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*****EDDIE Christine---PARAPLUIES
05/09/2011 14:46
EDDIE Christine
PARAPLUIES, Éditions Alto, avril 2011, 208 pages
Que dire de ce roman sinon qu’il est remarquable par son style d’une grande finesse, par ses personnages diversifiés et cosmopolites, son intrigue très intime et un immense talent d’écriture. Tout dans ce roman est agréable, convenable, exquis, généreux, imposant, noble et radieux. L’auteure dénote une belle sensibilité d’écriture doublée d’un trait d’esprit enchanteur. L’auteure aime les mots, joue avec les mots, se joue des mots, les faire vivre. Grâce à ses personanges lumineux elle nous ouvre son cœur, fait preuve de tolérance car pour elle l’amour et l’amitié vont au-delà des races, des cultures, des préjugés. L’auteure démontre un immense talent, un talent indiscutable.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
« À la suite des livres et de l’eau, un bonheur au moins aussi grand que les précédents entra sans prévenir dans la vie de Daphnée. » page 71 « Je ne me suis jamais senti le droit d’exiger le monopole de l’amour, tout juste celui d’être actionnaire …Si j’avais eu une fille, j’aurais commencé par lui enseigner la générosité. » page 167
« Mais peut-être aussi que j’étais fatiguée d’avoir si peu de liens avec si peu d’êtres vivants. Peut-être que j’envisageais la possibilité d’avoir une mère italienne, une enfant noire, une amie monoparentale et, pourquoi pas ?une autre qui parlait le russe, connaisssait mon ex et savait peut-être pourquoi il avait tiré sa révérence aussi brutalemnt » page 182 « Aisha m’invitait à m’abriter sous les parapluies grands ouverts que me tendaient les autres. Je l’ai serrée si fort pour lui dire merci, qu’elle a peut-être cru que je l’abandonnais. Je l’ai vite rassurée. Elle me léguait trop de son courage pour que je puisse l’oublier un seul jour. » page 184
« La pluie a commencé à tomber le jour où Matteo a disparu. Jusqu’à son départ précipité, Béatrice ne pensait pas qu’elle aurait besoin d’un gilet de sauvetage. Pour garder la tête hors de l’eau, elle s’accroche à Aisha, une jeune Somalienne qui entre à l’improviste dans sa cuisine à l’heure des actualités. La main dans celle de l’adolescente, elle attend le retour de l’homme avec lequel elle vit depuis quinze ans. Pendant ce temps, Francesca ronchonne au rez-de-chaussée, Daphnée rêve de rencontrer le docteur Jivago et Thalie trame un plan fabuleux qui lui permettra de retrouver son père. Entre l’Italie et le Québec, à l’ombre d’un HLM et sous l’œil bienveillant de Barack Obama, les nuages s’amoncellent. Il pleuvra pendant trente-quatre jours. Le temps de découvrir que les parapluies sont des refuges nécessaires, mais fragiles. Surtout lorsqu’un vent se lève. Avec l’humour et la finesse qu’on lui connaît, l’auteure des Carnets de Douglas emboîte habilement les destins de femmes flottant entre la certitude qu’on traîne tous en soi un sac de plomb et l’espoir d’une éclaircie. » Résumé de l’éditeur Avril 2011 | 978-2-923550-65-7 | 208 pages | 20,95 $ Christine Eddie « Christine Eddie vit à Québec où il tombe, en moyenne, 923,8 mm de pluie chaque année. Elle a publié un conte pour enfants, La croisade de Cristale Carton (Hurtubise HMH, 2002) et un premier roman, Les carnets de Douglas (Éditions Alto, 2007). Celui-ci, fort bien accueilli par la critique, a notamment remporté le Prix France-Québec 2008, le Prix Senghor du premier roman francophone 2009, le Prix du club des irrésistibles 2010 et a été finaliste au Prix des libraires du Québec 2008. Il a aussi été publié en France (Éditions Héloïse d’Ormesson et Le livre de poche). Quelques échos « Christine Eddie se révèle d’une stupéfiante espièglerie. Partant de ce qui aurait pu être une autre banale histoire de disparition, elle monte ici une étourdissante comédie des erreurs, avec juste ce qu’il faut de chassés-croisés, de quiproquos et d’erreurs sur la personne pour mystifier ses personnages – et réjouir le lecteur. (…) Christine Eddie se plie aux caprices de sa verve avec une souplesse inouïe : chacune de ses phrases est soit une surprise, soit un trait d’esprit. » L’actualité « Christine Eddie enchante, éblouit, avec Parapluies. » Le Devoir « …la touche de Christine Eddie est délicate, drôle et légère, mais jamais insignifiante. » La Presse « Le plaisir [est] au rendez-vous, tant à cause du style fluide de l’auteure que