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CARRISI Donato---LE TRIBUNAL DES ÂMES: thriller
01/10/2012 22:56
DONATO CARRISI
LE TRIBUNAL DES ÂMES, calmann-lévy, 2012, 459 pages
Roman du genre thriller-grands frissions très réussi par sa dramaturge, le style prenant de l’auteur, les nombreux personnages incongrus mais attachants, les rituels impressionnants et vraisemblables. Tout dans ce roman nous entraîne vers une connaissance approfondie de l’homme et de ses limites temporelles.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
Lecture d'un premier mai de PP - A Rome, Marcus a perdu la mémoire et est pourtant le seul à pouvoir élucider la disparition d'une jeune étudiante kidnappée. Il croise la route de Sandra, enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle a perdu son mari tombé du haut d'un immeuble mais ne croit pas à la version de l'accident. Ils devront choisir entre la vengeance et le pardon.
Rome. Sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes. Sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables. Marcus est un homme sans passé. Sa spécialité : analyser les scènes de crime pour déceler le mal partout où il se terre. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd'hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d'une jeune étudiante kidnappée. Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d'un immeuble désaffecté. Elle n'a jamais tout à fait cru à un accident. Leurs routes se croisent dans une église, devant un tableau du Caravage. Elles les mèneront à choisir entre la vengeance et le pardon, dans une ville qui bruisse encore de mille ans de crimes chuchotés au coeur du Vatican. À la frontière de la lumière et des ténèbres.
Le tribunal des âmes
Auteur : Donato Carrisi
traduit de l'italien par Anaïs Bokobza
Éditeur : Calmann-Lévy, Paris
Vous vous souvenez du Chuchoteur de Donato Carrisi. Les plus fins observateurs verront ici une affirmation car ce livre, que nous avions aimé, donc conseillé, et qui a reçu deux prix (notamment le prix SNCF du polar européen et le prix des lecteurs du Livre de Poche 2011), a marqué les esprits des lecteurs du genre. Tout le monde pourra se réjouir cependant car, que vous le connaissiez ou non, son dernier roman, Le tribunal des âmes (Calmann-Lévy), est un vrai petit bijou de suspens.
A juste titre, on pourrait croire que le FBI est le plus grand bureau d’archives criminelles du monde, mais beaucoup l’ont réfuté pour tourner tous les regards vers le Vatican. Info ou intox ? Donato Carrisi sème le doute.
Deux personnages apparaissent en alternance, mais tout porte à croire que l’intrigue va bien au-delà, vers un ou plusieurs individus qui se cachent dans le noir pour ne pas nous dévoiler trop tôt le mystère qui règne tout au long de cette histoire.
David est mort depuis deux mois, mais Sandra ne veut pas récupérer ses affaires au commissariat car cela confirmerait sa disparition et elle n’est pas prête. Pourtant, un agent d’Interpol va la convaincre et l’amener à rouvrir l’enquête sur ce qui pourrait s’avérer être un meurtre et non un accident. Les seuls indices sont des photographies – noires ou incompréhensibles – prises avec un vieil appareil.
De son côté, Marcus a perdu la mémoire, mais il est le seul agent – le seul pénitencier – à pouvoir résoudre une affaire de disparition alors que le coupable est déjà identifié, mais dans le coma à l’hôpital. Où séquestre-t-il cette fille qui appartient à une longue liste de disparues ? Cette question va l’amener bien plus loin qu’il l’aurait imaginé et lui permettre de résoudre d’autres énigmes jusqu’à maintenant non élucidés.
Vous l’aurez compris, plusieurs enquêtes se dissimulent au cœur d’une même enquête, mais jamais on ne perd de vue l’objet principal de ce roman, à savoir l’implication du Vatican dans toutes les affaires de meurtres ou de péchés mortels. Donato Carrisi nous a fait l’honneur de dire quelques mots à notre caméra. Son discours est inquiétant et soulève beaucoup de questions… »
www.philippepoisson.com
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SÉGUIN Marc---LA FOI DU BRACONNIER
04/10/2012 19:46
SÉGUIN Marc
LA FOI DU BRACONNIER, Leméac, 2009, 149 pages
Il y a longtemps que je n’avais rencontré dans un roman, un personnage masculin aussi typé, avec ses projets, ses visions de la vie, des croyances, des relations mâle-femmelle tant humaines qu’animales, une attitude positive sur la vie animale et son environnment. Un grand roman touchant par sa spontanéité, sa franchise, l’acceptation de ses limites et la reconnaissance de ses capacités et qualités personnelles. Un auteur à découvrir pour son authenticité, sa vision humaine et planétaire.
