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ROBERT LALONDE---LE SEUL INSTANT
24/05/2012 12:03
LE SEUL INSTANT, Bréal, 2011, 109 pages
Beaux textes et réflexions sur la nature, les animaux qui nous entourent, la vie de l’homme parmi tant de beauté naturelle. Les textes sont descriptifs, poétiques, couronnés de peintures de l’auteur et de citations d’auteurs connus mémorables. Un beau moment de lecture qui nous remet en contact avec nous-mêmes.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Robert Lalonde nous entraîne dans sa campagne l’espace de tout un été. Il nous ouvre les portes du laboratoire de l’écriture, nous fait témoins de l’opération alchimique qui se déroule entre l’œil et le cœur de l’écrivain, entre la nature et les livres se répondant sans cesse. Grâce à son regard aiguisé, il nous donne à voir ces correspondances dont parle Baudelaire, et qui sont le souffle même de la vie. » Éditeur, Boréal.
«L'exigence des écrivains ne m'embarrasse pas. Je ne lis pas pour comprendre. Je lis, on lit pour ressentir, apercevoir, faire des liens, sortir de sa propre étroitesse.» Sa déambulation de lecteur, le touche-à-tout Robert Lalonde la poursuit dans son vingt-et-unième titre, Le Seul Instant.
Journal de lecture, d'écriture et de création, Le Seul Instant convoque une fratrie d'auteurs, entre observations de la nature et méandres de la pensée. Dans les deux seules premières pages sont convoqués Schopenhauer, saint Paul à Damas, Wilde, Pierre Morency et Céline. Les citations abondent, puisées au Reader's Digest et à Stephen Hawking, à Teilhard de Chardin ou à Riopelle.
Le Seul Instant fait écho aux carnets d'Iothéka (Boréal) de 2004. «Là, je donne la parole à tous ces auteurs qui m'obsèdent depuis des années. Je fais ça quand j'en ai marre de la fiction. C'est une bouffée d'air», explique l'auteur, sans lien de parenté avec votre journaliste malgré le même patronyme. «Voir, regarder, déceler est une obsession d'écriture, confirme Lalonde, comme celle de faire des liens entre des choses qui ne se touchent pas.»
Le Seul Instant reproduit les aquarelles grandeur nature de l'auteur, dont il se moque, comme de son rêve d'être peintre. «J'ai fait mon scrapbook intégral, dans ce fantasme du livre total: il manque juste un petit sachet de parfum et le CD des chants d'oiseaux», lance-t-il en riant. La nature est partout et Le Seul Instant est peuplé de feuillages, de brûlots, des accouplements tumultueux des ouaouarons, de batailles de chats et de scarabées. Plus qu'un personnage ou qu'un environnement, la nature est une autre lecture offerte. «J'étais buissonnier au coton, enfant; j'ai gardé cette disposition naturelle à oublier la cloche qui sonne le retour en classe, absorbé ailleurs, jusqu'à ce qu'on envoie la police après moi » www : ledevoir.com
« L’auteur du Monde sur le flanc de la truite et de Iotékha’ signe un autre de ces petits livres exquis, invitations à mieux voir et ressentir les beautés terrestres. Le seul instant, c’est le récit d’un été à Sainte-Cécile-de-Milton, havre chéri où l’écrivain et homme de théâtre vient oxygéner sa tête et laisser prendre forme les questions qui l’habitent.
Les courts textes de ce carnet, dans lequel Robert Lalonde a glissé quelques aquarelles et pastels de sa main, témoignent des interrogations d’un homme rendu assez loin sur le chemin de la vie autant que d’instants de communion avec la terre, nous épargnant le bonheur béat et le fleuri qui encombrent souvent ce genre d’exercice. Ainsi nos défenses tombent, et on se laisse volontiers conter «la clairière, le jardin – bientôt un grand cimetière sous la neige -, l’envol désordonné du pluvier, la pluie obstinée, les livres fraternels». Éd. du Boréal, 2011, 120 p
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PHILIPPE BESSON---UNE BONNE RAISON DE SE TUER
26/05/2012 16:28
UNE BONNE RAISON DE SE TUER, ÉD. JULLIARD, 2012, 321 pages
Un sujet de brouille voire de discorde et de dissension qu’est la mort par le suicide
en solitaire. La mort d’un proche est toujours douleureuse et bouleversante. Dans ce roman deux personnes ont à vivre ces situations par la mort d’un fils en peine d’amour et d’une mère qui n’en peut plus. Roman très touchant autant par le sujet que par le style impressionnant de l’auteur. UNE BONNE RAISON DE SE TUER nous met en relation avec un sujet qui nous touche mais qu’on aborde rarement sinon en solitaire.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec

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UNE BONNE RAISON DE SE TUER
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Philippe BESSON
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À Los Angeles, tandis que l'Amérique s'apprête àélire un nouveau président, Laura, en proie à une résignation qui semble insurmontable, et Samuel, dévasté par la mort de son fils, vacillent au bord du précipice, insensibles à l'effervescence de leur pays. Ils ne se connaissent pas. Leurs destins vont se croiser. Pourront-ils se sauver l'un l'autre ?
