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*****Mario Vargas LLOSA---TOURS ET DÉTOURS DE LA VILAINE FILLE
15/04/2011 14:40
Mario Vargas LLOSA
TOURS ET DÉTOURS DE LA VILAINE FILLE, Gallimard, 2006,404 pages
RÉSUMÉ « Que de tours et de malices chez cette « vilaine fille », toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le « bon garçon ». Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante, en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à Miraflores « la petite Chilienne » allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis l'épouse d'un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London. D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et chaque fois, il ne la retrouve que pour la perdre. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher. Il n'est jamais facile d'écrire l'histoire d'une obsession. Mais la difficulté est encore plus grande quand il s'agit d'une obsession amoureuse et quand l'histoire que l'on raconte est celle d'une passion. Mario Vargas Llosa avait déjà affronté ce défi par le passé dans La tante Julia et le scribouillard (1980), l'un de ses romans les plus populaires. Et voici qu'il le relève encore vingt-cinq ans plus tard et nous offre ce cadeau inattendu : une superbe tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie moderne d'un amour fou. » source :www.livres.fluctuat.net
• La revue de presse Delphine Peras - Le Figaro du 23 novembre 2006 « Tours et détours de la vilaine fille : le titre du nouveau roman de Mario Vargas Llosa résume parfaitement cette exquise sarabande amoureuse, pleine de fantaisie et de pirouettes, qui va se jouer quatre décennies durant, de la France au Japon, de l'Espagne au Pérou en passant par l'Angleterre. C'est le récit enlevé, dense et distrayant, subtil et léger, d'un homme contraint de jouer au chat et à la souris avec une femme impitoyable dont il est follement épris envers et contre tout. Finalement, on peut dire que le célèbre écrivain péruvien, 70 ans, signe là son premier vrai roman d'amour, un amour moderne avec tout ce qu'il faut d'érotisme, de jalousie, de tromperie, de séparations, de retrouvailles... L'auteur de La Tante Julia et le Scribouillard confirme surtout sa fidélité à Flaubert et son ambition renouvelée de faire du roman le miroir le plus révélateur de la condition humaine. »source :www.passiondulivre.com • La revue de presse Daniel Rondeau - L'Express du 9 novembre 2006 Le talent de Mario Vargas Llosa est au plus haut : il fait danser les mots dans un style impeccable de naturel... L'auteur a tourné dans son encre ses souvenirs (Paris, Londres) et ses fidélités (Balzac, Miraflores, etc.), puis il a jeté dans son encrier des cristaux d'imaginaire et un peu du prestige de l'Histoire. Les années passent, les hommes changent, les femmes aussi, une émotion grandit, la vilaine fille va bientôt mourir. Tristesse ? Non, car au moment des larmes, le romancier sort une colombe de son encrier. L'oiseau porte un nom : littérature.
• La revue de presse Daniel Rondeau - L'Express du 9 novembre 2006 « Le talent de Mario Vargas Llosa est au plus haut : il fait danser les mots dans un style impeccable de naturel... L'auteur a tourné dans son encre ses souvenirs (Paris, Londres) et ses fidélités (Balzac, Miraflores, etc.), puis il a jeté dans son encrier des cristaux d'imaginaire et un peu du prestige de l'Histoire. Les années passent, les hommes changent, les femmes aussi, une émotion grandit, la vilaine fille va bientôt mourir. Tristesse ? Non, car au moment des larmes, le romancier sort une colombe de son encrier. L'oiseau porte un nom : littérature. » source : www.passiondulivre.com • La revue de presse Jean-Paul Enthoven - Le Point du 19 octobre 2006 « Il est rare, très rare, d'inventer (en littérature) un nouveau type de femme - tant les perverses, les libertines, les fidèles, les fatales, les banales, les admirables, les saintes sont déjà inscrites au répertoire... C'est pourtant ce que vient de faire Mario Vargas Llosa en inventant, pour son dernier roman, une créature que je n'avais, pour ma part, jamais rencontrée auparavant. C'est un monstre très sympathique. Une garce affectueuse. Un diable plein de moralité. Où a-t-il trouvé sa chimère ? Dans quelle zone de sa biographie ou de son imaginaire ? Combien de temps l'a-t-il laissée mûrir dans son coeur ? C'est là un mystère dont je ne manquerai pas, à l'occasion, de l'entretenir. Mais le résultat, pour l'heure, est stupéfiant : cette «vilaine fille» - je préfère l'espagnol qui, avec «niña mala», injecte plus d'enfance dans son sillage - est l'un des personnages les plus fascinants que l'on puisse actuellement croiser sur la haute mer des grands romans. Et ceux qui lui rendront visite ne l'oublieront pas de sitôt... »source : www.passiondulivre.com
J’ai eu le plaisir de découvrir et de lire un grand roman du genre de celui qu’on n’oublie pas, qui nous marque par sa modernité et son intensité. Une intrigue décapante, des vies dramatiques, des personnages hallucinants, des émotions à contre-courant, des événements incontrôlables, un auteur hors norme avec un talent d’écriture déconcertant, exceptionnel. J’ai le goût de lire ses autres romans tellement je suis emballé par son style instinctuel.