de l’histoire. » Karine Vilder, Entre les lignes « Une histoire peu banale qui se transforme en un conte tendre et moderne. » Chloé Dufour, Le petit libraire « Parapluies, son deuxième roman, nous charme dès la première ligne. […] Si vous ne connaissez pas la plume de Christine Eddie, offrez-vous le cadeau de lire cette auteure de grand talent, à la sensibilité « à fleur de mots ». » Hélène Lefranc, Mag2000 « À lire absolument pour découvrir l’immense talent de Chritine Eddie. » pauselecture.net « Un roman plein d’humour qui témoigne de l’incroyable solitude des femmes. [...] Christine Eddie a l’art d’effleurer les plus grands drames en ayant l’air de ne pas y toucher. Tout est dit simplement dans un style éblouissant. Son humour permet de triompher des pires drames et son écriture est un piège dont le lecteur n’échappe pas. Absolument fascinant. » Yvon Paré, Progrès-Dimanche
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****SUSAN FROMBERG SCHAEFFER----FOLIE D'UNE FEMME SÉDUITE
13/09/2011 15:41
UN INTENSE SUSPENSE PSYCHANALYTIQUE. GiL
SCHAEFFER Susan FROMBERG
FOLIE D’UNE FEMME SÉDUITE, France Loisirs, 1985, 587 pages.
Un grand roman, un grand personnage et un grand sujet : la folie d’une femme…séduite.La folie est présente dans nos vies car qui n’a pas connu ou vécu une histoire de folie qui de près ou de loin nous a côtoyé. Cette histoire touchante date de la fin du dix-huitième sciècle, début du vingtième sciècle avec la naissance du modernisme, de la science appliquée comme la médecine et la psychiâtrie. Le personnage d’Agnès Dempster est bouleversant par sa tragédie, par son humanisme. Nous partageons tout au long du roman les passions de cette femme volontaire mais fragile avec une grande complicité et intimité. Ce roman nous pénètre, nous envahit tel un tsunami psychologique et nous atteint de plein front. Nul n’échappe à cette marée d’émotions perturbante. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
« Les légendes familiales sont dangereuses. À travers le brouillard du temps qui nous sépare de ces créatures mystérieuses qui sont nos parents jeunes, on aperçoit des êtres de légende; tous leurs actes nous apparaissent aussi mystérieux et irréels que des actes divins. » page 20 « Quelle arme redoutable que les mots! Ce révolver me semble aujourd’hui presque inoffensif en comparaison. D’ailleurs, cette balle, je l’ai tirée pour que cessent les mots. Ils dévoraient tout avec tant de zèle » page 21 « Tu peux en vouloir au monde entier, ce n’est pas pour ça qu’il marchera à ta guise. » page 52 « Quand je jette un regard en arrière sur ma vie, …le passé, c’est le faucon, haut dans le ciel….Le présent est la souris fuyant l’ombre que je projette au sol le faucon, et parfois lui échappe » page 80 « Je suis toujours étonné que la neige soit si légère quand elle tombe et si lourde quand il faut la pelleter. Tout s’accumule.» « J’ai compris que je suis né révolté… »page 111 « Il fallait sortir du lit, me fier à la vie et non aux rêves. On peut toujours s’éveiller d’un mauvais rêve. » page 265 « Quelle haine je portais à ces portraits, ces photographies, à cette ressemblance. » page 271 « En dépit de tout cela, il me fallait admettre la vérité : j’avais peur de Frank. » page 278 « …je m’accrochais à lui comme si l’on avait essayé de l’arracher à moi, comme si un danger nous menaçait. Mais le seul danger, je le savais, c’était moi et moi seule. Que faire d’autre ?» page 279 « Tout être se devait d’avoir plus d’un but, plus d’une chose à faire. » page 314 « Je pleurais parce que des peurs sans nom venaient de nulle part sans raison… »page 315 « Tu n’aimes que toi ! Tu aimes des femmes mortes! Ce n’est pas étonnant que tu aimes tant les sculpter dans la pierre. » C’est tout ce que tu désires. » page 317 RAGE…FUREUR…ENTÊTÉE…PEURS EXCESSIVES….page 322 « Il n’est pas homme à donner autant à quelqu’un. Ou à attendre autant de quelqu’un. » page 325 « J’étais comme un pendule affolé, balançant de la terreur au désarroi, du désarroi à la colère, de la colère au chagrin. » « C’est une passionnée incapable de se contrôler. » page 447 « C’est moi que je voulais tuer. » page 481 « Les hommes aussi veulent des enfants et parfois plus que les femmes. » page 506
« Inspiré d'un authentique fait divers qui défraya la chronique au tournant du XIXe siècle, un extraordinaire roman sur la passion amoureuse. Un classique de la littérature américaine.