Un style de roman touchant que l’on poursuit telle une tâche importante à réaliser.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec.
Pour en savoir davantage :
Description Prix littéraire des collégiens 2010
Marc S. Morris est un chasseur. À demi Mohawk, dans son sang coule une amertume brûlante nourrie de désillusion et, s’il tue les bêtes, c’est pour éviter de tuer les hommes. Pourtant, Marc S. Morris a la Foi, aimerait avoir la Foi. Devenir pape, par exemple. Ou aimer une femme. Dédier sa vie.
C’est le lendemain d’un suicide raté que le narrateur raconte, comme dans un ultime sursis, les dix dernières années au cours desquelles il a silloné en pick-up le continent à la recherche de cette grandeur qui l’aurait transporté. Vu du ciel, son parcours dessine des kilomètres de mots rageurs qu’il trace minutieusement sur les veines mêmes de cette Amérique qui le déçoit.
Ce récit a la texture de la terre dans laquelle on a planté un couteau, la lumière des tabeaux du Titien, une narration ponctuée de références à Nirvana comme à saint Augustin, et pour trame de fond des événements majeurs, joués par des acteurs plus ou moins anonymes, témoignages décapants de ce tournant du millénaire.
Ce que nos libraires en pensent Dans son premier roman, l’artiste visuel de réputation internationale frappe très fort. Son personnage, métis, parcourt les routes du nord du continent afin de sublimer une révolte face à lui-même et à un monde en déliquescence. Dans son périple transfrontalier, les sursauts de l’âme de Marc S. Morris ont la violence de plaques tectoniques qui s’entrechoquent. Cette catharsis veut ébranler une certaine mythologie nord-américaine. Un roman minéral, végétal, bestial, passant par la virulence d’un affrontement tant avec la nature qu’avec une certaine « civilisation », avant de se conclure dans la rédemption du personnage avec l’acceptation de l’amour enfin trouvé. Un roman absolument pas banal, qui a le mérite de nous absorber entièrement et qui pose d’existentielles questions. Tout comme dans ses tableaux, Séguin affirme ici un style percutant et très personnel.
Yves Guillet, Le Fureteur
La Foi du braconnier. Éd. Leméac, 2009, 150 p.
Pont entre soi et l’Amérique
Issu d’un métissage blanc et mohawk, Marc S. Morris cherche sa voie dans cette Amérique qui le déçoit tant. Sans cesse éperonné par ses pensées identitaires, il mène, pendant dix ans, une quête épuisante, qui le décide à rendre l’âme. Son acte manqué l’oblige à s’accrocher à une bouée qu’il trouve en Emma.
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Quête amoureuse, précédée d’une quête spirituelle menée au séminaire de Montréal afin de se consacrer à la prêtrise sous le patronage d’un évêque avec lequel il entretient des liens amoureux. Cet éminent prélat lui indique le sentier à suivre dans une lettre qu’il lui envoie avant de mourir. Avoir la foi du charbonnier, en l’occurrence du braconnier, mettrait fin à ses tourments. C’est ce qu’il croit, mais le chasseur en lui l’amène ailleurs « pour ne pas tuer des hommes ». La chair des caribous et des canards ira mijoter dans les chaudrons du restaurant qu’il ouvrira pour subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille. La cynégétique sert d’ailleurs de toile de fond à ce roman instructif sur l’art de dépecer le gibier et de l’apprêter. Quel délice que « les tripes de chevreuil mijotées avec des bébés choux de Bruxelles à la menthe » !