« J’aurais dû lui dire quelque chose d’affectueux, feindre de la croire. Car, quand bien même le viol et la prison auraient été des mensonges, il est sûr qu’elle était devenue physiquement une ruine. Et, sans doute, à demi morte de faim. Tu t’étais bien mal comporté, Ricardito. Très mal, si c’est vrai qu’elle se tournait vers moi parce qu’elle se sentait seule et incertaine, et si j’étais la seule personne au monde en qui elle ait eu confiance. Cette dernière chose devait être vraie. Elle ne m’avait jamais aimé, mais avait confiance en moi, avec l’affection qu’on a pour un domestique loyal. » page 240 Gilles Lagrois, Auclair, Québec www.livresentete.vip-blog.com
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***BROWN Dan---LE SYMBOLE PERDU
17/08/2011 17:03
BROWN Dan
LE SYMBOLE PERDU, JC Lattès, 2009, 594 pages
Bon roman de Dan Brown pour qui aime l’ésotérisme, les documents anciens, la spiritualié, les intrigues religieuses mêlées aux drames politiques et assassinats au nom de la vérité. Ce roman est écrit dans le genre du roman polar, des enquêtes menées par des scientifiques, des hommes politiques, des membres de la CIA. Un bon moment de lecture pour qui aime le genre polar ésotérique. « …la science et le mysticisme sont étroitement liées, et ne se distinguent que par leur approche. Même but…mais méthode différente. » page 374 « Chaque technologie nouvelle devient un outil pour en inventer une autre. C’est un effet boule de neige, la raison pour laquelle la science a avancé plus vite ces cinq dernières années que les cinq millénaires précédents. Accroissement exponentiel. Avec le temps, la courbe du progrès devient quasiment verticale. C’est mathématique. Les découvertes se succèdent à un rythme effréné » page 376 « Les pyramides, les mystères, la science, les arts occultes…tout y était entremêlé. » page 385 « Tu viens de peser l’âme humaine. » page 462 « Le 21 décembre 2012 » « L’homme va être témoin de son ultime renaissance. Après des millénaires d’obscurité, nos sciences, nos esprits, et même nos religions sont sur le point d’exhumer la vérité. » page 479 « L’enseignement maçonnique était ésotérique parce qu’il se voulait universel. Il se référait donc à des symboles, à des métaphores qui transcendaient les religions, les cultures et les races, afin de créer une conscience planétaire, un amour fraternel chez les hommes. » page 510 « …l’alchimie, l’astrologie, la kabbalistique, le christianisme, les rose-croix, la franc-maçonnerie, l’astronomie, la physique, la noétique… » page 516 « La langue des symboles »
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Les francs-maçons envahissent Washington !
La trame du "Symbole perdu" de Dan Brown se déroule sur une période de douze heures à Washington, la capitale américaine, dans certains de ses lieux historiques les plus célèbres, dans un monde – semble-t-il – dirigé depuis l'ombre par des francs-maçons et leur société secrète.