La redécouverte d'un livre-culte qui a marqué des générations de lectrices. Un roman psychologique d'une émotion poignante, une inoubliable peinture de l'obsession amoureuse doublée d'un portrait de femme du siècle dernier aussi troublant que Tess d'Uberville ou LesHauts de Hurlevent.
Ayant quitté sa ferme natale, Agnès Dempster découvre du haut de ses seize ans la vie citadine. Quand Frank Holt, tailleur de pierres de son état, fait irruption dans sa vie, elle s'en éprend sur le champ. Abandonnant travail, amis et même l'enfant qu'elle porte, elle se donne corps et âme à cet homme fruste qu'elle pare de toutes les couleurs du héros romantique et de l'artiste d'exception, jusqu'à perdre sa propre identité.
Quand Frank, effrayé par cet amour suffocant, s'échappe dans les bras d'une autre, Agnès perd pied. Contrainte à un geste fatal, elle devra répondre de ses actes face à l'opinion publique et aux médecins de l'asile. » source : www.belfond.fr
Mon avis :
Ce livre est une véritable bombe. Une bombe faite d'émotions et de passion.
Quand on dit que l'amour peut rendre fou, rien n'est plus vrai et pour ceux ou celles qui en douteraient, je leur lance le défi de lire cet ouvrage et de venir en reparler par la suite.
Car "Folie d'une femme séduite" ce n'est pas seulement un roman. C'est aussi et surtout une histoire basée sur des fais réels qui se sont passés, en Amérique, au 19ème siècle.
Au départ, je l'avoue, j'ai eu du mal à entrer dans l'ouvrage. Le style de l'auteur ne m'accrochait pas du tout. Les phrases sont plutôt longues, relativement imagées sur lesquelles d'ailleurs j'ai eu du mal à adhérer et même à comprendre.
On entre dans l'ouvrage au moment où Agnès Dempster a déjà commis son acte irréparable. Elle est âgée de 70 ans et va raconter ce que fût sa vie à North Chittendon, dans la ferme de ses parents, puis à Montpelier dans le Vermont.
Pour bien comprendre les évènements, Agnès va nous expliquer toute l'histoire de sa vie familiale. On va suivre tout d'abord sa grand-mère, puis ses propres parents. On comprendra qu'une certaine folie s'installe chez les femmes lorsqu'un évènement traumatisant se produit.
Agnès sera rejetée par sa mère à la suite d'un grand drame. De ce désamour et d'un manque d'attention de la part de son père, elle se réfugiera chez sa grand-mère qui sera la seule à la comprendre. Jusqu'au jour où celle-ci meurt et où Agnès décide alors de partir pour la ville. Elle ne souhaite pas rester à la ferme. Elle veut vivre différemment.
Elle rencontrera bien entendu un homme pour lequel elle vouera une véritable passion. Quitte à y perdre son âme. Il représentait vraiment tout pour elle.
Une chose est sûre, Susan Fromberg Schaeffer a su parfaitement relater tout ce qui s'est passé dans la vie d’Agnès Dempster.