Homme entier, il fonce dans la vie pour satisfaire ses impulsions primaires, qui le conduisent aux quatre coins de l’Amérique en parcourant avec son pick-up le trajet qu’il a tracé sur une carte géographique. Trajet marqué par un fuck you qu’il avait écrit pour se soulager de son mal de vivre. Le f se trouvant quelque part dans l’Ouest canadien et le u, situé en particulier entre Maniwaki et la Baie James, où il se rend pour chasser. Road novel qui s’effectue au rythme de la musique de Cohen et de réminiscences littéraires. Cette course calme sa conscience devant le combat de la vie qu’on ne peut livrer sans aimer. Aimer une femme « comme une prière qui se serait réalisée. ». Aimer pour ne pas se sentir comme le fruit d’un continent corrompu.
En somme, sans palliatifs comme les religions, ce héros à moitié autochtone veut se construire un pont entre son monde intérieur et son américanité. Pas l’Amérique de Joe Dassin avec « tous les sifflets des trains, toutes les sirènes des bateaux » qui chantent « la chanson de l’Eldorado ». Son discours lyrique est frappé à l’effigie de la testostérone. Sans la puissance évocatrice d’une langue crue et d’une écriture vive, le roman serait un buffet présenté sans liens entre les mets. Mais il gagne en crédibilité avec la révolte authentique d’un homme conscientisé, qui développe sa résilience en dépit de la mort parce qu’il a entrevu la beauté du monde à travers une toile de Titien. » www.litteraturequebecoise.com/critique
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SÉGUIN MARC---HOLLYWOOD
07/10/2012 19:00
MARC SÉGUIN, auteur du Québec
HOLLYWOOD, Leméac, 2012, 182 pages
Dans ce roman le sytle, le genre, le présent, le passé, l’amitié, l’amour, le doute se marient avec un bien-être et un confort éloquent. L’histoire est touchante par sa réalité, son actualité, ses possibilités au quotidien. L’auteur décrit nos vécus sans honte et comme un miroir c’est à chacun de nous d’y voir sa réalité. « …ne faire confiance qu’à celui qui doute. » « De tous les gestes, c’est l’aveu qui commande le plus d’efforts et de courage. » « Les limites sont souvent celles de nos corps. »
Gilles Lagrrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Tragégie aux excès de pathos et de fatum hollywoodien, hyper-drame américain de peu de personnages que ce roman nouveau de Marc Séguin. Le narrateur, amoureux fou de sa Branka survivante aux snipers de Sarajevo, enceinte de lui jusqu’aux oreilles, la voit mourir d’une balle inexplicablement perdue un 24 décembre 2009 à Jersey City. Il sauvera le bébé à l’arraché, avant de fuir dans une course contre sa douleur. Aspirant à sombrer dans le contraire de la mémoire, il plongera plutôt dans une spirale de souvenirs qui deviennent, récit oblige, le chemin presque sacré d’un destin improbable. Il se gardera pour la fin un retournement à la fois subtil et hénaurme.
L’histoire est dure: tout y finit, rien n’y recommence. Les ficelles sont grosses. Les coïncidences tragiques s’atomisent sur cinq personnages, façon Wajdi Mouawad où le malheur s’abat de pire en pire sur chacun. On pense au film Magnolia de Paul Thomas Anderson où Los Angeles — tiens, tiens! — est réduit à une dizaine de personnages qui vivent tous un drame à l’exact même moment. www.ledevoir.com
« Son premier roman, La foi du braconnier, était campé dans l'univers de la chasse et imprégné d'une spiritualité atypique. Marc Séguin fait un revirement à 180 degrés avec Hollywood, roman mettant en scène une héroïne athée qui cherche à prouver que Dieu n'existe pas, après avoir été atteinte par une balle perdue dans les rues du New Jersey. Artiste visuel, il a aussi exploré l'imagerie du 11 septembre (terroristes, écrasements d'avions, édifices en ruine) dans son œuvre picturale.
Branka Svetidrva est une jeune femme croate violée par des soldats serbes, qui tombe amoureuse d'un garçon qui travaille dans une agence s'employant à effacer les traces numériques de cet événement.