Après un premier chapitre où l'on assiste à une ordination franc-maçonne, on retrouve le héros de "Da Vinci Code", le symbologiste Robert Langdon, qui répond à la demande de toute dernière minute de son ami et ancien mentor Peter Solomon, directeur de la prestigieuse et toute puissante Smithsonian Institution (qui chapeaute là-bas une vingtaine de musées) mais aussi milliardaire à-la-Kennedy, de remplacer un conférencier. Lorsqu'il arrive au Capitole pour cette invitation, il n'y a absolument personne pour l'accueillir, sauf la main ensanglantée (coupée!!) de Peter Solomon pointée vers le plafond et ses fresques (pas sans raison). Sans que l'on sache pourquoi, la CIA, sous les traits de son directeur de la sécurité, Inoue Sato, est immédiatement présente et mène l'enquête. Robert Langdon est sommé de décrypter un secret aussi ancien qu'extraordinaire... qui, d'ailleurs, en intéresse plus d'un! Au même moment mais dans un autre endroit proche et plutôt secret, Katherine Solomon, la soeur de Peter, spécialiste d'une nouvelle "science", la noétique, se rend à son laboratoire où elle va rencontrer Mal'akh, celui par qui le Mal va arriver... Commence alors la folle course poursuite: Langdon et K. Solomon après le secret; Inoue et Mal'akh (séparément) après Langdon et K. Solomon... Sans parler de: est-ce que Peter Solomon est toujours vivant? Ainsi, en tant que thriller bien ficelé, "Le Symbole perdu", dès le moment où l'on zappe les points faibles (récurrents car ils étaient déjà présents dans "Da Vinci Code"), ne trahit pas les attentes et il constitue vraiment ce qu'on appelle en anglais un page-turner. Le rythme des chapitres courts qui convient à ce type de lecture est à relever. Ce livre a été pour moi un agréable divertissement mais pas autant que les autres. Le pattern du livre reste le même, ce qui a rendu la découverte de la réelle identité du méchant beaucoup trop facile. Je trouvais que le livre ne nous faisait pas assez découvrir les mystères des franc-maçons. J'espère que son prochain livre sera un peu meilleur et sortira un peu du moule. Un lecteur : Exarkun (Montréal) Trop vite, trop simple : La lecture d'un roman du duo Giacometti-Ravenne, inventeurs du polar franc-maçon me permet de reparler de ce Dan Brown, lu il y a quelques mois déjà et qui traite lui aussi de la franc-maçonnerie, mais à Washington. Ce Symbole perdu reste dans la lignée de tous les Dan Brown, tout va bien trop vite. A chaque fois, son héros Langdon se retrouve un peu comme dans la série "24 heures chrono" et doit réaliser mille prouesses en très peu de temps. Ce qui évidemment rend les choses peu crédibles. Certes, le livre se lit facilement et on a du mal à le lâcher. Cependant, il faut garder son esprit critique. Dan Brown se sert à foison de théories ésotériques qu'il aborde simplement avant de passer à une autre. C'est évidemment trop simple. Mais cela permet par la suite à tous les exégètes de publier leurs interprétations des livres de Dan Brown. De plus, dans ce roman, l'auteur se tire un peu une balle dans le pied car on devine bien vite qui se cache derrière la méchant Mal'akh. Un lecteur, Nothingman Source : www.critiqueslibres.com
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****AKI SHIMAZAKI----ZAKURO
23/08/2011 17:11
AKI SHIMAZAKI
ZAKURO, Leméac/Actes Sud, 2008, 149 pages
Résumé du livre « La dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c'était en 1942, quand ce dernier partait travailler en Mandchourie, d'où il a été déporté en Sibérie après la fin de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à peu dans les errances de l'alzheimer tout en conservant l'espoir de revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu, est vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de sa disparition : ce qui s'est passé sur le bateau qui le ramenait au Japon a brisé net le cours de sa vie. « « D’une logique dramatique, ce roman explore le destin d’êtres que l’Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux » Éditeur Source : www.evene.fr
“ LE RETOUR DU PÈRE PERDU ” « Zakuro signifie grenade en japonais. C’était le fruit préféré du père de Tsyoshi Toda le narrateur. Celui-ci n’a pas vu son père depuis qu’il a été déclaré disparu puis mort en Sibérie après avoir été déporté en 1945. Quelques décennies plus tard, sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer, attend toujours son retour. Tsyoshi, grâce à un ami découvre que son père n’est pas mort et vit au Japon à quelques kilomètres. Malgré sa colère il va à sa rencontre mais le père n’ose pas s’expliquer. Il lui écrira une longue lettre qui raconte son retour de Sibérie. A travers ce récit intime, Aki Shimazaki révèle une part méconnue de l’histoire du Japon et poursuit sa trilogie après Mitsuba. Encore un petit bijou ! source : www.librairiefontaine.com
Virginie – Fontaine Haussmann
« Reconnaissable entre tous, le style minimaliste d'Aki Shimazaki. De petites phrases courtes, épurées. Une puissance d'évocation qui agit sans se faire remarquer. Une froideur apparente, une cruauté trompeuse.
