calme du quartier semble en danger, une enfant de l’école disparaît.
Petits oiseaux est un roman d’une douceur salvatrice qui nous confie un monde où la différence n’influe pas sur le bonheur, où la solitude conduit à un bel univers, un repli du temps préservant l’individu de ses absurdes travers, un pays où s’éploient la voix du poème, celle des histoires et des chants d’oiseaux, celle des mots oubliés."
LES ÉDITEURS
Un lecteur:
"Singulier roman japonais de la célèbre Yoko Ogawa qui paraît ce mois-ci, éloge original de la différence où deux frères ont peu à peu organisé leur vie à l'écart du monde. Il faut dire que l'aîné parle une langue que seul son cadet parvient à comprendre, proche du langage des oiseaux que même leurs parents avaient renoncé à appréhender.
Imaginez les difficultés quotidiennes pour s'intégrer au monde des humains, et simplement communiquer. Même si le cadet sert de courroie de transmission avec le monde extérieur à leur " nid " après la mort de leurs parents, leur singularité les isole, leur vie simple et répétitive laisse peu de place à l'imprévu qui immédiatement perturbe leur fragile équilibre.
C'est le côté peu attrayant à première vue du roman, difficile en effet de se passionner pour des vies d'une telle immobilité, presque passives en apparence.
Heureusement, Yoko Ogawa a le don d'emprunter des chemins de traverse et d'insuffler une douce sensibilité là où il semble n'y avoir que bien peu de chose tout en comblant les creux avec de formidables trouvailles, à l'image de ce creux laissé par l'aîné dans le grillage du jardin d'enfants à force de côtoyer les oiseaux qu'il aimait tant.
Vivre en marge ne signifie pas ne pas vivre, juste vivre autrement.
Observer et communiquer avec les oiseaux, nettoyer la volière d'un jardin d'enfants, lire des livres sur les oiseaux et tenter de percer leurs mystères, et même s'essayer au chant des oiseaux sont autant d'occasion de se laisser enchanter par la puissance d'évocation du langage poétique de Yoko Ogawa, langage qui s'écoute dans ce roman plus qu'il ne se lit finalement.
Les sons, les chants et les bruits tissent avec talent la trame de cette histoire insolite, peut-être pas la plus représentative de l'univers onirique et si particulier de l'auteur habituellement, mais une belle parenthèse poétique et une réflexion originale."
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LES FURIES, roman de Lauren GROFF, 2017, 426 pages
15/04/2017 17:05
GROFF Lauren
LES FURIES, Éditions de l'Olivier, 2017, 426 pages, ****
Roman à l'Américaine, sans retenue, tout peut se dire donc s'écrire. Mais tout de même, un roman réussi par l'écriture impulsive de l'auteure et les personnages rocambolesques du roman.
Tout est démesuré. Tout est grandiose, la richesse, la réussite de la carrière de LOTTO qui mesure 1m 90 et MATHILDE qui est une femme intelligente et flamboyante. Fêtes à l'américaine avec les ami-es et leurs enfants. tout se fait en grand, avec éclat, tout est faste.Même le chien s'appelle GOD.
Roman en dents de scie. il est parfois difficile de faire la différence entre sincérité et mensonge.
Des vies très variées. Des tempéraments insoupçonnés. Des caractères à éviter de provoquer.
Une écriture innovante, spontanée, surprenante dans son vocabulaire.
Deux parties du roman: FORTUNE et FURIES mais également deux versions apparentes de la même histoire, des mêmes drames personnels: on reste ce qu'on est. La vie nous change peu sauf son jeu.
Une histoire, des égos énormes de femmes puissantes, d'hommes talentueux et beaux, même trop grands. Tout est permis pour réussir sa vie tant que ça reste secret.
Un grand roman et une auteure à découvrir pour son style d'écriture audacieux mais réussi.
"Car le bien, qui fait les dieux, cause la ruine des hommes."
Mourir est facile, ce qui est dur c'est de vivre.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Le corps sait ce que le cerveau refute."
"L'audace physique, tel un funambulisme intellectuel:le plaisir, non pas du plaisir, mais de la performance, la revanche sur les contraintes, la flûte, le paquet d'espérances.
Du sexe comme rébellion contre la manière dont les choses devraient être. ]Ça paraît familier?¨]]©a l'est. Il n'est pas d'histoire plus banale sur terre]!"
"Cette histoire ne correspond pas à ce qu'on nous raconte d'habitude au sujet des femmes.L'histoire des femmes, c'est celle de l'amour, de la fusion avec l'autre. Légère variante:le désir de fusion n'est pas réalisé."
MATHILDE."Elle n'a jamais menti. Elle s'est contentée de ne pas en parler."
AURÉLIE. 4 ans. "Elle est responsable de la mort de son frère-bébé. Elle est laissée à ses grands-parents."
LÉO SEN. "OSER, C'EST FAIRE."
