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VIP-Blog de livresentete
gilles.lagrois1@bell.net

  • 194 articles publiés dans cette catégorie
  • 123 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 05/06/2010 16:07
    Modifié : 09/06/2020 00:33

    Garçon (69 ans)
    Origine : AUCLAIR, TÉMISCOUATA, QUÉBEC
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    ******LLOSA Mario Vargas---LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD

    10/12/2010 17:32

    ******LLOSA Mario Vargas---LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD


    LLOSA Mario Vargas

    LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD, Gallimard, 1979, 1996, 469 pages
    « Vaguement » autobiographique ?
    « Non. Pas vaguement. Il semblerait que la tante Julia ait bien existé. Et le scribouillard ? Mais Vargas lui-même bien sûr !
    Comme il semble en être la règle dans les oeuvres de Mario Vargas Llosa, beaucoup de choses sont mêlées, entremêlées.
    L’histoire d’un improbable Pedro Camacho, as bolivien du feuilleton radiophonique qui ne vit que par, et pour, les feuilletons quotidiens qu’il écrit à la chaîne et qui passionnent les foules. L’histoire d’un tout jeune homme de dix-huit ans, Varguitas, qui trompe l’ennui d’études de droit auxquelles il s’est inscrit pour faire plaisir à son père, par de vagues piges de rédactions de bulletins d’infos dans une médiocre radio de Lima et l’écriture besogneuse de nouvelles qu’il rêve de voir éditées. L’histoire de la tante Julia, la tante de Varguitas par alliance, de quinze ans son aînée, fraîchement divorcée et qui débarque de la Bolivie où elle était installée. (Les précisions géographiques ne sont pas sans intérêt concernant les oeuvres de Vargas, celui-ci étant péruvien et Lima, les Andes et le Pérou étant omniprésents dans ses romans. Par ailleurs il ne fait pas bon être Argentin au Pérou comme il y sera fait plusieurs fois référence via Pedro Camacho !)
    Le tout avec des chapitres intercalés, des extraits des feuilletons radiophoniques de Pedro Camacho qui, circonstance aggravante, perd peu à peu la tête et mélange les personnages de ses différents feuilletons. Et Mario Vargas Llosa se donne jouisssivement le droit de mélanger ses personnages ; surréalisme, quand tu nous tiens ! Ca, ce sont les chapitres pairs.
    Les chapitres impairs, eux, ne sont pas hilarants. Ils concernent Varguitas, alias notre Vargas Llosa. Et l’histoire d’amour progresse. On la sent se diriger tout droit vers le drame programmé. Drame ? Peut-être pas. Mais amour impossible (non, peu possible plutôt) et bien mal parti.
    Dans quelle mesure est-ce fidèlement autobiographique ? Peu importe. On assiste à la galère de celui qui veut devenir écrivain, qui bouffera de la vache enragée dans ses années heureuses de jeunesse inconsciente et qui se souviendra … et racontera. »
    Source :www.critiqueslibres.com


    Un grand roman, un style renversant, un roman digne d’un Rabelais, d’un Dante, d’un Hugo, d’un Cervantes, un roman surréaliste.
    Des personnages démesurés sortis de fresques d’une époque révolue mais toujours aussi actuels. Des personnages marqués par la vie dont leur condition leur échappe mais à la hauteur de leurs aspirations. Leurs vies sont conditionnées par la loi, la religion, l’amour, la famille, l’amitié, les règles de la société. Un roman dont les personnages apparaissent, disparaissent, s’entremêlent, reviennent pour nous hanter, nous démontrer leur démesure.
    Mario Vargas LLOSA s’est vu discerner le prix Nobel de littérature en 2010 pour l’ensemble de son œuvre.

    « La Maison de l’Amérique latine avait vu juste en consacrant une exposition à Mario Vargas Llosa. L’auteur péruvien, naturalisé espagnol, auteur entre autres de La ville et les chiens, vient de se voir décerner le prix Nobel de littérature 2010 »source :www.leglobelecteur.fr

    Gilles Lagrois, Auclair, Québec.





    ****DECOIN Didier, JOHN L'ENFER

    13/02/2011 15:57

    ****DECOIN Didier, JOHN L'ENFER


    DECOIN Didier
    JOHN L’ENFER, Seuil, 1977, 318 pages
    Trois destins se croisent dans New York l'ogueilleuse, New York dont seul John l'enfer pressent l'agonie. Trois amours se font et se défont dans ce roman de l'attirance et de la répulsion, de l'opulence et du dénuement. Abraham de brooklyn chantait la naissance de New York. Avec John l'enfer, voici venu le temps de l'apocalypse.