Puis, la tendresse émane de petits gestes, tout à coup. L'émotion surgit sans s'annoncer, sur le bout des pieds. Derrière cette écriture remarquablement sobre, compacte, contrôlée, on le sent, un volcan couve.
Toujours, le Japon. Ses traditions, sa hiérarchie, ses tabous. Avec, en arrière-plan, le contexte politique, la guerre. Toujours, la mort, le deuil. Et l'adultère, les secrets, les tromperies... Toujours tragiques, les histoires d'Aki Shimazaki.
Autre particularité: les recoupements d'un roman à l'autre, entre les différents personnages. C'était le cas pour sa première série de romans, cinq en tout, où de livre en livre on revisitait la même histoire par des biais différents. Tout en découvrant à chaque fois des aspects nouveaux.
En 2006, la romancière amorçait un nouveau cycle romanesque. Zakuro en est le deuxième opus. On découvrira au passage que le narrateur est lié par la bande avec le héros du roman précédent. Sans plus. Pas de quoi s'empêcher de plonger de ce pas dans Zakuro si on n'a pas lu le premier de la série.
«Nous sommes dimanche. Il fait beau. Dans le jardin, les chrysanthèmes sont en pleine floraison.» C'est le début du roman. Voyez, c'est tout simple.
Celui qui parle s'appelle Tsuyoshi Toda. Il travaille dans une grande entreprise japonaise qui a des ramifications à l'étranger et où le pouvoir hiérarchique est féroce. Nous sommes dans le Japon des années 1970.
Mais l'histoire évoquée, qui poursuit le narrateur aujourd'hui, remonte à la Deuxième Guerre mondiale. Son père, déporté en Sibérie en 1945, a disparu depuis.
Le fils a fini par se faire une raison: plus de traces, aucun signe, celui qu'il admirait tant dans sa jeunesse et dont il a tant appris est bel et bien mort. Mais la mère, elle, continue d'espérer le retour de son mari.
La vieille a beau être atteinte de démence depuis quelques années, divaguer à coeur de journée le regard hagard, mêler le présent et le passé, si c'était elle qui avait raison?
Petit à petit, les pistes vont se multiplier. Nous irons de mystère en mystère. De drame en drame. Passant de la petite à la grande histoire. Jusqu'au dénouement final. Implacable.
Nous restera en mémoire cette scène où une vieille dame, impeccablement coiffée et toute de blanc vêtue, un zakuro (fruit du grenadier) dans les mains, attend son homme. Sublime. Pas un mot de trop. Tout est là.
À qui n'a jamais lu Aki Shimazaki, je dirais ceci: commencez par Zakuro. Ou même par le précédent, Mitsuba. Ou par n'importe lequel de ses romans. Mais lisez-la, ne passez pas à côté. Ça ne ressemble à rien, vous verrez. À rien d'autre qu'à du Aki Shimazaki.
Bien sûr, on pourrait ergoter à propos de ses influences littéraires, trouver des parentés avec d'autres écrivains japonais. Mais elle, elle écrit directement en français.
«Le français m'a apporté la clarté et la précision, ce qui est à l'opposé de la mentalité japonaise», déclarait récemment l'écrivaine, dans les pages du Figaro littéraire. » Source :www.ledevoir.com
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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*****Yasmina KHADRA---L'ÉQUATION AFRICAINE
17/09/2011 18:21
Yasmina KHADRA
L’ÉQUATION AFRICAINE, roman, Julliard, 2011, 326 pages
Un autre roman de Khadra très réussi. Des drames, des émotions, des guerres, des enlèvements, la misère mais quel royaume extraordinaire d’humains qu’est l’Afrique! L’Afrique où l’humain dépasse la vie et ses misères, l’Afrique avec ses sages, ses enfants morts vivants, ses femmes courageuses même abandonnées à elles-même. L’Afrique c’est la vie, le courage au jour le jour, la joie de vivre peu importe les événements car demain je souris car j’ai survécu et que je suis toujours vivant. Un grand roman de Yasmina KHADRA.
