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****HOUELLEBECQ Michel, LA POSSIBILITÉ D'UNE ÎLE
17/10/2010 17:12
HOUELLEBECQ Michel
LA POSSIBILITÉ D’UNE ÎLE, fayard, 2005, 484 pages
« L’avantage avec Houellebecq – et l’une des raisons du succès de cet écrivain devenu, au meilleur sens du terme, un immense romancier populaire -, c’est que tout le monde peut le lire. Boulangères, ministres, collégiens incultes, normaliens pornographes, adeptes de sectes, tout le monde est en mesure de lire (sauf cas aigus de déficiences intellectuelles), "La Possibilité d’une île", pavé de cinq cents pages constituant l’événement de cette rentrée littéraire 2005. Lancé comme un produit marketing planétaire (à l’identique de ce que l’on ferait avec un disque des Rolling Stones), caché aux journalistes et aux critiques sauf autorisation spéciale des éditions Fayard (dont ont bénéficié deux ou trois faiseurs d’opinion), mondialisé jusqu’à l’os avec une parution simultanée dans plusieurs pays (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne…), que vaut vraiment le dernier Houellebecq , au-delà de l'empoigne médiatique dont il est l'occasion ?
Entre le "récit de vie", très actuel, mené par Daniel 1, un comique enrichi et veule, "observateur acéré de la réalité contemporaine" (sous les traits duquel on reconnaîtra aisément Michel Houellebecq lui-même), et l’exégèse dans un futur lointain de cette vie minable par Daniel 24 et Daniel 25, ses clones, on ne s’ennuie pas une seconde, on tourne les pages avec un plaisir non feint, on a entre les mains un bon roman d’anticipation… malgré la philosophie et les hypothèses tendance "SF pour tous" de l’intrigue (le clonage comme unique remède à notre finitude, réalisé par une secte ressemblant comme deux gouttes d’eau à celle des raéliens et ayant supplanté les religions classiques…). Au-delà du texte lui-même, on devra surtout admettre cette vérité : Houellebecq est aujourd’hui incontournable. Plus que jamais, il est la caisse de résonance de notre société déboussolée, plus que jamais il parvient à en décrire l’aliénation et la détresse dans des romans aux significations chaque fois complexes, à la fois problématiques et polémiques.
Moralité : un roman à thèse à ne pas prendre au pied de la lettre mais à épouser phrase par phrase, dans ce qu’il transpire en terme de désespoir incarné plutôt que dans ce qu’il conceptualise quand même un peu poussivement. "La littérature contre les idées ?" Houellebecq, au cynisme tout célinien, est trop subtil pour l’ignorer : la littérature est affaire d’émotion et de vision du monde, pas de dissertation philosophique... Ce pourquoi les plus belles pages de son roman, les 150 dernières, sont, à leur manière, d'un sentimentalisme extrême, fruit du désespoir amoureux et de la traversée tragique du Désir du narrateur et de ses doubles....
Houellebecq, un grand écrivain romantique épris d'absolu ? Assurément. » Source : www.livre.fnac.com
Roman d’une bonne qualité d’écriture, dérangant je dirais même décapant tant par ses sujets divers que par la prise de position de l’auteur sur le suicide, la sexualité, les sectes religieuses, la beauté féminine. J’ai aimé la façon dont l’auteur exprime ses opinions , sa franchise et son ouverture face aux différents sujets. C’est un auteur de caractère bouillant, de tempérament explosif, un visionnaire social. J’aime sa façon de voir et de dire les choses; tout simplement génial.
« …dans le monde moderne on peut être échangiste, bi, trans, zoophile, SM, mais il était interdit d’être vieux. » p. 213 « La beauté physique joue ici exactement le même rôle que la noblesse de sang sous l’Ancien Régime….une sensation de supériorité innée, naturelle, instinctive….au-dessus du reste de l’humanité. » Gilles Lagrois, Auclair, Québec.