    « Triomphante, folle de ses richesses, de sa démesure et de ses rêves, New York se délabre pourtant, rongée de l'inté-rieur. John L'Enfer, le Cheyenne insensible au vertige, s'en .rend bien compte du haut des gratte-ciel dont il lave les vitres. Il reconnaît, malgré les lumières scintillantes des quar-tiers de luxe, malgré l'opacité du béton des ghettos de misère, les signes avant-coureurs de la chute de la plus étonnante ville du monde : des immeubles sont laissés à l'abandon, des maisons tombent en poussière, des chiens s'enfuient vers les montagnes proches... Devenu, chômeur, l'Indien rencontre deux compagnons d'errance : Dorothy Kayne, jeune sociologue qu'un accident a rendue momentanément aveugle, et qu'effraie cette nuit soudaine ; et Ashton Mysha, juif hanté par sa Pologne natale, qui vit ici son ultime exil. Trois destins se croisent ainsi dans New York l'orgueilleuse, New York dont seul John L'Enfer pressent l'agonie. Trois amours se font et se défont dans ce roman de l'attirance et de la répulsion, de l'opulence et du dénuement. Abraham de Brooklyn chantait la naissance de New York. Avec John L'Enfer, voici venu le temps de l'apocalypse. L'apocalypse possible dès aujourd'hui d'une cité fascinante et secrète, peuplée de dieux ébranlés et d'épaves qui survivent comme elles peuvent dans le fracas et les passions. »
    Source :www.7fr.com

    Trois destins, trois solitudes sans avenir : il suffit de survivre : un amérindien laveur de vitres à New-York, une sociologue devenue aveugle suite à un accident, un juif d’origine polonaise second capitaine de navire commercial en transit à New-York.Pourtant ils seront inséparables, partageant logis, bouffe, vivant au jour le jour. Les événements les rattrappent mais la survie les surprend à se retrouver car ils sont une sécurité les uns pour les autres. La sociologue aveugle est amoureuse de John l’Enfer mais celui-ci n’aime qu’une femme à la fois donc il rêve à un engagement réciproque… alors elle couche avec Mysha qui est très attenfif aux besoins quotidiens de celle-ci. De la complicité harmonieuse de ce trio dépend leur survie dans un New-York aux prises avec des problèmes de logements, de travail, d’hébergements rudimentaires car les gratte-ciel vieilissent, s’éfritent, menacent de s’écrouler.Un roman intense par son sujet, son style, son côté visionnaire datant pourtant de trente ans. Où en sommes –nous rendus ?
    Gilles Lagrois, Auclair, Québec.





    *****DIOME Fatou, CELLES QUI ATTENDENT

    19/02/2011 15:37

    *****DIOME Fatou, CELLES QUI ATTENDENT


    CELLES QUI ATTENDENT, Flammarion 2010, 326 pages
    • « Celles qui attendent »
    roman de Fatou Diome
    Éditions Flammarion
    327 pages, 08.2010


    « Mères avant tout....

    Je me suis régalé il y a plusieurs années en lisant « le ventre de l'Atlantique » de Fatou Diome. Elle a su aborder avec un humour inégalé une question grave comme celle de l'immigration.
    Aujourd'hui, elle récidive avec un nouveau roman et une nouvelle approche même si la problématique reste la même.
    Encore une fois, l'auteure nous offre une œuvre soignée, truffée d'expressions imagées,: c'est un plaisir renouvelé page après page.
    Bougna et Arame, deux femmes sénégalaises connaissent une vie difficile sur leur île
    Elles s'inquiètent pour l'avenir de leur fils respectif et comme beaucoup de mères, rêvent du « paradis » européen....
    Après beaucoup d'hésitations, l'idée venue se précise jusqu'à l'ultime formulation qui précède la décision définitive :
    « Les mots avaient mûri en elle comme des chrysalides prêtes à livrer leur trésor. Les yeux dans les yeux de son amie, Bougna libéra les papillons qui battaient déjà des ailes dans la bouche. »
    L'Europe paraît la terre promise et malgré les dangers d'une traversée de l'Atlantique en pirogue, ils sont nombreux à vouloir tenter leur chance. S'ils ne rencontrent pas la mort sur leur chemin, ils seront tout à tour exploités et chassés, victime d'un mirage entretenu et d'une politique irresponsable.
    Si le colonialisme est et doit être dénoncé et combattu, il faut aussi-ce que fait bien l'auteure-pointer toutes les responsabilités et notamment celle des gouvernements « nationaux »
    « l'ignorance est le premier obstacle à la démocratie » et cette ignorance entretenue permet à une clique au pouvoir de freiner le développement harmonieux du pays qu'elle gouverne.
    Elle n'est pas tendre non plus avec la tolérance de certaine européenne : « Ses clichés sur la polygamie, la supposée grande famille solidaire, aggravaient sa berlue et la rassuraient, quand toutes les femmes du village ne souhaitaient que sa disparition » !