"La vie était riche de possibles. Ou possiblement riche."
"Qu'est-ce-que la réussite? C'est pouvoir travailler autant qu'on veut dans le domaine qui nous fait vibrer."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
« Le mariage est un tissu de mensonges. Gentils, pour la plupart. D’omissions. Si tu devais exprimer ce que tu penses au quotidien de ton conjoint, tu réduirais tout en miettes. Elle n’a jamais menti. Elle s’est contentée de ne pas en parler. »
Ils se rencontrent à l’université. Ils se marient très vite. Nous sommes en 1991. À vingt-deux ans, Lotto et Mathilde
sont beaux, séduisants, follement amoureux, et semblent promis à un avenir radieux. Dix ans plus tard, Lotto est devenu
un dramaturge au succès planétaire, et Mathilde, dans l’ombre, l’a toujours soutenu. Le couple qu’ils forment est l’image-type d’un partenariat réussi.
Mais les histoires d’amour parfaites cachent souvent des secrets qu’il vaudrait mieux taire. Au terme de ce roman, la véritable raison d’être de ce couple sans accrocs réserve bien des surprises.
LES ÉDITEURS
Un lecteur:
"Si Les Furies est le troisième roman de Lauren Groff, c'est le premier que je lis de cette Américaine de 39 ans. Mais il donne furieusement envie de découvrir les autres. Car l'originalité de sa construction le dispute à la brillance du style.
Il nous plonge dans l'intimité d'un couple, celui que forment Lancelot, dit Lotto, et Mathilde Satterwhite, dont on découvrira plus tard qu'elle s'appelle en fait Aurélie et que sa mère était poissonnière sur les marchés à Nantes.
La première partie est vue du point de vue de Lancelot, la seconde avec les yeux de Mathilde. Ce qui nous donne deux versions totalement différentes et met tout à la fois le ressenti que l'on peut avoir d'un même événement et le mensonge sous toutes ses formes au coeur d'un livre que l'auteur souhaitait au départ publier en deux volumes, baptisés Destins et Furies.
Tout commence merveilleusement bien pour le jeune couple. C'est la période de la lune de miel, celle de tous les possibles. Lancelot connaît ses premiers succès de comédien. Il rêve de gloire, soutenu par Mathilde. Et même si sa riche famille ne semble pas voir son union d'un bon oeil, il croit en sa chance. D'autant que jusqu'à présent tout lui a souri, baigné dans cette atmosphère joyeuse de la fin des années 60. Aux premiers succès sur les planches, s'ajoutent ceux auprès des filles : « Lotto fut baptisé "Maître Queue". Il serait faux de dire qu'il baisait tout ce qui passait, en réalité il voyait dans chaque fille le meilleur de ce qu'elle avait. »
Mais quand il rencontre Mathilde, il sent que les choses deviennent plus sérieuses, que sa vie prend un tournant. D'autant que sa femme devient bien plus qu'une compagne très agréable, une collaboratrice, une protectrice, une gestionnaire de carrière, apparemment pleine d'abnégation.
Et si les amis s'éloignent peu à peu, peu importe. Car Lotto choisit de se lancer dans une carrière de dramaturge, entend revisiter la mythologie et réussir en tant qu'auteur plutôt qu'en tant qu'acteur. de premiers succès font du bien à son égo, mais l'installent aussi dans une sorte de confort proche de la cécité. Car il ne voit plus la vie qu'à travers le prisme de cette oeuvre qui se construit « Quelque chose se passait tout au fond de lui. Un haut-fourneau qui le carboniserait s'il s'ouvrait. Un secret si profondément enseveli que même Mathilde l'ignorait. »
Imperceptiblement, il s'éloigne de sa femme. À l'image de l'opéra sur lequel il travaille avec Leo, on sent le drame couver, on imagine l'issue tragique. Et si l'on voit bien le dessein de l'auteur qui entend souligner cette descente aux enfers avec les extraits des oeuvres de Lancelot, il faut aussi reconnaître qu'elles rendent la lecture moins fluide… Jusqu'au moment où la version de Mathilde prend le relais.
Ici, les secrets ont un poids autrement plus lourd. Sur les circonstances qui ont conduit cette fille unique de France aux Etats-Unis, sur la relation qu'elle entretient avec son «protecteur», sur la manière dont elle partira à la recherche d'un bon parti. le mariage n'est plus alors une belle histoire d'amour, mais le fruit d'un calcul qui tient davantage de Machiavel que de Cupidon.
Au fil des révélations, le récit devient stupéfiant, fascinant. Très troublant. Entre le personnage lisse et bien-né de Lotto et les failles et la complexité du personnage de Mathilde, Lauren Groff dissèque bien davantage qu'un mariage. Elle fait voler en éclat la légende de l'amour qui serait la «fusion avec l'autre», brise la version trop fleur bleue du rêve américain et radiographie une société qui se cherche des valeurs, une vision." www.babelio.com
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