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"L'action se déroule le 4 novembre 2008, date de l'élection de Barack Obama. A Los Angeles comme partout ailleurs, c'est une journée d'exaltation, d'espoir de renouveau et d'attente fiévreuse. Mais tandis que l'Amérique semble retenir son souffle, impatiente de connaître l'issue de ce jour historique, pour Laura et Samuel, cette journée sera la plus longue et la plus terrible de leur vie. Car aujourd'hui Samuel doit se rendre aux funérailles de Paul, son fils de dix-sept ans qui vient de se suicider. Laura, femme seule de quarante-cinq ans, serveuse dans une cafétéria, a décidé, quant à elle, de se donner la mort le soir venu.
Pour chacun d'eux, l'enjeu sera le même : comment échapper au déroulement implacable de cette journée ? Samuel pourra-t-il surmonter son chagrin, ne serait-ce que le temps de la cérémonie ? A-t-il même le droit de survivre à l'absence de celui qui n'aurait jamais dû partir avant lui ? Et quel sens donner au geste de son fils, un geste d'autant plus révoltant qu'il est inexpliqué ? Laura, elle, a mûrement réfléchi son choix. Personne ne la regrettera, ni son fils indifférent ni son ex-mari qui, lui, a su refaire sa vie. Cette dernière journée aura-t-elle un goût moins fade que toutes celles qu'elle vient de laisser derrière elle ? Un goût d'exceptionnel qui pourrait la faire changer d'avis ? Samuel et Laura ne se connaissent pas encore. Pourtant ils ont déjà beaucoup en commun. Ils vont d'ailleurs se rencontrer... au crépuscule.
Roman de la mélancolie moderne, Une bonne raison de se tuer explore le sentiment de vide dans lequel nous plonge la société contemporaine. Pour décrire cette solitude, ces liens de plus en plus distendus entre les individus, Philippe Besson porte une attention soutenue à ces gestes machinaux qui forment un quotidien insipide, souvent inepte. En s'attardant sur une même et unique journée, il amplifie chaque détail, comme grossi à la loupe, et placé sous une lumière crue. Car, au fond, le lent écoulement du temps est tout ce qui reste aux personnages bouleversants de ce roman. Hommage au film d'Ettore Scola, Une journée particulière, auquel il fait écho, ce livre évoque en toile de fond une Amérique malade, mais son constat est bien plus vaste encore : le désespoir est, de toutes les menaces, la plus redoutable."
www.julliard.fr
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POITRAS Marie-Hélène---SOUDAIN LE MINOTAURE
27/05/2012 13:36
POITRAS Marie-Hélène
SOUDAIN LE MINOTAURE, roman, Triptyque, 2009, 152 pages
Deux situations de vie d’agression, l’une par un agresseur, un violeur de femmes et la seconde par une victime refusant de passer sa vie en étant associée à une pauvre victime qui se fait plaindre et dorloter.
« Tout à l’heure, j’ai senti combien l’agression m’avait fragilisée. »
« J’avais des fantasmes de violence : j’étais décidée à le faire payer, au nom de toutes les presque étranglées de la terrre. Tout s’est déroulé dans ma tête à l’intérieur d’une seule seconde.» p. 133
« À mon grand désarroi, je développe des réflexes territoriaux, un « sens de la propriété », dirait l’immoraliste d’André Gide. » p. 147
Un roman touchant qui parfois nous déstabilise par le contenu et le style spontané et blessé non pas d’une victime mais d’une témoin.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
Les perceptions d'une victime et de son bourreau
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4e de couverture : Novembre, un soir de neige et de violence. Dans un appartement de Montréal, une rencontre qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Le quotidien bouleversé par l'arrivée d'un être venu apporter la peur en cadeau. Quelques mois plus tard, depuis le fond de sa cellule, Mino Torrès décharge son fiel. Quant à Ariane, c'est entre Munich et Berlin qu'elle renoue avec ses sens. Deux versions complémentaires d'un brusque corps-à-corps.