    La vie continue, avec les amours, les secrets de famille et une soif de bonheur contrariée par un système archaïque faisant des femmes dès leur entrée dans l'adolescence des victimes, non maîtresses de leur destinée.
    Ces deux femmes commettent certes des erreurs mais leur amitié réciproque et leur amour maternel sont des bras de levier puissants leur permettant de vaincre beaucoup de difficultés.

    Jean-François Chalot
    "Ceux qui nous font languir nous assassinent"
    « Celles qui attendent », ce sont ces mères, ces épouses et ces filles restées au pays et qui espèrent durant des années le retour de l’homme que leur cœur chérit.

    Cet homme est un fils, un mari ou un père à qui l’on a vendu des rêves de fortune et la quête ultime de sa dignité. Fasciné par le chant des sirènes venu d’Europe, il ne craint pas d’affronter les vents ni les tempêtes. A bord de son frêle esquif plein à craquer, il est ravi de quitter Charybde et ne se doute guère qu’il va bientôt rejoindre les tentacules de Scylla. Car la réalité est malheureusement tout autre que celle, étincelante, qu'on lui a présentée...

    Fatou Diome nous livre un récit vibrant d’émotion qui fait la part belle aux femmes et à leur attente désespérée. Elle raconte avec éloquence ces Pénélope sénégalaises qui mettent leur cœur en jachère pour une période indéterminée. Mais toutes ces femmes sont-elles totalement à plaindre ou portent-elles également leur part de responsabilité dans l’ambition et l'aveuglement qui dévorent leurs hommes ?

    « Celles qui attendent », c’est aussi la jalousie, la quête de la dignité, la solitude et un certain cynisme. Pour ma part, je suis restée scotchée dès les premières lignes, charmée tant par la superbe plume de l'auteur que par la profondeur du récit. »
    Source :www.critiqueslibres.com

    Roman magistral dans un style sobre mais combien pénétrant.Les images sont fraîches, imprégnées de la vie quotidienne africaine. La pauvreté, la misère, le manque de ressources poussent les jeunes hommes vers l’Europe laissant derrière eux épouses, mères, familles, abandonnant leur culture, leurs racines afin de survivre et envoyer de l’argent à celles qui les attendent comme espoir final.Un excellent roman de Fatou Diome qui nous brosse un tableau réaliste de la situation inhumaine des clandestins africains.
    Gilles Lagrois, Auclair, Québec.