Les femmes, dans ce roman de Marc Séguin, traversent les épreuves avec une force inouïe et s'en sortent presque intactes. « Je l'avoue, dit-il, je déifie les femmes. Je trouve qu'elles sont encore trop souvent placées dans une position hypersexualisante ou qu'elles sont emprisonnées dans une image restrictive. Du moins aux États-Unis, sauf dans quelques États plus progressistes. »
- Hollywood, de Marc Séguin, Leméac
www.radio-canada.ca
« « Pendant la guerre d’ex-Yougoslavie, j’étais gardien de sécurité à l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal. Je me souviens d’une nuit où des membres d’organismes présents sur le terrain sont venus nous montrer une vidéo tournée là-bas sur laquelle ils avaient mis la main, ce qui n’était pas aussi évident en 90 ou 91 qu’aujourd’hui. On voyait les atrocités que l’armée perpétrait. Ça m’avait profondément marqué de voir des gens qui pillaient des maisons et des villages, décimaient des familles au complet », répond Marc Séguin, en marge de la parution de son deuxième roman, Hollywood, quand on lui demande pourquoi il a choisi de faire orbiter son histoire se déployant sur plusieurs décennies et plusieurs continents autour d’une survivante de Sarajevo et pas d’une autre guerre (le choix est tristement vaste, lui fait-on remarquer).
« Cette guerre-là condense l’hypocrisie de son époque. Pendant les Jeux olympiques de 1984, Sarajevo, c’était un modèle, les querelles ethniques étaient cachées sous des paravents. »
Avec sa prémisse en forme d’ode à la rédemption dont la Mecque du cinéma dégoulinant de beurre ferait ses choux gras, Hollywood revendique d’abord sans ironie son titre (mais pas pour longtemps). Branka, réfugiée vivant désormais au New Jersey, doit incessamment donner naissance à un enfant. Sur le pas de la porte de son immeuble, une balle fauche la jeune femme qui avait jusque-là esquivé les nombreux tirs la visant précisément. Sous le choc, son amoureux (le narrateur) part à la dérive dans les rues de New York, en ressassant chaque instant de sa courte relation avec cette libre-penseuse qui, avec la conviction de la survivante, pimentait ses conversations de réflexions lumineuses sur la fragilité de l’existence et l’élasticité des convictions.
Au même moment, l’ami d’enfance du narrateur, l’astronaute Stan, fait la manchette pour s’être détaché de sa capsule spatiale dans un geste suicidaire que la planète peine à interpréter avec justesse. « J’ai relu le roman en mai, confie Séguin, et j’ai trouvé ça très, très dur. Les gens qui l’ont lu depuis m’appellent, bouleversés. À ce compte-là, ma job est peut-être faite comme artiste, parce que je crois que n’importe quelle bonne œuvre de fiction devrait être un obstacle pour les gens. Un roman ne devrait pas nous rassurer sur notre condition. »
Armé d’un radical désir de ne pas sombrer dans les eaux édulcorées du divertissement béat, le célèbre peintre vomit, dans Hollywood, cette Amérique qui aurait troqué l’hégémonie morale des religions pour celle plus abrutissante de la culture de masse. Pas de réponses toutes faites ici, plutôt une kyrielle de phrases suspendues par des points d’interrogation ainsi que des attaques frontales contre le lent travail de sape que la télévision et le cinéma opéreraient sur l’imaginaire collectif.
« Ça s’appelle Hollywood, parce qu’on sait que le narrateur contrôle l’information qu’il nous fournit. Le narrateur revit lui-même sa relation avec Branka en flash-back, de manière hollywoodienne. C’est sa job dans la vie, en plus : contrôler ce que les gens sauront ou ne sauront pas. » www.lelibraire.org
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JE SUIS UN GRAIN DE SABLE
07/10/2012 19:22
Je suis un grain de sel ou de sable
Peu importe c’est peu.
Je ne suis qu’un grain
Bien qu’il soit énergie atomique
Car je suis là pour durer
Et resplendir par ma vitalité.
Ce grain peut nourrir un oiseau
Ou alimenter en sel au besoin.
Les choix sont multiples.
Je suis peu
Face à l’immensité
De cette marée humaine
Puissante et dominante.
Il me reste des projets,
Des désirs à concrétiser.
Tout est possible en pensée,
Il suffit d’y croire, de se réaliser.
Suis-je la concrétisation
D’un rêve de mes céateurs ?
Suis-je moi-même un rêve
Ou un rêveur actif?