Mon avis : Comme premier roman, il demeure tout à fait surprenant. D'abord par le choix de la narration, mais surtout par la qualité introspective que possède l'auteur pour incarner Mino Torrès, le violeur. Être capable de porter un tel regard sur les femmes, exprimer ce bouillon d'émotions brutes, violentes et très complexes. Pour cela, je lui lève mon chapeau.
Pour la partie d'Ariane, j'ai bien aimé la réflexion sur la victimisation ou plutôt, le malaise entourant une victime d'un acte de violence. Comment y réagir, comment notre réaction peut devenir malsaine en voulant bien faire. J'ai bien aimé aussi cette partie. On ne tombe pas dans le mélodramatique. L'émotion est bien dosée, mais il y a un petit hic. C'est peut-être une question de perception, mais je me suis senti un peu éloigné du récit, comme si un voile empêchait un contact plus ténu, ce qui donne l'impression de vivre tout ceci à distance.
www.critiqueslibres.com
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« Novembre, un soir de neige et de violence. Dans un appartement de Montréal, une rencontre qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Le quotidien bouleversé par l'arrivée d'un être venu apporter la peur en cadeau.
Quelques mois plus tard, depuis le fond de sa cellule, Mino Torrès décharge son fiel. Quant à Ariane, c'est entre Munich et Berlin qu'elle renoue avec ses sens.
Deux versions complémentaires d'un brusque corps-à-corps. » Par l’éditeur.
[Extrait]
« Elles ouvraient les jambes. Eduardo et Leandro avaient gagé sur Manuel et moi. On prenait place avant le début de la course. Leandro était de mon côté. C'était l'équipe Leandro-Mino montée sur Conchita contre Eduardo-Manuel et leur jument Victoria. Je ne voulais pas être là. Manuel a atteint la ligne d'arrivée en moins d'une minute. Quant à moi, j'avais l'impression de m'engouffrer dans une blessure ouverte, de tomber dans une mer de chair tiède. Je regardais le volcan, les seins immenses de Conchita, les pétillements phosphorescents se précipitant hors de la bouche de l'Arenal, j'entendais les beuglements de Leandro, les gémissements de Conchita et faisais tout en mon possible pour ne pas voir ses yeux.
Tous mes muscles s'étaient raidis. Mes mouvements m'apparaissaient ridicules, répétitifs et dignes de colère. J'avais le sentiment que ce n'était pas exactement ce qu'il fallait faire. Que je m'exécutais comme un lézard, que je remuais du milieu du corps à la manière d'une balançoire tordue. Conchita était comme un animal abattu, qui expulse ses derniers jets d'air. Ce duvet à la gorge qu'elle m'offrait sans scrupule. Ses yeux révulsés, à faire peur. Et Maria qui devait encore vendre des fruits confits dans un parc bordélique. Je pensais à ces choses pour oublier mon sexe avalé par le ventre de Conchita. Il m'a semblé que j'avais atteint un point de non-retour.