    *****GRISHAM John, LA DERNIÈRE RÉCOLTE

    04/03/2011 16:41



    GRISHAM John

    LA DERNIÈRE RÉCOLTE, Robert Laffont, 2002, 362 pages

     Le coton du désespoir

    "John Grisham, l'auteur américain le plus au monde, maître incontesté du thriller juridique, change ici de registre en nous proposant un roman rural, inspiré de sa propre enfance, dont l'histoire se situe en Arkansas dans les années 50.
    C'est l'histoire d'une famille de fermiers pauvres qui n'ont pour seule ressource que quelques champs pour cultiver le coton et survivre. Car c'est bien de survie qu'il s'agit : travail harassant, journées interminables, météo capricieuse, conflits entre saisonniers, l'inquiétude reste permanente chez les Chandler.
    Grisham choisit comme narrateur un jeune garçon, Luke, qui décrit l'arrivée des saisonniers pour la récolte du coton, "ceux des collines" et une bande d'ouvriers mexicains en septembre 1952 et dont la vente permettra de rembourser les dettes familiales et préparer la saison suivante. Seules distractions de cette famille, l'office religieux du dimanche et leur passion pour leur équipe fétiche de base-ball des Cardinals de Saint-Louis, dont ils suivent les matches à la radio. On retiendra le drame quotidien de cette famille américaine qui use sa vie pour une récolte misérable, dont les parents du petit Luke se décideront quand même à quitter pour tenter de trouver un nouvel élan ailleurs et fuir cette pauvre destinée.
    L'auteur, à travers cette oeuvre personnelle, inspirée de ses souvenirs d'enfance, livre un témoignage émouvant de la bataille quotidienne de cette famille pour rentrer la récolte, les difficultés à gérer l'indispensable participation de saisonniers, l'univers d'un petit monde de l'Amérique profonde des années 50 d'avant la télé, la rudesse de la vie de fermier en raison des conditions climatiques aléatoires, des lois du marché. Un livre très attachant et qui reste encore d'actualité. » source : www.critiqueslibres.com
    Un récit touchant, maîtrisé et mesuré
    « John Grisham nous livre un récit parfaitement maîtrisé, où les petites anecdotes alternent avec des évènements plus graves voir tragiques, mais sans jamais sombrer dans la surenchère.
    L'auteur a eu l'intelligence de rester mesuré dans la proportion prise par les évènements (climatiques notamment) conférant à la narration un aspect tout à fait crédible et tout simplement réel. On peut certes reprocher la minceur de l'intrigue mais cela est tout simplement voulu dans un souci de cohérence et de conformité à la réalité historique.

    Le choix d'un narrateur de 7 ans peut amener quelques critiques quant au style d'écriture, simple et léger mais il amène aussi son lot de moments de naïveté touchante et de rêves perpétuellement changeants.
    C'est aussi un moyen pour l'auteur de relater une perception différente de ce monde d'adulte entourant le petit Chandler. Lui voit d'un œil extérieur la récolte du coton (bien qu'il y participe) car indirectement impliqué dans les aspects économiques. Et il voit aussi le désir d'un avenir différent dans le regard de sa mère.
    Et puis il est expansif là où les adultes préfèrent se taire et cacher leurs émotions. Lui pleure, s'émeut, a peur et découvre (déjà) les premiers émois que peuvent procurer la gente féminine.

    Il en reste un roman simple (dans un sens non péjoratif), touchant, d'un milieu qu'on se surprend parfois à vouloir mieux connaître malgré sa rudesse. Les valeurs, le mode de vie, l'époque... sont bien éloignés de nous et pourtant à certains moments on se prend à s'imaginer à travers champs, loin finalement de la civilisation.
    Un instant fugace qui s'efface quelques secondes à peine après cette drôle d'idée... » source : ww.critiqueslibres.com

    Très bon roman de Grisham dont la réalité des années 1950 nous rattrape par son réalisme, par ses personnages aussi authentiques qu’attachants. Il y a les bons, les méchants, les riches, les pauvres, les croyants Baptistes et Méthodistes, les fermiers, les commerçants, les travailleurs saisonniers Mexicains et les femmes de tous âges qui jouent un rôle important dans cette société rurale. Un grand roman social par la portée des événements et des drames auquels sont confrontés les personnages. Le regard apporté pour le narrateur de sept ans sur les événements dont il est le témoin et de tous les secrets dont il est le garant rend ce roman inattaquable, incontestable dans sa réalité. Trois générations partageant la même maison, la même passion qui est également leur seule source de survie, la récolte du coton.
    Gilles Lagrois, Auclair, Québec.