Le rêve est possible
Car il vient d’un désir inassouvi
Ou d’une appétence inavouable.
Peu importe j’en suis l’origine :
Une pensée spontanée intense,
Une source d’énergie incontrôlable.
Nous sommes faits de rêves,
Les rêves sont faits de nous.
S’il fait beau dans tes rêves,
Il fait beau dans ta vie
Sinon tu as un obstacle
À vaincre ou à éviter.
Les rêves,
Les réaliser ou
Les laisser passer
Sans les combattre ?
Il ne faut pas résister,
Il suffit de les éviter,
De les oublier sans leur accorder
L’importance qu’ils n’ont pas
Sinon ils prennent racine
Et nous accablent.
Le rêve fait aussi partie
De nos ambitions,
De nos vœux non réalisés.
Les rêves ont l’importance
Que je leur accorde.
Ils sont menaçants,
Je les laisse passer.
J’évite d’y penser,
De les entretenir
Car comme le jardin
Les rêves prennent racine
Et survivent
Sauf si je les néglige,
Oublie de les arroser
De mon énergie active.
Je n’entretiens pas
Ce que je ne souhaite pas,
Y penser c’est déjà
Lui accorder l’importance
Que ce rêve n’a pas
Comme ce puits
Qui peut être
Une terreur enfantine
Ou une source intarrissable
De vie.
J’ai le choix,
Je suis responsable de mes choix,
À moi de les assumer,
D’en faire un projet ou un rejet.
La liberté commence
Où j’en suis rendu dans ma vie.
À moi de décider
Ou de passer, de nier
Ce mauvais choix
Car personne n’imagine
Qu’il ne sera pas heureux.
Personne ne projette volontairement
De ne pas être heureux.
Voilà mon véritable choix.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec, SEPTEMBRE 2012
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BROUILLET Chrystine---LA CHASSE EST OUVERTE, polar ****
14/10/2012 16:40
BROUILLET Chrystine
LA CHASSE EST OUVERTE, la courte échelle, 2012, 333 pages
Bon roman du genre policier-polar de Chrystine Brouillet qui avec ses qualités d’auteure nous entraîne dans une enquête complexe et enrichissante avec la détective Maud Graham qui enquête sur la mort d’un personnage qui a réussit dans sa vie professionnelle et sociale mais qui avait beaucoup d’ennemis ou de rancunes parmis ses connaisssances.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Tout le monde au Québec le connaît. Il fait la une régulièrement. Il est envié et détesté à la fois. Il est richissime, puissant, sans pitié en affaires. Et coureur de jupons, en passant. Mais son règne est terminé.
La nouvelle sera vite relayée par les médias : celui qu’on surnomme l’empereur, Bernard Saucier, vient d’être assassiné dans son domaine, après une fête bien arrosée. Une balle en plein coeur.
C’est le point de départ de La chasse est ouverte. L’inspectrice de Québec Maud Graham mène l’enquête. Secondée par ses collègues habituels, évidemment. Et toujours aussi impatiente du résultat. Toujours aussi fébrile, instinctive, à l’affût.
Bien sûr qu’elle va finir par y arriver. Par dénouer les fils de l’affaire et mettre la main au collet du ou des meurtriers. Ça fait partie du jeu. Mais contrairement à ce qui se passe habituellement dans cette populaire série née il y a un quart de siècle sous la plume de Chrystine Brouillet, ce n’est pas seulement le comment qui est mis en avant ici.
Oui, on aura droit encore une fois à tout ce qui trotte dans la tête de l’enquêtrice, à ses interrogations, ses errements, ses éclairs de génie, tandis qu’elle avance, piétine, recule et résout finalement le tout. En soi, c’est captivant.
En parallèle, on aura aussi accès, comme de raison, aux pensées secrètes du ou des meurtriers, à leurs actions, à leurs motivations, à leur passé. Avec, en filigrane, comme toujours, cette question : comment, pourquoi en vient-on à tuer ?
Mais la nouveauté, c’est qu’on ne sait pas, cette fois, qui a tué. On n’en sait pas plus que Maud Graham là-dessus. On possède des informations auxquelles elle n’a pas encore accès, c’est vrai. On croit détenir les clés.