Si au début j'ai été un peu perdue dans la narration et où je me demandais pourquoi elle n'allait pas directement à l'essentiel, il est indéniable que par la suite, j'ai compris ce qu'elle voulait nous démontrer.
Tout d'abord, le caractère et les émotions de l'enfant se forgent dans sa jeunesse. Agnès ne fera pas exception à la règle. Le manque d'amour dont elle a souffert, la poursuivra très longtemps et fera naître une peur qu'elle n'est pas capable de gérer.
De plus, et on le sait, vouer un amour incommensurable à quelqu'un peut engendrer une totale perte de soi-même.
Avec des mots forts, des moments très poignants et émotionnellement intenses, on vit les souffrances d'Agnès avec un grand désarroi. On se demande pourquoi cette jeune fille âgée seulement de 16 ans lorsqu'elle rencontre "l'homme de sa vie" n'arrive pas à vivre pour elle-même en même temps.
J'ai été totalement accaparée par ma lecture à partir de ce moment là. J'avais envie de lui hurler après d'arrêter de se cramponner à cet homme, de l'aimer tout en vivant pour elle aussi. Que les deux sont possibles.
L'auteur a fait en sorte de nous accrocher à son livre. Tout est beau mais tellement triste parce que forcément ça finit mal.
Jusqu'au bout on suivra Agnès dans sa "folie" amoureuse et parce qu'il y a des livres qui marquent et que l'on n'est pas prêt d'oublier, "Folie d'une femme séduite" fera partie de ceux-là.
Il y a beaucoup de points sur lesquels il conviendrait de discuter mais cela reviendrait à spolier l'ouvrage, ce que je ne tiens pas du tout à faire.
Il est vraiment exceptionnel et pour ceux et celles qui se lanceront dans ce livre vous n'en sortirez pas indemne. On ne peut que ressentir énormément de compassion pour cette jeune fille qui sortie de sa campagne pour aller vivre autre chose dans une ville inconnue, connaîtra un maigre bonheur à côté de bons nombres de malheur. Malgré ça, elle gardera une dignité exemplaire parce que son amour était tout pour elle. C'est bien la preuve que lorsqu'on aime, on ne compte pas et il est tellement difficile de faire la part des choses dans ce domaine là. » Source :www.boulimielivresque.blogspot.
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*****Yasmina KHADRA---L'ÉQUATION AFRICAINE
17/09/2011 18:21
Yasmina KHADRA
L’ÉQUATION AFRICAINE, roman, Julliard, 2011, 326 pages
Un autre roman de Khadra très réussi. Des drames, des émotions, des guerres, des enlèvements, la misère mais quel royaume extraordinaire d’humains qu’est l’Afrique! L’Afrique où l’humain dépasse la vie et ses misères, l’Afrique avec ses sages, ses enfants morts vivants, ses femmes courageuses même abandonnées à elles-même. L’Afrique c’est la vie, le courage au jour le jour, la joie de vivre peu importe les événements car demain je souris car j’ai survécu et que je suis toujours vivant. Un grand roman de Yasmina KHADRA.