Extraits : « Vis chaque matin Comme s’il était le premier Et laisse au passé des remords et méfaits Vis chaque soir Comme s’il était le dernier Car nul ne sait de quoi demain sera fait » Joma, page 327
« Tu ne piges que dalle à notre continent…Tu es en Afrique, et en Afrique, le sauvage, c’est toi. » page 91 « Sa haine est un programme auquel il ne dérogera pas. » page 92 « Aucune race n’est supérieure à une autre. Depuis la préhistoire, c’est toujours le rapport de force qui décide de qui est le maître et de qui est le sujet. » page 93 « Comment se résoudre à l’idée que l’on puisse abattre une personne aussi simplement qu’un arbre. » page 94 « Qu’est-ce-qui t’autorise à nous traiter de sauvage?...La guerre? Les vôtres sont pires que les cataclysmes. La misère? C’est à vous que nous la devons. Page 102 « …il y a dans leur façon d’exister au jour le jour une absence de conscience manifeste qui rend leur dangerosité aussi naturelle que la morsure d’un serpent. » page 112 « … le courage tout court, c’est de croire en soi. » page126 « Tiens bon. Chaque jour est un miracle. » page 129 « Le renoncement use au même titre que l’entêtement. » page 148 « Aucune nation ne peut survivre sans mythes et aucune jeunesse ne peut s’épanouir sans idoles. » pâge 235 « Il y a, en eux, une stupéfiante propension à banaliser l’adversité.Leur force est dans la mentalité, une mentalité singulière, antique, forgée dans le magma même de cette bonne vieille terre des Hommes. » page 259 « Pour qu’un cœur continue de battre la mesure des défis, il lui faut pomper dans l’échec la sève de sa survivance. »page 288
« A la suite d'un terrible drame familial, et afin de surmonter son chagrin, le docteur Kurt Krausmann accepte d'accompagner un ami aux Comores. Leur voilier est attaqué par des pirates au large des côtes somaliennes, et le voyage « thérapeutique » du médecin se transforme en cauchemar. Pris en otage, battu, humilié, Kurt va découvrir une Afrique de violence et de misère insoutenables où « les dieux n'ont plus de peau sur les doigts à force de s'en laver les mains ». Avec son ami Hans et un compagnon d'infortune français, Kurt trouvera-t-il la force de surmonter cette épreuve? En nous offrant ce voyage saisissant de réalisme, qui nous transporte, de la Somalie au Soudan, dans une Afrique orientale tour à tour sauvage, irrationnelle, sage, fière, digne et infiniment courageuse -, Yasmina Khadra confirme une fois encore son immense talent de narrateur. Construit et mené de main de maître, ce roman décrit la lente et irréversible transformation d'un Européen, dont les yeux vont, peu à peu, s'ouvrir à la réalité d'un monde jusqu'alors inconnu de lui. Un hymne à la grandeur d'un continent livré aux prédateurs et aux tyrans génocidaires. Traduit dans une quarantaine de pays, Yasmina Khadra est aujourd'hui connu et salué dans le monde entier. L'Equation africaine s'inscrit dans le prolongement de la trilogie consacrée à notre époque défigurée par le choc des cultures et des mentalités – la trilogie du Grand malentendu ( Les Hirondelles de Kaboul, l'Attentat et les Sirènes de Bagdad ). « source:www.yasmina-khadra.com Un hymne splendide et émouvant
« L'équation africaine » roman de Yasmina Khadra
« Un hymne splendide et émouvant