    *****SHAN SA, LA CITHARE NUE

    18/03/2011 13:56

    *****SHAN SA, LA CITHARE NUE


    SHAN SA

    LA CITHARE NUE, Albin Michel, 2010, 325 pages
    L'impuissance d'une femme

    « En l’an 400, dans la plaine du Milieu en Chine, une jeune fiancée issue de la noblesse des Hautes Portes est enlevée par le capitaine Liu de l’armée impériale saccageant la ville. Malgré ses origines de paysan très pauvre, celui qui est devenu son époux grimpe petit à petit les échelons militaires à force de manigances et de complots. Pendant qu’il mène combat sur combat, la Jeune Mère est laissée à elle-même avec pour seules tâches l’éducation de ses deux enfants, une fille et enfin un fils tant attendu, ainsi que la construction et l’embellissement de leur demeure. Elle se résigne à attendre, parfois des années, les retours de son mari, cloîtrée chez elle.
    En l’an 581, dans le royaume du sud du Yangzi, Shen Feng est un jeune apprenti luthier timide et sans le sou, qui rêve de trouver une femme. Un ami voleur le pousse à l’aider à violer la tombe supposée d’une impératrice.
    Ces deux récits sont contés en parallèle et finissent par s’entremêler...
    Dans l’ensemble, ce livre est original et intéressant. On y apprend beaucoup de choses sur la Chine et ses temps d’incertitude barbares. Même si je trouve que le rythme de l’histoire est parfois inégal, l’écriture de Shan Sa est toujours remarquable. La vacuité de la vie de la Jeune Mère et son impuissance révoltent. La violence des conflits incessants entre le nord et le sud, les trahisons au sein du pouvoir sont écoeurantes. Shen Feng, par contre, est attendrissant. Mais la fin devient totalement délirante et donne une impression de queue de boudin à l’eau de rose et pseudo-poétique. »
    source : www.critiqueslibres.com


    Roman historico-poétique dans le style coloré et philosophique de Shan Sa qui nous porte à réflexion sur les différentes réalités de ce monde aux mains des dominants et cela depuis des millénaires : le pouvoir passe mais les arts demeurent, restent un souflle de vie, de bonheur pour le peuple assujetti. GiL


    « Les dignitaires de la dynastie se livrent entre eux des combats sournois. Une tuerie entraînant d’autres tueries, les troubles ne cesseront plus. Quel est ce désir farouche de posséder, se s’imposer, de monter en grade, de siéger près de l’empereur, à la place de l’empereur? page 125
    « Deux bras forts la saisissent alors qu’il roule sur elle. Joue contre joue, poitrine contre poitrine, il se glisse sous sa peau, dans sa respiration. Il prend racine dans sa chair et puise sa force en elle. » page 126
    « La Mère est lasse de tant de beauté. Fleurs er arbres concourent à lui plaire, soufflant des parfums subtils. Elle les contemple avec un pincement au cœur. La beauté lui rappelle que les jours s’enfuient, que son printemps achève. »page 194
    « Les années de bonne récolte, on laisse aux paysans juste de quoi survivre. Les années de mauvaises récoltes, à défaut de payer l’impôt, ils sont arrêtés et deviennent esclaves sur les chantiers impériaux. » page 249
    « Les vivants partagent leur espace vital avec les morts, les esprits, les dragons, les demi-dieux, les êtres célestes. » page 302

    Les récits se déroulent sur deux époques où s’entrecroisent les personnages principaux que sont la jeune Mère an 401 et le jeune luthier Shen Feng an 581. On ne peut rester indifférents à tant de beauté, d’amour face au pouvoir et à la haine.
    Gilles Lagrois, Auclair, Québec


    Pour en savoir davantage :
    « Shan Sa, connue pour son magnifique roman, La joueuse de go vient de publier en juin 2010 aux éditions Albin Michel, un roman captivant au titre étrange: La cithare nue.

    Un livre où la musique est le personnage principal et le trait d'union entre les deux personnages dont on suivra la vie mouvementée en huit chapitres alternés. Ils vivent à cent cinquante ans d'écart .
    La femme, fille des Hautes Portes, descendante illustre d'un clan est joueuse de cithare, musicienne d'exception, elle joue divinement sur l'instrument de la poétesse Cai Yan. Elle deviendra l'otage d'un chef de guerre de basse extraction, sa femme, la mère de ses enfants, puis son époux gravissant tous les grades, femme du gouverneur, puis impératrice de la dynastie Song. Son époux mort, elle choisit la voie de la pauvreté et de la méditation.
    Lui, Shen Feng, est luthier, enfant trouvé, élevé par un facteur de cithare d'exception. Le jeune Shen Feng cherche un bois millénaire pour fabriquer une cithare à sept cordes capable de rivaliser en qualité avec la cithare mythique de la poétesse Cai Yan. Voulant honorer une dette d'honneur envers son ami Shu Bao en l'aidant à s'enfuir avec de l'argent pour vivre, il l'accompagne dans sa recherche de trésors enfouis et profane un tombeau du monastère de La grande Compassion. Ils ne ramèneront rien si ce n'est le couvercle de bois du sarcophage, bois précieux pour fabriquer une cithare. Mais il faut au minimum "deux ans pour traiter le bois, six mois pour le sculpter" et le temps presse! Shen Feng reste seul avec la planche. Il la cache, la polit, la découvre, dort contre elle, la façonne. Alors, il connait l'amour: une femme lui apparait, l'enlace. Le fantôme lui parle: "je ne suis pas une femme ordinaire qui garde en elle les émotions des mortelles. Je parcours la terre à la poursuite de la lune. Je murmure avec la forêt. Je suis dans le rêve des oiseaux, dans la respiration des fauves qui chassent. Toi, tu me plais, et pour toi, je veux faire des miracles. toi, l'enfant abandonné, je t'offrirai le printemps éternel..." La cithare prend forme humaine. La musique, par cette allégorie, est élevée au sublime. Rien, du monde réel, concret, ne peut lui être comparé. Elle crée des mondes, abolit l'espace et le temps, ouvre la porte à tous les rêves, transforme les êtres, même les plus frustres, comme Liu, le guerrier.