Extraits : « Vis chaque matin Comme s’il était le premier Et laisse au passé des remords et méfaits Vis chaque soir Comme s’il était le dernier Car nul ne sait de quoi demain sera fait » Joma, page 327
« Tu ne piges que dalle à notre continent…Tu es en Afrique, et en Afrique, le sauvage, c’est toi. » page 91 « Sa haine est un programme auquel il ne dérogera pas. » page 92 « Aucune race n’est supérieure à une autre. Depuis la préhistoire, c’est toujours le rapport de force qui décide de qui est le maître et de qui est le sujet. » page 93 « Comment se résoudre à l’idée que l’on puisse abattre une personne aussi simplement qu’un arbre. » page 94 « Qu’est-ce-qui t’autorise à nous traiter de sauvage?...La guerre? Les vôtres sont pires que les cataclysmes. La misère? C’est à vous que nous la devons. Page 102 « …il y a dans leur façon d’exister au jour le jour une absence de conscience manifeste qui rend leur dangerosité aussi naturelle que la morsure d’un serpent. » page 112 « … le courage tout court, c’est de croire en soi. » page126 « Tiens bon. Chaque jour est un miracle. » page 129 « Le renoncement use au même titre que l’entêtement. » page 148 « Aucune nation ne peut survivre sans mythes et aucune jeunesse ne peut s’épanouir sans idoles. » pâge 235 « Il y a, en eux, une stupéfiante propension à banaliser l’adversité.Leur force est dans la mentalité, une mentalité singulière, antique, forgée dans le magma même de cette bonne vieille terre des Hommes. » page 259 « Pour qu’un cœur continue de battre la mesure des défis, il lui faut pomper dans l’échec la sève de sa survivance. »page 288
« A la suite d'un terrible drame familial, et afin de surmonter son chagrin, le docteur Kurt Krausmann accepte d'accompagner un ami aux Comores. Leur voilier est attaqué par des pirates au large des côtes somaliennes, et le voyage « thérapeutique » du médecin se transforme en cauchemar. Pris en otage, battu, humilié, Kurt va découvrir une Afrique de violence et de misère insoutenables où « les dieux n'ont plus de peau sur les doigts à force de s'en laver les mains ». Avec son ami Hans et un compagnon d'infortune français, Kurt trouvera-t-il la force de surmonter cette épreuve? En nous offrant ce voyage saisissant de réalisme, qui nous transporte, de la Somalie au Soudan, dans une Afrique orientale tour à tour sauvage, irrationnelle, sage, fière, digne et infiniment courageuse -, Yasmina Khadra confirme une fois encore son immense talent de narrateur. Construit et mené de main de maître, ce roman décrit la lente et irréversible transformation d'un Européen, dont les yeux vont, peu à peu, s'ouvrir à la réalité d'un monde jusqu'alors inconnu de lui. Un hymne à la grandeur d'un continent livré aux prédateurs et aux tyrans génocidaires. Traduit dans une quarantaine de pays, Yasmina Khadra est aujourd'hui connu et salué dans le monde entier. L'Equation africaine s'inscrit dans le prolongement de la trilogie consacrée à notre époque défigurée par le choc des cultures et des mentalités – la trilogie du Grand malentendu ( Les Hirondelles de Kaboul, l'Attentat et les Sirènes de Bagdad ). « source:www.yasmina-khadra.com Un hymne splendide et émouvant
« L'équation africaine » roman de Yasmina Khadra
« Un hymne splendide et émouvant
Chaque œuvre de cet auteur est un événement littéraire. Celui ci s'inscrit dans la lignée des précédents et notamment de « l'Olympe des infortunes ».... Le lecteur est invité à découvrir un Continent, tel qu'il est et à rencontrer ses différents acteurs dans leurs diversités. C'est à la fois un tableau de maître, un roman d'aventures et une œuvre de réflexion. On se croirait dans un film 3D particulièrement soigné : les descriptions superbes des paysages sont telles qu'il suffit de fermer les yeux pour prendre possession du cadre et le « spectateur » est capté par l'histoire et la magnificence. Mais que va faire le médecin généraliste Kurt dans cette Afrique lointaine ? Tout sourit à cet homme : une maison confortable, une résidence secondaire, une vie réglée et surtout une femme aimée et aimante. Un jour tout bascule et un drame familial l'accable. Il décide d'abandonner son existence luxueuse pour partir avec son ami Hans en voilier aux Comores. Le voyage de l'oubli se transforme très vite en cauchemar, le voilier est arraisonné par des pirates africains et les deux amis sont traînés de force et sans ménagement par leurs ravisseurs . De la Somalie au Soudan, le voyage est long et pénible : les coups et les humiliations subies donnent à Kurt une image partielle et partiale de l'Afrique. Qui lui donne le droit de prendre ces africains pour des sauvages. La réplique d'un de ses gardiens est sans appel : «...La guerre ? Les vôtres sont pires que les cataclysmes. La misère ? C'est à vous que nous la devons. L'ignorance ? Qui te fait croire que tu es plus cultivé que moi ? » C'est tout le drame et la réalité d'un continent livré à la violence des prédateurs occidentaux et africains et aux tyrans qui sont résumés ainsi.... Ce sont parfois des hommes simples, tranquilles et très cultivés qui se trouvent victimes d'une attaque génocidaire et qui à leur tout peuvent devenir des aventuriers sans foi ni loi... L'Afrique est une terre de contrastes où se côtoient le pire et le meilleur, le premier étant le fruit des politiques colonialistes et locales . L'enfer sur terre n'existe pas, il n'y a que « des démons et ils ne sont pas invincibles » … Kurt arrivera t-il à comprendre et à se débarrasser de sa répulsion, née d'une détention pénible ? Va t-il saisir et comprendre la force de ces africains qui, spoliés, pauvres, désarmés, soumis aux violences ne cèdent « pas une miette de leur lamentable existence » !? Ce livre est comme un bijou incandescent qui brillerait de mille feux....