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***CAMILLERI Andrea---LE TAILLEUR GRIS
18/10/2010 18:20
CAMILLERI Andrea
LE TAILLEUR GRIS, Métailé noir, 2009, 135 pages Présentation de l'éditeur « Le récit commence au premier jour de retraite du personnage de ce roman, dont le nom n’apparaît jamais. Directeur d’une banque, il a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui, Adele, dont on découvre peu à peu la double personnalité. Affamée de reconnaissance sociale et parangon de respectabilité, elle est aussi dotée d’un appétit sexuel sans bornes et sans morale, au point d’imposer à son vieil époux la présence d’un jeune cousin qui sait la satisfaire. Est-elle totalement insensible ou aime-t-elle en réalité son mari plus que tout ? Tandis que pointe la maladie terminale, le vieil homme creuse l’énigme. Tout en perçant à jour les faux-semblants d’une société bourgeoise qui affecte la bienfaisance et pratique le compromis mafieux tout en acceptant sa déchéance contre quelques moments de bonheur sensuel, il découvre des facettes contradictoires d’Adele, incroyable figure féminine, en attendant le jour où elle revêtira le tailleur gris, signe de mort imminente… Écrit dans une langue bien plus sobre que celle à laquelle il nous avait habitués, ce roman d’Andrea Camilleri nous fait découvrir un nouvel aspect, totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret. Dans cette histoire où le tragique se fait quotidien, les virtuosités langagières se font discrètes comme le désespoir qui pointe. Une grande et splendide réussite d’un écrivain octogénaire qui est aussi, et de très loin, le plus lu en Italie depuis une quinzaine d’années. » source : www.bibliosurf.com
Un avis personnel : par Caroline, le 28 février 2010 L’histoire est simple et belle comme un instant proche de la vérité. C’est celle d’un homme qui vieillit : l’important banquier se réveille un matin retraité et de plus en plus angoissé. Cet état, Camilleri le restitue à merveille sous une certaine indolence, vite rompue quand on rentre dans les détails. Car autour de notre retraité rôde la mafia, et surtout sa jolie jeune femme Adèle. Il l’admire le dimanche dans son rituel du bain, mais subit ses manies et sa distance. Et comme il a plus de temps et de vide à combler, il commence à observer, réfléchir, se souvenir… Cette femme l’aime-t-elle ? Lui, a-t-il vraiment aimé sa première femme, son fils parti loin ?
Le roman oscille entre farce (le mari, la femme et son amant) ; drame et tragédie. Dépossédé de son quotidien, cet homme voit soudain les choses et les gens tels qu’ils sont. Il en retirera de la souffrance, et aussi l’opportunité d’agir par lui-même, et pour lui.
Camilleri laisse ici les enquêtes du commissaire Montalbano mais reste au plus près de l’individu. Triste et drôle, ce Tailleur Gris (dont le titre prend toute sa saveur, expliqué dans l’histoire) peut aussi être lu comme l’histoire d’un crime parfait. Pour finir j’ai une pensée pour l’auteur, car on aura beau dire qu’il ne faut pas toujours le chercher dans l’histoire, Camilleri n’écrit pas sur un tel sujet par hasard, lui qui va sur ses quatre-vingt-cinq ans. Source : www.bibliosurf.com
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****SEPULVEDA Luis---LE VIEUX QUI LISAIT DES ROMANS D'AMOUR
20/10/2010 14:56
SEPÙLVEDA Luis LE VIEUX QUI LISAIT DES ROMANS D’AMOUR, Éd. A VUE D’ŒIL, 2002, 233 pages Le Vieux qui lisait des romans d’amour (Métailié, 1992; Le Seuil, 1995) : Roman écologique évoquant la vie des Indiens Shuars dans la forêt amazonienne de l'Équateur, entre l'Équateur et le Pérou. Ce premier roman de l'auteur est dédié à Chico Mendez, dont Sepúlveda a partagé la lutte. Résumé du livre « Lorsque les habitants d'El Idilio découvrent dans une pirogue le cadavre d'un homme blond assassiné, ils n'hésitent pas à accuser les Indiens de meurtre. Seul Antonio José Bolivar déchiffre dans l'étrange blessure la marque d'un félin. Il a longuement vécu avec les Shuars, connaît, respecte la forêt amazonienne et a une passion pour les romans d'amour. En se lançant à la poursuite du fauve, Antonio José Bolivar nous