Chaque œuvre de cet auteur est un événement littéraire. Celui ci s'inscrit dans la lignée des précédents et notamment de « l'Olympe des infortunes ».... Le lecteur est invité à découvrir un Continent, tel qu'il est et à rencontrer ses différents acteurs dans leurs diversités. C'est à la fois un tableau de maître, un roman d'aventures et une œuvre de réflexion. On se croirait dans un film 3D particulièrement soigné : les descriptions superbes des paysages sont telles qu'il suffit de fermer les yeux pour prendre possession du cadre et le « spectateur » est capté par l'histoire et la magnificence. Mais que va faire le médecin généraliste Kurt dans cette Afrique lointaine ? Tout sourit à cet homme : une maison confortable, une résidence secondaire, une vie réglée et surtout une femme aimée et aimante. Un jour tout bascule et un drame familial l'accable. Il décide d'abandonner son existence luxueuse pour partir avec son ami Hans en voilier aux Comores. Le voyage de l'oubli se transforme très vite en cauchemar, le voilier est arraisonné par des pirates africains et les deux amis sont traînés de force et sans ménagement par leurs ravisseurs . De la Somalie au Soudan, le voyage est long et pénible : les coups et les humiliations subies donnent à Kurt une image partielle et partiale de l'Afrique. Qui lui donne le droit de prendre ces africains pour des sauvages. La réplique d'un de ses gardiens est sans appel : «...La guerre ? Les vôtres sont pires que les cataclysmes. La misère ? C'est à vous que nous la devons. L'ignorance ? Qui te fait croire que tu es plus cultivé que moi ? » C'est tout le drame et la réalité d'un continent livré à la violence des prédateurs occidentaux et africains et aux tyrans qui sont résumés ainsi.... Ce sont parfois des hommes simples, tranquilles et très cultivés qui se trouvent victimes d'une attaque génocidaire et qui à leur tout peuvent devenir des aventuriers sans foi ni loi... L'Afrique est une terre de contrastes où se côtoient le pire et le meilleur, le premier étant le fruit des politiques colonialistes et locales . L'enfer sur terre n'existe pas, il n'y a que « des démons et ils ne sont pas invincibles » … Kurt arrivera t-il à comprendre et à se débarrasser de sa répulsion, née d'une détention pénible ? Va t-il saisir et comprendre la force de ces africains qui, spoliés, pauvres, désarmés, soumis aux violences ne cèdent « pas une miette de leur lamentable existence » !? Ce livre est comme un bijou incandescent qui brillerait de mille feux....
Jean-François Chalot »source :www.critiqueslibres.com
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****LEMAITRE Pierre---CADRES NOIRS
29/09/2011 20:20
LEMAITRE PIERRE
CADRES NOIRS, calmann-lévy, 2010, 349 pages
Roman à portée sociale traitant d’un sujet chaud : garder son emploi malgré la disparité entre travailleurs et patrons, directeurs, présidents de multinationales. Alain Delambre a cinquante cinq ans et est menacé d’être mis à la retraite par son employeur sous de faux prétextes car le seul argument est la rentabilité de la multinationale pétrolière. Le style de ce roman est rapide, déterminé peu rationnel mais éloquent et efficace. On imagine très bien la situation personnelle, familiale et sociale du personnage pris au piège par des employeurs dont l’unique but est la rentabilité, l’efficacité, la promptitude à résoudre les problèmes pour des raisons uniquement financières sans aucune autre considération pour leurs employés. Un fait social dérangeant montrant l’écart immense entre le pouvoir des dirigeants et la soumission sans conditions de leurs salariées jugés uniquement sur leur rendement. Un roman d’un style totalement différent de celui qu’on est habitué de Pierre Lemaitre. Un style totalement dans le ton de ce roman socialement dérangeant. Gilles Lagrois, Auclair, Québec
Pour en savoir davantage :
Pierre Lemaitre. Cadres noirs.