Jean-François Chalot »source :www.critiqueslibres.com
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****KHADRA Yasmina---L'ÉCRIVAIN
22/09/2011 17:12
YASMINA KHADRA
L’ÉCRIVAIN, Pocket, Julliard, 2001, 286 pages
L’enfance, la vie militaire de cadet, la vie intime de Mohammed Moulessehoul dit Yasmina Khadra. Son père, militaire de carrière le confie à l’armée dès ses huit ans afin de poursuivre ses études et d’entreprendre une carrière de militaire comme son père le désire. Il est Algérien et l’Algérie est aussi troublée qu’il l’est par sa situation politique et économique, c’est un pays de pensée islamiste et intégriste. Le style de ce roman autobiographique est riche par ses mots, ses pensées intimes et profondes. Pour connaître l’écrivain, il faut d’abord connaître l’enfant, l’adolescent, le révolté qu’il est contre l’oppression, le manque de liberté de pensée, l’intégrisme religieux, le pouvoir paternel. Un grand roman. GILLES LAGROIS, AUCLAIR, QUÉBEC
Extraits :
« La haine est la plus scélérate des concubines : elle drape ton lit d’orties, bourre tes oreillers d’insomnies, profite de ta somnolence pour s’emparer de ton esprit; le temps de te ressaisir, et déjà tu es au purgatoire. Si Dieu a créé l’homme à son image, c’est pour que l’homme apprenne à pardonner. » « Les petites mauviettes de ton espèce, je les noie dans mon urine, moi.Si tes moniteurs n’ont pas réussi à te raisonner, je m’en vais te macérer une fois pour toutes. Je te jure que tu marcheras droit, la nuque basse et les mains collées à ton visage comme des oeillères. » Je proteste…. « Tu veux savoir pourquoi tu es aux arrêts? C’est à cause de ton talent. Nous sommes allergiques au talent, dans notre pays, en particulier celui des écrivains. Personne ne blaire les écrivains, chez nous. » « L’esprit, c’est ce que l’armée considère comme la plus grave atteinte à son équilibre et à sa longévité. » « Les intellos, c’est de la mauvaise herbe, des fouille-merde. » « …le Système n’a que foutre de leurs potentialités. Ce qu’il veut, c’est des types qui obéissent au doigt et à l’œil. Indépendance ou pas, la bleuite règne encore chez nous, et malheur aux suspects. » « Pour assujettir une communauté, on doit domestiquer ses notables. J’étais écoeuré.» « Oui, je suis écrivain. C’est quoi votre problème? Savez-vous seulement ce qu’est un écrivain ? Je suis le roi des mages; l’exergue est ma couronne, la métaphore mon panache; je fais d’un laideron une beauté, d’une page blanche une houri. Sous ma plume, les crapauds deviennent princes et les gueux sultans. Je suis le seul à pouvoir inventer l’amour à partir d’une virgule…Écrivain je suis, écrivain je reste, et à mort la bêtise!... » « J’étais fou de rage. On ne me comprenait pas. Ils ignoraient que j’avais tout perdu, qu’il ne me restait que la littérature pour échapper à l’engrenage qui me broyait, aux hideurs qui s’escrimaient à me faire admettre qu’en dehors des avatars je n’étais bon à rien. Je m’interdisais d’ête laid, de ressembler à ma vie. » « Mon statut de cadet primait sur mon individualité, l’annulait. En dehors du cantonnement, du réfectoire, du dortoir, du rassemblement; en dehors de l’appel, du peloton, du brouhaha et de la promescuité, je n’étais rien. »
Résumé de l’éditeur « En 1964, un jeune adolescent algérien entre dans une école militaire oranaise. Son père, officier lui-même, a pour lui les plus hautes ambitions. Excellente recrue, le futur soldat se découvre néanmoins des dons inattendus. On se méfie d'un cadet passionné par le théâtre et la littérature. Comment le métier des armes peut-il s'accorder avec celui, si étrange, d'écrivain ? Trente ans plus tard, le nom de Yasmina Khadra apparaît dans les librairies. Au plus fort de la tragédie algérienne, ses romans policiers témoignent de l'horreur. Qui massacre des innocents par milliers ? Pourquoi ne veut-on pas entendre la vérité ? Dès lors, l'auteur masqué se devait de révéler sa véritable identité. Voici le récit de la plus singulière des aventures, celle d'un enfant de troupe qui allait devenir ce témoin gênant, cet accusateur, ce grand écrivain. « www.decitre.fr