entraîne dans un conte magique, un hymne aux hommes d'Amazonie dont la survie même est aujourd'hui menacée. « source : www.evene.fr Le Vieux qui lisait des romans d’amour de Luis Sepulveda Résumé du roman « Lorsque les habitants d'El Idilio, petite ville d'Amazonie, découvrent dans une pirogue le cadavre d'un homme blond assassiné, ils n'hésitent pas à accuser les Indiens (les Shuars) de meurtre. Le maire, surnommé la "limace", est l'un des plus virulents accusateurs. Seul Antonio José Bolivar, un vieil homme, déchiffre dans l'étrange blessure la marque d'un félin. L'auteur évoque ensuite la vie d’Antonio José Bolivar Proano. À 13 ans, il se marie avec Dolores Encarnacion del Santisimo Sacramento Estupinan Otavalo. Ils partent en Amazonie. Dolores y meurt de la malaria. Antonio devient ensuite l'ami des Shuars. Ils vivent paisiblement jusqu'à ce que des blancs investissent la forêt. Ils tuent deux Shuars pour voler l’or qui se trouve dans la forêt. Antonio défend les Shuars. Après cet incident, Antonio part pour El Dorado. Il va y acheter des romans d’amour . Un matin de pluie, on entend des cris. Un deuxième homme est victime de la folie du tigre. Quelque temps après , le maire d’El Idilio organise une expédition dans le but de tuer cet animal. Le maire, mort de peur, demande à Antonio de finir de traquer le tigre tout seul et de le tuer. Antonio accepte. Il traque la bête pendant plusieurs heures et arrive dans une clairière où il voit le mâle à l’agonie. Antonio comprend qu’il doit l’achever. Une fois le mâle mort, il se réfugie sous une vieille pirogue. Au bout de quelques heures, il en sort, s’accroupit dans le sable et, à ce moment là, il voit la femelle qui court vers lui. Alors, il tire deux coups de chevrotine et tue la bête. Il pleure, et met l’animal dans le fleuve Amazone. Il jette son fusil, et se dirige vers sa cabane. Ayant honte de son acte de cruauté, et pris par la mélancolie, il repart lire ses romans d'amour pour oublier la "barbarie des hommes".
" En se lançant à la poursuite du fauve, Antonio José Bolivar nous entraîne dans un conte magique, un hymne aux hommes d'Amazonie dont la survie même est aujourd'hui menacée. " (note de l'éditeur) source : www.slsletre.com
Bon roman d’aventure écologique avec un personnage attachant qui un jour se retrouve seul en Amazonie car sa femme est décédée. Il est recueilli par la tribu SHUARS qui le soigne, le garde le temps de sa guérison. À leur contact il apprend à survivre en forêt amazonienne, il a un compagnon de la tribu qui l’initie aux coutumes de son peuple. On vit le contraste de la vie des étrangers qui viennent en Amazonie par appât du gain, des chasseurs, des chercheurs d’or et des hommes politiques. À lire pour découvrir ce personnage grandeur nature. Gilles Lagrois, Auclair, Québec.
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****PINGEOT Mazarine---BOUCHE COUSUE---
20/10/2010 15:38
BOUCHE COUSUE, ÉD. DE LA LOUPE, 2005, 271 pages « Longtemps, Mazarine Pingeot a vécu «bouche cousue». Aujourd'hui, elle rompt le silence et tente de percer sa mémoire emmurée par une histoire trop lourde à porter.
Depuis que son père est mort, Mazarine a perdu l'un de ses deux principaux témoins et acteurs de son enfance. Et tandis que les historiens et les journalistes continuent de s'approprier le personnage public de François Mitterrand, sa jeunesse, déroulée dans le secret le plus total auprès de cet homme, semble perdre peu à peu de sa réalité. Tout cela a-t-il bien existé ? Ce François Mitterrand des journaux et des livres d'histoire a-t-il bien été son père ? Pour lutter contre l'oubli, elle doit faire revivre, à tout prix, la petite fille heureuse qu'elle a été, ses paysages et ses jeux d'enfant, ses parents amoureux, le trio idéal, jalousement gardés dans un coin de sa mémoire... Tissant les instants magiques, banals ou cruels d'une enfance pas comme les autres, passée auprès d'un père président de la République, Mazarine fait surgir la figure étonnante de l'homme qu'elle a connu, celle d'un père aimant et exclusif. Et c'est cette image émouvante, salvatrice, qu'elle s'autorise enfin à partager.