Je continuais et n'allais nulle part. Je pensais à autre chose pour anesthésier ces sensations. C'était trop intime pour être étalé à la vue de Leandro, d'Eduardo, de Manuel et de Victoria qui replaçait sa jupe, tout près. Mon corps entier était gonflé, des fleuves de sang déferlaient dans mes veines, à grands flots, pour m'irriguer le sexe. Il m'a semblé que la scène se poursuivrait jusqu'à l'infini. J'allais être malade. »
La suite dans le livre….www.lactualite.com
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GIESBERT FRANZ-OLIVIER---DIEU, MA MÈRE ET MOI
29/05/2012 16:30
DIEU, MA MÈRE ET MOI, Gallimard 2012, 187 pages
Peu importe si on croit, ce livre nous décrit Dieu sous ses formes les plus connues, ses prophètes, ses Saints, ses défenseurs les plus nobles. L’auteur analyse chacun en particulier et les compare selon leurs influences les uns sur les autres. À lire sans faute pour faire de belles découvertes sur la foi et les religions.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Citations :
« Ne nous racontons pas d’histoires. Moïse, c’est Gengis Khan. Mais il fallait peut-être un psychorigide de cette trempe pour sauver Israël. Mahomet, c’est un chef de guerre de la même espèce, du moins si on en croit le Coran. Mieux vaut ne pas trop lire leur littérature. Sinon, on risque de perdre la foi. » p. 24
« Il y a des LES CONFESSIONS une force qui emporte le lecteur très loin et très haut, comme si le Berbère d’Algérie avait écrit ce livre face à Dieu lui-même. » p. 26
« Son grand malheur est sans doute d’être arrivé au christianisme par saint Paul. Du stratège génial, moitié prophète, moitié chef de guerre, qui a inventé l’Église, Augustin a hérité d’une haine de la fornication et du désir qui prête à sourire. » p. 27
« Voilà où mène la conception du Dieu Créateur barbu et autoritaire, celui que ma mère appelait le Dieu de tableau. Elle rabaisse le Seigneur, elle le rapetisse, jusqu’à en faire un vieillard irritable, voire acariâtre, qui ne souffre pas la contradiction. » p. 36
« La bible, c’est le dernier endroit où vous pourrez trouver Dieu. Il est dehors, dans la vie, dans la nature, il suffit d’ouvrir les yeux pour tomber dessus. »
« Les preuves de l’existence de Dieu, il suffit de se baisser pour les ramasser. Ou bien de lever les yeux et de regarder le ciel » p. 40
« Saint Augustin a dit que Dieu s’est fait homme afin que l’homme devienne Dieu.
Et l’homme s’est pris au jeu. Il a créé le plastique, le néon, le goudron, les gratte-ciel et j’en passe. » p. 42
« Dans l’ancien Testament, Yahvé ne cesse de maudire ceux qui lui résistent. Dans le Coran, Allah répète tout le temps, en écho : »Crains Dieu! »
Les deux sèment la terreur pour récolter la foi. » p. 47
« Il m’a toujours semblé logique que Yahvé ou Allah fussent des hommes. Ils en ont toutes les particularités. L’égo, la colère et, surtout, l’organe : le Dieu Créateur aime donner de la voix, qu’il a forte et grave. C’est un machiste ramenard, toujours monté sur ses grands chevaux, à faire son quelqu’un. D’où ses imprécations, le sang versé, les guerres de religion. »/ p. 54
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« Franz-Olivier Giesbert se souvient avec émotion des échanges avec sa mère, sur Dieu et la philosophie.

Franz-Olivier Giesbert ne croit ni au Dieu créateur ni en la divinité de Jésus ; il se dit bouddhiste, musulman, taoïste, giordaniste, manichéen, etc. Et pourtant, écrit-il, «je suis chrétien par toutes mes fibres et heureux de l'être».
C'est paradoxal, comme tous les mystères, mais c'est ainsi. C'est sa mère, tendrement aimée, qui lui a transmis sa foi. Dans son livre, il se rappelle avec émotion leurs dialogues piquants sur Dieu et la philosophie. Elle était cartésienne et lui spinoziste! Giesbert préfère les saints aux philosophes. Pour lui, saint François d'Assise qui prêche aux oiseaux est le plus grand. Saint Augustin l'exaspère mais il l'admire. Les Confessions sont sur sa table de nuit, à côté des textes autobiographiques des saintes Marguerite-Marie et Thérèse de Lisieux, du Pamphlet contre les catholiques de France de Julien Green, des Pensées de Pascal, de La Pesanteur et la Grâce de sa chère Simone Weil, qu'il cite avec émerveillement: «En toute chose, seul ce qui nous vient du dehors, gratuitement, par surprise, comme un don du sort, sans que nous l'ayons cherché, est joie pure.»