    La poésie est la toile de fond de ce roman, Les images délicates, l'évocation du raffinement de la vie de la cour des Hautes Portes ou le faste de la cour impériale, de la Cité Interdite enchantent . On se perd dans les corridors, les chambres secrètes, on partage la vie du quartier des épouses et concubines. L'auteur restitue la saveur des mets ou des toilettes compliquées, le bruit des sandales de bois sculpté qui frappent les dalles de marbre, donne à entendre la subtile mélodie des cordes de la cithare, à voir les tableaux qu'elle compose. "Sur le tableau, sans fin le fleuve Yangzi s'allonge et la montagne Force du Nord étend ses sommets et ses vallées.Les toits dorés des temples flottent dans les nuages.Sur un sentier abrupt, la jeune Mère ajoute un jeune homme vêtu d'une tunique blanche. Il porte sur son dos une cithare ..." Elle nous fait suivre le tracé léger du pinceau en poils d'écureuil sur la soie fine. On pourrait presque sentir aussi, comme sous les doigts du luthier, la chaleur du bois précieux, suivre les veines colorées et entendre sa résonance sous l'ongle qui le frappe.

    Et pourtant!....

    Le roman commence dans le sang et la tourmente, en l'an 400, baigne dans le sang et les carnages, se termine dans le sang et la mort en 444.
    La Chine se déchire dans des combats incessants entre le nord et le sud au cinquième siècle, sous la dynastie Jin de l'Est puis à partir de l'an 420 sous la dynastie Song. Les frontières ne cessent d'être l'objet des convoitises autour du fleuve Yangzi: le sang coule à flots, la barbarie, les pillages, les incendies, les tueries incessantes font le quotidien. La lutte pour le pouvoir ne connaît pas de morale, les crimes fratricides ou les trahisons ne connaissent pas de trève...ou si courtes!
    En l'an 581, celui de l'histoire de Shen Feng, la barbarie a toujours cours et les arts de la poésie et de la musique ne sont plus qu'un vague souvenir. On tue sans scrupule et les exécutions publiques sont un spectacle de choix auquel accourt la ville entière

    La reconstruction de cette histoire compliquée et mouvementée est traitée par Shan Sa avec autant de poésie que l'histoire d'amour et le raffinement des arts qui parcourent le roman. Cette histoire de crimes atroces devient un poème épique, aux dimensions du mythe et la cithare elle même se met au service de la guerre.
    Le dernier chapitre, le neuvième, très court, se passe au XXIème siècle. Rencontre du monde ancien et du nouveau au coeur de la musique...

    Il est parfois difficile de suivre l'Histoire de la Chine médiévale et de s'y retrouver dans les noms des personnages, distincts à un accent près..., de se souvenir des consonances étranges, de comprendre les subtilités de l'art mélodique de la musique chinoise traditionnelle, mais je trouve, pour ma part, que cet obstacle de la langue et de la civilisation est un charme supplémentaire dans la lecture de ce roman. Qu'en serait-il de la construction de cet univers onirique et particulièrement "exotique" de l'Empire du Milieu pour des Occidentaux pragmatiques si la magie du langage et la poésie de ses métaphores ne la soutenaient?

    Un bien beau roman, à savourer avec lenteur et délectation... »
    Source : www.les plaisirsdemimi.over-blog.com






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