L’écrivain, Yasmina Khadra
« Caché « quelque part en Algérie », Yasmina Khadra a signé trois romans policiers, ce qui lui a valu d’être « le pseudonyme le plus recherché » par les islamistes de son pays. Depuis, il n’a cessé de susciter des interrogations en France, en Europe et dans le monde arabe. Dans son pays, notamment, la presse unanime a loué son authenticité de romancier et de témoin de la tragédie algérienne. Aujourd’hui, il a le pouvoir de décliner son identité, de lever le voile sur un mystère qu’il n’a pas voulu, et de raconter enfin comment il fut embrigadé dans une carrière militaire, lui qui s’est toujours voué à devenir poète. « J’ai été éjecté de ma famille, c’est un fait : une initiative malheureuse de mon père. Et j’ai été adopté par l’armée, que je quitte sans rancune ; elle m’a élevé, je l’ai servie, je crois, avec dignité et courage. Je n’ai jamais cherché à dévier de la voie qu’on m’avait tracée. Je ne me suis jamais rebellé. Mais je n’ai jamais renoncé à ce que j’estime être plus fort qu’un destin : ma vocation d’écrivain. J’ai continué à écrire dans un monde qui me refusait cette liberté-là, et j’ai réalisé mon rêve, peut-être grâce à lui : les interdits forgent les volontés inflexibles. » Mon avis : Une autobiographie de l’enfance de Mohammed Moulessehoul, soit Yasmina Khadra qui m’a beaucoup ému, il est confronté devant un choix soit devenir écrivain et ne plus avoir de père soit continuer dans l’armée et avoir un père à côté. Au début du récit, Mohammed n’est pas seul, car il est emmené à l’école militaire avec son cousin Kader qui est davantage sentimental que lui. A la suite, il y aura Houari qui viendra. Mais quand Mohammed va au lycée, il est seule et se trouve de nombreux amis avec lesquels ils parleront de la littérature. On comprend que Mohammed (ou Yasmina) est devenu écrivain par pure vocation, c’est donc pour cela qu’il écrit d’une manière fluide et compréhensible pour tous le monde. Résumés : Mohammed et son cousin sont emmenés à l’école militaire, une école des plus stricte et sévère où ils iront à l’école et recevront un minimum d’éducation militaire. Le père de Mohammed ne vient pas toujours les voir, il est très distant. Spoiler (moment intense de l’intrigue) : Mohammed quittera cette école pour l’école de Koléa où il se trouvera de nombreux ami avec qui il parlera de littérature et d’écriture. En même temps, ces parents se divorcent et se mère se retrouve dans un quartier malfamé avec ses enfants. Son père ne s’occupe presque plus de ses enfants et de sa femme. Au lycée, Mohammed est toujours accusé de tous les méfaits, alors qu’il ne fait rien de mal à part écrire que tous ses supérieurs sous-estiment. Ses années de lycée seront l'occasion d’écrire de nombreuses nouvelles. Quand il passe le bac, il doit faire un choix : continuer dans l’armée ou faire de l’écriture. Son père le menace de le destituer s’il ne continue pas dans l’armée, c’est donc pour cette raison qu’il continuera. »www.litteraire-en-herbe.blogspot.com
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*****LEMAITRE Pierre---ROBE DE MARIÉ
25/09/2011 17:15
LEMAITRE Pierre
ROBE DE MARIÉ, calmann-lévy, 2009, 270 pages
Excellent roman du genre grands frissons-thriller-psychologique, très bien construit et très efficace.Son écriture est précise, vive, incisive. Je suis convaincu qu’après avoir lu ALEX et ROBE DE MARIÉ, je vais lire tous ses autres romans car c’est un auteur très doué pour le genre, d’une grande intelligence du drame…humain.