Ce texte dessine un bel autoportrait de l'auteur. À certaines pages, il ressemble à ces figures d'Innocents propres à la littérature russe, avec sa foi naïve et grave comme l'enfance, son humilité, son profond sentiment d'intimité avec la nature. À d'autres, il se métamorphose en une sorte de Neveu de Rameau, libertin et railleur. Lequel de ses deux personnages écrit: «Je suis bête et je me sens bête et j'en suis fier parce que c'est la meilleure façon de recevoir pour mieux donner»? Quoi qu'il en soit, c'est tout lui. »www.lefigaro.fr
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ISAKA KÔTARÔ---PIERROT-LA-GRAVITÉ
01/06/2012 01:35
KÔTARÔ Isaka
PIERROT-LA-GRAVITÉ, Éd. Philippe Picquier, 01.2012, 465 pages
Roman japonais très touchant d’une lecture intense et agréable. Histoire de deux demis frères très liés l’un à l’autre, d’une famille unie, de parents dévoués et aimants. Ce roman nous fait connaître le Japon par le regard complice et fantastique de ces deux frères inséparables pouvant compter l’un sur l’autre peu importe les situations. L’importance de la famile domine la vie de chacun des personnages peu importe le puzzle ou casse-tête qui la constitue. Un grand roman, une révélation de la vie des jeunes dans un pays reconstitué et moderne comme le Japon.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
« Le Japon des éditions Philippe Picquier
Haru et Izumi sont deux frères très liés depuis l’enfance. Haru est issu d’un viol subi par sa mère, mais les parents n’ont jamais caché cette réalité aux enfants et la famille est restée soudée autour de ce drame.
Izumi travaille pour une société de tests génétiques, tandis que Haru passe ses journées à nettoyer les tags de la ville. Quand d’étranges incendies se mettent à éclater ici et là, annoncés par de mystérieux graffitis, les deux frères décident de mener l’enquête. Les signes mis bout à bout forment un rébus dont ils s’efforcent de percer le sens.
Au-delà de l’énigme policière aux péripéties étonnantes, c’est la personnalité attachante des deux frères qui captive, ainsi que le charme des dialogues entre humour et émotion, émaillés d’interrogations sur le bien et le mal, et les questions éthiques posées par les progrès de la science.
On reconnaît dans ce roman la «marque de fabrique» d’Isaka Kôtarô : création d’un univers original, à la croisée du roman policier, du fantastique et du manga, et mise en place d’un puzzle auquel on peut être assuré que pas une pièce ne manquera lors du dénouement surprenant. »
par Bernard Quiriny
« Y aurait-il une sorte d’« école Murakami » en train d’éclore parmi les écrivains japonais ? À lire ce deuxième roman traduit de Kôtarô Isaka (42 ans aujourd’hui, mais le livre date de 2003), on en a l’impression : univers volontiers étrange, livre en forme de quête initiatique, digressions existentielles et métaphysiques sur le bien et le mal, la science, l’art… Mais Isaka reste avant tout un amateur de polar, et c’est sa trame policière qui donne à ce ‘Pierrot-la-Gravité’ (titre français peu engageant : en anglais, c’est ‘Gravity-Clown’) son rythme et son efficacité. Les deux héros sont frères, ils s’appellent Haru et Izumi. Izumi, l’aîné, bosse dans une boîte de génomique, spécialisée dans les tests ADN. Haru, le cadet, vend ses services comme effaceur de graffitis (tout en étant un grand amateur de cet art).
Un jour apparaissent sur les murs de la ville des tags nouveaux, assez semblables entre eux, et immédiatement suivis d’un incendie dans un immeuble du voisinage. Pyromane en série ? Tagueur fou ? Les deux frères mènent l’enquête, et le romancier tire avec beaucoup d’habileté des fils qui, comme par magie, se rassemblent à la fin. Si l’on pense à Murakami, c’est à la fois pour le style et pour l’ambiance, avec une espèce d’étrangeté qui brouille le réalisme attendu (il y a une petite touche de manga dans l’univers d’Isaka, voire de fantastique, sans compter les autocitations avec la référence à son précédent roman, ‘La prière d’Audubon’), et aussi pour la quête initiatique qui court sous l’histoire policière (la naissance d’Haru, la recherche de ses origines, la vengeance contre son « mauvais » père).
La partie polar, elle, est menée rondement, avec un code secret à décrypter, basé sur les quatre lettres de l’ADN (G, C, A, T) et leurs combinaisons… Un roman prenant et attachant qui a connu un immense succès de l’auteur au Japon, où il a été porté à l’écran en 2009 par Junichi Mori »
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