« Contrairement à Zola qui s’imposait des efforts cognitifs démentiels dans la préparation de ses romans, Pierre Lemaitre n’est pas un adepte compulsif de la consultation d’internet. Si ses œuvres nous donnent un rendu de la société aussi saisissant c’est que, chez lui, le vraisemblable est plus puissant que le vrai. Comme aurait dit Flaubert, il ne s’écrit pas, pas plus qu’il n’écrit la société. Mais si on ne voit pas, à proprement parler, la société, on la sent partout. À l’heure ou de nombreux sondages nous montrent les Français épuisés par le travail et désespérés par le chômage, ce roman noir de Pierre Lemaitre tombe à pic. Nous sommes dans un monde où des manutentionnaires gagnent 585 euros brut par mois et où les cadres, s’ils veulent croire en leur utilité, en leur mission, s’identifient à leur patron « avec une force de conviction dont les patrons ne rêveraient même pas. » Quinquagénaire, donc bon à jeter, le personnage principal a dû accepter un petit boulot quand il s’est retrouvé au chômage (il était pourtant DRH) après la fusion de son entreprise avec une société belge. Son conseiller pôle emploi voit en lui un modèle de chômeur car il a renoncé à l’idée de trouver du travail, sans pour autant renoncer à en chercher. Avec des types comme moi, dit-il, « le système a l’éternité devant lui. » Après quatre ans de galère, il a la lucidité de se sentir largué car il ne maîtrise plus le discours de l’efficience entrepreneuriale (que l’on retrouve d’ailleurs désormais dans la Fonction publique) : « management de la transition », « réactivité sectorielle », « identité corporate », « benchmarking », « réseautage ». Il faut désormais briller dans le marketing et le management : « Le marketing consiste à vendre des choses à des gens qui n’en veulent pas, le management à maintenir opérationnels des cadres qui n’en peuvent plus. » La métaphore qui file tout au long de ce roman à suspense (en fin de compte plus un roman psychologique que d’action) est que les salariés sont les otages des capitalistes, sous le regard bienveillant des pouvoirs publics : « Les aides de l’État auraient permis aux entreprises de licencier 65000 salariés en un an. » Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter l’arrière-train par un petit chef, turc qui plus est.Aussi quand un employeur accepte enfin – divine surprise ! – d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout : à emprunter une somme d’argent considérable, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement, un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages : « Les candidats à un poste sélectionnent les candidats à un autre poste. Le système n’a même plus besoin d’exercer l’autorité, les salariés s’en chargent eux-mêmes. Les entrants créent les sortants. Le capitalisme vient d’inventer le mouvement perpétuel. » Donald Westlake avait dramatiquement exploré ce thème avec Le Couperet (avant, personne n’est parfait, de soutenir Bush), la solution extrême utilisée par un chômeur pour retrouver du travail étant d’assassiner ses collègues de la liste étroite pendant la dernière sélection pour un emploi. Ce jeu de rôle (les jdr sont apparus – ce n’est pas un hasard – aux États-Unis dans les années soixante-dix) pour adultes en perdition est organisé pour le bénéfice de l’entreprise Exxyal-Europe, une grande du pétrole dont, visionnaire, Lemaitre nous prévient que l’un de ses objectifs principaux « consiste à rapprocher les activités de raffinage des lieux de production », ce qui entraînera la fermeture de plusieurs raffineries en Europe. Avec toutes les ressources de son corps et de son esprit, Alain Delambre s’engage dans ce combat pour regagner sa dignité, sans se rendre vraiment compte qu’il s’engouffre dans une spirale affolante qui devrait, si nous étions dans un roman réaliste, l’entraîner vers une mort violente. Bien lui prend de ne pas se rendre compte, dès le début de son aventure, que les dés sont pipés, qu’en aucun cas les recruteurs n’envisagent de recourir à ses services. Son désespoir l’amènerait, comme dans Le Couperet, à commettre l’irréparable. Le roman est remarquablement bien mené. Il se divise en trois parties, la première et la dernière offrant le point de vue du héros, la partie du milieu étant narrée par le “ méchant ”, le deus ex machina de la simulation de prise d’otages. Cette alternance des voix narratives nous permet de comprendre – sans les excuser – les motivations profondes de la partie adverse (les « partenaires sociaux », comme on dit aujourd’hui) et d’intensifier le suspense dès lors que l’on perd de vue la cause du chômeur quinquagénaire. Le lecteur ne connaîtra ses vraies motivations qu’à la toute fin de l’histoire. C’est une constante dans les ouvrages de Lemaitre (voir ses explications à ce sujet à http://www.pierre-lemaitre.fr/interview.html) : les événements malheureux s’enchaînent de manière inéluctable, chaque acte posé par les personnages les conduisant à leur perte. Il ne suffit pas à Delambre d’être un vieux travailleur au chômage, d’être humilié après avoir servi la cause de l’entreprise, d’être diminué dans le regard de ses proches qui l’aiment : sa révolte – purement individuelle, ne l’oublions pas – est implacablement destructrice. Le héros ne parviendra à ses fins qu’en jouant sa vie et celle des siens sur un coup de dé (avec un dernier développement singeant les films “ américains ” de Besson, du genre Taxi). Au bout de son périple, l’ancien DRH est toujours aussi aliéné, toujours aussi coupable. « C’est plus fort que moi », dit-il, « je ne peux pas m’empêcher de travailler. » Le système a gagné. Bernard GENSANE » source : www.legrandsoir.info
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