Au début de ce roman, on est un peu désemparé car en plus de Sophie qui vit sa folie intensément et nous bouleverse, s’ajoute un deuxième personnage Frantz tout aussi menaçant et tordu. L’auteur est très habile et nous présente le personnage principal aux prises avec la folie mais on n’en connaît pas vraiment la cause, la source.Il fait des retours dans le temps très habiles et nous sommes victimes dès le début de son imagination fertile. Un grand roman dans le genre, un incontournable. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
Robe de marié, de Pierre Lemaitre Une chronique de Jacques « En quatre romans : Travail soigné, Robe de marié, Cadres noirs, Alex, Pierre Lemaitre s’est imposé comme un remarquable auteur de suspense. Son roman Robe de marié vient de sortir en livre de poche, et il serait franchement dommage de vous en priver ! L’histoire de Robe de marié est celle d’une double vengeance. Mais dans ce roman, ne cherchez pas le gore, les tortures physiques raffinées, le tueur en série halluciné dont l’imagination pour faire souffrir ses victimes est sans limite : rien de tout ça chez Pierre Lemaitre, dont l’écriture est raffinée, précise, sans fioriture, presque sèche. Il suffit d’ailleurs de lire les premières lignes du roman, où il nous présente son héroïne Sophie pour la première fois, pour se faire une idée précise de son style : « Ce matin là, comme beaucoup d’autres, elle s’est réveillée en larmes et la gorge nouée alors qu’elle n’a pas de raison particulière de s’inquiéter. Dans sa vie, les larmes n’ont rien d’exceptionnel : elle pleure toutes les nuits depuis qu’elle est folle. Le matin, si elle ne sentait pas ses joues noyées, elle pourrait même penser que ses nuits sont paisibles et son sommeil profond. Le matin, le visage baigné de larmes, la gorge serrée sont de simples informations. » Sophie est folle, nous en sommes très vite persuadés, une folle meurtrière qui va la pousser à tuer un enfant dont elle a la garde, sans aucune raison. Elle-même d’ailleurs n’a aucun doute sur sa folie. Pendant le premier tiers du livre, nous la suivons dans ses tentatives désespérées d’échapper à un désordre mental qui va en s’aggravant, puis à la police qui la recherche pour plusieurs meurtres. Mais voilà, il y a l’apparence et la réalité. Et la force de Pierre Lemaitre consiste à bousculer nos premières certitudes, grâce à une construction narrative astucieuse et au surgissement tardif d’un autre personnage : Frantz. Impossible d’en dire plus sur le rôle de celui-ci, ce serait priver le lecteur d’une partie du plaisir de la lecture. Mais la double vengeance est particulièrement machiavélique, des deux côtés. Deux joueurs s’affrontent et rivalisent d’intelligence en une partie hallucinante, Sophie et Frantz sont capables de toutes les ruses pour parvenir à leur fin, et le lecteur est pris par leur affrontement comme dans une nasse. Pourquoi cette vengeance ? Comment le manipulateur retors finira-t-il par être lui-même manipulé et tombera dans un piège étonnant ? Quel rôle va jouer cette robe de marié, et pourquoi le mot marié est-il au masculin ? Le lecteur va de surprise en surprise jusqu’à la dernière page du roman. Et quand vous aurez terminé ce livre, je suis prêt à parier que vous n’aurez qu’une idée : vous précipiter sur les trois autres que Pierre Lemaitre a écrits, pour pouvoir les déguster comme vous l’aurez fait pour cette Robe de marié ! Jacques Robe de marié Présentation de l'éditeur Nul n'est à l'abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s'accumulent puis tout s'accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n'a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite; elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape... Les ombres de Hitchcock et de Brian de Palma planent sur ce thriller diabolique. » Source :www.unpolar.hautetfort.com
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