Normalienne, agrégée de philosophie, Mazarine Pingeot a trente ans. Elle a déjà publié, chez Julliard, «Premier Roman», «Zeyn ou la reconquête» et «Ils m'ont dit qui j'étais». Source : www.fnac.com
Roman récit biographique très touchant, d’une grande écriture tant par le style que par l’intelligence et la sensibilité de l’enchaînement de la vie de l’auteure et de son père François Mitterrand. Nous entrons dans l’intimité d’une enfant et d’une femme qui ont vécu hors norme dans une situation sociale d’adultère, cachée et maintenue secrète jusqu’à l’âge de vingt ans donc peu avant le décès de François Mitterrand. J’ai trouvé ce roman intimiste d’une réflexion profonde sur l’enfance, l’adolescence d’une enfant profondément complice de la vie intime de ses parents. Elle était obligée de ne pas dévoiler le nom de son père « président de la France « ce qui limitait son milieu d’amis et de contacts hors du foyer maternel. Le chapitre sur l’avortement obligatoire de son premier enfant pour des raisons de santé est pognant, bouleversant et d’une grande générosité. À lire sans faute pour connaître une personne à la hauteur de sa vie cachée et de son amour inconditionnel pour son père. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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****RUSSO Richard---LE PONT DES SOUPIRS---
01/11/2010 14:54
RUSSO Richard LE PONT DES SOUPIRS, La table ronde, 2007, 726 pages Présentation de l'éditeur « Louis C. Lynch, dit Lucy, n’a jamais quitté Thomaston, une bourgade proche de New York, où il vit depuis toujours avec son épouse Sarah. D’origine irlandaise, il a hérité un « empire » de petits commerces, qu’il s’apprête à son tour à léguer à leur fils unique. Le couple prépare le premier voyage de sa vie en Italie, où un ami d’enfance, Bobby Marconi - devenu peintre de renom - s’est exilé. La perspective de ces retrouvailles amène Lucy à porter un regard inédit et lucide sur sa ville, son existence, et la nature exacte de l’amitié qui le liait à Bobby. Après Le déclin de l’empire Whiting, Richard Russo poursuit son exploration de l’Amérique provinciale, où l’humanité se dresse comme l’ultime rempart contre le désenchantement. »source :www.bibliosurf.com
« Une fois de plus, c'est du très très beau travail. C'est incroyable comment ce type qui écrit sur le quotidien, les histoires de famille, sur l'amour, sur l'amitié, peut captiver à ce point son lecteur. C'est intelligent, c'est bien dit, c'est tour à tour tendre et mordant, à la fois porteur d'espoir et réaliste... C'est aussi, pour ceux que je connais qui sont en train de douter (je vous ai à l'oeil, bande de petits sceptiques !), le plus riche au niveau du nombres de personnages et de l'intrigue. Alors, à tous, n'hésitez pas !
Je pense toujours que moins l'on en sait sur un livre avant de commencer la lecture, mieux c'est. Mais pour les curieux qui voudraient quand même avoir quelques informations, voici ce que l'on peut lire sur la 4e de couverture : Louis C. Lynch, dit Lucy, a toujours vécu à Thomaston, une petite bourgade proche de New York. D'un père optimiste et d'une mère plus terre à terre, il a hérité d'un petit commerce qu'il s'apprête à léguer à son fils unique. Tandis que sa femme Sarah prépare leur premier vrai voyage, un séjour à Venise où ils espèrent retrouver leur plus vieil ami, Bobby Marconi, devenu un peintre de renom, Lucy met la dernière touche à l'histoire de sa vie. Une existence marquée par une anecdote d'enfance qui le hante encore. Poids des origines, violence des désirs inassouvis, frustrations du couple, turpitudes de la vie provinciale, tels sont les thèmes qu'explore Richard Russo dans cet ample roman, où se rejoignent l'intime et l'universel. »source :www.johnmayo.canalblog.com
Œuvre magistral, un texte lent, progressif et une écritrure, franche, nette. Le sujet principal est la famille : on est selon notre lieu de naissance peu importe les changements de domiciles, on reste marqués par nos racines. On y rencontre des hommes doux, patients, silencieux d’autres violents, dominants, corrompus. On y rencontre des femmes belles, superficielles, sensuelles d’autres dominantes, touchantes, dévouées. L’amitié joue un rôle important dans l’évolution des jeunes et crée des liens aussi solides que ceux de la famille. Le racisme non avoué est présent dans la vie quotidienne et la pauvreté se démarque par le quartier où on vit : les riches à l’ouest de la ville, au centre les noirs et à l’est la classe moyenne et ouvrière. Ce roman est une peinture descriptive des liens entre les individus de différentes classes et le succès, la réussite des dominants. Un roman d’une grande sensiblité avec une écriture révélant l’être humain tel qu’il est. Gilles Lagrois, Auclair, Québec.
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