On se dit même que c’est un peu facile, un peu trop évident, cette fois. Mais tout cela pourrait bien nous amener à faire fausse route, finalement. Astucieuse, Chrystine Brouillet. Avis aux habitués de la série : on sort de notre zone de confort, ici. C’est un plus, il va sans dire.
On ne saura qu’à la toute fin ou presque qui a assassiné l’empereur. Entre-temps, on aura fait le tour, deux fois plutôt qu’une, de tous les suspects potentiels identifiés par Maud Graham et son équipe. Et il y en a une pelletée.
Bernard Saucier avait tellement d’ennemis. Pas seulement dans le milieu des affaires, où, en plus de se montrer impitoyable, il ne marchait pas toujours droit. Les écolos l’avaient aussi dans leur mire : il s’apprêtait à ériger un énième complexe hôtelier au bord d’une rivière sans se soucier des ravages pour l’environnement ni du sort des personnes expropriées.
Sans compter la maîtresse qu’il venait de rabrouer. Au téléphone. Sans avertissement préalable. Du jour au lendemain, ouste. Terminées les galipettes avec cette femme mariée qui en était venue à se renier pour lui, par amour pour lui.
Ce n’est pas tout. Il y a ceux et celles qu’il a humiliés au fil des ans, pour toutes sortes de raisons, dans toutes sortes de situations. Il y a son aversion pour les gais, en particulier.
Du genre à se croire tout permis, ce type, de son vivant. Le genre d’homme détestable au possible. Comment avoir la moindre sympathie pour un mort tel que lui ?
Ça aussi, c’est rare, dans les Maud Graham : qu’on ne se mette pas à la place de la victime. Mieux : que la victime apparaisse plus odieuse, d’une certaine façon, que son ou ses assaillants. À première vue.
Et puis, au-delà de la vengeance pure et simple, il y a la question d’argent qui pourrait très bien jouer un rôle dans ce meurtre. À qui profite le crime ? Aussi bien chercher une aiguille dans une botte de foin.
Bernard Saucier, divorcé trois fois, était père de nombreux enfants, dont certains dans la vingtaine. Sans compter les membres de sa famille élargie, ses protégés, tous ceux qui escomptaient se partager son héritage.
Bienvenue dans l’univers des gens riches et célèbres. L’auteure décrit tout ce beau monde à merveille. Avec, parfois, un sourire en coin. À elle seule, la description des trois ex de l’homme d’affaires, toutes trois sur le même modèle de la Barbie blonde, vaut le détour.
D’ailleurs, les personnages, dans l’ensemble, sont assez typés, chacun à sa façon. C’est dans les petits détails que ça se passe. Les petits détails grossis, parfois jusqu’à frôler la caricature. Mais ça aussi, ça fait partie du jeu.
On s’interroge en cours de route sur ce qui apparaît comme des invraisemblances. Mais la fin nous réserve une vraie surprise. Même si l’on sent que l’auteure force un peu la note, on assiste à un revirement de situation inattendu.
Plus fort, donc, côté suspens, ce Maud Graham. Mais tout aussi savoureux, du fait même de la personnalité de l’enquêtrice. Rien à voir avec les enquêteurs solitaires, dépressifs, alcoolos qu’on retrouve très souvent dans les polars en général.
Maud Graham est toujours aussi gourmande, bonne vivante, amoureuse. Et angoissée, à sa manière. Outre la spécificité de son métier, outre son habileté et sa ténacité sur le terrain, elle est tout ce qu’il y a de plus ordinaire, somme toute, dans le quotidien. Et cet « ordinaire » fait sa spécificité.
Quand on la voit vivre entourée de sa tribu, cela nous donne des moments de répit. On ne reste pas collé au sordide tout le temps, on alterne entre deux univers contrastés. Et c’est ce contraste qui est intéressant.
Si Maud Graham continue d’être obsédée par ses enquêtes une fois rendue à la maison, elle ne se pose pas moins de questions sur le couple, sur la féminité, sur la famille, sur l’amitié. Ces questions ne réinventent pas la roue. Mais elles ont le mérite de faire aussi partie de notre quotidien à nous. »www.ledevoir.com
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